Prenez les armes de Dieu!
Prédication prononcée le 17 février 2019, au temple de l'Étoile à Paris,
par le pasteur Louis Pernot
C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour et tenir ferme après avoir tout surmonté.
Tenez donc ferme :
ayez à vos reins la vérité pour ceinture ;
revêtez la cuirasse de la justice ;
mettez pour chaussures à vos pieds les dispositions de l’Évangile de paix ;
prenez, en toutes circonstances, le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du Malin ;
recevez le casque du salut
et l’épée de l’Esprit, qui est la Parole de Dieu.
(Ephésiens 6:11-17)
Prenez, dit Paul, toutes les armes de Dieu... ayez la vérité pour ceinture, revêtez la cuirasse de la justice, ayez pour chaussures l’Evangile de la paix, prenez le bouclier de la foi, le casque du salut et l’épée de la parole de Dieu. Ces paroles saisissantes et quelque peu guerrières ne sont pas très à la mode aujourd’hui où l’on préfère des mots plus doux, et on prêche plus volontiers l’amour, la grâce et le pardon que le combat. Pourtant la vie du chrétien n’est pas que douceur et pas toujours un chemin semé de pétales de rose, la vie du chrétien est aussi un combat, tant vers l’extérieur, dans le monde, qu’à l’intérieur, combat intime du croyant en lui-même.
Combat d’abord donc dans le monde, parce que le chrétien ne peut pas rester indifférent au mal, à la misère et à la souffrance qui s’y trouvent. Le croyant ne peut que s’engager dans le monde pour lutter contre la pauvreté, la misère, l’injustice, l’exclusion, le désespoir. Jésus lui-même ne s’est pas contenté de prêcher la consolation du Royaume de Dieu, il a aussi, tant qu’il le pouvait et savait le faire, guéri les malades, soulagé ceux qui souffraient, et incité à faire de même. Or il y a beaucoup de mal dans le monde, de souffrance, et il ne suffit pas de dire « ah oui, ce n’est pas bien », mais il faut y aller, s’engager, agir.
Le mal présent dans le monde est un ennemi redoutable et fort. Il faut de la détermination, de la volonté de la constance pour maintenir le combat contre lui. Et puis le monde résiste, il n’est pas facile de vouloir y insuffler du bien ou de la paix, agir comme chrétien dans le monde est ardu, il faut lutter contre des forces de résistance, contre l’égoïsme, le matérialisme, l’indifférence. Il faut avoir le courage de s’opposer à ceux que l’annonce de la bonne nouvelle de l’Evangile contrarie dans leur amour propre, dans leurs projets égoïstes ou matérialistes, s’opposer à ceux qui n’aiment pas être dérangés ou remis en cause. Il faut donc au chrétien qui veut agir dans le monde de l’effort, de la peine, de l’engagement, il doit pour cela sacrifier bien des choses, son confort, du temps, de l’argent, ce combat a un coût. Et le croyant est invité s’engager tout entier dans ce combat, ainsi que le dit Paul à son ami et collaborateur Timothée : « combats le bon combat de la foi » (1 Tim. 6:11).
Et puis le combat du chrétien est aussi intérieur : il y a en nous beaucoup d’indifférence, de mollesse, d’égoïsme, de désirs mauvais, et constamment, le croyant doit lutter contre la tentation, contre le mal, contre la tristesse, le découragement, la facilité. Sans cesse, vivre, c’est lutter contre tout ce qui s’oppose à notre propre équilibre, contre les forces de mort et d’anéantissement qui nous freinent ou veulent nous absorber.
Ces combats ne sont pas aisés, et nous sommes peu armés pour cela. Certes, on peut avoir un discours moralisateur et volontariste : dire qu’il faut aider les autres, comme un devoir, et qu’avec un peu de volonté on peut résister à toute tentation. Mais il faut reconnaître que ce n’est pas facile, et comme le dit Paul, bien souvent « nous ne faisons pas le bien que nous voulons, et le mal que nous ne voulons pas, c’est ce que nous faisons » (Rom. 7:19). Nous sommes faibles et nos propres forces peuvent sembler dérisoires souvent devant la grandeur de la tâche.
