Accéder au contenu principal
56, avenue de la Grande-Armée, 75017 Paris

Pâques : la victoire de la vie sur la mort

Dimanche 20 avril à 10h30
Louis Pernot
Église protestante unie de l'Étoile à Paris

Pâques : une fête de vie

Pâques, c’est vraiment la plus belle des fêtes chrétiennes. C’est une fête joyeuse, lumineuse, pleine d’espérance et de confiance. J’aime cette fête, profondément. À vrai dire, j’aimerais que ce soit Pâques tous les jours ! Et ce n’est pas tout à fait faux : saviez-vous que Calvin disait que, finalement, chaque dimanche, au culte, nous célébrons Pâques ? Et ce n’est pas une spécificité de la Réforme : c’est vrai pour tous les chrétiens.

Pourquoi le dimanche est-il devenu, pour les chrétiens, le « jour du Seigneur », alors que leurs racines sont juives et que le sabbat, c’est le samedi ? Précisément parce que le dimanche est le jour de la résurrection. Chaque dimanche, nous faisons mémoire de Pâques, voilà ce que nous célébrons, nous prêchons : la vie.

Il est important de le redire. Certains, en effet ne vont dans les temples ou les églises que pour les enterrements, finissant par assimiler ces lieux au deuil, et le pasteur à un employé de pompe funèbre qu’on ne voit que dans ces circonstances. Ainsi quelqu’un me disait à la sortie d’un de ces services : « À bientôt, Monsieur le Pasteur ! Enfin… pas trop bientôt, j’espère ! » Alors je lui ai répondu : « Attendez ! Je ne fais pas que des enterrements. Tous les dimanches matin, je célèbre la joie, la vie, l’enthousiasme, la fête, le bonheur ! Alors venez donc un dimanche ! »

Mais alors, que signifie exactement Pâques ? Quelle est la portée de cette fête ? Il ne faudrait pas se focaliser uniquement sur les récits d’apparitions du Christ. La est une question complexe, et même parmi les chrétiens, il existe une grande diversité de compréhension. Certains tiennent à une foi très concrète : pour eux, la résurrection signifie littéralement que Jésus est ressuscité en chair et en os. D’autres, à l’inverse, y voient une image, une manière de dire l’expérience spirituelle des disciples : ils ont vécu quelque chose de si fort qu’ils ont compris que, malgré la mort physique de Jésus, il restait vivant parmi eux, qu’il les accompagnait encore.

Entre ces deux pôles, chacun peut trouver sa place. Et finalement, peu importe où l’on se situe sur ce spectre : l’essentiel ne change pas.

Pâques : une libération

Le sens de Pâques dépasse largement les récits d’apparitions. Déjà, les chrétiens ont hérité de cette fête en s’appuyant sur une célébration plus ancienne : celle de la Pâque juive, qui commémore la sortie d’Égypte et la libération de l’esclavage. Voilà le premier message de Pâques : Dieu nous libère de nos enfermements. Il nous délivre de ce qui nous entrave : nos tristesses, nos chaînes intérieures, ces liens invisibles mais puissants qui nous tirent vers le bas, ces déterminismes qui nous semblent parfois inéluctables. Dieu fait de nous des êtres libres. Il nous rend autonomes, responsables, et il nous met en mouvement, comme il l’a fait pour le peuple d’Israël en route vers la Terre promise. Il nous met en marche vers un avenir lumineux. Dieu vous libère, et la vie est devant. Et cette libération ne signifie pas un accès immédiat au bonheur, à la paix, au confort. Elle ouvre un chemin : un chemin de liberté, de vie, de joie. Un chemin qui s’ouvre devant nous et qui nous conduit vers quelque chose de plus grand. Et surtout, sur ce chemin, nous ne sommes pas seuls. Dieu marche avec nous, comme il accompagnait son peuple au désert, une colonne de feu dans la nuit, une présence fidèle.

Cette libération que Dieu offre est magnifique. Elle est si bien exprimée dans le psaume 124 : « Comme un oiseau nous avons échappé au filet du chasseur ; le filet s’est rompu, et nous avons échappé. » Quelle beauté dans ces mots ! Ce verset m’a toujours touché profondément. Le filet s’est rompu. Nous avons échappé. Voilà ce que Dieu fait : il nous arrache aux pièges, aux prisons invisibles, avec simplicité, avec puissance.

