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L'enseignement des cèdres du Liban
Prédication prononcée le 22 mai 2022, au temple de l'Étoile à Paris,
par le pasteur Louis Pernot
« Avec moi du Liban, ô fiancée, avec moi du Liban tu viens. Tu observes de la tête de l'Amana, de la tête du Senir et de l'Hermon, des tanières de comme s lions, des montagnes des léopards ». (Cantique des cantiques 4:8).
Avec moi !
Dans le Cantique des cantiques, Dieu, (représenté par le fiancé) dit à l’humain (représenté par la bien-aimée) : « avec moi depuis le Liban, viens, ô fiancée ». Cela peut sembler obscur, pourtant c’est pourtant plein de sens. On sait que le Cantique des cantiques est lu depuis des millénaires comme un chant d’amour entre un homme et une femme symbolisant la relation d’amour qui est censée exister entre Dieu et l’humanité. Dieu c’est l’époux, comme Jésus lui-même se définira bien des fois dans l’Evangile, et nous, nous sommes les épouses, les vierges sages appelées à s’unir avec cet époux.
Ici, c’est Dieu qui appelle : « viens avec moi ». Ce « viens avec moi » est plus profond, plus riche qu’il ne peut paraître. En effet, d’abord, c’est Dieu qui appelle, et d’autre part, il appelle à venir « avec » lui.
C’est Dieu donc, qui appelle, ce n’est pas la fiancée qui supplie en disant « viens, viens Seigneur, viens vers moi ». C’est Dieu qui dit, « toi, viens vers moi », ils peuvent se parler et donc ne sont pas loin l’un de l’autre, il n’y a plus que ce dernier petit geste de notre part à faire pour avoir cette plénitude de la présence de Dieu qui nous est offerte et dont Dieu demande que nous fassions simplement le dernier pas.
Ensuite, il dit, « avec moi ». Cet « avec » est très touchant, il s’oppose à certaines théologies, destructrices de l’humain, enseignant que l’homme devrait aller vers Dieu pour se dissoudre en lui, comme s’il fallait aller vers Dieu qui serait tout, et nous rien. Ici, Dieu respecte l’humain, celui-ci a le droit d’exister avec Dieu, à côté de lui. Cet « avec » implique une relation d’égal à égal. Il n’y a pas là de supérieur et d’inférieur dans une juste relation amoureuse, et Dieu ne nous invite pas dans une relation de maître à esclave, mais d’amoureux à amoureuse, d’amoureuse à amoureux dans laquelle chacun a besoin de l’autre. Dieu ne dit même pas « va », mais « viens avec moi », le croyant est déjà tout près de Dieu, mais il invite à venir avec lui, c’est-à-dire cheminer avec lui. Nous pouvons avancer, cheminer avec Dieu qui nous accompagne, nous montre le chemin et nous respecte infiniment.
Fiancée ou belle fille de Dieu
Et puis Dieu appelle l’humain « fiancée », c’est la première fois dans tout le Cantique des cantiques que la bien-aimée est appelée ainsi, il a fallu trois ou quatre chapitres de recherche mutuelle pour qu’enfin Dieu puisse la considérer comme ayant un lien officiel avec lui. Que je sois aimé par Dieu, je le sais, mais que je puisse être considéré comme la fiancée de Dieu, ce n’est pas rien, cela veut dire que Dieu m’a choisi et que j’ai choisi Dieu. Je ne suis pas juste aimé par Dieu, Dieu n’est pas juste celui que j’aime, il est celui avec lequel j’ai une relation d’engagement mutuel. Cet engagement des fiançailles est une très belle chose, on y trouve l’engagement de fidélité, de se donner à l’autre, l’engagement de continuer à cheminer pour apprendre à mieux se connaître et parvenir à la plénitude d’une relation fécondante alors qu’elle ne l’est pas encore. Dieu nous invite à cheminer avec lui pour arriver à cette relation totale, l’union mystique du mariage où l’on est totalement en symbiose, en communion, en union, pour que cette union soit fécondante. Ici donc, nous sommes invités à travailler à construire avec Dieu une relation amoureuse de découverte mutuelle.
