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Les trois tentations en confinement
Prédication prononcée le 29 mars 2020, au temple de l'Étoile à Paris,
par le pasteur Louis Pernot
40 jours au désert, Jésus est confiné, tout seul, loin des activités, du monde. Et il nous est dit qu’il subit là trois tentations. Historiquement, cela ne s’est sans doute pas passé comme ça, c’est une manière qu’ont eue les rédacteurs de résumer, de regrouper les trois tentations fondamentales de la foi, les trois grands pièges de la religion que Jésus a dû surmonter pour pouvoir accomplir sa mission de Messie. Ce sont aussi les trois grands pièges de la foi dans lesquels il ne faut jamais tomber et qui nous menacent toute notre vie. Tentations d’une relation perverse à Dieu qu’il faut éviter pour pouvoir parvenir à une foi juste. Cela nous concerne donc aussi, et peut-être plus particulièrement dans les situations d’épreuves, de tentations. Il faut en effet faire particulièrement attention, la foi peut être fausse, elle peut être perverse, il faut veiller à avoir une relation à Dieu juste pour que la foi puisse être solide, efficace et vitale.
La première tentation est lorsque Jésus a faim et que le diable lui suggère de demander à Dieu de transformer les pierres en pain. Jésus, bien-sûr refuse ! Voici la première tentation, croire que Dieu serait là pour subvenir à nos besoins matériels, et vouloir utiliser la prière pour demander des choses concrètes. Or, dit, Jésus, ce que Dieu donne, ce n’est pas de la nourriture pour le ventre, mais de la Parole. Ainsi sommes-nous invités à abandonner la foi enfantine, dépasser les vieilles croyances des religions primitives toutes plus ou moins superstitieuses où l’on croit dans un Dieu cosmique qui pourrait gérer à notre profit le climat, la santé, la fécondité des femmes ou l’abondance des récoltes. Il faut sortir de ces croyances infantiles, Dieu n’est pas là pour ça, le monde a son propre cours avec ses lois physiques, et Dieu ne passe pas son temps à bricoler le cours du monde, ou à contredire les lois physiques pour le confort de quelques croyants qui lui demanderaient gentiment ! Dieu, nous explique notre texte, n’est pas là pour apporter des choses matérielles, mais spirituelles. Chaque chose à sa place !
La deuxième tentation est celle de se laisser tomber du sommet du temple puisque Dieu a promis son secours providentiel au croyant. Mais là encore, Jésus dit que c’est n’est pas comme ça que ça se passe. Il ne faut pas croire ou attendre que Dieu viendrait nous sauver concrètement en cas de difficulté matérielle. D’abord il n’empêche personne de mourir, puisque tous nous mourrons. C'est dans l'ordre des choses. Et puis Dieu n’est pas là pour donner une protection matérielle particulière à un croyant qu’il ne donnerait pas aux autres.
La première tentation était de croire qu’on pouvait attendre une intervention extérieure de Dieu dans le cours des choses, la deuxième est un peu plus subtile, et serait de penser que même si Dieu n’empêche pas l’existence du mal, il peut en préserver au moins le croyant dans une sorte d’intervention particulière. La première tentation, par exemple, serait de prier Dieu pour qu’il arrête une épidémie. (Mais aucune prière n’a jamais arrêté les grandes épidémies de peste au Moyen-Âge !) La deuxième tentation serait d’accepter la réalité de l’épidémie, mais de dire à Dieu : «protège-moi ». Ce serait peut-être moins impossible... mais plus égoïste, la prière ne peut être de demander une faveur particulière à Dieu pour soi tout seul en se fichant de ce qui arrive aux autres.
De toute façon, une des bases de l’Évangile, c’est de responsabiliser le croyant, et donc de ne pas tout attendre de Dieu. C’est à l’homme de prendre en charge le cours matériel de la société et du monde. Sinon, il n’y aurait pas besoin de faire progresser la médecine puisque Dieu guérirait qui il veut, ni de faire de l’aide sociale, puisque Dieu pourrait donner son pain à qui bon lui semble. Mais justement, nous avons nos vies en main, et nous ne pouvons pas nous défausser sur Dieu par une sorte de foi qui serait un prétexte à ne pas s’engager.