C’est là que les mots de notre épître aux Ephésiens résonnent comme une bonne nouvelle : nous avons, en plus de nos propres forces, les armes de Dieu qui sont offertes, elles sont à notre disposition et nous pouvons en disposer. Paul dit en effet : « revêtez la panoplie de Dieu » c’est-à-dire l’ensemble des armes de Dieu. Car nous ne sommes pas seuls à lutter dans le monde. Dieu aussi ne cesse de combattre dans ce monde pour l’organiser, pour faire reculer le mal. Il est une puissance créatrice à l’œuvre depuis 13 milliards d’années. Certes, à notre échelle de quelques jours, ou années, son action matérielle n’est pas évidente, mais néanmoins il est un dynamisme créateur formidable qui a fait tout le monde et les merveilles qui s’y trouvent à partir d’une origine indifférenciée et indistincte du Tohu Bohu. Et ce même Dieu à l’œuvre dans le monde nous invite à lutter avec lui, à combattre avec lui, et il nous en donne les moyens. Ces moyens, Paul en donne la liste : la ceinture de la vérité, la cuirasse de la justice, les chaussures de l’Evangile de la paix, le bouclier de la foi, le casque du salut et l’épée de la parole de Dieu.
Ces armes, Paul les trouve dans l’Ancien Testament où elles sont presque toutes, en particulier dans le prophète Esaïe, mais il opère deux décalages intéressant les concernant.
Le premier est que ces armes sont en effet normalement celles de Dieu, pas des hommes. C’est Dieu en Esaïe qui revêt le casque du salut ou la ceinture de la vérité. Et puis il le fait pour une sorte de combat final, pour éliminer définitivement le mauvais et faire triompher le juste en rétablissant le droit.
Paul ramène cela au combat quotidien, il ne s’agit plus d’un combat apocalyptique mais d’une lutte quotidienne que nous avons à mener contre le mal, et puis, deuxième déplacement, ce n’est plus Dieu seulement qui lutte, mais lui qui nous offre sa puissance pour que nous luttions nous-mêmes avec lui. Nous sommes donc appelés à agir dans le monde comme nous voudrions que Dieu le fasse. Tout ce que nous voulons demander dans nos prières, nous devons penser à commencer à le réaliser nous mêmes avec son aide. Nous devons agir comme Dieu le ferait, parce que nous sommes comme le bras armé de Dieu dans le monde, ceux qui peuvent accomplir sa volonté, ainsi que nous le demandons sans cesse dans le Notre Père : « que ta volonté soit faite ». Et pour cela, nous pouvons revêtir la puissance de Dieu, non seulement pour nous protéger nous mêmes, mais aussi pour bénéficier de la force naturelle de Dieu, pour soi, et pour agir dans le monde.
Ces armes que Dieu nous donne, sont donc des grâces, elles sont plus défensives qu’offensives, elles visent principalement à protéger, à donner au croyant de la force pour pouvoir supporter le mal et être vainqueur. Il n’y a que la dernière arme, l’épée de la parole qui est offensive...
•La vérité pour ceinture.
On dit habituellement que la ceinture dans l’équipement du soldat romain était la pièce qui tenait l’ensemble de l’équipement, c’est ce qui faisait en quelque sorte sa cohérence. Beaucoup de commentateurs en déduisent qu’il faut avoir une foi juste, croire comme il le faut une doctrine vraie pour donner la cohérence à son être et à son action. Certes, ne pas se tromper dans ce en quoi l’on croit est une bonne idée, et cela évite de partir dans n’importe quel sens. Il faut une certaine rigueur dans la pensée, une réflexion exigeante, mais la justesse doctrinale est difficile à évaluer. Et les plus cohérents doctrinalement ne sont bien souvent que les intégristes, leur doctrine ne les rendant pas toujours très positifs pour la société et pour leurs frères et sœurs.
