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56, avenue de la Grande-Armée, 75017 Paris

 

Le Cantique des Cantiques: le bien aimé à la rencontre de la fiancée.

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Prédication prononcée le 24 janvier 2016, au temple de l'Étoile à Paris,

par le pasteur Louis Pernot

Le Cantique des cantiques  est souvent lu lors des mariages, sans doute que les futurs époux y voient simplement un chant d’amour, ils y trouvent une belle expression de l’amour qu’ils vivent : le bien aimé qui court à la rencontre de sa belle qui, elle, a une voix douce, un visage charmant, le tout dans de jolies images poétiques et bucoliques, d’arbres en fleurs, de tourterelles et de bons parfums. Mais ce livre biblique parle-t-il de cela? Rien n’est moins sûr, certains disent même que non qu’il s’agit juste d’une parabole, d’un texte allégorique parlant de tout autre chose : de Dieu, le l’homme et de leurs relations mutuelles. On a fait depuis toujours des lectures symboliques du Cantique des cantiques en disant que cette relation d’amour est prise pour image de la relation entre l’homme et Dieu. Dieu est représenté par l’époux, et l’humain par la bien aimée. Ainsi nous voyons ce que Dieu aime chez l’homme, et ce que l’homme peut attendre de Dieu, et nous pouvons aussi comprendre comment peut se faire cette quête mutuelle permettant une rencontre féconde. Cette allégorie est d’ailleurs une constante dans la Bible, avec le prophète Osée qui parle de l’idolâtrie comme d’un adultère : s’attacher à autre chose qu’à son Dieu ; et dans l’Evangile, Jean Baptiste présente Jésus comme l’époux (Jean 3 :27ss), et encore il y a tous ces récits de noces, de vierges sages ou folles attendant l’époux, et Paul continue dans la même veine nous disant : « je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter au Christ comme une vierge pure » (2 Cor 11:2).

Mais une interprétation n’empêche pas une autre, et on peut néanmoins, en effet, se réjouir que dans tous ces textes parfois sévères de la Bible, il y en ait un qui soit si beau, si poétique, louant l’amour physique et la joie simple de la beauté.

Cependant donc, si l’on veut aller plus loin, on peut faire une lecture théologique du Cantique des cantiques. Cette lecture n’est même pas très difficile à faire, il suffit juste de penser au départ qu’il s’agit de Dieu et de nous. Nous pouvons alors trouver des images d’une grande richesse pour nourrir notre foi.

C’est la voix de mon bien-aimé !  Le voici.
Si le bien-aimé est Dieu alors la première chose le concernant : c’est sa voix, c’est-à-dire sa parole, et c’est par là qu’il se présente en premier à nous. Cela va dans le sens du prologue de Jean : « Au commencement était la parole, la parole était à Dieu et la parole était Dieu... tout a été fait par elle, en elle était la vie... ». Cette primauté donnée à la parole dans la relation à Dieu montre qu’il ne faut pas privilégier l’affectif comme on le fait trop souvent en assimilant la foi au sentiment religieux, mais comprendre que l’essentiel de Dieu dans sa relation à nous passe par la parole. Le culte réformé a toujours insisté là dessus : quand on veut rechercher sa présence, il ne s’agit pas de créer un ambiance, de faire du théâtral, de suggérer des sensations par la musique, l’art, l’architecture, mais de ce centrer sur la parole. Là est l’essentiel. Et cela nous rappelle aussi que ce Dieu nous aide et nous fait vivre parce qu’il est information, intelligibilité, conseil, vocation. Dieu nous donne la vie par l’Evangile qui est une « bonne nouvelle », une parole qui informe notre existence et la transforme par le « renouvellement de l’intelligence ».

