Prédications
Les Chérubins (Culte pour les jeunes)
24 septembre 2006 par Louis Pernot Ecouter
La résurrection et la vie éternelle (Radio)
17 septembre 2006 Par Louis Pernot Lire Ecouter(Radio)
Le bon Samaritain
13 août 2006 par Louis Pernot Ecouter
Quelle providence divine?
18 juin 2006 par Louis Pernot Ecouter
L'alliance de la circoncision
30 avril 2006 par Louis Pernot Ecouter
La Résurrection de Lazare
5 fevrier 2006 par Louis Pernot Ecouter
Le retour du Christ
27 novembre 2005 par Louis Pernot Ecouter
L'incarnation de Dieu en Jésus Christ
13 novembre 2005 par Louis Pernot Ecouter
Le Péché Originel
30 octobre 2005 par Louis Pernot Ecouter
La parabole des Talents (Radio)
28 août 2005 par Louis Pernot Lire Ecouter(Radio)
Dieu: Miséricorde ou Justice?
25 avril 2005 par Louis Pernot Ecouter
Dieu féminin ou masculin?
Avril 2005 par Louis Pernot Ecouter
La Folie de Dieu
Mars 2005 par Louis Pernot Ecouter
La folie de Dieu
Il y a une forme de folie en Dieu, non pas de déraison ou d’absurdité, mais par rapport à notre logique purement humaine.
Pourquoi parle -t-il alors de la folie de Dieu ? D'abord parce que Dieu a une autre logique que celle de ce monde,
et aussi parce que chacun de ses actes est un imprévisible élan de génie.
1) Il y a une forme de folie en Dieu car sa logique est différente de celle du monde, et qu'il ne correspond pas à l'idée que l'on se fait d'un Dieu.
Par exemple, il nous semble juste de payer notre pain quand on va à la boulangerie, il est logique d'aimer ceux qui nous sont sympathiques, d'aimer nos proches et ceux qui nous apportent quelque chose... Lui, Jésus nous montre un Dieu qui vit selon une autre logique, celle de la gratuité, du pardon, du service même pour son ennemi. C'est bien une folie aux yeux du monde mais ce n'est pas quelque chose d'illogique. C'est une sagesse répond à une logique différente, à une autre conception de ce qui est juste que le donnant-donnant.
Jésus semble ainsi vivre selon une autre logique que celle du monde, à contre courrant de la foule, pleurant quand "tout le monde" fait la fête, et mangeant et buvant quand "tout le monde" pleure. Il semble fou quand il fréquente ceux qui ne sont pas religieux pour un champion de la foi, cela n'est pas logique.
C'est aussi une folie de mettre sa vie en danger pour ses idées. Ce n'est pas raisonnable. Il insiste pourtant en nous appelant à donner notre vie pour les autres, on a envie de traduire cet évangile en termes plus mesurés, en invitant plutôt au partage, à la solidarité, à la rencontre et à la tolérance... nous avons envie d'un évangile généreux et bien raisonnable. Et bien oui, l'Évangile est généreux, mais non, l'Évangile n'est pas raisonnable, il y a une folie dans l'amour des ennemis, une folie d'appeler à tout donner jusqu'à sa vie. "Tout le monde" sait bien que ce n'est pas possible, que ce n'est pas raisonnable, que l'on ne peut pas demander cela...
La croix est vraiment une folie et un scandale :
Les Juifs demandent des miracles
et les Grecs cherchent la sagesse, nous dit Paul,
mais nous, nous prêchons Christ crucifié,
scandale pour les Juifs et folie pour les païens.
(1 Cor. 1:22-23)
La création aussi elle-même est une sorte de bouillonnement, il y a là une inventivité, une nouveauté perpétuelle. Quand on observe la Nature, c’est extraordinaire, aucun humain n’aurait pu inventer une telle diversité, une telle richesse. (c’est en particulier le discours dans Job quand on présente tout l’extraordinaire du bestiaire de la création)...