Mais la vérité dont il est question ici n’est justement pas la vérité doctrinale, mais la vérité de Dieu qui est d’un autre ordre. La vérité humaine est a posteriori, c’est un discours qui veut être en adéquation avec ce qui est. La vérité de Dieu est a priori : Dieu dit à l’avance ce qui est appelé à être, mais qui n’est pas encore. Ainsi quand, lors de la création, Dieu dit « la lumière est », c’est faux, au moment où il le dit, il n’y a pas encore de lumière (nos traductions qui ne comprennent pas ça ajoutent un subjonctif absent du texte original : « que la lumière soit »), mais aussitôt « la lumière est » : ce qu’a dit Dieu advient. Ainsi la parole de Dieu est créatrice, c’est une vérité efficace et non pas juste descriptive. Et cette vérité, elle n’est pas présentée là comme un devoir supplémentaire qui serait celui de ne pas se tromper de doctrine, mais c’est une grâce, un cadeau, une aide dont on peut se saisir. Et ce cadeau donc, c’est le projet de Dieu pour l’humanité, c’est le programme qu’il nous donne, la feuille de route que le Christ nous a révélée dans sa prédication de l’Evangile de vérité, c’est Jésus lui-même qui nous ouvre et montre le chemin qui est celui de la vérité et de la vie.
C’est cette vérité que nous sommes appelés à prendre pour ceinture, afin qu’elle soit le point de cohérence de toute notre vie et de notre action.
Et puis sans doute que cette histoire de soldat romain est un contresens. Dans l’Ancien Testament, il est aussi question de cette ceinture de vérité et il n’y avait pas alors de soldat romain. Dans la tradition juive, mettre sa ceinture signifie se préparer pour aller au travail. On peut penser que chez soi, les gens portaient un vêtement ample, comme certains aujourd’hui une robe de chambre ou un jogging, et que pour aller travailler ou marcher, ils mettaient leur ceinture pour avoir la liberté de mouvement et l’efficactié qu’il leur fallait. Ainsi le Christ dit-il : « que vos reins soient ceints et vos lampes allumées » (Luc 12:35). Mettre sa ceinture signifiait alors se préparer à accomplir la volonté de Dieu. Comme le Messie d’Esaïe 11:5 qui « revêt sa ceinture de la vérité », et pour nous, ce Messie, c’est le Christ que nous sommes invités à suivre et à imiter. Mais dans Esaïe, le Messie ensuite prend son sceptre pour frapper... chez Paul, plus de menace, plus de violence, juste être prêt et prendre l’Evangile pour carnet de route.
•La cuirasse de la justice.
La cuirasse, dit-on, couvrait le cœur et les organes internes. On pourrait être tenté de dire que des actes justes peuvent protéger notre cœur, ce serait une incitation à avoir une certaine discipline personnelle. Pourquoi, pas mais il faut juste préciser que la justice dont il est question dans la Bible n’est pas la justice humaine, ou la bonne morale. C’est une justice par rapport à Dieu : être en conformité par rapport à la volonté de Dieu qui pour nous a été révélée dans l’Evangile et incarnée par le Christ, il s’agit donc d’agir fidèlement à l’Evangile tant que possible.
Certes, on fait comme on peut, et l’essentiel est d’adhérer à ce projet de l’Evangile qui nous est offert. Ensuite donc nous sommes invités à agir pour Dieu. Et tout ce que nous faisons pour lui, dans le sens de l’Evangile est certes un peu extérieur, mais c’est une force extérieure qui nous est donnée et qui protège notre cœur. C’est comme un exosquelette structurant notre vie, alors même que celle-ci peut sembler parfois vacillante, ou faible. Faute d’avoir une grande foi, ou un sentiment considérable de la présence de Dieu et de son amour, on peut toujours agir pour lui. Comme les serviteurs des grandes paraboles où Dieu est absent (en voyage), sont invités pendant ces temps d’absence (de non foi) à simplement agir comme des serviteurs fidèles.
Paul nous invite à « revêtir » cette cuirasse, le mot renvoie évidemment au vocabulaire baptismal : le candidat était appelé à revêtir le vêtement blanc symbolisant sa nouvelle vie. S’habiller est prendre soin de l’extérieur, ce n’est pas changer ce qui est au dedans de nous, cela peut sembler artificiel, mais c’est plus important qu’il n’y paraît. Notre façon d’être au monde, d’être avec les autres et pour les autres nous permet de vivre en relations harmonieuses avec les autres, et de témoigner de ce que nous voulons être. Et finalement cela nous protège du mal. L’Evangile sur ce point est très réaliste, il ne nous demande pas de devenir parfaits, mais il nous invite à « revêtir » l’homme nouveau, souvent un peu au dessus de l’ancien qui demeure, mais en ce faisant, nous sommes sur la voie de devenir plus profondément de nouvelles créatures. Agir pour Dieu, vouloir servir le monde selon l’Evangile fait bien plus qu’on pourrait le penser, même sur nous, et en profondeur.