En fait ce terme de « fiancée », est mis là par les traducteurs surtout en fonction du contexte, parce le mot hébreu présent n’est ailleurs jamais traduit ainsi, mais par « belle-fille ». La belle-fille n’est pas directement celle avec laquelle on s’unit, elle est pour le fils. Mais, à l’époque, c’était le père qui choisissait une compagne pour son fils. Cela voudrait dire que Dieu nous choisit objectivement pour les qualités qu’il reconnaît en nous. Ce n’est pas un amour aveugle, mais un choix délibéré. Dieu nous choisit, on n’est pas encore tout à fait au stade de l’épouse dans une relation pleine et entière, on est un peu plus éloigné, on est au stade de la « belle fille », c’est une étape.
Cela pourrait sembler être curieux, voir incestueux, mais en tant que chrétien, cette étape d’union au fils avant de l’être au père est tout à fait pleine de sens. Car pour nous, le fils de Dieu, c’est le Christ ! Et voilà que l’ancien Testament arrive à préfigurer 2000 ans auparavant un des fondements de la théologie chrétienne que Jésus est le fils de Dieu et que nous sommes invités à nous unir à lui et donc à devenir les « belles-filles » de Dieu.
On peut regarder cela comme une étape. En effet, le livre du Cantique des cantiques n’est pas fini, et on arrivera petit-à-petit à une relation plus complète, ici, on parle d’un croyant qui est en marche vers Dieu et qui le découvre progressivement. Dieu n’invite pas tout de suite le croyant à s’unir à lui, mais il l’invite à venir avec lui pour découvrir son fils. Ce fils, donc, pour nous c’est le Christ, et ce peut être une bonne pédagogie. Pour certains, il est plus facile de s’approcher du Christ que de Dieu lui-même, et le Christ peut mener à Dieu. « Dieu, personne ne l’a jamais vu, mais le fils unique, qui est dans le sein du Père, lui l’a fait connaître » nous dit l’évangile de Jean (Jean 1 :18). C’est ce que nous disons à nos jeunes confirmants, ils acceptent d’être reçus dans l’Eglise, non pas nécessairement par une foi remarquable, extraordinaire et accomplie, mais au moins par une adhésion au message de l’Evangile. Il peut être difficile de savoir où on en est dans sa foi en Dieu, mais par rapport au Christ, à son message, il est plus aisé de se situer. Etre chrétien, c’est d’abord adhérer au message de Jésus, croire qu’il a raison et que l’Evangile est une bonne voie pour vivre heureux et ensemble en paix d’une manière positive et constructive. Et par l’Evangile, connaissant Jésus, on peut reconnaître en lui un chemin de vie. Et au-delà de l’enseignement, on peut vouloir s’unir à lui, être une seule créature avec lui afin qu’il vive en soi et soi en lui. Et ainsi par le Christ, le croyant se rapproche du Père car le Christ est aussi dans le père, même s’il reste toujours une petite distance.
Bien sûr, Jésus n’est pas dans l’ancien Testament et on fait donc dire au Cantique ce qu’il ne peut pas dire. Mais on peut élargir ce que nous avons envisagé, et trouver d’autres étapes permettant de s’approcher de Dieu. Dans l’ancien Testament, les enfants de Dieu, ce serait plutôt le peuple, et pour nous, c’est l’Eglise. Or cela peut être aussi une porte d’accès au Père : on peut aimer l’Eglise, s’y sentir bien, vouloir en faire partie et s’unir ainsi à cette communauté qui est le temple de Dieu. Quels que soient ses doutes et ses questions, c’est déjà se rapprocher de Dieu. On peut généraliser encore plus en disant que les fils de Dieu sont tout ce qui découle de lui : ce qui procède de lui sans être totalement lui : son amour, son pardon, sa grâce, sa tendresse pour moi... Et je suis invité à m’unir à cela, à être comme la fiancée de tout ce qui vient de Dieu. Ainsi sans forcément avoir réponse à tout sur la nature même de Dieu, je peux me laisser toucher par lui, me laisser transformer par son énergie créatrice, et laisser le saint Esprit œuvrer en moi. Cela ne fait pas forcément sens pour tout le monde, mais certains peuvent comprendre cela et ce peut être plus facile que de tenter de comprendre un concept abstrait et difficile à saisir, voire même insaisissable, qui est Dieu lui-même.
Depuis le Liban
« Viens avec moi, fiancée » dit Dieu, et il est précisé : « depuis le Liban ». Cette mention Liban est intéressante, il est à la fois le point de départ de cette relation possible et ce que nous sommes invités à quitter pour venir avec Dieu. Le Liban peut désigner plusieurs choses. Evidemment qu’il ne s’agit pas ici du lieu géographique, il n’est pas besoin d’avoir fait un voyage au Liban pour prétendre trouver Dieu ou encore de quitter ce pays si on y réside. Mais le Liban dans la Bible représente au moins trois choses.