Dans notre vie aussi. L’intervention de Dieu est rarement là où nous l’attendons. Nous avons une certaine idée de ce que le cours des choses devrait être, nous avons des projets, nous savons ce que normalement il devrait advenir, ou ce qu’il serait préférable que nous attendions ou espérions. La folie de Dieu est qu’il déjoue toutes nos prévisions. La Parole de Dieu elle même est dérangeante novatrice, inattendue, elle crée du neuf, elle nous ouvre des voies que nous n’aurions même pas imaginé. Cela se voit en particulier dans ce que nous appelons la « vocation », un individu se prépare à une petite vie tranquille il a ses projets humains, et voilà que Dieu fait irruption dans sa vie et qu’il se retrouve missionnaire au Zaïre ou ailleurs. Un autre économisait depuis des années pour s’offrir une petite retraite tranquille, et voilà qu’au dernier moment, il donne tout et mènera une vie différente...
La folie de Dieu, c’est aussi qu’il utilise des chemins et des canaux extraordinaires pour parvenir à ses fins. La croix en est effectivement l’exemple même. Comment imaginer que le succès de l’entreprise du Christ puisse passer précisément par son échec et sa mort ? La Croix est un scandale, Au moment de la crucifixion, personne n’aurait pu croire que c’est ce pauvre hère pendu à une croix, rejeté de tous, et humilié qui deviendrait le cœur d’une confiance, d’une foi et d’une espérance aussi forte, que là précisément se trouvait la vie... C’est ça le « scandale » qui a fait fuir les juifs. Ils voulaient un Dieu fort, faisant des miracles, sauvant son fils d’une manière spectaculaire. Et voilà que le héro de dieu meurt misérablement sans réagir, et sans que Dieu apparemment ne fasse rien. Comment croire dans un Dieu qui n’agit pas matériellement ? ne fait-il vraiment rien ? Non, il agit, mais pas comme nous le voudrions. Il n’empêche pas de Christ de mourir, il montre que même mort, il peut, d’une certaine façon être encore vivant et actif spirituellement parmi nous aujourd’hui par son témoignage et sa parole...
Tout cela nous désarçonne grandement, parce que dans le fond ; nous n’aimons pas l’imprévu, nous voulons toujours que les choses restent comme elles sont, ou tout au moins restent prévisibles et maîtrisables. Beaucoup de gens vivent dans le « pourvu que ça dure ». La peur de l’avenir, de l’imprévu, du nouveau nous touche tous. Cela explique en grand partie le succès des voyantes etc... dans ces discours de charlatans, l’homme aimerait que même dans son avenir, il y ait des lois, une logique,quelque chose de prévisible et maîtrisable.
Mais voilà, c’est une supercherie. Parce que le monde lui-même est fou en un sens. Il est fou dans le sens que le cours du monde ne répond pas seulement à des règles de causes et de conséquences. Le monde en lui-même est en grande partie indéterminé, il est imprévisible sans cesse surprenant. Et la société des hommes, le comportement des humains est encore plus indéterminé et imprévisible. Tout peut arriver, le meilleur comme le pire.
Bien sûr, après coup, nous avons toujours des « spécialistes » pour dire que ce qui est arrivé était « normal », et prévisible, tant en économie en politique, ou en météorologie. Mais dans le fond, on ne trouve les causes qu’après coup, et il y avait plein d’autres causes possibles qui auraient pu donner autre chose. Même dans un passé pas si lointain, nous avons tous assisté à ces choses totalement folles du monde. La tempête de 99 que personne n’avait prévu... Le 11 septembre : d’un coup deux avions arrivent et détruisent deux immenses tours, symboles du pouvoir indestructible américain... c’est incroyable, et presque le lendemain, le président des Etats unis envahit l’Irak qui n’y est pour rien ! En France, les dernières élections présidentielles, encore du coup de théâtre, Le président du FN arrive second, Chirac élu avec 80% des voix... personne n’aurait osé l’imaginer, et pourtant c’est ce qui est arrivé. Et cela sans parler de la chute du communisme, brutale et inattendue... Le monde a définitivement beaucoup plus d’imagination que nous.
Nous vivons dans une sorte de monde un peu fou ou n’importe quoi peut arriver n’importe quand. Demain, je peux rencontrer quelqu’un qui changera ma vie, je peux devenir célèbre, ou au contraire avoir un accident et mourir, Demain on peut m’annoncer que j’ai un cancer... ou aussi que le cancer que j’avais a subitement disparu. Demain je peux devenir millionnaire parce que les terrains que personne ne voulait en montagne et que j’ai acheté 1centime du mètre carrés se révèlent être formidables, demain je peux être ruiné parce que j’ai tout investi dans Internet...
