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Comment Jésus a ressuscité Lazare
Prédication prononcée le 21 mai 2023, au temple de l'Étoile à Paris,
par le pasteur Louis Pernot
La résurrection de Lazare est un texte magnifique de l’évangile de Jean, mais il pose de gros problèmes... Et je viens de faire une découverte à ce sujet que je voudrais partager avec vous.
Fondamentalement, il s’agit d’un miracle et il y en a beaucoup d’autres dans l’Evangile, ce n’est pas un problème en soi, et ils se comprennent très bien. La plupart sont des guérisons, et donc Jésus était un guérisseur, pourquoi pas, il y en a encore beaucoup dans le tiers monde qui font ce genre de choses. Cela peut s’expliquer par un mélange de connaissance empirique et d’influence psychosomatique. Jésus avait évidemment un charisme très fort, et ceux qui l’approchaient pouvaient en sortir transformés au point d’aller mieux, même physiquement. Ensuite il y a quelques miracles qui ne sont pas des guérisons, très peu en fait. Et pour chacun on peut trouver une explication rationnelle simple, ce qui peut sembler miraculeux, est en fait très naturel quand on comprend ce qui s’est passé, c’est la manière de le raconter qui rend la chose extraordinaire. Donc j'ai des explications pour tout... Sauf pour la résurrection de Lazare !
En effet, ressusciter un mort, c’est beaucoup plus que de guérir quelqu’un qui a une maladie de peau qu’on appelait alors indifféremment « lèpre ». Pour un mort on ne peut pas faire appel au psychosomatique. Ce récit m’a toujours semblé difficile à accepter.
Sens spirituel
Pourtant dans son sens spirituel, on voit bien de quoi il s’agit. Comme dans tous les miracles de l’Evangile, d’ailleurs, ce qui est intéressant, ce n’est pas ce qui s’est passé médicalement ou matériellement, mais le sens spirituel que ce récit peut avoir. Ils ont en fait valeur de parabole.
Pour la réanimation de Lazare, le sens spirituel est beau : Jésus ramène quelqu’un à la vie. Or la vie, pour l’Evangile, ce n’est pas seulement la vie physique, et ce n’est même certainement pas premièrement la vie physique. Ainsi le père du fils prodigue dit-il quand celui-ci revient : « mon fils était mort, il est revenu à la vie ». C’est une forme de résurrection. Et dans le même ordre d’idée Paul dit-il : « Pour vous, vous étiez morts par vos fautes et par vos péchés dans lesquels vous marchiez autrefois selon le cours de ce monde... mais nous qui étions morts par nos fautes, il nous a rendus à la vie avec le Christ... il nous a ressuscités ensemble et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Christ-Jésus» (Eph. 2:1-6). Donc, l’enjeu, ici c’est de savoir comment le Christ peut ressusciter quelqu’un spirituellement, moralement, le relever, le remettre en route, et le réintégrer dans la société.
Or, on voit dans cette histoire que ce n’est pas si simple, ni immédiat. Le chemin entre le moment où ça ne va pas trop et la relevée est long, il passe par des questionnements, des temps d’espoirs, d’autres de découragement, des larmes mêmes, des grandes discussions, des reproches à Jésus, de belles professions de foi... Et puis on nous montre que Jésus passe plus de temps avec l’entourage de Lazare qu’avec lui particulièrement. C’est cliniquement très juste, quand quelqu’un ne va pas bien, sans doute faut-il passer aussi beaucoup de temps pour remettre en ordre l’entourage, la famille et les plus proches. Mais donc finalement, Jésus va réussir à s’adresser à Lazare et à le relever avec force et autorité. C’est là un enseignement essentiel : Dieu par le Christ peut nous relever, nous libérer de tous nos enfermements, nous délivrer des liens morbides qui nous paralysent, des puissances de découragement, de deuil ou de mort. Il peut nous aider à retrouver le chemin de la vie, et pouvoir de nouveau marcher libre et joyeux au milieu des autres et dans le monde.