Là encore, il faut dépasser la foi primitive en un Dieu miraculeux et tout-puissant qui pourrait tout bien faire pour nous en faisant fi des lois de la nature et en intervenant brutalement dans le cours du monde. Cette foi infantile, il faut la quitter, d’abord parce qu’elle est démobilisante, et ensuite parce qu’elle est fausse. Ceux qui croient en Dieu de cette manière sont condamnés un jour ou l’autre à être déçus. C’est facile de croire dans ce Dieu-là tant que tout va bien. Mais quand le monde s’écroule, quand un enfant meurt, comment croire encore en Dieu, dans ce Dieu que l’on a prié de tout son cœur. Et si l’on croit que Dieu peut guérir les maladies et les infirmités, que penser quand on se trouve dans un lieu comme à la fondation John Bost à La-Force, au milieu de centaines de personnes handicapées. Toutes ces personnes, toutes ces souffrances des familles, Dieu s’en fiche ? Ou n’ont-ils pas assez prié. Non ! Dieu est là, présent au milieu des plus faibles, des plus souffrant, et peut-être même plus qu’ailleurs, mais pour apporter autre chose que la guérison physique ou pour intervenir miraculeusement comme dans les contes de fées !
Ces deux premières tentations finalement semblent inciter à ne pas trop compter sur Dieu dans les difficultés. Certes, c’est une bonne manière de ne pas être déçu, mais c’est aussi risquer de mettre Dieu à l’écart de nos vies. Croire que Dieu ne peut rien faire pour nous est évidemment faux, nous allons le voir, néanmoins, il semble que notre société d’aujourd’hui ait au moins bien compris cette leçon-là. Aujourd’hui, la majorité de nos contemporains n’attendent en effet rien de Dieu. Et la société civile non plus. Les Églises sont absentes des débats et de la scène politique, on leur demande juste poliment d’éviter de rassembler les gens pour ne pas aggraver la situation. L’Église romaine a certes essayé de prendre la parole, le pape de prier, mais en fait tout le monde ou presque s’en fiche et peu pensent que cela puisse avoir un effet véritable.
C’est alors que se présente la troisième tentation, plus grave encore, et qui est peut-être celle qui menace le plus notre société aujourd’hui.
Le diable propose à Jésus de se prosterner devant lui et qu’en échange il lui donnera tous les pouvoirs. Voilà la troisième tentation : finalement ne plus compter du tout sur Dieu puisqu’on pense qu’il ne sert à rien, penser que c’est à soi-même de résoudre tous les problèmes à n’importe quel prix, se vouer au pouvoir humain sans Dieu. Ce qui veut dire abandonner toute morale, tout idéal pour avoir plus d’efficacité.
Cette tentation est plus dangereuse encore que les autres. Les deux premières sont des péchés de naïveté, là c’est un danger mortel. Le risque est d’être prêt à perdre son âme, d’être prêt à tout pour croire qu’on pourra soi-même gérer le monde. Se prosterner devant le diable, c’est être prêt à servir les instincts les plus bas, à servir et se servir de l’égoïsme, de la violence, du plus pur cynisme en pensant que la fin justifie les moyens. C’est croire dans la toute-puissance de l’homme qui pourrait tout résoudre s’il ne s’embarrasse pas de scrupules et qu’il peut agir, parce qu’il a le pouvoir, sans foi ni loi.
Or les événements actuels d’abord montrent que ce calcul est faux. Parce que l’homme, même avec les pires instincts n’est jamais tout-puissant. L’homme reste toujours peu de choses devant l’Univers. Si le cosmos s’y met il n’est pas grand-chose : on le voit, une épidémie (la nôtre est plutôt gentille, une autre pourrait être pire) pourrait en peu de temps tuer 50% de l’humanité. Un astéroïde peut venir demain s’écraser sur la planète, des changements climatiques in-maîtrisables peuvent subvenir... L’homme en agissant ainsi risque ainsi de perdre son âme et finalement que cela ne serve pas à grand-chose.