Et les chrétiens ont reconnu, dans l’événement de Pâques, cette même libération. Mais ils y ont vu plus encore : ils ont compris que c’est Jésus lui-même qui en est l’auteur. C’est lui qui est le moteur de cette délivrance, celui qui nous libère de l’esclavage de la peur, de la mort, de la tristesse. C’est le sens du mot « Rédempteur » que l’on attribue au Christ et donc peu savent ce qu’il veut dire. En français courant, « rédempteur », cela veut dire « libérateur ». Christ est notre libérateur. Et comment nous libère-t-il ? En nous donnant des trésors inestimables pour vivre. Il nous a donné sa parole : une parole qui éclaire, qui donne sens, qui met les choses en perspective, et qui nous guide sur le chemin d’une vie libre et responsable. Une parole qui nous permet d’avancer sans être esclaves de quoi que ce soit. Il nous a annoncé le pardon de Dieu ce qui change notre vie : nous voilà libérés de la culpabilité, de la pression de devoir paraître, de devoir réussir, de devoir être bons ou parfaits. Nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce. Nous sommes aimés, acceptés, accueillis. Et cela nous rend profondément libres. Nous sommes également libérés des fatalités, des déterminismes, car l’Évangile nous apprend que l’avenir n’est pas écrit à l’avance. Avec Dieu, il y a toujours un possible. Vous pouvez espérer. Vous pouvez croire. Vous pouvez avancer. Il y a de la vie devant, il y a de l’espérance, il y a de la lumière.

Jésus nous donne tout cela : cette liberté confiante de l’enfant qui sait qu’il est aimé, et qui, parce qu’il est en sécurité, peut marcher librement dans la vie. Merci, Seigneur.

La vie l’emporte

Et puis, la bonne nouvelle de Pâques, pour nous chrétiens, c’est bien sûr aussi l’histoire de Jésus. Et sans entrer dans les détails historiques, retenons simplement ceci : Pâques, c’est la victoire de la vie sur la mort. Au vendredi saint, nous évoquons la passion, la trahison, l’abandon, la torture, l’injustice, la solitude, la souffrance, la mort. Mais ce n’est pas la fin, la suite se trouve trois jours après le dimanche, l’histoire ne s’arrête pas à la croix, mais elle mène à la vie ! Et cela nous rappelle que même quand on traverse la nuit la plus noire, la douleur la plus injuste, même quand tout semble perdu, il y a encore une lumière possible. Même après la mort, il y a la vie.

C’est cela, Pâques. L’affirmation qu’aucune mort, aussi tragique ou absurde soit-elle, n’aura jamais le dernier mot. Que rien, pas même le tombeau, ne peut retenir la vie. La vie du Christ dépasse tout cela : elle fait éclater les tombeaux, elle roule les pierres qu’on croyait inamovibles. Elle sort de la mort avec une puissance inouïe. Rien ne peut l’enfermer. Aucune tristesse, aucun deuil, aucune fatalité.

Mais, concrètement, que change cette résurrection pour moi ? Que fait la puissance de Dieu dans ma propre vie ? Cela est plus diffus. On ne peut pas répondre à chacun de manière précise. C’est un mystère qui s’expérimente, plutôt qu’il ne se démontre. Les récits de résurrection dans les évangiles sont d’ailleurs très révélateurs. Ils sont tout sauf uniformes, Jésus apparaît à ses disciples ici, puis là, dans des circonstances étranges et variées. Il passe à travers les murs, mange du poisson, puis disparaît. Parfois on le reconnaît, parfois non. Il surgit, puis s’efface. Et après quarante jours, il s’élève vers le ciel, comme un ascenseur céleste, et on ne sait pas très bien où il va… Les récits sont tous différents et disparates dans les 4 évangiles. Cette diversité nous dit deux choses. D’abord, qu’il y en a pour tous les goûts, chacun peut y croire à sa manière. Ensuite, que cette diversité n’est pas un défaut : elle traduit une vérité spirituelle. Chacun vit la résurrection à sa façon. Ce n’est pas une vérité objective, froide, scientifique. C’est une expérience. Et cette expérience est profondément personnelle. Elle prend forme selon la foi, la sensibilité, la nature de chacun.

Autrement dit, la résurrection du Christ, et notre propre résurrection intérieure, ne se vit pas à l’identique pour tous. Mais elle est bien là, disponible, offerte à chacun, à sa manière.

