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Le bon Samaritain ou le bon blessé ?

Parabole du bon Samaritain (Luc 10:25-37)

Prédication prononcée le 15 août 2021, au temple de l'Étoile à Paris,
par le pasteur  Louis Pernot

Une fable morale

Cette parabole du bon Samaritain ne semble pas compliquée, et tous les enfants la connaissent à partir de l’Ecole Biblique. En général, on la présente comme une histoire moralisante montrant qu’il faut aider les gens. En effet, ce bon Samaritain est tout à fait remarquable parce que, lui, il a aidé le personnage qui était blessé, alors que les autres n’ont rien fait. Et donc la morale de cette histoire semble être qu’il faut être gentil avec tout le monde. Et pendant qu’on y est on peut en profiter pour dire un peu de mal des gens bien religieux, des pasteurs et des autres parce que la parabole montre deux personnages qui eux, ne feront pas bien ce qu’il faut qui sont le prêtre et le lévite, c’est-à-dire des gens qui normalement auraient dû faire quelque chose.

Et puis c’est aussi une parabole contre la xénophobie. On le sait, les Samaritains étaient très mal aimés de la part des juifs, rivaux depuis des générations ils se détestaient au point que les juifs n’adressaient jamais la parole aux Samaritains. Et même religieusement, un Samaritain n’avait pas le droit d’approcher d’un juif, sa religion lui interdisait de le faire au risque de devenir impur, c’était comme s’approcher d’un cadavre. Et donc Jésus donne dans sa parabole un exemple à suivre, modèle du bon, du gentil. Très bien ! Mais audacieusement, il choisit de donner à cet exemple l’identité d’un Samaritain. C’est celui qui est normalement le plus rejeté, méprisé et réprouvé qui est donné en exemple de bon comportement.

On pourrait s’arrêter là, cette parabole fonctionne très bien comme ça. Mais on peut aller plus loin.

Pas coupable, mais responsable

Tout d’abord, si l’on reste dans la signification ordinaire de cette parabole, on peut voir que l’attitude du Samaritain est quand même plus que remarquable. Il est vrai qu’il va rendre service, il va aider un pauvre homme blessé, mais il fait plus que cela et son attitude est exceptionnelle. En effet, le Samaritain va soigner le blessé, puis être prêt à payer pour sa pension auprès de l’hôtellerie à laquelle il le confie. Or, normalement, dans la loi juive, celui qui doit soigner un blessé et payer pour sa pension et pour son hôtellerie, c’est celui qui a blessé l’homme. Autrement dit, le Samaritain, non seulement rend service, mais en plus, il fait ce qu’aurait dû faire le coupable.

Se sentir responsable de ses erreurs est déjà bien, mais assez naturel. Celui qui commet une faute doit réparer, c’est normal. Jésus va plus loin en invitant à se sentir responsable aussi des autres, et de faire aussi le bien que les autres ne font pas. Ce n’est pas parce qu’il y a des méchants, des gens irresponsables qui font des erreurs ou des crimes qu’on devrait dire qu’on ne veut assumer que ses propres erreurs. On peut aller au-delà et assumer même la responsabilité de choses pour lesquelles nous ne sommes pas coupables. Non pas pour se culpabiliser à son tour, mais parce qu’il faut bien que quelqu’un fasse le bien dans ce monde !