La réponse du Christ est claire : il faut se prosterner devant Dieu seul et non devant Satan, quelle que soit l’efficacité. Certes, être actif et efficace, c’est bien, nous sommes responsables de cette Terre... Mais pas au prix de perdre son âme. Cela est essentiel, la priorité doit toujours être Dieu. C’est à dire l’humanité à l’image de Dieu, l’attention à l’autre, le dévouement... Les médecins qui sauvent des vies, et qui donnent de leur vie pour cela sont ceux pour qui on peut avoir la plus grand admiration. Il est un effet positif de ces temps de crise qu’on découvre ou redécouvre la valeur de tous ces métiers qu’on pourrait qualifier d’« improductifs » parce qu’ils ne participent pas à la création de richesse, ni à la force de l’économie : les médecins, nous l’avons dit, mais aussi les infirmières, les caissières de magasins, les enseignants, les éboueurs, les policiers, les pompiers... Et les acteurs sociaux, tous ceux qui vont s’occuper des SdF qui dans les moments de crise n’ont plus de lieu pour aller manger ou pour se laver... Tous ces gens qui ne produisent pas de richesse mais qui font un travail humain formidable...
On voit là dans ces situations extrêmes qu’on ne peut pas vendre son âme au diable pour le rendement, pour l’efficacité, pour le pouvoir à tout prix. Il est même peut-être rassurant de voir que dans cette situation, pratiquement tous les pays du monde ont été prêts à sacrifier leur précieuse économie pour sauver des vies. Oui, l’humain est plus précieux que tout...
Alors si on ne se tourne pas vers le cynisme pur qui est le diable, vers qui se tourner ? C’est ça le problème de notre civilisation. Elle ne croit plus, ou plus beaucoup en Dieu. Elle a cru rationnel d’écarter la religion... Mais elle n’a souvent plus de Dieu. Et donc plus d’espérance, plus rien pour la sauver de son angoisse. Alors elle cherchera un sauveur humain ? Mais qui ? Un président de la république ? Un instant on peut y croire, puis on voit vite qu’il n’est pas un bon candidat au poste de demi-dieu ! Un professeur de médecine qui va trouver le médicament miracle ? Pas sûr !
La science peut progresser, c’est bien Les régimes politiques peuvent devenir plus justes, plus intelligents, et ce serait tant mieux. Mais jamais cela ne sauvera l’humanité. Cela ne donnera le bonheur, la paix, l’harmonie ou la plénitude de la vie. Tout cela ne peut venir que d’ailleurs : ce qui sauve l’humanité, c’est l’humanité, la fraternité, le partage, l’entraide, le souci de l’autre, le sourire d’un enfant, l’amour d’une mère, ou d’un père ! Voilà ce qu’il faut servir et ce qu’il ne faut jamais sacrifier, même au prix de l’efficacité matérielle !
Et puis il est faux de dire que les deux premières tentations seraient juste pour nous dire de ne plus rien attendre de Dieu. Certes, il ne faut pas attendre n’importe quoi, mais ça ne veut pas dire que la foi ou que Dieu ne puisse rien donner dans une vie. Dépasser la foi enfantine n’est pas abandonner toute foi. Et sans doute que si beaucoup de nos contemporains aujourd’hui ne croient plus en rien, c’est souvent parce qu’on ne leur a présenté la foi que comme un ensemble de croyances plus ou moins superstitieuses. Bien sûr que quand on parle à un enfant, on peut lui faire croire plein de choses merveilleuses, l’arche de Noé, la Mer rouge qui s’écarte devant le peuple, et aussi tous les miracles de l’Évangile comme si l’événement relaté était le sens du texte. Mais quand l’enfant grandit, bien sûr, il rejette tout en bloc ! Il faut prendre les enfants au sérieux et dès le départ leur montrer comment ces textes peuvent nous parler à nous qui avons un regard scientifique et rationnel sur le monde.
La première tentation en particulier n’enseigne pas que Dieu ne donnera jamais aucun pain... Mais qu’il peut donner, et qu’il donne en abondance du pain spirituel : « l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Dans toute situation, Dieu peut nous combler de ce pain-là, de toute l’énergie, la force, la confiance, le dynamisme, pour affronter le monde. Il nous nourrit de force, de confiance, de tant de choses dont nous avons ultimement besoin pour vivre et affronter le réel. Ce n’est donc pas parce que Dieu ne pourrait pas faire n’importe quoi que forcément il ne faudrait rien attendre de lui. Dieu est une source extraordinaire de vie et de tout ce dont nous avons besoin pour vivre ou bien vivre.