Ce qui est remarquable dans ce texte, c’est qu’en fait, ce sont surtout les autres qui avaient condamné Lazare, qui l’avaient déclaré mort et qui l’avaient enfermé dans le tombeau. C’est souvent comme ça. Quand notre entourage, ou ceux qui ne nous veulent pas toujours du bien, disent de nous : « il est fichu, il ne se relèvera pas, il est fini, oublions-le, mettons le côté, loin de nous, il n’y a plus rien à en tirer, et il pue déjà ! » (C’est bien ce que disent les gens à Jésus, un peu plus correctement certes : « il sent déjà »). Les autres ont vite fait de nous enfermer dans nos défauts, nos manquements, nos fautes, ils nous emballent bien serrés dans des paroles culpabilisantes et mortifères comme dans les bandelettes qui enserraient Lazare, et ils nous jettent dans la ténèbre du tombeau. C’est là que Jésus apparaît. Lui, il n’enferme pas, il libère, il ne condamne pas à mort, il rend à la vie. Il s’adresse à Lazare et lui dit « Lazare sort ! ». Et Lazare trouve la ressource de se lever, de sortir, de se débarrasser des bandelettes. Et Jésus dit aux autres : « fichez-lui la paix, et laissez-le aller ». Quelle merveille que de savoir que nous avons en Christ une puissance de résurrection, de libération de tous les déterminismes, de tous les enfermements, et des pièges dans lesquels veulent nous enfermer les situations et les autres.
Tentation de croire littéralement
Donc le message, je le comprends bien ! Mais je ne peux me débarrasser de la question de savoir ce qui s’est passé exactement, historiquement.
On pourrait être tenté de croire, tout simplement, que ça s’est bien passé comme ça... Mais ça ne va pas. Pour des raisons externes et internes du texte.
D’abord externes. Si vraiment ce miracle avait eu lieu, comment comprendre que les autres évangiles n’en parlent pas ? Cela ne s’est pas passé dans un coin caché, Marthe, Marie et Lazare étaient bien connus, et Béthanie est à quelques centaines de mètres de Jérusalem. Or les autres évangiles racontent des miracles, des guérisons diverses, mais jamais un mot sur la résurrection de Lazare, or là, la réanimation d’un mort, c’est quand même un peu le summum en manière de guérison ! Si cela avait eu lieu comme le dit Jean, cela aurait dû marquer les esprits, il est incompréhensible alors que personne d’autre n’en ait parlé.
Ensuite pour des raisons internes, pour des raisons théologiques, la lecture littérale du récit est une fausse piste. Croit-on vraiment que la bonne nouvelle de l’Evangile soit de nous faire croire que Jésus pourrait réanimer matériellement nos morts ? Non, aujourd’hui, personne de sensé n’attend cela. Quand nos proches meurent, nous faisons un service funèbre d’hommage et de consolation pour les proches, nous ne prions pas pour que Dieu le ressuscite et qu’il sorte du cercueil en cours de cérémonie ! Et si Jésus l’avait fait de son vivant, pourquoi ne le ferait-il plus aujourd’hui ? Parce que Jésus n’est plus vivant diriez-vous ? Mais alors ce serait nier la résurrection ! Normalement le Christ ressuscité n’est pas un Jésus au rabais, il est pleinement ressuscité. Et donc s’il pouvait réanimer les morts, je ne vois pas pourquoi il ne pourrait plus le faire ! Il y a quand même des cas où ce serait bien non ? Admettons que la vieillesse fasse partie de la vie, mais combien de familles n’ai-je pas accompagné, ayant perdu un enfant et ne s’en relèvent jamais totalement ? Que fait Jésus alors s’il peut faire quelque chose ? Et s’il ne le fait plus, à quoi ça sert de venir à l’Eglise pour entendre une bonne nouvelle qui ne nous concerne plus. Serait-ce pour dire aux gens, vous voyez, Jésus est formidable, il peut réanimer les morts parce qu’il est fils de Dieu, mais ça ne vous concerne pas. Pour vous, il ne le fera pas. Où est la bonne nouvelle ? Si c’est ça le message de l’Eglise, je comprends que les gens n’y aillent pas ! Donc non, le sens du texte ne peut être le geste matériel, le texte n’a de sens que symboliquement.