Moi j’essaye bien sûr de verrouiller au maximum ma vie, de prévoir, d’organiser, et c’est bien. Pourtant, je dois bien dire que si je regarde ma vie dans son passé, je vois que ce n’est qu’une succession incroyable de hasards, de rencontres, de chances, ou de malchances. De retournements, ce que je redoutais a finalement apparu, et en fait c’est devenu ma plus grande chance en fin de compte. Ce que je souhaitais n’est pas arrivé, et finalement parfois je m’en félicite...
C’est donc un constat, que cela me plaise ou non, le monde est fou, localement je peux essayer de maîtriser un peu, mais globalement tout peut arriver.
Comment réagir par rapport à cela ?
Je crois que la meilleure manière, c’est bien sûr de le savoir, et finalement de ne pas forcément lutter contre. Il faut l’accepter, et même dans une certaine manière en jouer. Il faut ne pas avoir peur de l’avenir, mais plutôt l’attendre, l’espérer et savoir en jouir.
C’est en effet d’abord une bonne nouvelle. En ce sens que même si tout va mal dans ma vie, tout peut toujours changer. Il ne faut jamais se désespérer, parce que même condamnés par tous, la vie est peut-être possible, on ne sait jamais, tout peut arriver, et du pire peut sortir le meilleur. Le tout est de savoir l’accueillir, de ne pas le rejeter quand ce nouveau bien se présente sous un visage que je n’attendais pas. Et peut être aussi de savoir qu’il est toujours ou souvent possible de transformer le mal en bien. C’est ça la folie de la croix, l’action créatrice de Dieu qui récupère quelque chose qu’on pourrait considérer comme mal (la mort d’un garçon de 33 ans plein d’avenir) pour en fait la base d’une vie nouvelle à des millions d’individus...)
Le jeu de notre vie n’est pas distribué une fois pour toute, il est sans cesse redistribué, de nouveaux possibles s’ouvrent, d’autres se ferment, il faut se réadapter, la vie n’est jamais la même et toujours neuve. Le tout est de ne pas déplorer les atouts que nous n’avons plus, mais de savoir reconnaître les nouveaux qui sont arrivés.
Cette nouveauté de notre vie, il ne faut pas en avoir peur, parce que c’est là que la créativité est possible. La répétition du même n’est que la mort et du même rien ne peut sortir de neuf. La Vie, c’est la création, c’est le neuf, l’extraordinaire, le changement. Ce changement, il ne peut venir que de ces bouleversements inattendus. Il est donc essentiel de savoir les accueillir, de les reconnaître, de ne pas les rejeter par crainte ou conservatisme, faute de quoi, il n’y a pas de vie nouvelle possible en nous. Heureux celui qui sait se remettre en cause, celui qui sait accueillir l’inattendu, qui sait changer ses projets, qui sait se convertir, qui sait explorer une terre qu’il ne connaissait pas ou sur laquelle ses ancêtres n’avaient jamais été...
Et ensuite, il faut savoir l’utiliser, en tirer le bien, l’organiser, la rationaliser. Parce que nous ne sommes quand même pas comme des bouchons au sommet des vagues de l’absurde et de la folie du monde. Le but de l’humain n’est pas de se laisser ballotter par les évènements, mais de savoir les utiliser à son profit, au profit d’une visée créatrice. Dieu en tout cas fait comme cela. C’est dans ces failles de l’imprévisible de l’évolution du monde physique qu’il se glisse pour pousser dans un sens donné, afin d’aller quelque part.
En effet, si le monde était seulement fou, on pourrait craindre. Ce serait un jour une chance et un jour une malchance. Le hasard en soi n’est pas créateur. C’est là que la foi en Dieu est essentielle. Croire en Dieu, c’est croire que justement le bien et le mal ne sont pas symétriques. Parce que nous savons qu’avec Dieu, nous pouvons toujours utiliser pour le bien, même ce qui nous semblait à première vue mauvais. Si Dieu a su transformer la mort du Christ en source de vie et d’espérance, nous pouvons bien avec lui transformer n’importe quel de nos imprévus en surgissement d’une nouveauté créatrice.
