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L'Evangile, c'est la confiance

Prédication prononcée le 20 novembre 2022, au temple de l'Étoile à Paris,
par le pasteur  David MacKain (Aumônier aux armées en chef adjoint air de la région Ouest)


Seigneur, heureux l’homme qui compte sur toi !

Qu’elles sont bonnes ces paroles du Psalmiste. Qu’elles font du bien en ces temps où tant et tant de remises en causes de nos repères peuvent nous faire douter de la vie.

Entre le doute croissant de la population envers la chose politique, les dégâts de la virtualité de l'économie et les problèmes éthiques qu’elle provoque, les amalgames en tout genre et la guerre en Ukraine, on peut penser que la crise de confiance est bien là. D'où la question : y a-t-il quelque chose qui puisse nous permettre d’envisager le futur à moyen et long terme avec sérénité ?

J’avoue que souvent, cette question m’effleure. C’est pourquoi, quand j'entends le Psalmiste qui affirme sans l’ombre d’un complexe :

Seigneur, heureux l’homme qui compte sur toi,

je réponds : que ces paroles sont bonnes entendre ! Elles font du bien et remettent les choses en place : les inquiétudes du moment ne pèsent plus vraiment lourd en face de la force qui s’exprime à travers tout ce psaume. Oui,

L’EVANGILE, LA BONNE NOUVELLE DE JESUS-CHRIST,
C’EST LA CONFIANCE !

C'est là que l'exemple du centurion devient intéressant.
Certes, prendre le passage du centurion pour évoquer l'aumônerie militaire, cela peut paraître un peu facile. Mais c'est vrai qu'il y a des similitudes dans ce passage avec ce que je rencontre dans l'exercice de mon ministère. Tout d'abord le fait que la demande n'est pas personnelle : le centurion intercède pour un tiers, son serviteur, dont il se sent proche. Ce dernier ne peut pas se déplacer en raison de sa maladie. Nous retrouvons ici les caractéristiques du rôle de l’aumônier : s’occuper des militaires qui ne peuvent pas se rendre dans un lieu de culte lorsqu’ils sont à l’étranger ou en manœuvres. Et Jésus accomplit la guérison à distance...

De là à dire que Jésus Christ est le premier aumônier militaire... Il y a un pas …. que je ne franchirai pas, même si nous avons une situation très proche de celles que nous rencontrons régulièrement dans l’exercice de notre ministère. L’aumônier militaire soutient les militaires : tous les militaires, quelles que soient leurs convictions ou leur absence de conviction. Il n'y a pas de préalable à la rencontre car toute personne quelle qu'elle soit sera accueillie. Ici nous n’avons aucune idée de l’appartenance religieuse ni de l’officier ni de son serviteur, même si nous nous doutons qu'ils sont païens, c'est-à-dire pratiquants le culte gréco-romain.

Jésus écoute donc cet officier qui se présente à lui d’une manière assez contradictoire : à la fois il reconnaît son impuissance pour soigner son serviteur, et en même temps il donne un chèque en blanc à Jésus, donnant l’impression qu’il ne se fait aucun doute sur la capacité de Jésus à pouvoir guérir ce serviteur malade.

Bref, il a confiance. Jésus est considéré d'emblée comme une autorité qui peut changer le cours des choses. Le centurion est familier de ceux qui, dans l’institution militaire, ont une autorité en raison de leur grade. Le centurion n’en est pas moins humble devant Jésus. Il reconnaît qu’il n’est pas digne de le recevoir chez lui. Il ne donne évidemment pas d’ordre à Jésus, mais il lui reconnaît son autorité.