Tentation de croire le récit légendaire
Mais alors que s’est-il passé vraiment ? On pourrait être tenté, à l’inverse, de penser que Jean a totalement inventé l’épisode, solution radicale qui n’est pas très satisfaisante. Certes, les évangiles ne sont pas des récits historiques au sens journalistique du terme, ce sont des textes théologiques. Mais cela ne veut pas dire qu’ils ne seraient que de simples fables. Certains ont voulu aller dans ce sens en allant jusqu’à nier l’existence historique de Jésus, pour lire les évangiles comme une sorte de gigantesque parabole, un midrash inventé par je ne sais qui. Cela est extrême, et absurde. Probablement que tout ne s’est pas passé exactement comme le racontent les évangiles, mais on peut croire que Jésus a bien été un personnage historique, et que les récits évangéliques ne sont pas de simples affabulations, mais s’appuient sur des événements historiques. Ce qui est certain, c’est que ces événements ont été interprétés, ils nous sont donnés parce qu’ils font sens dans un récit dont la base est historique, mais la visée théologique. Il a pu y avoir des extrapolations, des amplifications, ou des manières de raconter qui, faisant parfois entorse à la réalité historique, permettent d’en donner le sens. Pour ce qui est donc de notre récit, il reste alors à penser que l’événement a eu lieu, mais de façon moins spectaculaire que ne veut nous le faire croire Jean qui aurait en quelque sorte un peu embelli la réalité pour faire passer un message.
La lecture rationaliste habituelle pour expliquer l’événement suggère que, peut-être, Lazare n’aurait pas été vraiment mort, mais dans un état de coma profond, sorte de catalepsie. Cet état peut faire croire que quelqu’un est mort, et l’intéressé peut en effet se réveiller spontanément quelque temps après. L’événement serait alors rationnellement possible. Mais cela n’enlève pas le miracle : si les choses se sont passées ainsi, comment Jésus a-t-il su, devant le tombeau fermé, que Lazare n’était pas vraiment mort et qu’il n’avait qu’à l’appeler à sortir pour qu’il sorte. Certes c’était possible, mais évidemment extrêmement improbable. Voulant écarter un miracle, on en trouve un autre qui serait cette voyance extra-lucide permettant à Jésus d’avoir deviné que Lazare n’était pas vraiment mort.
L’énigme semble insoluble, mais un texte mystérieux : l’Evangile secret de Marc donne une piste inattendue et très sérieuse.
L’évangile secret de Marc
En 1958, dans le monastère orthodoxe grec de Mar Saba dans le désert de Judée, est découvert un texte apparemment très ancien qui serait une lettre de Clément d’Alexandrie (150-220). Dans celle-ci ce Père de l’Eglise affirme que Marc aurait rédigé deux versions de son évangile, une version courte pour tout le monde, et une version longue pour certains initiés. La version courte serait celle que nous avons, et l’autre aurait été perdue. Il cite deux ou trois passages de la version longue. Ce texte est controversé, mais toujours pris très au sérieux, certains spécialistes penchent même très fermement pour considérer les passages cités par Clément comme authentiques.
Parmi les passages cités, l’un sans grand intérêt devrait s’insérer en Marc 10:46. Notre texte habituel est en effet évidemment lacunaire, il écrit : « ils arrivèrent à Jéricho, et il fut sorti de Jéricho avec ses disciples ». Comment Marc peut-il faire entrer Jésus à Jéricho, puis l’en faire sortir sans qu’il n’y fasse rien ? L’Evangile secret de Marc ajoute là un événement qui n’est certes pas essentiel, mais qui permet de justifier cette entrée-sortie. La chose est plausible.