• Les chaussures des dispositions de l’évangile de la paix.
Pense-t-on vraiment que des chaussures peuvent donner la paix ? A première vue, on ne voit pas trop le rapport, ni le lien qu’il peut y avoir entre cette vertu si essentielle et des objets si communs que sont les chaussures. Mais c’est que nous y sommes habitués. En fait oui, les chaussures nous procurent une grande tranquillité : essayez donc de marcher pieds nus, sans cesse vous aurez peur, peur de vous blesser, de marcher sur un objet coupant ou de vous cogner sur quelque caillou. Les chaussures protègent les pieds, mais surtout libèrent de la préoccupation de savoir où on va les poser. Celui qui marche pieds nus doit sans cesse regarder ses pieds, celui qui est chaussé peut libérer son regard pour le porter au loin, et voir vraiment où il veut aller.
Cet Evangile de la paix opère pour nous cette libération. Il s’agit en effet de la bonne nouvelle (c’est le sens du mot « évangile »), de la paix que Dieu nous donne parce qu’il nous pardonne. Ainsi Paul dit-il : Romains 5:1 « Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ. » (Romains 5:1). Dieu, en nous donnant son pardon et sa grâce nous dépréoccupe de nos problèmes et de nos imperfections, de nos échecs et de notre culpabilité pour que nous puissions engager toute notre attention et notre énergie dans l’avancée sur le chemin qu’il ouvre devant nous, et pour le combat qu’il nous invite à mener.
Cette bonne nouvelle de la grâce nous donne la tranquillité, et nous pouvons marcher sans crainte et sans frein, grâce à Dieu, nous n’avons plus de peur de mal faire, de ne pas être à la hauteur, ou d’être coupable : nous pouvons avoir confiance, confiance en nous-mêmes, confiance dans la vie.
Et bien-sûr, comme toutes nos six armes, elles sont à la fois à notre service et un pouvoir qui nous est donné, pouvoir d’être en capables, nous-mêmes, de donner la paix, parce que cet Evangile, nous ne faisons pas que le recevoir, nous sommes invités à le propager, et à libérer nos frères et nos sœurs de toutes les entraves qui les empêchent d’être heureux et en paix. Nous mêmes pouvons être comme des chaussures de paix pour nos prochains, afin de les libérer, et de leur permettre à leur tour de se mettre en route sans crainte.
• Le bouclier de la foi.
Le bouclier romain était énorme, et on ne peut nier que la foi soit une force extraordinaire, une ressource, une protection contre les épreuves, contre la peur et tout ce qui menace notre vie ou notre équilibre.
Mais la foi dans la Bible n’est pas le sentiment religieux, il n’est pas du domaine de l’affectivité, c’est une ferme conviction. Le mot hébreu pour dire la foi est le même que celui que l’on traduit pas « vérité » et que nous utilisons pour conclure nos prières, « Amen », veut dire : « c’est bien vrai », « en vérité ». Ce bouclier de la foi n’est donc pas tant un sentiment de présence de Dieu qui nous aide dans les épreuves, mais la certitude, la conviction, la fermeté de ce en quoi l’on croit, de ce que l’on considère comme vrai. Et cela non pas dogmatiquement, mais dans le sens de ce qui est essentiel pour la vie, ce qui l’oriente. Ainsi, avoir foi dans l’Evangile du Christ, c’est croire fermement dans la vérité du message du Christ que le seul sens possible pour l’humanité, c’est l’amour, le pardon, la grâce, le service et la paix. Pour la Bible, le mensonge, la haine, l’indifférence même ne sont que des mensonges, comme le Diable qui est appelé « menteur », parce que tout cela est faux par rapport à la nature profonde de l’humanité et à sa vocation.
Cette foi là s’oppose au doute, doute qui n’est pas d’avoir du mal à croire à la littéralité de certains textes imagés de notre Bible, mais qui est de ne pas très bien savoir ce que l’on pense, et de ne pas choisir la vérité sur laquelle on veut construire sa vie. Le doute, c’est l’œuvre du diable qui dit à Adam et Eve : « Dieu a-t-il réellement dit ? ». C’est ce diable qui est aussi appelé « Malin », il est le tentateur, celui qui veut nous faire chuter, nous éparpiller. La foi au contraire lutte contre cela en faisant l’unité de la personne et en nous permettant de traverser tous les remous de la vie.
