La parabole du grain de moutarde
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Prédication prononcée le 21 juin 2015, au temple de l'Étoile à Paris,
par le pasteur Louis Pernot
La parabole du grain de moutarde est une des nombreuses paraboles agricoles de l’Evangile dites « paraboles du Royaume ». Leur objet est d’expliquer comment arrive le « Royaume de Dieu ».
Or la question, c’est de savoir de quoi il s’agit, qu’est-ce que l’on entend par « Royaume de Dieu ». Et il y a plusieurs conceptions très différentes de cela dans le Christianisme.
La première hypothèse souvent avancée, est qu’il s’agit d’une réalité eschatologique, c’est-à-dire que cela correspond à la fin des temps, un événement cosmique lors du retour du Christ où Dieu viendra rétablir son royaume sur la Terre, avec un grand jugement pour régner avec les justes dans la paix, la fidélité et la joie éternelle. Mais prétendre que ces textes bibliques concernant l’apocalypse, le retour du Christ, parleraient d’un événement cosmique futur est une erreur, parce que cela ferait qu’ils ne concerneraient vraiment qu’une seule génération, celle qui le vivra, et cela ferait alors plus de 2000 ans que les chrétiens liraient des textes sur un événement qui ne les concerne pas, et qui a fort peu de chances de nous concerner nous-mêmes. Le Royaume de Dieu, ce n’est pas une réalité future, mais quelque chose qui concerne chaque croyant ici et maintenant dans sa vie.
Il est vrai que les premiers chrétiens ont cru à une imminence de la fin du monde. Pour cela ils ont tous vendu leurs biens, tout mis en commun. Mais ils s’étaient trompés, le Christ n’est pas revenu physiquement dans les jours proches et ils se sont trouvés dans l’embarras. Paul de même, dans ses premières épîtres, invite à ne pas se marier, et juste attendre la venue su Seigneur, mais l’événement attendu n’arrivant pas, il se trouve obligé de faire la quête dans tout le bassin méditerranéen pour « les pauvres de Jérusalem » (Rom. 15:26), et il invite alors les chrétiens à s’installer dans la durée en les invitant à se marier à travailler, et à ne plus rester à attendre.
Une question qui demeure est de savoir si Jésus a partagé cette erreur ou si il parlait en fait d’autre chose et que ce sont les disciples qui ont interprété ses dires comme invitant à attendre un événement historique imminent. Si Jésus s’était trompé sur ce point, cela invaliderait certes une grande partie de son message. Mais on peut penser que Jésus n’avait pas une vision si simpliste de cet avénement, et on verra que la notion de « Royaume de Dieu » pour Jésus est bien souvent évidemment quelque chose d’immatériel. Il dira par exemple à ceux qui l’interrogent sur le sujet : « le Royaume de Dieu, il est au dedans de vous » (Luc 17:21).
Ainsi on peut comprendre cette notion de « royaume de Dieu » (ou « règne » puisqu’il y a un seul mot dans la Bible pour ces deux notions) comme n’étant pas une réalité concrète à venir, mais tout ce qui dans notre monde et en nous reconnaît Dieu comme roi, c’est là où Dieu règne. Dans notre monde, souvent, c’est la haine, la violence qui règnent. Notre souhait, et ce que nous demandons chaque jour dans le Notre Père, c’est que le règne de Dieu vienne c’est-à-dire que le règne de la justice, de la paix, de la fraternité, de la grâce progresse dans le monde. En nous, le « royaume de Dieu », c’est la part de nous-mêmes qui reconnaît Dieu pour son roi, son Seigneur, voulant le servir et confiant dans son aide et sa protection.
Autrement dit, le royaume de Dieu, en nous, c’est la foi. Cela est corroboré par l’autre endroit où Jésus utilise la comparaison du grain de moutarde quand il dit : « si vous aviez la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à cette montagne etc... » (Matt. 17:20) Là, explicitement, c’est bien de la foi qu’il s’agit. On peut aussi retrouver encore la même chose en voyant s’intéressant à la notion de « règne ». Il y a le règne minéral, le règne végétal, puis le règne animal. Et enfin le règne spirituel qui est cette dimension à laquelle accède l’être humain. En nous, le règne de Dieu, le royaume de Dieu, c’est tout ce qui fait que précisément nous sommes plus que des mammifères, c’est la dimension du spirituel, de la foi.
Nos paraboles agricoles nous disent alors que de toute façon en tant qu’humains, nous avons une part divine qui est en nous, une dimension spirituelle. La question, notre responsabilité, c’est de veiller sur elle, de l’entretenir, de la développer, de l’arroser, la nourrir pour qu’elle puisse grandir et porter des fruits.
