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56, avenue de la Grande-Armée, 75017 Paris

A partir de quel âge un enfant peut être admis à la Sainte-Cène?

Traditionnellement, dans les paroisses protestantes, on n'autorisait les enfants à communier qu'à l'issue de leur catéchisme (vers 15 ou 16 ans). L'idée était qu'il fallait qu'ils sachent ce que cela signifie pour pouvoir poser un geste qui a particulièrement du sens.

Il est vrai que la communion (ou Sainte Cène) a une double signification: verticale et spirituelle, de dire que l'on reconnaît le Christ comme notre source de nourriture spirituelle et l'autre horizontale que l'on veut faire partie de l'Eglise, c'est-à-dire la communion de tous ceux qui s'unissent autour du Christ comme fondement et source de leur vie, de leur force et de leur joie.

Pour cela, bien sûr, il faut savoir au moins un peu qui est le Christ et ce qu'il y a dans l'Evangile, et qu'on ait une idée de ce qu'est l'Eglise. Il est donc cohérent que les jeunes qui professent leur foi en Jésus Christ et confirment leur appartenance à l'Eglise, récapitulent ces deux affirmations par la communion.

Mais cette pratique se heurte à une incohérence. Quand nous célébrons la Cène, nous disons que "tous sont bienvenus, quelle que soit leur appartenance ou leur non appartenance". Nous donnons donc la communion à tous les adultes qui le demandent, sans leur faire passer d'interrogation sur leur niveau de connaissance de l'Evangile, ni jugement sur l'état de leur foi. Pourquoi alors laisserions nous un adulte non catéchisé communier et le refuserions nous à un enfant qui en sait peut-être plus que lui?

Et peut-on dire que la foi d'un enfant est insuffisante? Un enfant peut tout à fait avoir la foi, et pas forcément moins qu'un adulte. Et s'il fallait attendre d'avoir une foi parfaite et totale pour communier, qui communierait?

Cela fait qu'il y a quelques années, un synode de notre Eglise Réformée de France a dit que les enfants pouvaient être admis à la sainte Cène, mais sous la responsabilité de leurs parents, en charge de leur expliquer et de les accompagner pour que leur démarche soit sincère et instruite tant que possible.

Maintenant, dans notre paroisse de l'Etoile, nous continuons de dissuader plutôt de laisser les enfants communier (même si cela ne leur est pas interdit si les parents le souhaient), afin de garder toute la force et la grandeur du geste, le jour où ils le feront solanellement ensemble et pour la première fois en présence de toute la communauté réunie.

Louis Pernot