Les rameaux
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Prédication prononcée le 20 mars 2016, au Temple de l'Étoile à Paris,
par le pasteur Louis Pernot
L’épisode des Rameaux (Matt. 21:1-11) a donné naissance à d’importantes célébrations chrétiennes. On y commémore cette entrée triomphale de Jésus dans Jérusalem sur un âne où tous les habitants l’acclament en criant : « hosanna » et en agitant des rameaux.
Mais il y a des bizarreries dans ce récit. Tout d’abord, on nous dit que tout Jérusalem le reçoit comme roi, et voilà que peu de temps après, il meurt seul sur la croix, et personne pour le défendre, où sont-ils tous passés ? Ensuite pourquoi ces rameaux ? Que viennent-ils faire dans cette histoire ? Et enfin que veut dire cette acclamation que l’on ne retrouve que là : « hosanna » ? Beaucoup de gens pensens que « hosanna » signifique quelque chose comme « gloire à toi », ou « loué sois-tu »... mais pas du tout. C’est tout autre chose.
Pour comprendre, il faut revenir un peu en arrière, et savoir que cette fête des Rameaux était une fête juive avant d’être une fête chrétienne. Les événements que nous relate l’Evangile se passent pendant cette grande fête où se trouvait déjà une foule faisant des processions en agitant des rameaux et en criant « hosanna ». Et c’est dans ce dispositif que Jésus intervient. La foule n’était donc pas là pour lui, elle y était de toute façon !
Cette fête était précisément le 7e jour de la fête des Cabanes (ou des tentes, Soukkoth en hébreu) dit « jour du grand hosanna ». On en trouve l’institution dans le livre du Lévitique (23:40) : « vous vous munirez de rameaux etc. »
A l’origine, il s’agissait d’une fête païenne d’appel de la pluie, une fête de libation d’eau où les prêtres tournaient 7 fois autour de l’autel recouvert de rameaux en y versant de l’eau venant du réservoir de Siloé, appelant Dieu à donner son eau en son temps. Il y avait aussi des processions allant du temple au mont des Oliviers, pendant lesquelles le peuple agitait des branches d’arbres demandant beaucoup d’eau pour pousser, comme des rameaux de saule ou des palmes pour symboliser cette nature ayant besoin de l’eau providentielle du ciel. Au cours de ces processions était récité le Psaume 118 et en particulier l’appel du v. 25 qui en hébreu dit « hosanna ».
Bien sûr, cela a été spiritualisé par la suite en appelant non plus un événement météorologique mais que Dieu donne son eau spirituelle, l’eau céleste symbole de vie, de grâce et de fécondité, ainsi Esaïe 12:3 : « vous puiserez avec joie de l’eau au source du salut ».
Et puis cette fête d’appel à la providence divine est devenue une fête d’appel à Dieu à la venue de son Messie, pour qu’il vienne renouveler toute chose et donner la vie.
Les gens donc à Jérusalem manifestaient en appelant l’eau vive, en appelant la venue du Messie, ils agitaient des palmes et criaient « hosanna ». Et c’est dans cette manifestation que Jésus arrive, et au milieu de la foule qui n’était pas là pour lui, quelques uns de ses disciples reconnaissent Jésus comme celui qui est l’attendu pouvant accomplir ces promesses divines. Il n’y a donc pas de gigantesque acclamation royale de tout Jérusalem pour Jésus, mais un message pour qui veut l’entendre que Jésus est celui qui répond à l’attente exprimée par cette fête.
Cela nous apprend deux choses sur Jésus.
D’abord qu’il est la source d’eau vive. Cela nous le savons, et c’est dans ce même contexte exprimé explicitement dans l’Evangile de Jean (7:37-39) que Jésus se présentera comme l’eau de la vie qui vient du Ciel : « Le dernier jour, le grand jour de la fête (des Tentes), Jésus debout s’écria : - Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture ». Cela nous le savons et il faut pour bien comprendre lire le récit de la rencontre avec la Samaritaine.
Ensuite le message essentiel de l’événement, c’est que Jésus est le Messie attendu.
Tout cela est sans doute bien connu, mais rappelons ce que cela peut signifier.
D’abord, « messie », c’est le mot hébreu (mashiah) qui en grec a été traduit par « christos ». En français cela signifie « oint » : celui qui a reçu l’onction, qui a été recouvert de l’huile sainte qui représentait la présence de Dieu. Dans l’Ancien Testament essentiellement trois catégories de personnes étaient ainsi « ointes » : les rois, les prophètes et les prêtes. (Ainsi Saül est-il appelé « messie » dans l’ancien Testament, ce qui a été traduit dans les Septantes par « christ »). Cela voulait signifier que ces personnes étaient habilitées à parler et agir au nom de Dieu, revêtues de l’autoritié divine, que ce soit pour diriger, pour parler, ou pour mettre en relation avec Dieu.