Une lumière dans la nuit

Fondamentalement, le cœur de tout, c’est ceci : la vie est plus forte que la mort. Et il n’y a pas de destin écrit à l’avance. Il n’y a pas de déterminisme absolu. Parfois, nous avons l’impression d’être pris au piège, dans les filets de la tristesse, du deuil, du découragement. Comme les disciples après la mort de Jésus : perdus, désespérés, abattus. Et pourtant, même dans la nuit la plus noire, une lumière finit par poindre. Même quand tout semble éteint, la vie est encore possible, la joie peut renaître.

La foi de Pâques, c’est croire qu’après la nuit vient le jour. Ce n’est pas parce qu’il fait nuit maintenant qu’il fera nuit pour toujours. L’étoile du berger, à l’horizon, nous rappelle que l’aube arrive. Je ne sais pas quand ni comment la lumière viendra. Mais je sais qu’elle existe. C’est déjà une promesse. Même les disciples ont eu du mal à s’y retrouver. Ils cherchent, ils doutent, ils trouvent, ils perdent à nouveau. Ce n’est pas simple. Mais cette lumière existe. Et la vie reste possible. Et cette vie ne consiste jamais à revenir en arrière. C’est là notre tentation : vouloir que les choses soient « comme avant ». Mais Dieu crée toujours du neuf. Il est le Créateur, celui qui fait le ciel et la terre et qui continue de les faire, avec nous, aujourd’hui encore.

Dieu prend ce que nous sommes, avec nos deuils, nos blessures, nos fatigues, et avec cela, il fait quelque chose de nouveau. Vulgairement, nous pourrions dire que Dieu, c’est un peu l’art d’accommoder les restes. Il ouvre le frigo un peu défraîchi de notre existence, regarde ce qu’il y trouve, et dit : « Avec ça, je vais faire une merveille. » Et il y arrive. Il en sort une recette inattendue, jamais vue, mais absolument magnifique.

Bien sûr, pour nous, cela suppose une disposition du cœur. Il faut être disponible, prêts à accueillir une autre logique que la nôtre. Car le plan de Dieu, nous ne le connaissons pas d’avance. La foi, c’est en même temps la conviction que la vie est possible, et cette ouverture à l’inconnu, à ce que je ne sais pas encore. L’Évangile nous le dit : « Le Messie peut venir au cœur de la nuit. » Je ne sais ni quand, ni comment, ni sous quelle forme. Mais il vient. C’est pourquoi Jésus nous dit : « Veillez et priez. » Il faut être prêt. Prêt à le reconnaître, à lui ouvrir la porte, à lui tendre la main quand il passe, même discrètement, même à l’improviste. Il ne faudrait pas, comme ces vierges folles dans l’évangile de Matthieu, se réveiller trop tard, sans huile dans la lampe, sans être prêts. Il viendra, il repassera, soyez prêts.

En tout cas, l’essentiel reste là : croire qu’il n’y a pas de fatalité, pas de nuit éternelle. La nuit passe. Et le jour finit toujours par se lever.

Résurrection(s)

Mais ce n’est pas si simple de se persuader de cette espérance. Je me souviens de ma grand-mère. Chaque fois que ma mère (donc sa belle-fille) venait lui confier ses difficultés, ses soucis, ma grand-mère lui répondait : « Je suis sûre que ça va s’arranger. » Et ça agaçait prodigieusement ma mère. Elle y voyait un manque d’écoute, une absence de compassion, comme si ses épreuves n’étaient pas prises au sérieux. Et pourtant… Ma mère me l’a dit un jour : « Ça m’énervait, mais dans le fond, elle avait raison. » Parce que les choses finissaient souvent par s’arranger. Et c’est peut-être cela, au fond, ce que j’aime dans le Vendredi saint et dans Pâques. Prendre au sérieux la mort, le deuil, la souffrance, sans jamais dire que c’est fini. Car ce n’est pas fini. La foi pascale, c’est cette conviction profonde que la lumière finit toujours par percer au bout de la nuit. C’est ce que dit le psaume 126, juste après celui dont je vous ai parlé tout à l’heure : « Ceux qui sèment dans les larmes moissonneront dans la joie. Il s’en va en pleurant, portant la semence ; il revient dans la joie, portant ses gerbes. » Quelle belle image de Pâques ! Et ce n’est pas seulement une sorte de sagesse populaire du type après la pluie, le beau temps. En réalité, dans tout l’Évangile, c’est la vie qui l’emporte. C’est même la spécialité de Dieu : faire triompher la vie sur la mort. Dieu ne fait que cela depuis le début.
Dès la naissance de Jésus dans l’Évangile selon Matthieu, Marie et Joseph sont fiancés, tout se passe bien. Et soudain, Marie est enceinte. Joseph sait qu’il n’est pas le père. À l’époque, cela aurait pu (et dû, selon la loi) finir en dénonciation, en condamnation à mort. Jésus était donc déjà condamné avant même de naître. Et voilà que Joseph, au lieu de rejeter, de punir, ne dénonce pas. Il adopte l’enfant. Il sauve la vie de celui qui sera le Sauveur. Première résurrection, avant même la naissance !