Il vient, sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines.
Là aussi, le symbole est facile trouver. Les montagnes, les collines peuvent faire penser au texte concernant Jean-Baptiste : « que toute colline soit abaissée... préparez le chemin du Seigneur ». Dans ce cas, ce sont des amoncellements négatifs faisant obstacle entre nous et Dieu. L’avent nous invite à déblayer le chemin, à ôter de nos vies tout ce qui peut nous éloigner ou nous couper de Dieu. Certes, il faut le faire, mais ici nous avons une expression plus radicale de la grâce : Dieu passe même par dessus les obstacles, il peut venir à nous malgré notre bêtise, nos égoïsme, indifférence et péché de toute sorte.

Ou alors on peut voir ces montagnes comme positives : parce que dans la Bible, la montagne, c’est celle de la révélation, celle du Buisson ardent où Dieu se montre à Moïse, celle du Sinaï où a été donnée la Loi ; ou encore la colline de Sion sur laquelle a été construite le Temple, lieu privilégié pour rencontrer Dieu. Si Dieu saute sur ces collines, c’est qu’elles sont son point d’appui, c’est en montant là haut que l’on peut avoir des chances de le rencontrer, en s’élevant dans sa parole, sa révélation, dans son culte. Mais en même temps, s’il saute « par dessus », c’est qu’il est aussi plus haut que tout cela. Dieu ne se trouve donc pas enfermé dans nos livres, dans nos dogmes ou doctrines, dans nos liturgies, Dieu saute au dessus de tout cela et les dépasse. Nos doctrines nos liturgies donc n’enferment pas Dieu, mais elles ne sont pas totalement inutiles pour autant, si Dieu saute dessus, c’est qu’elles peuvent servir de tremplin, de base à partir desquelles nous devons, nous, sauter pour les dépasser et rencontre Dieu qui est toujours plus loin.

Mon bien-aimé est semblable à la gazelle, au faon des cerfs
Comparer Dieu à deux petits animaux sauvages est une belle image. Dieu est sans doute comme un animal farouche, difficile à approcher et à observer. Pour voir un animal sauvage, il faut, comme pour voir Dieu, du temps, de la patience, du silence, de l’immobilité. On ne voit aucun animal dans la forêt quand on tonitrue, quand on court dans tous les sens et qu’on s’agite, il faut s’arrêter et juste ouvrir ses sens. Ensuite, la vision est fugace, on voit passer le petit animal, puis il disparait. Pour beaucoup d’entre nous, la vision de Dieu est de cet ordre, on ne vit pas en permanence avec Dieu comme avec son chien, mais c’est une présence insaisissable qui se laisse voir par moments dans des instants limités, mais ô combien précieux. Ces moments sont sources d’une joie intense, et ils suffisent pour savoir que dans cette nature apparemment vide, il y a de la vie, même si on ne la voit pas toujours. Ainsi ces moments de foi nous disent que Dieu est là, qu’il est présent et on le sait, même si, à d’autres moments, il semble invisible. Dieu ne vient pas à nous comme un éléphant dans un magasin de porcelaine... mais comme un petit animal infiniment discret, fragile et qui s’enfuit facilement si on l’effarouche. Un animal sauvage même quand on le voit, on ne peut vraiment l’approcher jusqu’à le toucher. Dès qu’on s’approche, il s’échappe. Ainsi Dieu reste-t-il toujours insaisissable et n’appartient à personne... mais il est là, signe de la vie, et signe que ce monde apparemment hostile ou vide est peuplé.

Le voici, il se tient derrière notre mur, il regarde depuis les fenêtres, il brille (fait fleurir) depuis les treillis.
C’est bien ainsi, même si on ne le voit pas, Dieu est là, Ce mur, c’est ce qui nous empêche de le voir. Le texte précise « notre » mur. Donc cet obstacle, il ne vient que de nous, c’est celui de notre manque d’intelligence ou de foi. Mais malgré cela, nous savons que Dieu est là tout près. Et même il profite de la moindre ouverture dans ce mur que nous dressons trop souvent autour de nous pour se montrer, pour briller, pour donner de la lumière