Quand on a une volonté, une conviction, un idéal bien affermi, on peut aller de l’avant et trouver la force de traverser toute épreuve et tout mal. Le grand alpiniste Edward Whymper (vainqueur du Cervin) a dit « là où il y a une volonté, il y a une voie ! ». C’est beau, même si il semble que Lénine l’ait dit aussi, de même de Churchill ce qui sont des références moins pacifiques... Mais cela montre que les grands hommes savent cela, et cette volonté, cette conviction elle est à la portée de tout le monde, il suffit d’adhérer au programme que nous donne le Christ dans son Evangile et de vouloir le prendre pour sien. Alors on a le plus beau des boucliers.
Paul nous dit par ailleurs que ce bouclier de la foi permet de se prémunir des « traits enflammés du malin ». Le Malin, nous l’avons déjà évoqué, quand au feu, c’est tout ce qui détruit, tout ce qui blesse et veut réduire à néant. La foi dans l’Evangile est vraiment une puissance contre tout cela !
Et il paraît de plus que ces boucliers romains étaient faits de telle sorte que leurs côtés pouvaient s’imbriquer les uns dans les autres pour former une sorte de mur impénétrable à l’ennemi. On peut y voir une image de la communauté. Avec cette foi dans l’Evangile que l’on partage avec des frères et des sœurs, on forme une communauté où l’on n’est plus seul face à la difficulté, mais le fait de partager avec d’autres ces convictions, et de vouloir les mettre en pratique ensemble donne une force extraordinaire, bien plus qu’en prétendant être tout seul à lutter contre le mal tant en nous mêmes que dans le monde.
• Le casque du salut.
Le casque protège la tête, c’est-à-dire le plus important. Certes, la confiance que l’on peut avoir dans le salut de Dieu peut protéger notre tête.
Cela est vrai, le fait que Dieu nous sauve est la base de toute possibilité, pour nous, d’être et de pouvoir devenir sujets de nos propres vie. En effet, Dieu nous sauve de beaucoup manières différentes. Il nous sauve de la mort puisqu’il nous offre la vie éternelle, et par lui aussi nous sommes sauvés de la crainte de la mort parce que l’on sait que le vie est plus que le corps et que nous ne sommes pas de simples animaux mortels. Dieu nous sauve aussi de la culpabilité en nous annonçant son pardon, il nous sauve de la peur en nous donnant la confiance, il nous sauve de la tristesse en donnant la consolation, et il nous sauve de la haine en nous disant que nous sommes aimés par grâce, sans aucun mérite de notre part, et il nous sauve aussi de l’absurde en nous donnant une mission, un sens à notre vie. Tout cela étant reçu par Dieu nous donne une force extraordinaire : alors libérés de toutes ces forces de mort et de destruction, nous pouvons réfléchir tranquillement et librement, et chacun peut devenir sujet de sa propre vie. C’est par le salut de Dieu reçu dans la foi que nous pouvons prendre la tête de notre propres existences.
Ce casque du salut, Paul l’a emprunté à Esaïe : « Il (Dieu) met le casque du salut sur sa tête » (Esaïe 59:17). Ce qui est curieux dans ce passage pour nous chrétiens, c’est que le mot hébreu qui est là pour dire « salut » est exactement lettre à lettre, voyelle à voyelle le mot qui est le nom de Jésus en hébreu : « Ieshuah ». On pourrait donc lire ce passage en disant que Dieu met le casque de Jésus sur sa tête. Certes, Jésus est l’une des forces de Dieu dans le monde, et cette force nous est donnée à nous qui pouvons agir en son nom et grâce à lui. Et puis le casque, non seulement protège mais identifie aussi : le casque du pompier est bien le symbole même de sa mission, il fait partie de l’uniforme et en est la partie la plus visible. On peut dire dans ce sens que le chrétien, c’est celui qui met Jésus sur sa tête. Non seulement c’est sa protection, mais c’est aussi son identité, le sens de sa mission, son appartenance. Le Chrétien joyeusement affiche son appartenance au Christ en mettant « Jésus » bien visible sur sa tête. Il ne met pas Jésus dans sa poche, et s’il agit pour le Christ, il le dit. Ce rôle du témoignage est essentiel et participe au combat pour le bien et le juste auquel le chrétien doit prendre partie, et c’est aussi pour lui-même une force extraordinaire, parce qu’il n’a pas sa seule faiblesse sur laquelle s’appuyer, mais il bénéficie de toute la force de salut et de vie qui est en Christ.