Et même, le Samaritain prend le risque que quelqu’un l’accuse du crime en pensant que s’il prend si bien en charge le blessé, c’est qu’il est responsable des blessures. Il prend sur lui toutes les conséquences du meurtrier. Cela a été vu par les commentateurs depuis fort longtemps et en particulier les pères de l’Église qui voyaient dans ce Samaritain l’image même du Christ, celui qui est rejeté de tous, celui que l’on considère comme étant atteint d’ignominie, celui que l’on n’ose même pas approcher, celui qui n’est ni prêtre ni lévite et qui n’est même pas un bon juif, c’est lui qui vient sauver l’humanité. Et non seulement il sauve l’humanité parce qu’il rend service, il a été très bon, il a soigné des malades et donné de bonnes paroles, mais c’est plus que cela, le Christ s’est effectivement chargé de nos péchés. La parabole du bon Samaritain explique ce grand mystère théologique affirmant que le Christ s’est chargé de nos péchés. Trop souvent cela est compris comme une sorte de théologie de la substitution ou du bouc émissaire : Jésus prend notre péché sur lui, meurt sur la croix, et ainsi nos péchés disparaissent avec lui. La parabole du bon Samaritain n’est pas dans cette logique mécaniste, quand on dit que Jésus se charge de nos péchés, c’est comme le Samaritain qui se charge du péché de l’assassin afin de faire le bien. Ou plutôt qui choisit de faire le bien en assumant qu’on rejette sur lui toute sorte de faute. Jésus aurait pu ne pas se préoccuper de notre situation et rester bien tranquille, mais pour faire le bien, pour agir et parler, il assume le risque d’être traité comme le pire des meurtriers. Voilà une juste théologie de la croix plausible : Christ accepte de payer pour une faute qui n’est pas la sienne, il accepte d’assumer les conséquences d’un péché qui n’est pas le sien. Le Christ vient, il nous aide, et en nous aidant, il paye un certain prix qui est normalement le prix qu’aurait dû payer le coupable, c’est à dire nous !

Qui est mon prochain ?

Mais cette parabole a encore d’autres multiples facettes, on pourrait continuer encore avec cette analogie christologique, ce qui a été souvent fait, mais on peut aussi chercher du sens dans le contexte où elle a été dite, ce qui permet de la relire encore autrement.
Cette parabole a été donnée par Jésus en réponse à une question très précise qui était, après avoir évoqué la nécessité d’aimer son prochain comme soi-même : « mais qui est mon prochain ? » Et Jésus répond par la parabole.

La question n’est pas si simple. Dans le judaïsme, la notion de prochain ne désignait pas, comme pour nous trop souvent, n’importe qui. Aujourd’hui le prochain c’est un peu tout le monde, mon voisin, mon frère, mais aussi le chinois, l’enfant d’Ethiopie, le prochain, c’est un peu juste mon semblable, tout humain en fait. Mais dans le judaïsme, il n’en était pas ainsi, le prochain, c’était vraiment celui de la famille, le frère, celui du clan, de la tribu. Il ne faut pas trop élargir donc la notion de prochain au risque de lui faire perdre tout sens, pour nous on pourrait dire que le prochain, c’est « le proche », le familier, l’intime. La question pour aujourd’hui serait de savoir qui l’on peut considérer comme son proche, comme son parent. Et aimer son prochain n’a jamais voulu dire d’aimer tout le monde. Certes, le commandement d’amour dans l’Ancien Testament peut aller jusqu’à l’étranger qui est sous son toit. Mais l’étranger qui est chez lui, je ne crois pas que l’Ancien Testament demande de l’aimer !

Cette notion de prochain était néanmoins suffisamment discutée pour qu’on puisse poser des questions. Où dois-je m’arrêter ? Ma famille, mon clan, ma tribu, et celui qui est d’une autre tribu juive, est-il quand même mon prochain ? Voilà la question. Jésus va répondre en disant : voilà, le prochain que tu dois aimer, il est sans aucune considération d’appartenance de sang, de peuple de religion ou autre, puisqu’il montre là un exemple de compassion, d’aide entre deux personnes qui sont a priori deux personnes qui ne sont pas « prochains » normalement, mais fondamentalement séparées.

Qui dois-je considérer comme mon frère et mon proche ? Pour Jésus, ce n’est pas une question de lien du sang, pas une question d’appartenance à la même religion ou au même pays, ça peut être quelque chose de transversal.

Ceci est important pour désarmer un argument xénophobe que l’on entend parfois, s’appuyant sur le bon sens : on aime son frère plus que son cousin, son cousin plus que son voisin, son voisin plus que son compatriote et son compatriote plus que l’étranger. Cela vise à faire admettre qu’il puisse y avoir une hiérarchie qui classe les gens avec une gradation d’amour, pour dire que finalement l’étranger n’est plus mon prochain et que je peux le haïr ou le rejeter. Ce raisonnement est particulièrement pervers parce que, dans le fond, on y adhère naturellement, sachant qu’on ne peut pas aimer tout le monde de la même manière. En effet, ce que je fais pour mon propre fils ou mon frère, je, ne le ferai pas pour n’importe qui. Donc finalement j’aime en effet plus mon fils que l’étranger que je croise dans la rue. Mais ce qui est faux, c’est cette échelle pouvant amener au repli identitaire, à la haine, à la xénophobie et au racisme.