Par son expérience militaire, le centurion sait ce qu’est une chaîne de commandement, le pouvoir et l’efficacité de la parole, d’un ordre verbal : un mot suffit pour déclencher une action ; alors, dis seulement un mot – il n’est même pas sûr que le centurion s’attende vraiment à ce que Jésus se rende chez lui, d’autant moins qu’un juif n’était pas censé entrer dans la maison d’un païen. Mais il sait qu’il le peut, de sa propre autorité… Pas de grands discours, ni de grandes explications : tout tend à mettre en valeur la seule efficacité de la parole. Et le texte insiste : Ainsi moi (dit le centurion) je suis soumis à une autorité avec des soldats sous mes ordres, et je dis à l’un : “Va” et il va, à un autre : “Viens” et il vient, et à mon esclave : “Fais ceci” et il le fait. »

L'efficacité repose sur l'autorité de l'officier sur ses soldats. Bien sûr, son autorité est respectée en vertu de son grade et de la fonction qui lui a été confiée par ses supérieurs. L'officier dispose d'une centaine d'homme au sein d'une compagnie de 100 hommes appelée la centurie. Aujourd'hui, on dirait une compagnie ou un escadron commandés par un capitaine. Mais nous le constatons bien, l'autorité de l'officier dépend largement de la confiance qu'il a réussi à établir avec ses hommes. L'officier qui soutient ses hommes en leur apportant des bonnes conditions matérielles (tenues, tentes, armement), qui se soucie qu'ils puissent bien manger et aussi bien boire (pas toujours avec modération), … cet officier obtient facilement le respect de ses soldats. Une confiance pleine s'instaure. C'est ce qui permet aux soldats d'aller au combat avec confiance car ils savent que leur chef fera le maximum pour eux. Ainsi, l'efficacité de l'ordre donné ne repose donc pas uniquement sur le respect dû au grade mais sur la relation de confiance établie entre eux.

Le serviteur du Centurion doit aussi sa guérison à cette pleine confiance que son maître a établie avec Jésus. Oui,

L’EVANGILE, LA BONNE NOUVELLE DE JESUS-CHRIST,
C’EST LA CONFIANCE !

Cela paraît si simple ! Reste que pour atteindre un tel degré de simplicité, nous devons passer par quelques étapes !

D'abord, il faut partir du principe qu’il n’y a pas de demi-mesure : “Que votre oui soit oui” nous a dit le Christ. On est dans le domaine du non-négociable.
Voilà qui n’est pas facile à accepter : nous nous retrouvons acculés à un choix qui engage tout notre être.

D'où ces questions qui arrivent :
- Suis-je otage de son amour ?
- C’est bien beau de répondre OUI, mais qu’est-ce que cela va me coûter ?
- A quoi vais-je devoir renoncer ?
Que vais-je devoir sacrifier, si je veux suivre cet appel à la confiance ?

Et si je commençais avec moi-même ? Il y a en moi, tellement de résistances inconscientes liées à mes habitudes, à mes réflexes, à mes certitudes, bref, à tout ce qui peut me rassurer. Me rassurer émotionnellement ; me rassurer matériellement ; me rassurer intellectuellement. Et si le besoin de sécurité personnelle était une entrave à notre liberté intérieure ? La confiance est-elle une question d'assurance ou de cœur ?

Devoir ainsi choisir, c’est garder un je-ne-sais-quoi de mise devant le fait accompli : Dieu nous met devant le fait accompli de son action, de son amour : il nous aime sans nous demander notre avis.

Le Seigneur donne la grâce et la gloire, dit le Psaume

La grâce, c'est le fait que Dieu m’aime. C’est la grâce qui fait que je ne suis pas seulement un mammifère humain, mais que je peux participer au projet de Dieu. De mammifère, je suis devenu deviens un être humain parce qu’il est toujours prêt à m’aider et à m’accompagner…
La grâce ET la gloire Comment comprendre la gloire ? Est-elle une force jupitérienne capable des pires cataclysmes ou des plus grands prodiges ou comme la simplicité d'une présence constante et aimante à mes côtés ? Ou est-elle juste une présence, celle du Christ, qui me permet de comprendre que la vrai force n’est pas de cogner plus fort que les autres, mais d’accepter l’humilité et la simplicité qui vont de pair avec la confiance. Comme le disait l’apôtre Paul, « Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort ! »

L’EVANGILE, C’EST LA CONFIANCE !