• L'épée de la parole de Dieu.
Et puis enfin, la dernière arme de Dieu, c’est l’épée : seule arme offensive. Certes, Paul prend bien soin de préciser « de l’esprit » pour dire qu’il s’agit d’une épée spirituelle et en aucun cas d’une épée matérielle qui pourrait légitimer quelque violence physique que ce soit.
Mais cette épée de la parole de Dieu est une vraie arme : on peut dire que la seule arme dont dispose vraiment le chrétien pour se défendre activement, c’est la Bible. La Bible est une arme contre tout le mal, on y trouve des passages permettant de répondre à toute tentation et de la surmonter. Dans toute épreuve, la Bible a une parole qui me remet debout et y répond. C’est un livre de vie d’une puissance extraordinaire qui permet de tailler en pièces le mal, le doute, la tristesse et la peur.
L’épître aux Hébreux dit : « la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants. » Héb 4:12. C’est ainsi que cette parole est efficace, parce qu’elle tranche, elle permet de séparer le bien du mal, de discerner ce qui est important de ce qui est secondaire. Or nous avons besoin de cela pour pouvoir digérer tout ce qui arrive dans notre vie. Faute de ce travail que nous permet de faire la Bible quand on se frotte à elle, on risque d’être comme un cuisinier qui ferait un plat avec une mauvaise viande découper pour trier ce qui vaut quelque chose et ce qui ne vaut rien.
De toute façon, la parole est la seule véritable arme active du chrétien dans le monde, son rôle, par des mots ou des actes consiste avant tout à témoigner, inviter, essayer de convaincre. Et le croyant a confiance qu’avec cette parole qui le sert et dont il peut se servir, il a l’arme la plus forte contre laquelle rien ne peut dominer : « Dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car je suis persuadé que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni le présent, ni l’avenir, ni les puissances, ni les êtres d’en-haut, ni ceux d’en-bas, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Christ-Jésus notre Seigneur » (Rom 8:37ss)
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Ephésiens 6:11-17
11Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les manœuvres du diable. 12Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les principautés, contre les pouvoirs, contre les dominateurs des ténèbres d’ici-bas, contre les esprits du mal dans les lieux célestes. 13C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour et tenir ferme après avoir tout surmonté. 14Tenez donc ferme : ayez à vos reins la vérité pour ceinture ; revêtez la cuirasse de la justice ; 15mettez pour chaussures à vos pieds les bonnes dispositions que donne l’Évangile de paix ; 16prenez, en toutes circonstances, le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du Malin ; 17prenez aussi le casque du salut et l’épée de l’Esprit, qui est la Parole de Dieu.
1 Timothée 6:11-16
11Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses et recherche la justice, la piété, la foi, l’amour, la patience, la douceur. 12Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as prononcé cette belle confession en présence d’un grand nombre de témoins. 13Je te le recommande, devant Dieu qui donne la vie à tous les êtres, et devant le Christ-Jésus qui a rendu témoignage par sa belle confession devant Ponce-Pilate : 14garde le commandement sans tache, sans reproche, jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus-Christ, 15que manifestera en son temps le bienheureux et seul Souverain, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, 16qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu, ni ne peut voir : à lui, honneur et puissance éternelle ! Amen !
Esaïe 59:16-18
16Dieu voit qu’il n’y a pas un homme,
Il est désolé de ce que personne n’intercède ;
Alors son bras lui vient en aide
Et sa justice lui sert d’appui.
17Il se revêt de la justice comme d’une cuirasse,
(Il met) sur sa tête le casque du salut ;
Il se revêt de vêtements de vengeance en guise de tunique
Et s’enveloppe de la jalousie comme d’un manteau.
18Il rendra à chacun la rétribution qu’il mérite :
La fureur à ses adversaires,
A ses ennemis ce qu’ils méritent,
Aux îles la rétribution qu’elles méritent.