La deuxième tentation est plus complexe. Si Dieu ne vient pas envoyer des anges pour nous porter dans les situations difficiles, ne fera-t-il vraiment rien ? Ne peut-il rien apporter ? Pour avoir la réponse à cette question, il faut aller voir à l’autre bout de l’Évangile : la passion du Christ. Là on trouve certains qui au pied de la croix disent : « si Dieu l’aime, qu’il le délivre, et le fasse descendre de la croix » (Matt. 27 :43). C’est une bonne question, en fait la même que celle que pose le diable lors des tentations. Or voilà, Dieu n’enverra pas de légion d’anges pour sauver son fils de la croix, Jésus n’aura pas d’aide matérielle, et Dieu ne le fera pas descendre de la croix. Faut-il en conclure que Jésus n’aura pas eu de secours de la part de Dieu, que celui-ci l’aurait laissé tomber, et laissé mourir ? Non certainement pas, l’aide de Dieu sera énorme, fondamentale, infinie même. C’est tout le message de Pâques. Pas d’aide matérielle, là encore, mais une puissance de vie qui est plus forte que la mort et qui ridiculise la mort la faisant passer pour une anecdote. Pâques est la réponse de Dieu. Certes pas comme les païens l’attendaient, pas comme une intervention brutale et matérielle dans le cours des choses, dans l’histoire des hommes, mais démonstration éclatante que la puissance de Dieu sauve même de la mort.
Pourtant Jésus lui-même semble avoir douté un instant : il dit sur la croix : « mon Dieu mon dieu pourquoi m’as-tu abandonné ». Mais ce n’est pas nécessairement du doute. Les bons théologiens ont vu depuis longtemps qu’il ne fait là que citer le début du Psaume 22, qui commence ainsi, mais qui ne reste pas sur la question de l’épreuve. Or Jésus connaissait évidemment ce Psaume, il l’a même peut-être récité entièrement s’il en a eu la force, ou tout au moins avait en tête la suite : avec à partir du verset 22 on trouve la réponse, l’essentiel : « Tu m’as répondu ! ». Oui Dieu n’a pas un instant laissé Jésus tomber dans la mort, pas un instant il n’abandonne le malheureux ni ne le laisse s’écraser dans le désespoir sans lui porter secours, quelles que soient les difficultés, car, continue le Psaume 22 : « Dieu n’a ni mépris ni dédain pour les peines du malheureux, et il ne lui cache pas sa face ; mais il l’écoute quand il crie à lui. Les humbles mangeront et se rassasieront, Ils loueront l’Éternel, ceux qui le cherchent. Que votre cœur vive à toujours ! Car le règne est à l’Éternel, Il domine sur les nations. On viendra annoncer sa justice au peuple qui naîtra, car (l’Éternel) a agi. » Et le texte se continue dans le Psaume 23 : « L’Éternel est mon berger, je ne manque de rien ! ».
Ainsi Dieu vient bien en aide, mais une fois encore pas matériellement, il vient avec une aide toute intérieure. Il nous sauve, bien sûr, et dans toute situation, mais comme il a sauvé le Christ de la croix, certainement pas en nous faisant éviter notre destin terrestre.
Ainsi, éviter ces trois tentations, c’est accéder à une foi adulte et active. Les deux premières seraient d’attendre n’importe quoi de Dieu, la troisième, de ne rien en attendre. Il faut parvenir à avoir une foi juste, équilibrée, qui ne soit ni un n’importe quoi qui serait seulement une projection de notre propre désir de toute puissance, ni dans un nihilisme spirituel faisant tomber dans un matérialisme cynique. Quant on a parvenu à éviter ces trois écueils, alors on peut être à l’abri du mal. Comme le dit le texte : « alors le diable s’éloigna » : l’épreuve perd sa capacité à nous faire chuter, à nous détruire. On est à l’abri du découragement, du désespoir, de la tristesse, de l’angoisse. C’est pouvoir être sauvé par Dieu.
Notre texte dit d’ailleurs qu’alors non seulement le tentateur, l’éprouveur s’écarte, mais aussi que « des anges s’approchèrent pour le servir ». Là encore il ne faudrait pas en faire une lecture naïve, point de créatures ailées venant des nuages pour lui servir le thé. Mais l’ange dans la Bible, c’est le messager. Les anges sont la parole de Dieu. On en revient à ce que Jésus avait dit pour la première tentation : c’est la parole de Dieu non seulement notre meilleure arme pour lutter contre le mal, mais c’est aussi elle qui est toute notre ressource, notre secours, notre salut, c’est d’elle que nous tenons tout ce qu’il nous faut pour vivre.