C’est cette confiance qui peut nous mettre en marche. C’est au nom de cet Evangile que nous pouvons refuser que certains deviennent les laissés pour compte de la société sans rien faire pour eux.

C’est parce que nous avons confiance que nous pouvons espérer que le Seigneur triomphera un jour de la bêtise humaine,
- cette bêtise qui pousse les humains à refuser la paix au nom de je-ne-sais quel-idéal,
- cette bêtise qui pousse ceux qui veulent toujours plus au point de ne plus pouvoir profiter de ce qu'ils ont, au mépris des plus faibles,
- cette bêtise qui pousse les dirigeants à rester dans le court terme et la flatterie sans réfléchir au long terme de l’espèce humaine.

Et même si vaincre la bêtise humaine est un « vaste programme » comme le disait un homme d’Etat célèbre, dans la confiance, je suis sûr que le Seigneur en triomphera, à commencer par triompher de notre propre bêtise.

Oui, le projet de Dieu est à portée de la main : un monde promis, dans lequel nous sommes appelés à vivre les uns avec les autres et non plus les uns contre les autres.

L’EVANGILE, C’EST LA CONFIANCE !
Oui,
Seigneur, heureux l’homme qui compte sur toi !
Amen !
David MacKain

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Psaume 84

1Au chef de chœur. Sur la guittith. Psaume des fils de Qoré.
2Combien tes demeures sont chéries, Éternel des armées !
3Mon âme soupire, elle défaille après les parvis de l’Éternel,
Mon cœur et ma chair acclament le Dieu vivant.
4Le passereau même trouve un gîte,
Et l’hirondelle un nid où elle dépose ses petits…
Tes autels, Éternel des armées !
Mon roi et mon Dieu !
5Heureux ceux qui habitent ta maison !
Ils te loueront encore.
Pause.

6Heureux les hommes dont la force est en toi !
Ils ont dans leur cœur des chemins tout tracés.
7Lorsqu’ils traversent la vallée du Baka,
Ils en font une oasis,
Et la pluie la couvre aussi de bénédictions.
8Leur vigueur ne cesse de croître,
Ils se présenteront devant Dieu à Sion.
9Éternel, Dieu des armées, écoute ma prière !
Prête l’oreille, Dieu de Jacob !
Pause.

10Toi qui es notre bouclier, vois, ô Dieu !
Et regarde la face de ton messie !
11Mieux vaut en effet un jour dans tes parvis que mille (ailleurs) ;
J’ai choisi de me tenir sur le seuil de la maison de mon Dieu,
Plutôt que de résider sous les tentes de la méchanceté.
12Car l’Éternel Dieu est un soleil et un bouclier,
L’Éternel donne la grâce et la gloire,
Il ne refuse pas le bonheur
A ceux qui marchent dans l’intégrité.
13Éternel des armées !
Heureux l’homme qui se confie en toi !

Matthieu 8:5-13

5Comme Jésus était entré dans Capernaüm, un centenier l’aborda 6et le supplia disant : Seigneur, mon serviteur est couché à la maison, paralysé et violemment tourmenté. 7Jésus lui dit : Moi, j’irai le guérir. 8Le centenier répondit : Seigneur, je ne mérite pas que tu entres sous mon toit, mais dis seulement un mot et mon serviteur sera guéri. 9Car, moi qui suis soumis à des chefs j’ai des soldats sous mes ordres, et je dis à l’un : Va ! et il va, à l’autre : Viens ! et il vient, et à mon serviteur : Fais cela ! et il le fait. 10Après l’avoir entendu, Jésus (plein) d’admiration dit à ceux qui le suivaient : En vérité, je vous le dis, je n’ai trouvé chez personne, même en Israël, une si grande foi. 11Or je vous le déclare, plusieurs viendront de l’Orient et de l’Occident, et se mettront à table avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux. 12Mais les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. 13Puis Jésus dit au centenier : Va, qu’il te soit fait selon ta foi. Et à l’heure même le serviteur fut guéri.

 

I Thess. 5:16-17