Et encore que cette dimension spirituelle, elle peut sembler minime au départ, ou faible, ou négligeable sous certains abords, mais il faut lui laisser sa chance, elle peut grandir et être le germe d’une réalité considérable changeant tout. Mais de toute façon, cela se passe dans l’ordre de la croissance. La foi ne vient pas d’un coup du jour au lendemain, c’est une quête, un apprentissage une croissance progressive qui se fait en nous sans qu’on s’en rende compte toujours.
Et si la foi est toute petite au départ, il faut s’appuyer sur ce petit point de départ pour le faire grandir. Chacun peut avoir par moment des impressions fugaces de la transcendance, qu’il y a un mystère qui nous dépasse, une sensation fugace d’un amour qui nous surplombe, ou une étincelle de la lumière divine. C’est à cela qu’il faut s’attacher et sur cela qu’on peut construire une grande foi.
Quant à la première petite parabole qui parle des phases successives de la croissance du grain, elle est aussi très instructive. On voit en effet que la graine qui pousse ne produit pas immédiatement du fruit, elle passe par différentes étapes comme l’herbe qui ne produit rien. Il ne faut donc pas toujours attendre que notre foi nous apporte quelque chose, ni que notre quête soit toujours et en permanence féconde. Cultiver sa foi, sa dimension spirituelle se fait par conviction, et pas en scrutant à chaque instant pour savoir si on en retire des fruits. Il est des moments où la dimension spirituelle peut sembler ne rien apporter, mais il faut y croire et la soigner, pour qu’elle soit là, et un jour elle donnera le fruit qu’il faut et pourra peut être tout changer.
De même, il n’y a pas à s’alarmer que certains jeunes après la confirmation s’éloignent de l’Eglise et ne restent pas des pratiquants assidus. Ils sont comme le blé d’hiver planté à l’automne. Il pousse rapidement, puis entre dans une phase de latence pendant l’hiver où rien ne semble se passer. Mais tout est bien là présent, et dès que les conditions sont favorables, il peut se développer très rapidement et donner du fruit. Il faut donc que les catéchumènes aient une bonne compréhension de l’Evangile, une vision positive de l’Eglise, si une graine bonne et féconde est dans leur cœur, elle pourra devenir active au moment voulu, chaque chose vient à son temps, patience.
Mais reste la question de savoir quelle est cette graine à la base de tout ? Qu’est-ce qui est semé en fait ?
La réponse est dans l’Evangile, dans une autre parabole fort connue donnée juste avant le passage qui nous intéresse : la parabole du Semeur (Marc 4:3ss). A partir du verset 14, Jésus donne l’explication, et il dit : « Le semeur, c’est la parole qu’il sème ». Donc voilà apparemment la réponse, la graine, c’est la parole, la parole de Dieu. Mais cette solution pose problème et en fait n’est pas satisfaisante. A cause d’elle trop souvent, on interprète la parabole du Semeur en disant qu’il faut bien écouter la parole de Dieu pour qu’elle grandisse en nous et que nous donnions des fruits qui soient des bonnes œuvres. Mais cette explication est fausse. Tout simplement parce que dans la parabole, les grains récoltés (du blé) sont de même nature que le grain planté (du blé). Il faudrait alors dire que nous devons recevoir la parole pour bien la redire ensuite, bien écouter le catéchisme pour pouvoir le réciter après ? Jésus n’a pas pu dire cela ! Or aujourd’hui, bien des spécialistes de la Bible pensent que cette explication de la parabole est apocryphe, elle aurait été ajoutée tardivement après la mort du Christ, dans le contexte de l’Eglise naissante pour inviter à ne pas s’éloigner des enseignements originaux et à les transmettre.
Quoi qu’il en soit, si on fait abstraction de cette « explication » controversée, la parabole devient magnifique. Car qu’est-ce que nous recevons de Dieu ? Des grâces. Et là, c’est à chacun de répondre, parce que chacun reçoit dans sa vie des grâces, des chances, ou des joies, grandes ou petites. Et ces grâces sont, comme les graines du semeur imméritées. Le semeur ne donne pas la graine comme une récompense, nos chances ne sont pas des mérites, pas plus qu’il ne donne en fonction de ce qu’il imagine que la terre pourra en faire, il sème partout de la même manière, sur les bons comme sur les mauvais terrains. Ainsi la parabole est un texte dans lequel chaque lecteur doit entrer pour y mettre ce qui lui appartient, et considérer ce qu’il pense, lui, avoir comme grâce, comme chance que ce soit mérité ou non. Et chaque matin, à chaque heure de la journée, on peut se demander quelle est alors la chance que l’on a à cet instant que d’autres peut-être n’ont pas.
Et la parabole nous invite d’abord à prendre ces grâces, à les accepter et à nous en nourrir, à en être heureux et reconnaissant pour qu’elles grandissent en nous et qu’on soit en mesure ensuite de même pouvoir en redistribuer au monde.