Ainsi reconnaître Jésus comme messie, c’est dire qu’il est christ. C’est dire qu’on veut le reconnaître comme son roi : celui à qui nous voulons obéïr, celui que nous voulons servir et qui nous protège. Il est prophète parce qu’il dit la parole de Dieu et même plus que cela puisqu’il est même la parole incarnée de Dieu. Et il est prêtre comme le dit l’Epître aux hébreux : le seul grand prêtre, seul intermédiaire entre Dieu et les hommes.
Et puis Jésus n’est pas seulement un messie, il est aussi « le Messie ». En effet, les juifs attendaient quelqu’un qui viendrait règner au nom de Dieu, pour rétablir Israël dans sa grandeur, et accomplir toutes les promesses de Dieu, donner la plénitude de sa présence, sa paix, sa joie, et le salut même pour les païens. Affirmer que Jésus est LE Christ, c’est dire que c’est lui qui répond à cette attente, qu’il est le Messie espéré.
C’est d’ailleurs pour cela que les juifs d’aujourd’hui ne reconnaissent pas Jésus comme le Messie, parce qu’ils disent que tout n’est pas accompli, en effet, le Messie doit apporter la paix, or il y a encore des guerres. Or la façon avec laquelle Jésus entre à Jérusalem est des éléments de réponse à cela : il ne vient pas sur un cheval de guerre, mais sur un âne qui n’était pas une monture humble (les rois montaient sur des ânes quand ils n’allaient pas à la guerre), mais une monture pacifique. Jésus ne vient donc pas comme un Messie-roi glorieux, comme un chef politique prêt à rétablir la royauté terrestre d’Israël, mais comme un Messie spirituel au service d’un royaume qui n’est pas de ce monde. Ainsi oui Jésus donne la paix, mais ce qu’il donne, c’est une paix intérieure, paix indépendante du fait que l’on soit dans un pays en guerre ou non. Et puis il vient sur un « ânon », donc sur un petit promis à grandir. Ainsi disent les chrétiens, Jésus est le Christ mais il ne donne pas toutes les promesses de Dieu d’un coup, il inaugure une nouvelle ère qui doit s’épanoïr petit-à-petit. Il est ainsi le germe de cette nouvelle création qui ne viendra pas brutalement, mais progressivement, avec notre aide si nous voulons bien adhérer à son projet.
Et puis donc le peuple criait « hosanna ». Ce cri ne signifie pas du tout comme on peut le croire quelque chose comme « gloire à toi » ou « louange à toi », c’est la déformation d’une expression hébraïque qui signifie : « sauve donc ! ». C’est donc un appel, un cri vers Dieu. Ce mot vient du Psaume 118 au verset 25 qui était scandé pendant ces manifestations du jour des Rameaux juif : אָנָּ֣א יְ֭הוָה הֹושִׁ֘יעָ֥ה נָּ֑א אָֽנָּ֥א יְ֝הוָ֗ה הַצְלִ֘יחָ֥ה נָּֽא׃" " « Ana Yaweh, hoshia-na, ana Yaweh, htseliha-na » « De grâce, Eternel, sauve donc, de grâce Eternel, délivre donc. ». Et ce « hoshia-na » a été translitéré « hosanna ».
Il s’agit donc d’un appel à ce que Dieu par son Messie vienne nous sauver. Ainsi dans ce moment des Rameaux, les disciples auxquels nous sommes appelés à nous associer ont reconnu Jésus comme leur roi, leur prophète, leur prêtre, ils l’ont reconnu comme leur Messie, et en même temps lui demandent de les sauver.
Que Jésus puisse nous sauver, nous en sommes habitués à l’idée, nous disons bien qu’il est notre « sauveur ». Cependant cela demande un travail de réinterprétation, il semble en effet qu’aujourd’hui cette notion ne soit pas très claire. Jadis certains se préoccupaient de leur salut, aujourd’hui, ce n’est plus guère la question première de nos jeunes, il faut donc essayer de voir comment cela peut encore être une réponse à nos questions existentielles actuelles.
Dans l’Ancien Testament, ce qui est affirmé souvent, c’est que Dieu est celui qui a sauvé le peuple de la servitude de l’Egypte. Or oui nous pouvons dire aussi que Dieu, le Christ nous libèrent. Par notre foi nous pouvons être libérés de toutes nos chaînes, de nos déterminismes, de nos bloquages, de nos découragements, de nos peurs, de notre passé même. En Christ, nous sommes libres parce que l’Evangile est une parole qui libère une vérité qui nous rends libres parce que responsables (Jean 8:32).