Et l’Évangile continue sur ce ton : tout n’est que passage de la mort à la vie. L’enfant prodigue ? « Mon fils était mort, il est revenu à la vie. » dit le père : résurrection. Aux noces de Cana, plus de vin, plus de joie, tout est fini. Et Jésus change l’eau en vin : la fête repart. Résurrection ! Lazare ? Il est dans le tombeau depuis trois jours. On dit même qu’il sent déjà. Il est fini. Jésus dit : « Ouvrez le tombeau. Laissez-le sortir. » Résurrection ! Les lépreux, exclus de toute vie sociale, condamnés à la marge : Jésus les guérit, les réintègre. Résurrection ! La femme adultère, déjà à terre, prête à être lapidée : Jésus la relève, la remet en route. Résurrection !

Partout dans l’Evangile se trouve la résurrection. Et il ne faut pas l’oublier : c’est vrai pour nous aussi, nous pouvons être relevés. Personne n’est jamais définitivement perdu, condamné, exclu, oublié. Il y a toujours un chemin de vie.

Il est vivant. Aujourd’hui.

Jésus qui a fait toutes ces choses autrefois, continue de les faire pour nous, aujourd’hui. Il n’est pas seulement ressuscité : il nous ressuscite. Il serait réducteur, de limiter la résurrection de Jésus aux seules apparitions d’il y a 2000 ans. Qu’il soit apparu à Pierre, à Jean, aux disciples d’Emmaüs, très bien. Mais ce qui m’importe, c’est qu’il soit vivant aujourd’hui, qu’il m’apparaisse à moi. Pas forcément sous une forme spectaculaire, mais dans la foi. Dans la vie. Dans l’élan intérieur qui relève et fait marcher.

D’ailleurs, dans les évangiles, on peut remarquer qu’il n’apparaît qu’à des croyants. Il n’apparaît pas à Pilate pour le confondre, ni aux traitres. Il n’apparaît qu’à ceux qui croient. Parce que la résurrection, ce n’est pas un fait brut, imposé. C’est une expérience de foi. Une rencontre. Et cette rencontre, elle peut avoir lieu aujourd’hui. Parce que Jésus est vivant, ici et maintenant. Il l’a promis : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. » Un, deux, trois… nous y sommes. Il est là.

La résurrection, c’est une présence spirituelle, certes, mais qui n’est pas seulement un souvenir ou une belle idée : c’est une force qui nous accompagne sur notre chemin de vie, une énergie qui traverse l’histoire, et qui nous rejoint personnellement.

Notre résurrection

Et ce n’est pas tout. La résurrection du Christ, ce n’est pas seulement la sienne. C’est aussi la nôtre. Paul le dit dans ses lettres : « Vous êtes ressuscités avec le Christ. » Il appelle Jésus le « premier-né d’entre les morts ». Autrement dit, ce qu’il a vécu, nous le vivons aussi. Sa résurrection n’est pas un évènement isolé : c’est le modèle, le prototype, de la nôtre. Chacun doit alors se demander : comment est-ce que je crois en la résurrection du Christ, et cela lui dira quelle espérance pour lui-même. Car selon l’Écriture, il n’y a pas deux résurrections différentes, celle de Jésus d’un côté, la nôtre de l’autre. La résurrection du Christ est celle dans laquelle nous sommes appelés à entrer, dès maintenant.

C’est une espérance immense pour ceux qui vivent un deuil. Ce que nous croyons, c’est que la mort physique ne détruit pas l’essentiel d’une vie. Elle ne fait pas disparaître ce qui fait la personne. Elle n’efface pas son amour, son rayonnement, sa présence. Paul, encore une fois, l’exprime avec puissance dans la Deuxième lettre aux Corinthiens : « Nous regardons non pas aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles. Car les choses visibles sont temporaires, mais les invisibles sont éternelles. »

L’invisible, ce n’est pas du néant. C’est un autre ordre de présence. Plus subtil, plus profond, mais tout aussi réel, parfois même plus.