Il ne faut pas refuser les grâces, comme un cadeau, il faut l’accepter, sinon, c’est une insulte, c’est rompre l’amitié, l’alliance. Ce qui est coupable, ce n’est pas de profiter d’une chance que d’autres n’ont pas, c’est de la refuser. Ainsi le mauvais serviteur de la parabole des Talents se trouve jeté dans « les ténèbres du dehors » parce que le talent qui lui a été donné, il n’a pas voulu le prendre pour lui, mais il le rend. Dans le fond, il n’a fait aucune offense, mais il refuse d’accepter la grâce pour la faire grandir de manière à en avoir à redonner ensuite.
Ainsi peut-être que l’explication de la parabole du Semeur que l’on trouve dans l’Evangile peut être comprise parce qu’elle s’adresse non pas à tout le monde, mais aux apôtres. Jésus dit bien : « Pour vous, voici ce que signifie » c’est donc un cas particulier, eux leur chance principale, c’est d’avoir pu côtoyer le Christ, de l’avoir entendu, ça leur donne un devoir qui est celui de restituer cela. Ou alors on peut dire aussi que de toute façon Dieu est parole, et que les dons de Dieu passent par la parole : l’amour, c’est une parole d’amour, le pardon aussi, et la grâce une parole de grâce... Donc oui, le semeur, ce peut être la parole qu’il sème, mais il faut entendre cela d’une façon élargie.
Il faut donc accepter les grâces, certes mais il n’empêche que Dieu ait une attente, c’est que ces grâces germent en nous donnant un sentiment de grâces, et que fructifiant, nous puissions en redonner 10, 100 fois plus aux autres. Ainsi peut-on dire que « L’homme est une espérance de Dieu » comme l’a écrit le pasteur Charles Wagner. Ce qui est extraordinaire, ce n’est pas que l’on croit ou non en Dieu, cela n’empêche pas à Dieu d’être, mais que Dieu croit dans chacun de nous. Dieu sait que chacun a quelque chose qui lui est donné qui peut grandir et le transformer, l’invitant à son tour à transformer le monde.
Alors, certes, il semble que certains reçoivent plus que d’autres, certains on plus de chances dans ce monde que d’autres, c’est comme ça... Mais chacun reçoit tout de même quelque chose, même minime. C’est ainsi que dans la parabole des Talents, tous ne reçoivent pas autant, mais chacun reçoit au moins quelque chose, au moins un talent. Et avec ce talent, le serviteur aurait pu en gagner un autre, puis des dizaines d’autres. La première chose à faire, donc, c’est d’apprendre à voir les chances que l’on a.
C’est le sens sans doute du verset de conclusion de la parabole des Talents : « on donnera à celui qui a, et à celui qui n’a pas on ôtera ce qu’il a ». Cela semble paradoxal et contraire à l’esprit de l’Evangile que nous comprenons souvent plutôt comme « on donnera à celui qui n’a pas ». Mais justement, il y a là un enseignement essentiel, parce que dire « à celui qui n’a pas on ôtera ce qu’il a » est normalement absurde. A celui qui n’a rien, on ne devrait rien pouvoir ôter. Ou alors il faut penser que celui à qui on ôte avait quelque chose quand même, mais qu’il ne pensait pas l’avoir. Or on ne peut construire que sur du positif, pas sur du vide ou de la dette. Et chacun a quelque chose, il suffit de savoir chercher, il faut trouver, et construire dessus. Peut-être est-ce très peu de chose, une grâce, une joie, une chance, minime, grande comme un grain de moutarde. Mais si on s’y attache, cette chance peut transformer toute la vie. C’est le point d’appui de la transformation intérieure comme Newton disant : « donnez moi un point d’appui et je soulèverai le monde ». Un grain de moutarde, c’est très très petit. Seul celui qui le tient dans ses doigts le voit, et parfois ainsi tout semble dur ou sombre dans une vie, mais il y a toujours quelque part une étincelle de lumière, une toute petite grâce. Il faut la prendre comme la petite flamme d’allumette qui peut allumer un grand feu et réchauffer toute la maison.
Tout est une question de regard. De même Jésus a dit : « L’œil est la lampe du corps. Si ton œil est en bon état, tout ton corps sera illuminé » (Matt. 6:22). Ainsi, ce n’est pas tant la lumière objective qui nous éclaire que la façon que nous avons de voir le monde, de voir ce qui dans le monde, dans notre vie est vie, grâce, joie, don, amour et construire dessus le Royaume.