Le second passage est beaucoup plus important et nous concerne particulièrement dans notre enquête sur Lazare. Il se trouverait après Marc 10:34, après que Jésus ait annoncé sa mort (ce texte même suivant l’histoire du jeune homme riche). Le texte est le suivant : « Et ils arrivèrent à Béthanie, et il y avait là une femme dont le frère était mort. Et elle vint, se prosterna devant jésus et lui dit : “Fils de David, aie pitié de moi”. Mais les disciples la réprimandèrent. Et Jésus, rempli de colère partit avec elle au jardin où se trouvait le tombeau, et aussitôt se fit entendre une voix forte venant du tombeau. Et Jésus s’étant approché roula la pierre loin de la porte du tombeau. Et il entra aussitôt à l’endroit où se trouvait le jeune homme, étendit la main et le releva en lui saisissant la main. Le jeune homme l’ayant regardé, l’aima, et se mit à supplier Jésus de demeurer avec lui. »
La proximité avec le récit de la résurrection de Lazare est évidemment stupéfiante, et il se pourrait bien qu’il s’agisse là du récit manquant dans les synoptiques, de l’événement dont on s’étonnait que seul Jean en ait parlé. Et nous avons là, en plus, l’explication du second mystère que nous avions évoqué sur la clairvoyance de Jésus quant au fait que Lazare n’aurait pas été vraiment mort : Jean a en effet un peu enjolivé les choses avec son tonitruant « Lazare, sors » devant le tombeau fermé. La réalité était sans doute que Jésus n’ait pas eu besoin d’être extra-lucide pour deviner que Lazare n’était pas mort, puisqu’en passant devant le tombeau, il a simplement entendu, comme les autres, les hurlements de celui qu’ils avaient enterré un peu vite et qui n’était pas vraiment mort. Et on comprend aussi pourquoi les autres évangiles n’ont pas cru nécessaire de relayer l’épisode, puisque, ainsi raconté, il n’y a pas grand-chose de spectaculaire.
Cet évangile secret de Marc résout ainsi deux problèmes, l’un à propos de l’apparente absence de l’événement dans les synoptiques : il s’y trouvait bien et Jean n’est pas le seul à en parler, l’autre sur ce qui a pu se passer historiquement et que Jean a un peu enjolivé, et puis on comprend pourquoi les autres évangiles n’ont pas pris soin de relater cet événement, puisque, en soi, il était d’assez peu d’intérêt.
Grâce à lui, la raison est sauve ! (Et le message d’autant mieux conservé et servi).
Les tombeaux de Qumran
Mais ce n’est pas tout, et il peut y avoir une autre piste pour comprendre l’épisode de Lazare, alternative, ou plutôt, à mon avis, complémentaire de celle que nous avons évoquée. Il y avait dans la communauté essénienne de Qumran une coutume particulière qui consistait, pour punir un individu ayant manqué à certaines règles de la communauté, à l’enfermer quelques jours dans un tombeau. Ces tombeaux, en effet, étaient vastes, comme une grotte dont l’entrée était fermée par une grosse pierre. Cela faisait fonction de cachot en quelque sorte, ou comme le cabinet noir dans lequel on enfermait jadis les enfants fautifs.
Or on sait les liens que Jésus a pu avoir avec la communauté essénienne, il en fréquentait certains membres, dont celui chez qui il va célébrer la Cène, puisqu’il est rencontré « puisant de l’eau », travail normalement réservé aux femmes, et si c’était un homme ce ne pouvait qu’être un essénien ayant fait vœu de célibat. Cette Cène, il la célèbre dans une chambre haute que l’on voit encore aujourd’hui et qui se trouve précisément dans le quartier essénien de Jérusalem, et un bon nombre de paroles de Jésus ne s’expliquent que par une influence de Qumran ou sont très typiques de la littérature de cet endroit (comme « l’œil est la lampe du corps... »).