La première, c’est la grandeur et la majestuosité, ce qui est représenté par ses cèdres. Ils sont l’image de la force, du pouvoir, et d’ailleurs il y a un cèdre sur le drapeau du Liban, ce n’est pas pour rien. Ce peut être en effet la première chose à laquelle on pense quand on imagine Dieu : la majesté, le pouvoir, la force extraordinaire, voire la toute-puissance. Dieu est celui qui surpasse toute chose, il est au-dessus de toute chose, il est plus grand que nous, il est le fort, le puissant. Cela peut permettre de découvrir Dieu, mais il ne faut pas en rester à cette image d’un Dieu tout-puissant et terrifiant. Il faut comprendre que ce même Dieu nous invite à venir avec lui comme à un tendre père plus que comme un roi redoutable, et finalement à s’éloigner de cette idée d’un Dieu trop puissant.
Ensuite, les cèdres du Liban sont souvent cités dans la Bible pour avoir fourni le bois pour la construction du Temple de Jérusalem, lieu de l’adoration, lieu du rite, du rassemblement, de la fidélité aux prescriptions de la Loi. Tout cela que représente le Temple fait partie de ce qui peut me permettre d’aller jusqu’à Dieu. La pratique religieuse, le fait d’aller prier au temple, de participer à la communauté n’est pas nécessairement ou premièrement une réponse à un sentiment religieux, mais peut être un moyen de se rapprocher de Dieu. Mais il ne s’agit pas de rester dans le Temple, il faut venir depuis le Temple pour aller jusqu’à Dieu. La pratique religieuse, si elle est bonne, est le point de départ de ce chemin qui peut me conduire à Dieu, elle n’est pas le but. L’Eglise comme le Temple ne sont que des moyens pour accéder à Dieu, pour m’aider à m’approcher de Dieu. Mais quand je m’approche de Dieu, je dois, d’une certaine façon quitter le Temple et m’éloigner des cèdres, je m’éloigne de cette image enfantine de ce Dieu tout-puissant comme un Cèdre. Je peux prendre de la distance par rapport à ce qui m’a été enseigné dans l’Eglise lors de mon catéchisme. Je m’éloigne même de cette Eglise que j’ai aimée, dans laquelle j’ai mis ma confiance peut être un peu vite, croyant qu’elle était conduite par le Saint Esprit, qu’elle était infaillible et parfaite, qu’elle était l’incarnation de la vérité elle-même. L’Eglise n’est rien de tout cela, et je dois à un moment donné relativiser l’Eglise pour être capable de découvrir Dieu lui-même. Je dois être capable de désobéir même à l’Eglise pour découvrir Dieu, parce que Dieu n’est pas enfermé dans l’Eglise et il n’est pas enfermé dans le Temple de Jérusalem. Dieu est partout, il est dans mon cœur, dans ma relation aux autres, il est dans le service que je peux donner aux plus petits, il est dans l’amour que je partage avec l’un ou l’autre. Dieu n’habite pas dans un temple fait de main d’homme, Dieu est ailleurs, et je dois dépasser l’Eglise elle-même pour accéder à Dieu. Mais dépasser l’Eglise ne veut pas dire la nier ou la renier, pour la dépasser, il faut d’abord y passer, et je ne sais pas si on peut aller directement à Dieu. En tout cas, le texte ne le prétend pas, il dit de venir « depuis » le Liban, donc, il faut passer d’abord par le Liban.
Et puis, le Liban, « lebanon » en hébreu désigne aussi l’« encens ». Peut-être était-ce une résine que l’on ramenait plus particulièrement depuis ce pays, mais en tout cas ce « viens depuis le Liban » peut être lu comme « viens depuis l’encens ». L’encens, dans la Bible représente la prière, le psaume dit : « ma prière monte à Dieu comme un encens » (Ps 141:2). Parce qu’en effet, l’encens représente une forme de transmutation d’une matière terrestre en matière céleste, l’encens brûle fait de la fumée, la fumée monte à Dieu, et donc l’encens est l’image de tout ce qui depuis ma vie, s’élève à Dieu et monte spirituellement. La prière, est bien un point de départ essentiel pour découvrir Dieu. La prière n’est pas l’aboutissement de la relation à Dieu, mais plutôt quête de Dieu. Il y a la prière de celui qui n’a pas la foi et qui prie, qui recherche Dieu, et ce même Dieu dit : « depuis cette prière, tu peux vernir avec moi ».