Le Christ aujourd’hui est présent de manière invisible, mais il est infiniment vivant. Et nous croyons que ceux que nous avons perdus sont, eux aussi, dans cet ordre-là. Pas dans les cercueils, pas dans les tombeaux. Mais dans le cœur de Dieu. Dans le ciel. Dans notre mémoire et notre amour.

Et c’est pourquoi, chez nous, protestants, les croix sont vides. Parce que Jésus n’est plus sur la croix. Parce que la mort n’a rien pu garder. Parce que les cercueils sont vides, les pierres roulées, les tombeaux ouverts. Et les anges le disent si bien aux femmes venues au tombeau : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » C’est vrai pour Jésus. Et c’est vrai aussi pour tous ceux qui nous ont précédés dans la foi.

Veiller dans la confiance

Voilà. Pâques, c’est tout cela. Ce n’est pas seulement une fête du calendrier, une commémoration, c’est une puissance de vie, un appel à vivre autrement, une espérance active. C’est croire qu’en toute situation, il existe un possible, une percée, une lumière. Même minuscule, même fragile, elle est là.

Et cela change tout. Cela change notre regard sur les autres, sur le monde, sur nous-mêmes. Cela nous invite à ne pas céder au fatalisme, à ne pas nous laisser enfermer par les apparences, ni par les douleurs présentes. Cela nous pousse à rester éveillés, à garder les yeux ouverts, le cœur en alerte. À veiller. Car la vie de Dieu peut surgir à tout moment, dans nos déserts, dans nos tombeaux, dans nos nuits. C’est pourquoi Jésus nous dit : « Veillez et priez ».

Soyez attentifs. Soyez prêts. La grâce peut passer à l’improviste. Et elle ne fait pas toujours de bruit. Elle passe parfois en silence, en douceur. Il faut être là. Présent. Disponible. Prêt à tendre la main, prêt à reconnaître la lumière quand elle se lève.

Ne cherchez pas parmi les morts celui qui est vivant. Car il est vivant. Et parce qu’il est vivant, tout peut commencer. Encore. Différemment. Mieux. Autrement. Mais toujours dans cette direction : vers la vie.

Et pour nous, pour chacun d’entre nous, ici et maintenant... Il n’est pas nécessaire d’attendre la mort pour ressusciter. La résurrection, nous pouvons la vivre dès aujourd’hui. Paul ne dit pas : « Vous ressusciterez un jour. » mais : « Vous êtes ressuscités avec le Christ. » C’est au présent. C’est pour maintenant.

Aujourd’hui, je crois que Dieu est une puissance de vie. Une puissance de « re-vie », Une puissance de relèvement, de libération, de passage de l’ombre à la lumière, de la tristesse à la joie, du découragement à l’espérance.

Comment cela se produit-il ? De quelle manière exactement ? Je ne sais pas. C’est mystérieux. Mais au fond, c’est simple.

Suivez le Christ. Il est le chemin, la vérité, la vie. Tout est là. Vous cherchez la lumière ? Suivez le Christ. Vous cherchez la consolation ? Suivez le Christ. Vous cherchez l’espérance ? Suivez le Christ. Il est le chemin. Il est la vérité. Il est la vie.

Certes, le chemin n’est pas toujours facile. Il est parfois obscur, sinueux, déroutant. Les disciples eux-mêmes ont souvent cherché sans le reconnaître. Ils se sont découragés. Ils ne savaient plus où il était. Et pourtant, il était là. Il leur est apparu, autrement. À chacun, différemment. Et il en est de même pour nous. Chacun fait sa propre expérience. Chacun reçoit la vie pascale à sa manière. Et c’est très bien ainsi. Car cette expérience-là, elle vous appartient.

Alors : cherchez. Marchez. Ouvrez les yeux. Laissez-vous surprendre. Et surtout, ne vous découragez pas. Car Christ est la vie. Il est votre vie.
Que sa puissance de vie, de résurrection, de joie et d’espérance vous illumine, vous relève, vous rende rayonnants, fraternels, vivants.

Joyeuses Pâques !

À découvrir également
Dernières séries