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56, avenue de la Grande-Armée, 75017 Paris

Y a-t-il un paradis pour les animaux ?

Mon chien est mort hier soir. J'ai grandi avec lui, j'avais 10 ans quand ma famille l'a adopté, j'en ai 25 aujourd'hui. J'ai pleuré toute la nuit. C'est un membre de ma famille qui s'en est allé au Ciel, auprès du Père. J'aurais aimé avoir votre avis quant au salut de nos animaux. Pour moi, il ne fait aucun doute qu'ils participent à l'Œuvre du Père mais j'aurais aimé avoir une réponse plus "théologique" et biblique de votre part.

Alors là, la question est complexe.

En bonne théologie classique, les animaux ont une âme, mais qui n’est pas immortelle, contrairement à celle des humains. Cela fait en particulier que, contrairement aux humains encore, les animaux sont interchangeables. Une fourmi en vaut une autre, un rat d’égoût peut être remplacé par un autre. Et même chez les grands mammifères, quand une laie (femelle du sanglier) meurt, les petits marcassins trouvent une autre laie qui fera l’affaire tant qu’elle peut les nourrir, et ils n’auront pas besoin de psychanalyse ensuite.

Mais la question des animaux qui ont eu un lien avec l’homme est un peu différente. Du coup, ils ne sont pas interchangeables pour nous, et ils deviennent des personnes uniques.

On peut donc penser que pour ceux là, le lien qu’ils ont eu avec l’homme leur confère une part d’immortalité, ou qu’ils touchent à travers la relation qu’ils ont eu avec l’homme à une dimension spirituelle normalement accessible que par l’esprit humain.

Quoi qu’il en soit je n’irai pas jusqu’à considérer que les animaux puissent avoir le même statut d’un être humain, même s’ils ont été des animaux familiers.
si l’amour est éternel d’accord, l’amour que l’on porte à nos animaux peut être important, mais tout de même pas de même nature que celui que nous pouvons porter à nos semblables. Et inversement, l’amour que nous expérimentons de leur part n’est sans doute aussi pas de même nature, et encore plus différent (même s’il nous fait du bien).

En tout cas pour nous, difficile de les considérer comme de simples objets remplaçables. Et c’est ainsi que je me suis surpris moi-même en pleine contradiction: alors que j’enseignais que les chevaux, comme tout animal, n’avaient pas d’accès au salut éternel, je n’ai pu faire autrement que d’avoir une prière fervente devant le cadavre d’un cheval que j’avais beaucoup aimé et avec qui j’avais partagé une sorte de communion d’esprit, allant bien au delà de simples activités dans la nature. Qu’il soit accueilli dans le paradis des chevaux… c’était nécessaire pour moi.

Quant à la Bible, il y a un et un seul verset qui ouvre une porte: le psaume 36 (verset 7) qui s’adressant à Dieu dit: « toi qui sauves les hommes et les bêtes ».
(Commenté très rapidement dans cette prédication: https://etoile.pro/en-relation-a-dieu/predications/tu-sauves-les-hommes-et-les-betes-ps-36)

Louis Pernot