Et Dieu fait évoluer ici cette prière : si au début je prie, comme dans une sorte de face-à-face avec Dieu, soit que j’aie l’impression de parler à un Dieu qui ne réponde pas, soit que je lui demande ceci ou cela, Dieu m’invite à sortir de cette logique d’une prière demande pour me dire, « viens, et avançons ensemble ». Une fois encore, ce « avec moi » change tout pour comprendre ce que peut être la prière. Il n’est plus question de réclamer à Dieu d’agir seul pour telle ou telle cause, mais d’aller coopérer avec lui pour que les choses avancent. Dieu m’invite aussi à ne pas rester enfermé dans la prière, mais à venir, à être en cheminement avec lui. La prière peut être ainsi point de départ pour avancer, pour être en marche. Ce n’est pas une prière qui m’immobilise là où je suis dans une douce relation amoureuse avec Dieu, mais c’est depuis cette prière que je me mets en marche.
Et puis enfin, le mot hébreu « lebanon » vient de « laban » qui signifie « blanc ». La blancheur, c’est la lumière, et dès qu’il y a du blanc, il y a la parole de Dieu qui est présente. Les anges sont toujours en blanc, quand Jésus sur la montagne apparaît blanc lors de la transfiguration, une voix dit : « celui-ci est mon fils bien aimé, écoutez-le » (Matt. 17:5). Le blanc nous renvoie donc à la Parole. Et c’est aussi depuis elle que je vais pouvoir cheminer. Cette parole de Dieu, comme les autres éléments doit être à la fois le point de départ et ce que je devrai un moment où l’autre lâcher. Point de départ parce que la parole de Dieu est toute ruisselante, pleine de la présence même de Dieu, et cette parole de Dieu, cette lecture de la Bible, si je m’y astreins, me donne cette présence, me conduit à Dieu, le rend comme une évidence. Et je dois aussi, être capable de prendre de la distance par rapport à cette parole et ne pas en rester à une lecture fondamentaliste, servile, où il s’agirait uniquement d’obéir à une parole sans réfléchir. Il faut avoir ce petit recul par rapport à la parole et dire qu’à un moment donné, l’amour du prochain la générosité, sont plus importants que les règles de lois qu’on pourrait trouver dans la Bible ou dans l’Ecriture. C’est ce qu’a fait Jésus en permanence quand il dit « vous avez entendu qu’il a été dit, mais moi je vous dis... » (Matt. 5:22 etc.), quand Jésus transgresse les commandements, du sabbat ou d’autres, il montre que ce que Dieu veut, ce n’est pas tellement qu’on applique à la lettre tel ou tel commandement, mais qu’on fasse du bien tout simplement. Et donc, depuis l’Ecriture, il faut venir, avoir la juste distance par rapport à cette écriture, prendre la juste distance critique permettant de ne pas prendre les récits comme des vessies au lieu de lanternes et du coup aller vers Dieu lui-même qui est amour.
Depuis les montagnes, les lions et les léopards
Et ce n’est pas tout, il y a encore d’autres choses à partir desquelles nous sommes invités à cheminer dans ce texte : « viens depuis la tête (le sommet) de l’Amana ». L’Amana, c’est une montagne mais personne ne sait où c’est, et cela n’a aucune importance parce que son nom même fait sens : elle est désignée par le seul mot hébreu que tout le monde connaît et dit quotidiennement : « amen ». Le sommet de l’Amen. L’amen peut renvoyer à la prière, comme nous l’avons expliqué à l’instant, mais « amen » veut dire en fait « c’est vrai ». Le « sommet de l’amen », « le commencement de la vérité » nous renvoie à Jésus-Christ qui est la vérité, l’incarnation de cette Parole de Dieu donnée « au commencement ». En tout cas, Jésus-Christ est le chemin la vérité et la vie (Jean 14:6), et c’est par lui, avec lui et en lui que l’on peut cheminer vers Dieu.