Ensuite, et plus prosaïquement, Dieu a souvent été vu, surtout dans les phases les plus primitives de la religion, comme celui qui libère de la défaite et des ennemis. Au pied de la lettre, cela peut sembler de la suprstition, le fait de croire en Christ ne donne pas forcément la victoire militaire, ni même dans nos combats humains. Mais il est vrai qu’avec le Christ nous pouvons vaincre bon nombre d’ennemis intérieurs, spirituels ou moraux. Christ nous sauve de l’échec, de l’erreur, il nous libère de la culpabilité, et en lui « nous sommes plus que vainqueurs » (Rom. 8:37). Christ nous libère aussi de la culpabilité en nous annonçant le pardon de Dieu, nous sommes ainsi sauvés de la peine que mériterait notre péché.
Pour reprendre le thème de l’eau évoqué aussi dans la fête des Rameaux, nous pouvons dire que ce Messie nous sauve de la sécheresse, de ce repli sur soi-même qui peut conduire au désséchement et à la mort. L’amour de Dieu est comme une eau vive qui nous fait revivre, et par sa Parole, notre vie peut retrouver sa vigueur, sa verdeur, elle peut fleurir et porter de nombreux fruits à nouveaux.
Dans la suite de pensée existentialiste de la fin du XXe siècle on pourrait aussi dire que notre foi dans le Dieu de Jésus Christ peut nous sauver de l’absurde et du non sens. S’il n’y a rien d’autre que le monde matériel, à quoi rime notre vie, pourquoi souffrir, peiner, pourquoi ce monde plein de tant de violence ? Ne vaudrait-il pas mieux qu’il n’y ait rien, rien d’aure qu’un monde minéral ? Mais la foi est ce qui donne sens, parce qu’elle est une orientation possible à laquelle nous pouvons adhérer, elle dit que le monde n’est pas absurde parce qu’il est surplombé par une dimension qui le dépasse et lui donne du sens. Par l’Evangile, nous savons que ce qui donne sens à notre vie, c’est l’amour qui est vécu et partagé, et le monde lui-même est justifié par les pépites d’humanité, de tendresse, de générosité qui y fleurissent et suffisent à lui donner sens parce qu’elles sont sauvegardées pour l’éternité.
Et puis bien sûr, l’essentiel, c’est que Dieu nous sauve de la mort parce que par Jésus nous savons que notre vie est promise à l’éternité. Nous pouvons donc marcher avec confiance, avec assurance, parce que « rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus Christ »(Rom 8:35).
Dieu nous sauve parce qu’il est un roc de salut, il est le point fort, éternel, absolu inébranlable qui tient bon dans notre vie où tout peut se défaire en un instant, où tout va et vient dans la totale relativité et indifférence du Cosmos. Dieu, lui demeure, il est force, constance. Il est cette éternité qui est comme la planche de salut du naufragé, la seule chose qui flotte à laquelle il se raccroche et sans laquelle il coulerait au fond. Dieu est l’éternel de notre vie au milieu du temps qui passe et qui fuit, il est l’absolu auquel nous pouvons accrocher notre existence passagère et conditionnée pour qu’elle ne soit pas emportée comme de la paille dans le vent.
Et Jésus Christ est le vecteur de ce salut divin. Ce n’est pas pour rien qu’il est appelé « Jésus », cela se dit en hébreu « Ié shouah » ce qui signifie « Dieu sauve », avec le même verbe « Iashah » que dans « Hoshia-na ».
Et cet appel : « hosanna » c’est le cri de l’humanité : « sauve donc ! », « délivre donc ! ». Comme Pierre quand il marche sur les eaux : (Matt. 14:30), Jésus lui a bien dit qu’il pouvait marcher au dessus de ces eaux sombres que sont l’épreuve et la mort, tant qu’il marchait vers son objectif : Jésus. Certes, nous pouvons avancer tant que nous avons la foi, tant que nous ne baissons pas les bras et toujours nous battons et avançons. Mais comme Pierre, parfois, nous pouvons prendre peur, nous décourager, et alors ne plus parvenir à rester maître de tout, et nous coulons. Alors Pierre appele : « Seigneur, sauve moi », c’est le cri de hosanna, le cri de celui qui se sait faible et qui met sa confiance en Dieu : « de grâce, sauve nous Seigneur ». Jésus alors tend la main et le relève.