Le bien-aimé prend alors la parole, le texte dit précisément : « Mon bien-aimé répond et il me dit »
Il y a une curiosité dans ce « il répond ». C’est curieux, parce qu’avant, il n’y a aucune question qui soit posée. Cela fait que toutes les traductions enlèvent ce « répond » et mettent à la place un « dit » plus neutre. Mais pourtant, il y a là quelque chose de très important, c’est que Dieu peut nous répondre même quand nous ne savons pas clairement exprimer notre demande. Et puis sans doute que sa parole est fondamentalement une réponse, pas forcément à nos questions formulées, mais une réponse à la question fondamentale de notre vie. Notre vie est une question en elle-même : on exprime cela habituellement sous cette forme usée mais juste : « d’où viens-je, qui suis-je, et où vais-je ? ». La parole de Dieu donne sens, elle est la réponse à toutes nos questions et à tous nos besoins les plus essentiels.

Lève-toi (pour toi), ma compagne, ma belle, et va (vers toi).
Et voici comment Dieu répond, c’est en invitant à se lever et à aller. L’Evangile invite toujours à avancer, à être dans la dynamique de l’être. Le célèbre « heureux » des Béatitudes se traduit en fait dans le sens du verbe hébreu par « debout et en marche ». La solution, la réponse de notre vie est toujours en avant, la vie est un chemin, pas un état qu’il faudrait préserver. Jésus lui-même dira cela à maintes reprises, comme au paralytique : « lève-toi et marche », ou encore à la femme adultère : il la relève et lui dit : « va... ».

Ce « va » est d’ailleurs remarquable. Il a semblé tellement curieux aux traducteurs que tous le remplacent par « viens » en imaginant que pour une déclaration amoureuse cela conviendrait mieux. Mais justement, Dieu ne cherche pas à être possessif, il est comme le pédagogue qui invite son élève à aller vers une certaine autonomie. Cela est renforcé par la formulation hébraïque que là encore, aucune traduction ne rend. Il n’est pas écrit simplement : « lève-toi et vas », mais « lève toi pour toi, et viens vers toi ». Il s’agit donc d’une démarche que l’on fait permettant de se relever soi-même, et de se mettre en marche soi-même vers soi. Dieu ne nous impose pas des règles qui nous tueraient ou nous annihileraient, mais qui, au contraire, nous permettent de nous réaliser, de devenir plus pleinement nous-mêmes. Pour avancer, il faut déjà être bien soi-même, être reconstruit, fort, confiant, et c’est en avançant qu’on peut se trouver soi-même. Cela fait aussi référence à l’appel d’Abraham où l’on retrouve la même formulation : « lève toi (pour toi), et va... vers le pays que je t’indiquerai... ». Parce qu’on ne se trouve soi-même non pas en restant immobile, ou en voulant rester attaché au passé, aux ancêtres, aux traditions, mais en avançant, en allant de l’avant avec la présence dynamique et dynamisante de Dieu.

Car voici l’hiver passé ; la pluie a changé, et est partie (vers elle-même), dans le pays, les fleurs paraissent.
Si l’hiver est passé et que la plus a cessé, c’est qu’on est au-delà du temps du déluge. Dieu n’est donc plus à voir comme un Dieu dur qui juge ou punit, mais au contraire un Dieu qui aime, ne fait que le bien et veut faire alliance avec son fidèle en l’accompagnant.

Et nous avons en plus une promesse, ce sont les fleurs. Une fleur, c’est en soi une promesse, ce n’est pas encore le fruit qui pourrait nourrir, mais un bon point de départ. Pour que le fruit arrive, il faudra encore de l’attente, de la patience, et du soin. Dieu ne donne donc pas tout tout fait, il donne la base de tout ce qu’il nous faut, et nous devons coopérer à son œuvre et veiller sur son don pour qu’il croisse et finalement donne son fruit.