Quant au Senir et à l’Hermon, ces deux montagnes, probablement la même, font la limite extrême de la Terre promise, elles évoquent la relation avec les autres, ceux qui ne sont pas nous, et pas comme nous, voire les ennemis. Ainsi y a-t-il la nécessité de cheminer depuis le Temple, nous l’avons dit, depuis sa pratique, sa prière, mais aussi depuis sa relation aux autres. Le chrétien ne doit pas s’enfermer dans un sectarisme qui ne lui ferait être en relation qu’avec ses semblables. Pour cheminer vers Dieu, je dois venir depuis sa relation aux autres, être capable, même d’être en relation avec les autres, avec ceux qui ne sont pas comme moi, ceux qui ne croient pas comme moi, ceux qui sont différents, avec l’étranger, et cette relation à l’autre la façon avec laquelle moi-même j’accepte d’entrer en relation avec l’autre, c’est aussi à partir de là que je peux avancer vers Dieu.
Et le texte nous invite à aller encore plus loin : on avait l’Amana, la prière, la vérité ; puis ces frontières, et après on a les « tanières des lions et des léopards ». Les lions et les léopards sont des bêtes plutôt malfaisantes, déchirantes. Et au-delà des montagnes que nous avons évoquées, surveint tout ce qui dans ma vie n’est pas simplement relation apaisée avec l’étranger, avec l’autre, mais tout ce qui est agression. Tous mes échecs, mes blessures, tout mon péché même et toutes mes souffrances, tous ces lions qui m’ont déchiré, ces tanières de lions qui me menacent, la peur qui est en moi, la violence que je subis ou que j’ai subi, et c’est à partir de tout cela que je suis invité à venir vers Dieu.
« Venez à moi vous qui êtes fatigués et chargés je vous donnerai du repos » (Matt. 11:28) nous dit l’Evangile et c’est peut-être même à partir de ces difficultés que je peux plus particulièrement découvrir la façon de cheminer avec Dieu. « Viens avec moi, toi que j’ai choisi » nous dit Dieu, « tu n’es pas encore entièrement en relation avec moi, mais tu n’es pas loin, moi je te choisis, je t’accepte, je te considère comme bonne pour le service et je te demande de marcher depuis ce que tu es pour avancer ensemble ». Et ces difficultés qui peuvent m’approcher de Dieu, à mesure que je chemine vers Dieu, elles-mêmes s’éloignent de moi.
Viens… avec moi
Voilà tout ce que je suis, et tout ce à partir de quoi je peux cheminer, et je garderai simplement ces mots extraordinaires peut être les plus merveilleux de ce verset, c’est le « viens » et le « avec moi ». Quelle grâce, quelle merveille que ce Dieu qui est prêt à me considérer comme son égal, pour être « avec » lui. Quelle douceur que cette intimité de Dieu qui m’est offerte parce qu’il m’invite à être avec lui, à aller chez lui, et être dans sa proximité la plus grande. Quelle merveille que ce « avec » grâce auquel plus rien ne peut m’arriver, et d’où que je vienne, ce chemin que je fais depuis ma foi, depuis ma pratique depuis ma prière, depuis la parole de Dieu, depuis ma relation aux autres, depuis même mes échecs et mes blessures. C’est tout ça que je prends avec moi Seigneur, je le mets avec moi et tout cela est une énergie qui me pousse à avancer vers toi pour aller avec toi transformer le monde, agir dans le monde, avec toi cheminer de conserve pour un monde meilleur et pour amener à son accomplissement le projet de ta création. En nous et autour de nous.
Amen
Louis Pernot
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Cant. 4:1-8
1– Que tu es belle, ma compagne, que tu es belle !
Tes yeux sont des colombes
Derrière ton voile.
Ta chevelure est comme un troupeau de chèvres,
Dévalant la montagne de Galaad.
2Tes dents sont comme un troupeau de (brebis) tondues
Qui remontent de l’abreuvoir ;
Elles ont toutes leurs sœurs jumelles,
Aucune d’elles n’en est privée.
3Tes lèvres sont comme un cordon écarlate,
Et ton langage est charmant ;
Ta joue est comme une moitié de grenade
Derrière ton voileh.
4Ton cou est comme la tour de David,
Bâtie pour être un arsenal ;
Les mille boucliers y sont suspendus,
Tous les écus des hérosi.
5Tes deux seins sont comme deux petits,
Jumeaux d’une gazelle,
Qui paissent parmi les lis.
6Avant que souffle (la brise du) jour,
Et que les ombres fuient,
J’irai à la montagne de la myrrhe
Et à la colline de l’encens.
7Tu es toute belle, ma compagne,
En toi, point de défaut.
8Viens avec moi du Liban, ma fiancée,
Viens avec moi du Liban !
Regarde du sommet de l’Amana,
Du sommet du Senir et de l’Hermon,
Des tanières des lions,
Des montagnes des léopards.