C’est le sens du « tout est possible a Dieu » qui est une traduction erronée de l’original : « tout est possible AVEC Dieu » (Matt 19 :26). Le monde nous fournit sans cesse des possibilités de changements et de nouveauté. Tout ce qui arrive dans nos vies nous empêche de nous encroûter, et nous ouvre sans cesse des voix nouvelles. Avec Dieu nous pouvons faire de chacune de ces voies un chemin vers plus d’amour, de lumière de témoignage et de vraie vie.
Vivre, ce n’est pas répéter le même et rester dans une sorte de bastion pour essayer de préserver ses acquis en vivant dans la peur en priant : « pourvu que ça dure, que rien ne change ». Notre bonheur ne doit pas être une sorte de ville assiégée sans cesse menacée par le changement et la nouveauté. Notre vie EST nouveauté. La vie est changement, Dieu fait « toutes choses nouvelles » Nous ne pouvons accéder à la nouvelle création de Dieu et avoir « toute chose nouvelle » en nous et en même temps espérer que rien ne change dans nos vies et que tout reste toujours comme c’était.
Vivre, c’est surfer sur les événements, utiliser les vagues utilement pour avancer, pour aller ailleurs. C’est utiliser l’imprévu, le neuf les bouleversements de la vie pour aller plus loin, et pour cela il faut aller de l’avant, ne pas s’arrêter, ni vouloir revenir en arrière. Celui qui veut rester immobile se noie dans la vague et est submergé par elle.
Il ne faut donc pas redouter l’imprévu, le neuf et les bouleversements, mais au contraire, d’une certaine manière en être à l’affût.
Ce peut être un sens à ces célèbres paraboles de jésus des vierges qui attendent la venue de l’époux qui vient on ne sait pas quand, ou de ce que dit jésus Que la Bible, que le RdD viendra « comme un voleur » au moment où on ne l’attend pas. Parce que les chances de Dieu se glissent dans les imprévus du monde. Il faut pour bien vivre une réelle disponibilité, être prêt à tout, prêt à accepter ce que nous redoutions, ce que nous n’attendions pas. Et il est bien dit que le Fils de l’homme viendra sans doute dans la nuit, c’est-à-dire dans ce que nous redoutons précisément. Mais si nous veillons, alors nous saurons prendre la première occasion (Cf Oncle Pierre qui s’est évadé, on lui avait dit qu’il fallait ne pas tergiverser et prendre la première occasion...) Il faut Veiller... et aussi Prier, (pour transformer l’événement en bien, ou savoir dans quel sens l’utiliser...).
Notre foi en Dieu est précisément que tout peut concourir au bien de ceux qui aiment Dieu (Rom 8 :28). Dieu peut tout transformer en bien. La résurrection du Christ en est la preuve. S’il a su transformer cette horreur du rejet de la souffrance et de la mort de son envoyé à 30 ans en signe d’espérance, alors il peut bien transformer toutes mes petites morts et mes petits deuils en source de vie et d’espérance. La résurrection montre comment Dieu arrive à réutiliser la folie du monde. La résurrection du Christ n'est pas un retour à la vie biologique comme si rien ne s'était passé, comme on recollerait un vase brisé par un vilain garnement. La résurrection n'est pas un retour en arrière, elle n'annule pas la mort du corps, mais elle passe à autre chose, à une autre façon d'être en vie. C'est pourquoi la résurrection du Christ est tellement importante pour chacun de nous, parce qu'elle nous dit notre résurrection. Elle ne nous dit pas que notre corps est immortel, mais qu'il y a une espérance, qu'aucune situation n'est désespérée car notre vie dépasse sa simple dimension biologique. La mort du Christ est englobée dans une sagesse encore plus grande. La folie du monde est transcendée par la sagesse et la faiblesse de Dieu, plus fortes que tout.
La folie de la croix est dans l’action créatrice de Dieu qui récupère un terrible mal (l'exécution sauvage d’un garçon de 33 ans) pour en faire un élan de vie nouvelle pour l'humanité tout entière, un élan de foi, d'espérance et d'amour qui dure éternellement.
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