Et que faire d’autre ? Le temps du chant est arrivé.
C’est peut-être comme cela que nous pouvons le mieux accueillir ce don de Dieu qui doit grandir : chanter, psalmodier, c’est-à-dire rendre grâces. C’est en louant Dieu que nous pouvons le mieux grandir, parce que louer, c’est se tourner vers la vie, c’est apprendre à voir le positif et vouloir en faire le fondement de sa vie.

Et la voix de la tourterelle se fait écouter dans notre pays.
Là encore, loin de l’image simplement poétique de l’amour terrestre, la tourterelle représente quelque chose de très important. Le mot « tourterelle », en français est un diminutif de « tour », qui est précisément le mot hébreu pour désigner cet oiseau. Or dans la langue de la Bible, « tour », ou « tor » donne au féminin « Torah », la parole de Dieu, la loi. Donc la tourterelle, c’est la petite Torah. Et voilà ce qui se fait entendre : c’est la parole de Dieu, cette parole de vie qui permet de se mettre debout et en marche. Cela est d’ailleurs confirmé par le fait qu’il ne s’agit pas seulement d’entendre cette « Tortorah » comme mettent toutes nos traductions, mais de l’ « écouter ». Là encore les traductions sont malhonnêtes et ne traduisent pas le texte, et font disparaître l’essentiel. Parce qu’écouter, ce n’est pas seulement entendre, et c’est précisément ce qui nous est demandé dans le Shema Israël :  « Ecoute Israël, l’Eternel est notre Dieu, l’Eternel est Un ». Nous avons l’essentiel : la louange, et l’écoute de la Parole, c’est d’ailleurs tout le sens du culte dans la tradition réformée.

Lève-toi, va ma compagne, ma belle, et va vers toi!
Voici pour la deuxième fois l’appel que nous avions déjà vu, de se lever et de se mettre en marche. S’il faut qu’il soit dit deux fois, c’est sans doute qu’il n’est pas si facile à accomplir. Il faut persévérer, ré-éssayer et ne jamais craindre l’échec. Dieu le sait bien, et ce n’est pas parce qu’on n’a pas su une fois se remettre debout, ou se mettre en marche qu’il faut abandonner, l’appel de Dieu patiemment nous est redonné, sans reproche, mais avec constance.

Mais on pourrait aussi dire que ce deuxième appel complète le premier, parce qu’il faut sans cesse continuer à se lever et se remettre en marche, et par ailleurs, ce second appel fait évoluer la demande, elle n’est pas exactement formulée de la même manière. Cette fois le premier « pour toi » a une toute petite variante que bien des exégètes ont pris pour une erreur, mais ce n’en est pas une, le « pour toi » devient ainsi un autre « va » comme celui de la fin de la phrase. Il s’agit donc de se lever aussi et de se mettre en marche, mais moins vers soi même, et plus dans la dynamique. Cette fois l’appel est plus tourné vers l’action et vers les autres en s’oubliant soi-même, c’est essentiel, mais peut-être n’est-ce possible qu’après que le premier appel à la réalisation de soi ait été entendu.

Ma colombe, dans le creux des rochers, dans le secret de la marche, fais-moi voir ton visage, fais-moi entendre ta voix ; car ta voix est douce et ton visage est charmant.
Voilà une curieuse façon d’appeler sa bien aimée « ma colombe ». Certes, cela peut ressembler à un terme affectueux, mais théologiquement c’est beaucoup plus que cela: la colombe, c’est le saint Esprit, cet esprit dont la Bible nous dit qu’il plane à la surface des eaux, l’image de cette présence de Dieu qui descend du Ciel vers la Terre. Comment l’homme peut-il être identifié au saint Esprit ? Pour le comprendre, il faut revenir à une première affirmation au début du Cantique des cantiques quand Dieu dit de l’humain : « tes yeux sont des colombes ». Là on peut comprendre, ce que Dieu aime chez l’homme, c’est quand il parvient à regarder le monde avec le regard du saint Esprit, avec bienveillance, amour et grâce, avec une manière qui est, non pas de juger, mais de voir comment il sera possible de donner de la vie à ce qui est là. Or certainement que le regard dirige notre vie. Nous allons toujours d’une manière ou d’une autre vers là où nous regardons. Cela est vrai dans tous les sports. En équitation, on dit bien qu’il faut regarder non pas l’obstacle, mais au delà, et dans les sports de glisse ou d’équilibre, qu’il faut regarder là où l’on veut aller parce que le regard attire tout le corps et le mouvement. C’est ce que les théologiens appellent le « salut par la foi » : la foi, c’est la visée, vers quoi on porte le regard, et cette visée nous y amène, parce qu’on finit par ressembler au Dieu auquel on croit. Ici le texte va plus loin et dit que finalement on finit même par incarner ce en quoi l’on croit, et par devenir à l’image de ce à quoi on s’attache ultimement.