Une hypothèse tout à fait plausible serait alors que Lazare n’aurait pas été mort physiquement, mais juste puni et enfermé dans le tombeau tout à fait vivant, pour signifier que pour la communauté, il était comme mort. Cette utilisation non physique de la notion de mort et de vie, nous l’avons dit, il n’est pas besoin d’aller la chercher très loin, on la retrouve même dans la conclusion du père du fils prodigue dans la célèbre parabole : « mon fils était mort, il est revenu à la vie ». En fait, bien sûr, il n’était pas mort physiquement, mais il pouvait être considéré comme tel du point de vue des liens familiaux et filiaux. Tout le récit de la résurrection du jeune homme pourrait se comprendre ainsi et trouver un sens particulier : le jeune homme, puni était enfermé dans le tombeau, et Jésus va le libérer. C’est tout-à-fait dans le sens de sa prédication que de lutter contre des rigidités religieuses qui jugent et condamnent des personnes, lui, il va lui-même vers la personne rejetée, il la relève et la réintègre dans la société. C’est ce qu’il fera avec les lépreux et avec la femme adultère que les pharisiens voulaient lapider. Et si c’est vraiment contre ce type d’enfermement dans un tombeau, signe d’une exclusion religieuse, que Jésus a lutté, notre texte prend encore un autre sens, et nous touche particulièrement, nous qui prétendons faire de la religion et des Eglises au nom du Christ, on peut y voir un appel à ne jamais exclure qui que ce soit, mais à accueillir chacun et chacune au nom du Christ, comme il est, digne ou indigne. (Ce qui ne dispense pas d’être responsable de ses actes vis-à-vis de ceux à qui on a fait du mal ou on risque de faire du mal).
Et nous avons ainsi plusieurs aspects de la libération qu’offre le Christ : Il nous libère de nous-mêmes, de nos propres fautes qui nous enferment dans la culpabilité. Il nous libère de découragements, du désespoir, de la crainte. Et il nous libère aussi des accusations des autres, des culpabilités, des enfermements, des rabaissements, des condamnations qu’ils nous imposent, et nous fait sortir la tête haute en nous disant : « sors, et tu as le droit de vivre dignement dans la société avec les autres qu’importe leurs discours et leurs opinions à ton égard ». Il nous libère même de ceux qui au lieu de nous aider parfois nous enfoncent encore plus, il nous libère des discours religieux qui culpabilisent et condamnent.
Et en passant, même quand nous, nous allons bien, il nous dit : « laissez-le aller ». Il nous faut entendre cela très sérieusement, comme une invitation ferme de, nous-mêmes, ne pas condamner ni juger les autres, mais au contraire, plutôt que de les enfermer dans leur mal, de les aider à sortir au grand jour, à se relever, et à réapprendre à vivre parmi les autres.
Louis Pernot
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Jean 11:1-44
1Il y avait un malade, Lazare, de Béthanie, village de Marie et de Marthe, sa sœur. 2Marie était celle qui oignit de parfum le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux, et c’était son frère Lazare qui était malade. 3Les sœurs envoyèrent dire à Jésus : Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade. 4Après avoir entendu cela Jésus dit : Cette maladie n’est pas pour la mort, mais pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle.