Et il faut aussi savoir que ces grâces du Ciel, elles peuvent nous être données par des semblables. C’est une autre particularité de la parabole du Semeur que les graines récoltées sont absolument de même nature que les graines plantées. Et donc les grâces que nous pouvons redistribuer autour de nous ne sont pas moindres que les grâces reçues directement de Dieu. Peut-être même d’ailleurs Dieu attend-il de nous que nous donnions à nos frères ce qu’il veut leur donner par nous. Et souvent Dieu nous donne non pas directement, comme tombant du ciel, mais par l’intermédiaire de frères, de sœurs, de ceux que nous rencontrons, nos enfants, nos voisins, nos amis, nos parents, ou conjoint... Il faut savoir reconnaître ce que nous recevons des uns ou des autres, ce qu’ils sont prêts à nous offrir, et accepter ces grâces, nous en réjouis pour que croisse en nous la reconnaissance et la joie et que nous puissions redonner la grâce.
Nous devons ainsi nous nourrir de toutes ces grâces, quelles qu’elles soient, grandes ou petites, il faut apprendre à les repérer, les prendre soigneusement, les manger, les mettre en soi, pour qu’elles grandissent en nous, et laisser cette joie opérer en nous.
Le Christianisme n’est pas une religion de la Loi, de la culpabilité, mais de la reconnaissance. C’est une religion joyeuse, une religion de la liberté et de la joie, de la responsabilité qui n’est pas un poids, mais une confiance donnée. Et c’est bien, non seulement parce que c’est une question de principe, de conviction, mais aussi d’une manière plus pragmatique, parce que psychologiquement, on ne peut rien construire de bon sur la culpabilité, le manque ou la tristesse. On ne peut construire du positif que sur du positif, et on ne peut donner de bons fruits qu’à partir d’un bon arbre, on ne peut donner de l’amour que si on se sait aimer, on ne peut pardonner que si on se sent pardonné et ainsi de suite. On ne peut rien construire de bon sur la culpabilité, le manque ou la tristesse, on ne peut vraiment construire du bon que sur le don et la grâce.
Il convient donc d’accepter de se tourner vers la grâce, de se construire sur nos grâces. C’est ça la foi, c’est croire dans le positif, si petit ou paraissant méprisable soit-il. C’est tourner sa vie vers la vie pour pouvoir donner la vie.
Et la promesse ultime, c’est que les oiseaux du Ciel viennent habiter dans les branches. Ce peut-être pour dire que ces bienfaits ne seront pas juste pour profiter à soi-même, mais pourront servir à d’autres, et pourront apporter beaucoup de soutien, de protection d’aide à beaucoup d’autres.
Et cela peut aller très loin, puisque le Ciel, c’est le domaine de Dieu, du spirituel, et les oiseaux sont habituellement le symbole du saint Esprit, de ce qui plane du Ciel vers la Terre, c’est-à-dire de Dieu vers les hommes. La promesse, c’est donc que dans cette démarche, on pourra construire quelque chose de tel que Dieu lui-même viendra y faire sa demeure. C’est le lieu de la présence spirituelle, la demeure du saint Esprit, c’est-à-dire de la source même de la vie pour soi et pour les autres. Ainsi pourrons nous être pleins de cette source de vie, de paix, de joie, d’espérance infinie et éternelle.
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Marc 4:26-34
Il dit encore : Il en est du royaume de Dieu comme d’un homme qui jette de la semence en terre ; qu’il dorme ou qu’il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu’il sache comment. La terre produit d’elle-même, premièrement l’herbe, puis l’épi, enfin le blé bien formé dans l’épi ; et dès que le fruit est mûr, on y met la faucille, car la moisson est là.
Il dit encore : A quoi comparerons-nous le royaume de Dieu, ou par quelle parabole le représenterons-nous ? Il est semblable à un grain de moutarde qui, lorsqu’on le sème en terre, est la plus petite de toutes les semences de la terre ; mais une fois semé, il monte, devient plus grand que toutes les plantes potagères et pousse de grandes branches, en sorte que les oiseaux du ciel peuvent habiter sous son ombre.
C’est par beaucoup de paraboles de ce genre qu’il leur annonçait la parole, selon qu’ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur parlait pas sans parabole ; mais en privé, il expliquait tout à ses disciples.
Ezechiel 17:22-24
Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Je prendrai, moi, (une branche) de la cime d’un cèdre élevé et je la mettrai en place ; j’arracherai du sommet de ses branches un tendre (rameau) et je le planterai moi-même sur une montagne haute et sublime. Je le planterai sur la montagne qui domine Israël ; il dressera sa ramure et portera du fruit, il deviendra un cèdre magnifique. Tous les oiseaux de toute espèce reposeront sous lui ; à l’ombre de ses branches, ils reposeront. Et tous les arbres des champs reconnaîtront que moi, l’Éternel, j’ai abaissé l’arbre qui s’élevait et élevé l’arbre qui était abaissé, que j’ai desséché l’arbre vert et fait fleurir l’arbre sec. Moi, l’Éternel, j’ai parlé et j’agirai.