C’est pourquoi il ne faut pas avoir une lecture trop infantile du bon Samaritain, elle ne prétend pas qu’il faudrait aimer tout le monde sans considération. Il s’y trouve deux personnages essentiels et tous deux bons : le blessé, et le Samaritain. Le Samaritain va aider le blessé, pourquoi ? En fait simplement parce qu’il l’a rencontré ainsi sur son chemin. Le Samaritain ne cherchait pas partout un blessé à aider, il ne voulait pas créer un organisme pour aider les blessés victimes de brigands. Il se promenait simplement, et il rencontre quelqu’un qui a besoin de lui, il est ému de compassion, et dès qu’il l’a vu, il devient responsable de lui et il ne peut plus passer comme si de rien n’était. D’ailleurs Jésus conclut la parabole en disant : « va et fais de même ». Donc, si tu croises quelqu’un qui a besoin de toi, quelqu’un qui est vraiment en difficulté, tu n’as rien d’autre à faire que de l’aider, quelle que soit son origine ou sa religion. Il a besoin d’aide, tu l’aides, et c’est tout, et il n’est même pas besoin de se croire obligé en plus d’essayer de le convertir ou de lui annoncer l’Evangile !

Le prochain n’est pas celui à aider

Mais on peut aller encore un peu plus loin si on se rappelle que la parabole est une réponse à la question : « Qui est mon prochain ? », c’est-à-dire : « Qui dois-je aimer comme mon frère ? ». Or, à la fin de la parabole, Jésus ne dit pas : « qui a considéré le blessé comme son prochain ? » Réponse : c’est le Samaritain évidemment ; mais il dit : « qui a été le prochain de l’homme blessé ? ». Curieusement, Jésus inverse la parabole à la fin, et se positionne non plus voyant les choses du côté du Samaritain qui aide et qui aurait aimé le blessé en le secourant, mais il se place du côté du blessé. Le docteur de la Loi lui dit : « c’est celui qui a exercé la miséricorde à son égard ». Voilà qui complique tout et montre que l’amour du prochain est quelque chose de plus compliqué que d’aider concrètement et matériellement celui qui est dans la peine ; on ne peut réduire l’amour du prochain à l’action sociale. Il est très bien d’aider des gens exclus ou en difficulté, mais l’amour n’est pas cela. La parabole affirme que celui que je dois aimer comme mon frère, c’est celui qui s’est approché de moi, celui qui m’a donné quelque chose, qui m’a offert un geste de gratuité. Celui-là il devient mon frère et mon prochain, et ce quelle que soit son origine, sa religion, sa race... il est comme de ma famille, mon plus proche...

On voit alors que l’amour du prochain n’est pas sans condition. Il ne dit pas que pour le blessé tous soient son prochain, le Lévite qui s’est détourné de lui, bien que de sa religion n’est, en, fait, pas son prochain. Le prochain est celui qui a exercé la miséricorde à son égard, pas les autres. Il serait faux et dangereux d’interpréter la parabole du bon Samaritain dans le sens d’une indifférence globale affirmant qu’il faudrait aimer tout le monde. Ce type de réponse est une réponse impossible qui donne raison à justification perverse de la xénophobie que nous avons évoquée. Evidemment qu’on ne peut pas aimer tout le monde de la même manière ou comme son plus proche. Mais cela ne veut pas dire qu’il faudrait approuver la grille de lecture affirmant que les liens du sang, d’appartenance à une religion ou à un pays, une culture doivent être prééminents. Il y a des transversalités qui sont de l’ordre de l’humanité, c’est-à-dire de la rencontre et de la responsabilité que l’on peut avoir vis-à-vis d’un autre.

Qu’est-ce qu’aimer ?