Et cela ne peut être que « dans le creux du rocher », parce que le Rocher, c’est Dieu, et le croyant ne peut accomplir sa mission que s’il  se trouve aidé, soutenu, protégé par Dieu. Il faut se blottir en Dieu, se mettre en lui, et aller le trouver « dans le secret ». Jésus aussi l’a dit : « quand tu prie, rentre dans ta chambre, ferme la porte, et prie ton père qui est là dans le secret ». Ce Dieu secret, c’est le Dieu de l’intimité, celui qui nous parle cœur à cœur et qui nous dit son secret par la révélation. Et ainsi on peut aller de « marche » en « marche », c’est-à-dire montrer petit à petit pour s’élever par cette présence et cette parole qui nous porte.

Saisissez pour nous les renards, les petits renards qui ravagent les vignes, et nos vignes en fleur.
Cette demande est tout à fait absurde au sens littéral, les renards sont carnivores, et ne mangent pas les vignes, ni les raisins ni les fleurs... Elle ne peut avoir de sens que symboliquement, parce que le renard, c’est un destructeur, un ravageur. Les renards représentent ici tout ce qui peut nuire à cette vigne du Seigneur que nous sommes en ce que nous sommes appelés à produire du bon fruit pour Dieu, du raisin permettant de devenir du vin apportant le joie dans le monde. Les renards, ce sont tout ce qui peut nuire à notre foi, à notre fécondité. Et le Cantique des cantiques ici appelle à une action concrète de lutter contre le mal et de tout faire pour le chasser de notre vie. C’est bien, en effet, de vivre de la grâce et de l’amour de Dieu, mais il faut aussi à un certain moment que nous prenions nos responsabilités pour agir concrètement et lutter contre le mal. Mais cela ne se fait pas que dans les grandes choses, pour des combats formidables, il faut aussi lutter contre les « petits » renards, c’est-à-dire même contre les petites choses, chasser de sa vie le mal, tout le mal, même celui qui peut nous sembler véniel. Parce que le mal c’est le mal, et il n’y a pas de combat trop petit pour compter ou avoir une valeur. Jésus le dira d’ailleurs, dans la parabole de l’intendant infidèle : « Celui qui est fidèle dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes », ou encore aux bons serviteurs de la parabole des Talents : « tu as été fidèle en peu de choses, sur beaucoup je t’établirai, entre dans la joie de ton maître ».

Et nous en arrivons à la conclusion : Mon bien-aimé est à moi, et moi je suis à lui ; il fait paître (son troupeau) parmi les lis jusqu’à ce que souffle le jour et que les ombres s’enfuient.
Nous avons là une formule parfaitement symétrique très extraordinaire, parce que Dieu est présenté au même niveau que l’homme. Ce n’est pas évident, même dans nos mariages humains, pendant des siècles, on demandait aux époux des engagements différents : à l’homme de « protéger » sa femme, et à la femme de « seconder » son mari. Aujourd’hui, nous avons des formules symétriques et c’est la moindre des choses. Il peut y avoir des rôles complémentaires, mais devant Dieu, il n’y a ni homme ni femme.

