Je suis "mystique", est-ce grave ?
J'ai une question: suis-je mystique: je ressens la présence de Dieu, je prie et me sens en relation avec lui, ce qui me remplit d'une douce lumière. Mais je sais qu'il est parfois mal vu d'être mystique. Est-ce grave ?
Réponse, oui, vous avez une sensibilité spirituelle, que l’on peut appeler mystique.
C’est une chance!
Luther, Calvin, Saint Augustin… et Jésus Christ étaient « mystiques » dans ce sens.
C’est une source de force, de paix, de joie. C'est formidable !
Tout le monde n'a pas cette sensibilité ou en tout cas pas de la même manière ou au même niveau. Pour certains c'est un sentiment fort, voire quasi permanent, ou dans lequel ils peuvent puiser à la demande... Pour d'autres, ce peut être plus fugace et n'être que dans certaines circonstances particulières: un coucher de soleil, le ciel étoilé, un paysage, une musique, entrer dans une église... Et d'autres ne comprennent pas ce que cela veut dire.
Ce sentiment religieux est une composante universelle de l'humain. Pas chez tout le monde, mais il se trouve partout sur la planète dans toutes les cultures, toutes les civilisations, les religions diverses ont essayé de mettre des mots dessus à leur manière.
Evidemment, ce sentiment a besoin d’être encadré, nourri et orienté. C’est le sens de la réflexion biblique que nous menons. Une énergie pure peut être mise au service de bien différentes orientations.
Il n’y a donc aucune méfiance à avoir à l’égard des personnes mystiques, ou du sentiment religieux. Jamais. La seule réserve possible seraient à l'égard de celui qui se contenterait de ce sentiment brut sans chercher à l’instruire ou à l'orienter. D'abord parce que le sentiment comme tout sentiment n'est pas nécessairement permanent, il faut donc le structurer pour lui donner une dimension durable et stable, et donc on ne peut pas se passer d'une structure intellectuelle durable. Ensuite, le sentiment religieux peut être en effet d'une force incroyable, par lui certains peuvent changer toute leur vie, certains peuvent même être prêts à mourir pour lui... Comme toute force elle peut être mise au service du bien ou du mal (pour soi et pour les autres). Il faut donc bien réfléchir pour savoir au service de quoi on va mettre cette énergie.
Pour moi c'est simple, c'est le Dieu de Jésus-Christ, c'est l'Evangile. Servir, aimer, donner, pour la paix, la fraternité, la gratuité... ça me semble un bon programme. Et il est bon de se le rappeler le plus souvent possible en se rappelant, et en méditant l'Evangile.
La vie spirituelle doit marcher sur ses deux jambes de l’intelligence et de la sensibilité, l’une soutenant l’autre si elle vient à faiblir, l’une aidant l’autre à avancer, et les deux nous portant et nous permettant d’aller plus loin.
Poursuivez donc avec bonheur avec votre seigneur, sauveur, et frère Jésus Christ…