Et enfin, Jésus, en se plaçant du côté du blessé et non du sauveur nous donne aussi une leçon essentielle sur ce qu’est véritablement aimer. Il ne faut pas oublier en effet que si la question du prochain était posée, c’était pour savoir qui aimer, et donc aussi comment aimer. Or donc, ce n’est pas le Samaritain qui est montré comme un exemple d’amour, il n’est même jamais dit qu’il ait aimé le blessé, mais seulement qu’« il a fait preuve de miséricorde envers lui » : il a vu le blessé, il a eu pitié. Il l’a soigné, certes, mais il ne le ramène pas chez lui, il le confie à l’aubergiste, il ne le traite pas comme quelqu’un de sa famille. Le Samaritain n’est pas un exemple d’amour absolu, juste d’une simple exigence d’humanité : si on ne fait pas ça on n’est pas des humains. C’est ce que le texte appelle de la miséricorde. Certainement devons-nous faire preuve de miséricorde envers tous ceux que nous croisons sur notre route, sans distinction, mais l’amour, c’est autre chose et bien plus que ça.

Tout d’abord, en plaçant le sujet de l’amour du côté du blessé et non du sauveur, le Christ montre que l’amour du prochain n’est pas de se présenter à lui en lui disant : « mon ami, tu es blessé, tu es peu de choses, heureusement j’arrive, je suis le sauveur, et moi je vais t’aider, ah, tu vois comme je suis bon, heureusement que je suis là ». Ca, ce n’est pas de l’amour, c’est même peut-être pervers, parce que l’autre est alors réduit à l’état d’objet. D’ailleurs dans notre parabole, le blessé n’est jamais sujet : il ne dit rien, il n’entend rien, il n’a pas de sentiment, il n’est qu’un objet dont on prend soin. Cela ne veut pas dire que ce qu’a fait le Samaritain soit mal, bien sûr il faut aider les gens, mais l’amour va plus loin. En tout cas, on ne peut réduire l’amour du prochain au fait de donner tous les ans de l’argent à l’UNICEF ou quelques euros au sdf du coin sans un regard.

L’amour est une véritable relation qui donne une place, une dignité à l’autre. Ce n’est pas se positionner en sauveur, comme celui qui sait tout, ou qui aide, ce n’est même pas se sentir supérieur à l’autre, mais au contraire reconnaître que l’on est justement peut-être inférieur à l’autre et qu’on a besoin de lui. Aimer l’autre, c’est lui donner la position du sauveur, ou tout au moins reconnaître en lui ce en quoi il peut être supérieur à soi, où est sa grandeur, sa dignité et en quoi il est précieux. Aimer l’autre, c’est le considérer comme un sujet, sujet agissant, quelqu’un qui a une dignité telle qu’il est peut-être même comme le Christ, et qu’il est capable de quelque chose et de m’apporter quelque chose.

On retrouve la même chose dans le passage sur la paille et la poutre, « qui es-tu toi, regarde, enlève d’abord la poutre qui est dans ton œil » (Matt. 7:3-5). Aimer son prochain, ce n’est pas lui dire, « mon ami, tu as une paille dans ton œil, viens je vais t’aider à l’enlever », mais c’est lui dire : « mon ami, pardonne-moi, parce que je sais que moi j’ai une poutre dans l’œil et j’aurais grandement besoin que tu acceptes de m’accueillir et de me pardonner malgré cela ».

Et c’est encore la même chose que nous rencontrons dans ce bel épisode du lavement des pieds en Jean 13 : Jésus lave les pieds des disciples et il nous invite à la fin de faire de même les uns aux autres. Mais encore plus important peut être ce moment où Pierre refuse de se laisser laver les pieds par Jésus qui lui dit « si tu ne te laisses pas laver les pieds par moi, tu n’auras pas de part avec moi ». C’est vrai : le plus dur n’est pas de laver les pieds des autres, mais d’accepter qu’on puisse avoir besoin de se laisser laver les pieds par un autre.
Aujourd’hui, l’action sociale a redécouvert cela : il ne suffit pas de distribuer des soupes aux SDF, il faut aussi leur redonner une dignité de sujet. Et même les Restos du cœur qui ne faisaient au départ que donner à manger ont compris que ça ne suffit pas, il faut prendre la personne et l’aider à redevenir quelqu’un, l’aider à redevenir un sujet agissant, lui redonner confiance en elle, et avoir un vrai accueil de la personne en tant que personne, et pas seulement en tant que ventre à remplir.