Et Dieu, lui, par grâce nous considère comme ses vis-à-vis, autrement dit, il fait alliance avec nous, or l’alliance, ce n’est pas d’écraser l’autre, ni de l’annihiler, ce n’est pas de l’asservir, mais de le considérer comme un égal. Dieu nous fait cet honneur suprême de nous considérer comme tel. Et il nous fait paître, il est donc comme notre bon berger (Psaume  23), il s’occupe de nous, nous soigne, nous montre le chemin, et ce parmi les lys, c’est-à-dire parmi les autres croyants. Tout cela dit le Cantique jusqu’à ce que « souffle le jour », or le souffle, c’est l’esprit (c’est le même mot en hébreu comme en grec), et le jour c’est la lumière. Nous voyons donc le but ultime de tout cela, ce que Dieu finalement peut nous offrir : le saint Esprit et la lumière, pour que les ombres s’enfuient, que le mal recule.

Autrement dit, nous avons dans ce dernier verset un résumé très remarquable de la vie du croyant avec Dieu : être en union avec Dieu, être en communion avec les autres croyants sous la houlette de Dieu, et travailler à la lumière dans le monde.

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Cantique des cantiques 2:8-16

8 – C’est la voix de mon bien-aimé !  Le voici, il vient, sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines.
9 Mon bien-aimé est semblable à la gazelle, au faon des cerfs.
Le voici, il se tient derrière notre mur, Il regarde depuis les fenêtres, il brille (fait fleurir) depuis les treillis.
10 Mon bien-aimé répond et il me dit :  – Lève-toi (pour toi), ma compagne, ma belle, et va (vers toi) !
11Car voici l’hiver passé ; la pluie a changé, et est partie vers elle-même.
12 Dans le pays, les fleurs paraissent, le temps du chant est arrivé, et la voix de la tourterelle se fait écouter dans notre pays.
13 Le figuier forme ses premiers fruits, et les pieds de vignes en fleur exhalent leur parfum.
Lève-toi, va ma compagne, ma belle, et va vers toi!
14 Ma colombe, dans le creux des rochers, dans le secret de la marche, fais-moi voir ton visage, fais-moi entendre ta voix ; car ta voix est douce et ton visage est séant.
15 Saisissez pour nous les renards, les petits renards qui ravagent les vignes, et nos vignes en fleur..
16 – Mon bien-aimé est à moi, et moi je suis à lui ; il fait paître parmi les lis jusqu’à ce que souffle le jour et que les ombres s’enfuient..

2 Corinthiens 11:1-6

Oh ! si vous pouviez supporter de ma part un peu de folie ! Mais vous me supportez ! Car je suis jaloux à votre sujet d’une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter au Christ comme une vierge pure.

Toutefois, de même que le serpent séduisit Ève par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne s’écartent de la simplicité [et de la pureté] à l’égard de Christ. Car, si le premier venu vous prêche un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou si vous recevez un autre esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre évangile que celui que vous avez accueilli, vous le supportez fort bien. Or, j’estime que je n’ai été inférieur en rien aux apôtres prétendus supérieurs. Bien que profane pour l’éloquence, je ne le suis pas pour la connaissance, et nous l’avons manifesté de toute manière et à tous égards parmi vous.

Jean 3:27-36

Jean répondit : Un homme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné du ciel. Vous-mêmes m’êtes témoins que j’ai dit : Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui. Celui qui a l’épouse, c’est l’époux ; mais l’ami de l’époux qui se tient là et qui l’entend, éprouve une grande joie à cause de la voix de l’époux ; aussi cette joie qui est la mienne est complète. Il faut qu’il croisse et que je diminue. Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous ; celui qui est de la terre est de la terre, et il parle comme étant de la terre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous, il rend témoignage de ce qu’il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage. Celui qui a reçu son témoignage a certifié que Dieu est vrai ; car celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, parce que Dieu donne l’Esprit sans mesure. Le Père aime le Fils et a tout remis dans sa main. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne se confie pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.

Cant. 2:8-16, II Cor. 11:1-6, Jean 3:27-36