Cette parole elle peut être la parole intérieure, ce que Dieu nous dit dans la prière. Prier en effet, c’est parler à Dieu, mais surtout recevoir de lui. Il ne s’agit pas tant de demander que de lui dire tout ce qui nous touche. On peut tout dire à Dieu, tout partager avec lui : nos joies, nos peines, nos craintes, nos désirs, nos regrets, nos projets même. Prier c’est s’exposer à Dieu, c’est tout exposer à Dieu de ce qui nous touche, et Dieu transforme tout ce qu’on lui présente pour en faire une bonne cuisine, pour tout mettre en harmonie.
Et cette parole divine, c’est la parole objective que nous trouvons dans la Bible, dans l’Évangile, bien-sûr, et dans les Psaumes particulièrement. Ces paroles qui sont pleines de paix, d’espérance, de joie, de confiance et d’amour. Cette parole qui nous guide, nous montre le chemin de ce que nous pouvons faire et vivre au milieu des autres. Toute cette vocation du chrétien à être dans le monde par ses actes une source de vie nouvelle, ce qui va bien au-delà des « gestes barrières ».
Et c’est cette paix douce et profonde que nous donne alors notre Dieu qui jamais ne s’éloigne de notre route. Qui jamais ne nous laisse seuls ou abandonnés. Dieu marche à nos côtés, il nous soutient quand nous faiblissons, il nous encourage quand nous vacillons, il nous fortifie quand nous doutons...
Si Dieu est pour nous qui sera contre nous ? .... Rien frères et sœurs, rien ! Vous êtes sauvés, vous n’êtes pas seuls.
Dieu vous donne d’être libres et joyeux pour l’éternité.
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Matthieu 4:1-11
1Alors Jésus fut emmené par l’Esprit dans le désert, pour être tenté par le diable. 2Il jeûna quarante jours et quarante nuits, puis il eut faim. 3Le tentateur s’approcha et lui dit : Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. 4Jésus répondit : Il est écrit :
L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
5Le diable le transporta dans la ville sainte, le plaça sur le haut du temple 6et lui dit : Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit :
Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet ;
Et ils te porteront sur les mains,
De peur que ton pied ne heurte contre une pierre.
7Jésus lui dit : D’autre part il est écrit : Tu ne tenteras pas le Seigneur, ton Dieu.
8Le diable le transporta encore sur une montagne très haute, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, 9et lui dit : Je te donnerai tout cela, si tu te prosternes et m’adores. 10Jésus lui dit : Retire-toi Satan ! Car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et à lui seul, tu rendras un culte.
11Alors le diable le laissa. Et voici que des anges s’approchèrent de Jésus pour le servir.
Matthieu 27:39-43
39Les passants blasphémaient contre lui et secouaient la tête, 40en disant : Toi qui détruis le temple et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même ! Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix ! 41Les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui et disaient : 42Il a sauvé les autres et il ne peut se sauver lui-même ! Il est roi d’Israël, qu’il descende de la croix ; et nous croirons en lui. 43Il s’est confié en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime. Car il a dit : Je suis Fils de Dieu.
Romains 8 :5-14
9Pour vous, vous n’êtes plus sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. 10Et si Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l’esprit est vie à cause de la justice. 11Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ-Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.
12Ainsi donc, frères, nous sommes débiteurs, mais non de la chair, pour vivre encore selon la chair. 13Si vous vivez selon la chair, vous allez mourir ; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez, 14car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. 15Et vous n’avez pas reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte, mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba ! Père ! 16L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. 17Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être aussi glorifiés avec lui.
Psaume 91
Quand je me tiens sous l'abri du Très Haut
et repose à l'ombre du Puissant
Je dis à l’Eternel : « Mon refuge
mon rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! »
C'est lui qui te sauve des filets du chasseur
et de la peste maléfique
Il te couvre et te protège
Tu trouves sous son aile un refuge
Sa fidélité est une armure, un bouclier
Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit
ni la flèche qui vole au grand jour
ni la peste qui rôde dans le noir
ni le fléau qui frappe à midi
Qu'il en tombe mille à tes côtés
qu'il en tombe dix mille à ta droite
toi, tu restes hors d'atteinte
Il suffit que tu ouvres les yeux
tu verras le salaire du méchant
Oui, l’Eternel est ton refuge
tu as fait du Très-Haut ta forteresse
Le malheur ne pourra te toucher
ni le danger approcher de ta demeure
Il donne mission à ses anges
de te garder sur tous tes chemins
Ils te porteront sur leurs mains
pour que ton pied ne heurte les pierres
tu marcheras sur la vipère et le scorpion
tu écraseras le lion et le dragon
" Puisqu'il s'attache à moi, je le délivre
Je le défends car il connaît mon Nom
il m'appelle et moi je lui réponds
Je suis avec lui dans son épreuve "
" Je veux le libérer, le glorifier
de longs jours je veux le rassasier
et je ferai qu'il voie mon salut. "
Psaume 22
1Au chef de chœur. Sur « Biche de l’aurore ». Psaume de David.
2Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ?
Mes paroles plaintives sont loin de me procurer le salut.
3Mon Dieu ! je crie le jour, et tu ne réponds pas ;
La nuit, et je ne garde pas le silence.
4Pourtant tu es le Saint,
Tu sièges au milieu des louanges d’Israël.
5En toi se confiaient nos pères ;
Ils se confiaient, et tu les délivrais.
6Ils criaient à toi et ils échappaient ;
Ils se confiaient en toi et ils n’étaient pas dans la honte.
7Et moi, je suis un ver et non un homme,
Le déshonneur des humains et le méprisé du peuple.
8Tous ceux qui me voient se moquent de moi,
Ils ouvrent les lèvres, hochent la tête :
9Remets (ton sort) à l’Éternel !
L’Éternel le libérera,
Il le délivrera, puisqu’il l’aime !
10Oui, tu m’as tiré du ventre maternel,
Tu m’as confié aux seins de ma mère ;
11Sur toi, j’ai été jeté dès les entrailles maternelles,
Dès le ventre de ma mère tu as été mon Dieu.
12Ne t’éloigne pas de moi quand la détresse est proche,
Quand personne ne vient à mon secours !
13De nombreux taureaux m’entourent,
Des taureaux de Basan m’environnent.
14Ils ouvrent contre moi leur gueule,
Comme un lion qui déchire et rugit.
15Je suis comme de l’eau qui s’écoule,
Et tous mes os se disloquent ;
Mon cœur est comme de la cire,
Il se fond au milieu de mes entrailles.
16Ma force se dessèche comme l’argile,
Et ma langue s’attache à mon palais ;
Tu me réduis à la poussière de la mort.
17Car des chiens m’entourent,
Une bande de scélérats rôdent autour de moi,
Ils ont percé mes mains et mes pieds.
18Je compte tous mes os.
Eux, ils observent, ils arrêtent leurs regards sur moi ;
19Ils se partagent mes vêtements,
Ils tirent au sort ma tunique.
20Et toi, Éternel, ne t’éloigne pas !
Toi qui es ma force, viens en hâte à mon secours !
21Délivre mon âme de l’épée,
Ma vie du pouvoir des chiens !
22Sauve-moi de la gueule du lion,
Et des cornes du buffle !
Tu m’as répondu !
23Je publierai ton nom parmi mes frères,
Je te louerai au milieu de l’assemblée.
24Vous qui craignez l’Éternel, louez-le !
Vous, toute la descendance de Jacob, glorifiez-le !
Tremblez devant lui, vous, toute la descendance d’Israël !
25Car il n’a ni mépris ni dédain pour les peines du malheureux,
Et il ne lui cache pas sa face ;
Mais il l’écoute quand il crie à lui.
26Tu seras dans la grande assemblée la cause de mes louanges ;
J’accomplirai mes vœux en présence de ceux qui te craignent.
27Les humbles mangeront et se rassasieront,
Ils loueront l’Éternel, ceux qui le cherchent.
Que votre cœur vive à toujours !
28Toutes les extrémités de la terre se souviendront de l’Éternel et se tourneront vers lui ;
Toutes les familles des nations se prosterneront devant sa face.
29Car le règne est à l’Éternel,
Il domine sur les nations.
30Tous les puissants de la terre mangeront et se prosterneront aussi ;
Devant lui plieront tous ceux qui descendent dans la poussière,
Ceux qui ne peuvent conserver leur vie.
31La postérité lui rendra un culte ;
On parlera du Seigneur à la génération (future).
32On viendra annoncer sa justice
Au peuple qui naîtra, car (l’Éternel) a agi.