Cela dit, la formulation qui se trouve dans l’Evangile est déroutante : il est dit : « hosanna au fils de David », avec un datif dans le grec. Cela laisse penser qu’il est demandé non seulement que Jésus, le fils de David, l’héritier royal, nous sauve, mais aussi qu’il se sauve lui-même. On peut le comprendre dans le sens originel, le roi peut sauver le peuple s’il est sauvé lui-même. Et Jésus Christ nous sauve parce qu’il a été sauvé lui-même de la mort. Cela correspond d’ailleurs avec ce que l’on sait de la fête juive des rameaux : il est dit que le peuple criait à Dieu : « Ani vahou hoshianna », ce qui veut dire : « moi et lui, qu’il sauve donc ». Ainsi pour que nous soyons sauvés, il faut que Dieu, le Christ soient sauvés avant nous. Dans l’absolu ils le sont bien sûr, puisqu’ils sont dans l’éternité, mais il faut aussi qu’ils soient sauvés en nous, qu’ils demeurent vivants et présents pour pouvoir nous sauver.
Mais aussi, la manière avec laquelle Jésus sera sauvé nous indique aussi de quelle manière nous serons sauvés. Ainsi, quand Jésus est sur la croix, les soldats crient : « sauve-toi toi-même et descends de ta croix ! Les principaux sacrificateurs aussi, avec les scribes se moquaient entre eux et disaient : Il a sauvé les autres, il ne peut se sauver lui-même. Que le Christ, le roi d’Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions » (Marc 15:30-32). Or Jésus ne descendra pas de la croix, et il n’y aura pas de légions d’anges pour le secourir matériellement. Matériellement, biologiquement, Jésus va mourir, et le secours de Deiu sera de le sauver spirituellement. Parce qu’en effet, quelles qu’aient pu être ses apparitions, le message de la résurrection, c’est qu’il est ressuscité pour toujours, et qu’il est encore vivant avec nous aujourd’hui. Or aujourd’hiui, le mode de présence du Christ est spirituel. Pour l’éternité, Jésus est donc sauvé, mais spirituellement, et l’aide que Dieu peut nous donner, elle est essentielle, mais toujours dans le domaine du spirituel. Or le spirituel n’est pas rien, puisque si le matériel est pour un temps, comme le visible, l’invisibile spirituel est pour l’éternité.
Jésus est ainsi celui qui nous ouvre la porte, il est le berger qui sort en premier nous montrant le chemin, et comme Jésus sera sauvé de la mort, nous aussi le serons.
L’attente déçue de ceux qui disent à Jésus « descends de la croix et nous croirons en toi » n’est déçue que parce qu’elle repose sur une mauvaise théologie, sur une fausse idée de Dieu ou de la manière avec laquelle il peut agir dans le monde. Certains attendaient un Dieu tout-puissant agissant matériellement et brutalement dans le monde, un Dieu interventionniste, un Messie politique, Jésus nous montre un Messie tout différend, un Messie tendre, apparemment faible, mais qui peut infiniment par sa puissance d’amour et cette porte qu’il nous ouvre vers le spirituel et l’éternel.
N’ayez donc pas peur, nous reconnaissons ce dimanche que ce Jésus de l’Evangile est notre Messie, notre roi, notre prophète, notre grand-prêtre, il est l’envoyé de Dieu pour nous parler, nous donner la plénitude de ses dons, et il est celui à qui nous pouvons dire « sauve nous ! ». Il est notre sauveur, notre libérateur. Christ a donné sa vie et Dieu lui a sauvé sa vie, en se sauvant il nous sauve, il est notre champion de l’espérance et de l’amour.
Gloire à Dieu qui sauve son Christ, qui le fait vivre aujourd’hui encore dans ce monde, qu’il se sauve encore en nous et nous sauve.
Hosanna !
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Matt. 21:1-11
Lorsqu’ils approchèrent de Jérusalem et qu’ils furent arrivés à Bethphagé, vers le mont des Oliviers, Jésus envoya deux disciples en leur disant : Allez au village qui est devant vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle ; détachez-les, et amenez-les-moi. Si quelqu’un vous dit quelque chose, vous répondrez : Le Seigneur en a besoin. Et à l’instant il les laissera aller.
Or, ceci arriva afin que s’accomplisse la parole du prophète :
Dites à la fille de Sion :
Voici que ton roi vient à toi,
Plein de douceur et monté sur une ânesse,
Sur un ânon, le petit d’une bête de somme.
Les disciples allèrent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l’ânesse et l’ânon, mirent sur eux leurs vêtements et le firent asseoir dessus. La plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin ; d’autres coupèrent des branches aux arbres et les étendirent sur le chemin. Les foules précédaient et suivaient Jésus en criant : Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les lieux très hauts !
Lorsqu’il entra dans Jérusalem, toute la ville fut en émoi et l’on disait : Qui est celui-ci ? Les foules répondaient : C’est Jésus, le prophète, de Nazareth en Galilée.