5Or Jésus aimait Marthe et sa sœur et Lazare. 6Quand il eut appris que celui-ci était malade, il resta encore deux jours à l’endroit où il était ; 7puis il dit aux disciples : Retournons en Judée. 8Les disciples lui dirent : Rabbi, les Juifs tout récemment cherchaient à te lapider, et tu y retournes ! 9Jésus répondit : N’y a-t-il pas douze heures dans le jour ? Si quelqu’un marche pendant le jour, il ne trébuche pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde ; 10mais si quelqu’un marche pendant la nuit, il trébuche, parce que la lumière n’est pas en lui. 11Après ces paroles, il leur dit : Lazare, notre ami, s’est endormi, mais je pars pour le réveiller. 12Les disciples lui dirent : Seigneur, s’il s’est endormi, il sera sauvé. 13Jésus avait parlé de sa mort, mais eux pensèrent qu’il parlait de l’assoupissement du sommeil. 14Alors, Jésus leur dit ouvertement : Lazare est mort. 15Et, pour vous, je me réjouis de n’avoir pas été là, afin que vous croyiez. Mais allons vers lui. 16Sur ce, Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples : Allons, nous aussi, afin de mourir avec lui.
17A son arrivée, Jésus trouva que Lazare était déjà, depuis quatre jours, dans le tombeau. 18Or, Béthanie était près de Jérusalem, à quinze stades environ. 19Beaucoup de Juifs étaient venus vers Marthe et Marie pour les consoler au sujet de leur frère.
20Lorsque Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison. 21Marthe dit à Jésus : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. 22Mais maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera. 23Jésus lui dit : Ton frère ressuscitera. 24Je sais, lui répondit Marthe, qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. 25Jésus lui dit : Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort ; 26et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? 27Elle lui dit : Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde.
28Après avoir dit cela, elle s’en alla. Puis elle appela Marie, sa sœur, et lui dit secrètement : Le Maître est ici, et il t’appelle. 29Dès que Marie eut entendu, elle se leva promptement et se rendit vers lui ; 30car Jésus n’était pas encore entré dans le village, mais il était à l’endroit où Marthe l’avait rencontré. 31Les Juifs qui étaient dans la maison avec Marie et qui la consolaient, la virent se lever promptement et sortir ; ils la suivirent, pensant qu’elle allait au tombeau pour y pleurer.
32Lorsque Marie fut arrivée là où était Jésus et qu’elle le vit, elle tomba à ses pieds et lui dit : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. 33Quand Jésus vit qu’elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, il frémit en son esprit et fut troublé. 34Il dit : Où l’avez-vous mis ? Seigneur, lui répondirent-ils, viens et vois.
35Jésus pleura. 36Les Juifs dirent donc : Voyez comme il l’aimait ! 37Et quelques-uns d’entre eux dirent : Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas faire aussi que cet homme ne meure pas ?
38Jésus, frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au tombeau. C’était une grotte, et une pierre était placée devant. 39Jésus dit : Ôtez la pierre. Marthe, la sœur du mort, lui dit : Seigneur, il sent déjà, car c’est le quatrième jour. 40Jésus lui dit : Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? 41Ils ôtèrent donc la pierre. Jésus leva les yeux en haut et dit : Père, je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé. 42Pour moi, je savais que tu m’exauces toujours, mais j’ai parlé à cause de la foule de ceux qui se tiennent ici, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. 43Après avoir dit cela, il cria d’une voix forte : Lazare, sors ! 44Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandelettes, et le visage enveloppé d’un linge. Jésus leur dit : Déliez-le, et laissez-le aller.
Ephésiens 2:1-7
1Pour vous, vous étiez morts par vos fautes et par vos péchés 2dans lesquels vous marchiez autrefois selon le cours de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air, cet esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. 3Nous tous aussi, nous étions de leur nombre et nous nous conduisions autrefois selon nos convoitises charnelles, nous exécutions les volontés de notre chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère comme les autres. 4Mais Dieu est riche en miséricorde et, à cause du grand amour dont il nous a aimés, 5nous qui étions morts par nos fautes, il nous a rendus à la vie avec le Christ – c’est par grâce que vous êtes sauvés – 6il nous a ressuscités ensemble et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Christ-Jésus, 7afin de montrer dans les siècles à venir la richesse surabondante de sa grâce par sa bonté envers nous en Christ-Jésus.