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Est-ce que l'église accepte les homosexuels?

A propos de l'homosexualité: je pense que l'Eglise Réformée est certainement plus ouverte à la question de l'homosexualité que beaucoup d'autres églises chrétiennes. Il n'y a à cet égard ni discours moralisateur, ni paroles culpabilisantes. Tout simplement parce que chacun est bienvenu comme il est. Il est vrai qu'il y a dans nos paroisses des personnes homosexuelles qui s'y trouvent bien parce que cela ne fait pas question.

L'Eglise Protestante Unie qui est la nôtre accepte la possibilité de bénir des mariages homosexuels depuis quelques années. Chacun de toute façon est au bénéfice de la bénédiction de Dieu, mais en plus, là ,nous voulons dire que le projet d'un couple par delà ses pratiques sexuelles peut être considéré comme un projet dans le sens de l'Evangile quand il est de vivre ensemble dans le respect de l'autre, l'amour, la vérité, la fidélité et l'ouverture sur le monde.

Il y a certes dans la Bible des passages condamnant l'homosexualité. Ceux de l'Ancien Testament sont faciles à mettre de côté, s'il fallait appliquer à la lettre l'Ancien Testament, il faudrait aussi tuer à coup de pierre les enfants désobéïssants et autoriser la poligamie. Paul dit que les homosexuels n'hériteront pas du royaume de Dieu. Mais là encore il faut replacer les textes dans leur contexte. Paul ne parlait pas dans la même situation culturelle que la nôtre. L'homosexualité dans l'antiquité n'était pas forcément une tendance homo-sensible, mais recouvrir des pratiques de dominations sur des esclaves non consentants.On ne peut pas transposer brutalement la vision de la société et des moeurs qu'avait l'apôtre Paul il y a 2000 ans à aujourd'hui. Paul par exemple n'avait pas d'objection à l'esclavage, et considérait normal que les femmes soient soumises à leur mari et n'aient pas droit à la parole dans les Eglises. Aujourd'hui, heureusement, et par cohérence avec le message de l'Evangile, nous pensons autrement.

Parce que Jésus, lui, n'a rien dit sur la question, et heureusement, parce que pour l'Evangile, il me semble que ce n'est pas une question. L'essentiel, c'est d'aimer son prochain, ce qui concerne en premier chef son conjoint, c'est-à-dire l'aimer, le respecter, lui donner une place complète comme sujet et vis-à-vis en le considérant comme un sujet qui ale droit de dire "je" au delà de mon propre "je". Pour Jésus il n'y a ni homme ni femme, mais juste des enfants de Dieu.

L'essentiel est certainement le fait que de toute façon, la sexualité, ce n'est pas de l'ordre du royaume de Dieu, elle est totalement indépendante de la question de l'amour de Dieu et du salut. De toute façon d'une manière générale notre sensibilité sexuelle n'est pas de l'ordre d'un choix personnel, mais une donnée de notre existance. Elle ne peut donc en soi être ni un péché, ni quoi que ce soit de "bon" ou "mauvais", c'est comme ça. La seule question, c'est ce qu'on en fait et la manière avec laquelle on la vit.

Louis Pernot