Quelle traduction de la Bible choisir ?
Aucune traduction n’est parfaite ! Chacune a des avantages et des inconvénients. Et Il est très difficile d’avoir un avis objectif, chacun ayant souvent sa traduction préférée.
Il y a certaines traductions qui cherchent à rendre le texte biblique pour accessible (Bible en Français courant, Parole de Vie etc.). L’entreprise est louable, mais ces traductions enlèvent une grande partie de l’intérêt du texte biblique. En le rendant plus simple, beaucoup de sens disparaissent. Il est donc préférable de faire l’effort tout de suite de prendre une traduction plus exigeante.
Il y a aujourd’hui bon nombre de traductions modernes scientifiques, TOB (Traduction œcuménique de la Bible), Bible de Jérusalem (Catholique), Nouvelle Bible Segond. Elles sont surtout intéressantes dans les éditions complètes pour les notes en bas de pages. Mais toutes ces traductions ont l’inconvénient d’être des traductions dites « dynamiques » : des traducteurs lisent le texte original essayent de comprendre et restituent ce qu’ils ont compris. Le problème est qu’on n’a plus le texte brut, mais ce qu’en ont compris les traducteurs.
Les meilleures traductions restent donc les plus littérales. Parmi celles-là, en particulier la vieille traduction de Louis Segond (connue sous sa version « Segond 1911 » qu’on trouve assez facilement). Segond traduisait ce qu’il lisait et quand le texte original est obscur, la traduction l’est aussi ! Cette traduction a été révisée pour la moderniser, soit légèrement juste pour enlever les imparfaits du subjonctif et quelques mots qui ont changé de sens (« NEG 79 » pour Nouvelle Edition de Genève 1979), on la trouve facilement. Une excellente révision, plus en profondeur était celle de la « Bible à la colombe » de 1978, malheureusement épuisée dans certains formats. La « Nouvelle Bible Segond » n’a pas grand-chose à voir et la « Segond 21 » non plus avec en plus la tare d'être dynamique et actualisante.
Un peu à part est la traduction de Chouraqui. Elle se veut la plus proche possible de l’hébreu, la langue y devient parfois difficilement compréhensible. Et les choix discutables (Chouraqui choisit souvent dans les différentes significations d’un mot hébreu le sens le plus éloigné du sens évident dans le contexte). La traduction est donc toujours justifiable, mais son a priori d’être là où ne sont pas les autres, l’empêche d’être une version de référence. Elle est donc juste intéressante à consulter comme complément.
Après le mieux... c’est d’apprendre l’hébreu (pour l’ancien Testament) et le grec (pour le nouveau) ! Mais dans tous les cas il faut se souvenir qu’une traduction est toujours trompeuse, et d’autant plus qu’elle est actualisante. Elle risque en effet de présenter le texte comme s’il avait été écrit aujourd’hui, alors que même traduit dans notre langue, la Bible est un écrit d’une autre culture, et qu’on ne peut pas la lire comme un texte occidental. Il y a un effort d’interprétation du texte qui ne cherche souvent pas à dire ce que nous croyons lire !