C’est même ce que l’on peut entendre dans ce commandement « tu aimeras ton prochain comme toi-même » qui est à l’origine de notre parabole : cela ne veut pas dire qu’il faudrait l’aimer autant que l’on s’aime soi-même, mais qu’il faut aimer son prochain comme quelqu’un qui peut dire « moi-même » ; moi je suis sujet, mais l’autre aussi est sujet. L’amour n’est pas d’objectiver l’autre comme un objet de bonne œuvre, mais de l’accueillir avec toute la dignité d’un sujet face à moi et ça change tout. L’autre est quelqu’un qui peut dire « je », qui peut agir, et je reconnais qu’il a ainsi une valeur au delà de moi et que je peux recevoir de lui. L’amour ne se fait qu’à cette condition.

Donner et recevoir

Et finalement, cette parabole est extrêmement complexe, parce qu’on ne sait plus très bien ce que Jésus veut dire. Il donne une parabole, il montre un exemple moral pour dire qu’il faut aider son prochain, finalement il inverse tout montrant qu’on doit aimer son prochain comme le blessé aime son sauveur. On comprend alors que l’amour, c’est plutôt de l’accueil de l’autre. Mais Jésus conclut en disant : « va et fais de même ». Mais fais de même que qui ? Le blessé n’a rien fait, donc fais de même que le Samaritain, ce qui redonne raison à la petite explication de l’Ecole Biblique qu’aimer, c’est quand même aussi aider et donner. Les deux sont vrais, l’amour n’est pas une relation à sens unique, elle est nécessairement dans les deux sens. L’amour est un passage entre deux personnes, deux sujets qui s’accueillent, qui s’écoutent et se considèrent chacune et mutuellement comme des êtres humains, des êtres pensants, des êtres pouvant dire un « je », un « moi », ayant des sentiments, des souffrances, des perfections et des imperfections qui sont accueillis par l’autre. L’amour ne peut se faire que comme cela parce que l’amour c’est donner et recevoir, parler et écouter, accueillir et agir quand il faut.

Et bien sûr, pour nous tous, la base de tout amour est que le Christ lui-même nous a aimés en premier : « pour nous nous aimons parce que Dieu nous a aimés en premier » (I Jean 4:19). Certainement nous sommes comme cet homme blessé, certainement le Samaritain est bien l’image du Christ qui est venu nous aimer, qui nous a sauvés, qui nous a gardés, qui nous a donné la vie, qui a pris soin de nous, gratuitement, sans condition, en premier, sans rien demander, c’est la pure grâce Et certainement, nous sommes remplis de cet espèce de responsabilité d’entrer dans la logique de la grâce et de l’amour, qu’ayant été sauvés et aimés, nous ne pouvons qu’aimer celui qui s’est approché de nous et aimer tous ceux qui s’approchent de nous, et aimer tous ceux qui sont mis sur notre route, vis-à-vis de qui nous sommes invités à exercer la miséricorde, et bien plus à entrer avec eux dans une relation d’amour.

 Louis Pernot

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Luc 10:25-37

25Et voici qu’un docteur de la loi se leva et lui dit, pour le mettre à l’épreuve : Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? 26Jésus lui dit : Qu’est-il écrit dans la loi ? Qu’y lis-tu ? 27Il répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même. 28Tu as bien répondu, lui dit Jésus ; fais cela, et tu vivras. 29Mais lui voulut se justifier et dit à Jésus : Et qui est mon prochain ?

30Jésus reprit la parole et dit : Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le rouèrent de coups et s’en allèrent en le laissant à demi-mort. 31Par hasard, un sacrificateur descendait par le même chemin ; il vit cet homme et passa outre. 32Un Lévite arriva de même à cet endroit ; il le vit et passa outre. 33Mais un Samaritain, qui voyageait, arriva près de lui, le vit et en eut compassion. 34Il s’approcha et banda ses plaies, en y versant de l’huile et du vin ; puis il le plaça sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie et prit soin de lui. 35Le lendemain, il sortit deux deniers, les donna à l’hôtelier et dit : Prends soin de lui, et ce que tu dépenseras en plus, je te le paierai moi-même à mon retour. 36Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ? 37Il répondit : C’est celui qui a exercé la miséricorde envers lui. Et Jésus lui dit : Va, et toi, fais de même.

Quel pain quotidien pouvons nous attendre de Dieu?

Luc 10:25-37