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L'ânesse et l'ânon des Rameaux

Prédication prononcée le 2 avril 2023, au temple de l'Étoile à Paris,
par le pasteur  Louis Pernot

L’âne des Rameaux

Lors des Rameaux, on évoque Jésus qui entre dans Jérusalem assis sur un âne pour être reconnu comme roi et messie (Matthieu 21 :1-9, Marc 11 :1-10). Il a déjà été beaucoup dit sur le sens de cette monture étrange que Jésus avait choisie. Il y a là un contre-sens que font beaucoup de commentateurs qui parlent de l’humilité extraordinaire de Jésus montant sur un âne. Mais pas du tout. D’abord, Jésus n’était pas si humble que ça puisqu’il laissait la foule l’acclamer, mettre des manteaux sous ses pieds et cela n’avait pas l’air de le déranger. Ensuite, l’âne n’était pas du tout une monture humble, ce pouvait être une monture royale, mais c’était une monture pacifique et non guerrière. Et si Jésus entre dans Jérusalem pour y être célébré comme messie et comme roi de cette manière, c’est qu’il veut se présenter comme un messie pacifique et non pas comme un messie politique.

Une autre piste d’interprétation qui peut être faite est en lien avec la fête de l’âne au Moyen-Âge qui valorisait l’âne en tant qu’il était discordant par rapport au monde comme la sagesse de Dieu qui une forme de folie pour le monde. Ainsi faut-il que le chrétien ait le courage de se distinguer du monde en proclament une parole qui peut sembler folle mais qui en fait était sage. C’est une interprétation un peu discutable d’un point de vue biblique parce que l’âne n’y jamais présenté de cette manière, mais l’idée n’est pas fausse et va dans le sens de la prédication de Jésus et les développements de Paul dans ses épîtres.

Mais on peut s’interroger encore sur la question de l’âne à partir de cette précision que nous donne l’évangile que Jésus est dit devoir monter « sur un ânon, le petit d’une ânesse ». Un âne aurait suffi pour dire ce que l’on dit habituellement. Mais là il s’agit d’un ânon, le petit d’une ânesse, cette précision est suffisamment curieuse pour qu’elle mérite qu’on s’y intéresse.

Une ânesse et un ânon

Il s’agit, bien sûr, d’une citation de Zacharie 9:9 « Sois transportée d’allégresse, fille de Sion ! Lance des clameurs, fille de Jérusalem ! Voici ton roi, il vient à toi ; il est juste et victorieux, il est humble et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse. ». Il est effectivement là question du messie en disant que celui-ci n’aura pas grande envergure, et qu’il viendra assis sur un ânon, le petit d’une ânesse. Ce passage est explicitement à peu près cité en Matthieu et Jean, pas dans Marc et Luc, mais tous les évangiles insistent sur cette particularité qu’il est question d’un ânon, et certains parlent de sa mère, l’ânesse. Pourquoi cela ?

On peut considérer qu’il y a là la valorisation de deux dimensions de notre humanité. L’âne, en effet, représente souvent l’humanité en tant que telle, et ces deux dimensions essentielles sont la féminité, la maternité, et le fait d’être un enfant. Le fait d’être mère renvoie à la capacité d’enfantement, de transmission, d’être capable de donner la vie, d’accompagner, du « care » comme on dit maintenant. Et l’enfant, lui, est dans la promesse. L’enfant n’est pas encore entièrement fini, il est un adulte en devenir, l'enfant est une promesse de vie, et une ouverture vers les possibles.

Jésus dit donc qu’il peut cheminer en nous sur ces deux dimensions fondamentales qui sont notre capacité à transmettre, à donner, à donner la vie, à enfanter, et sur cette autre capacité qui est celle d’être un enfant, et donc de croire dans l’avenir, de progresser et de grandir.

La valorisation des enfants se trouve exprimée dans différents endroits de l’Evangile, en particulier l’accueil des petits enfants : « laissez venir à moi les petits enfants, le Royaume de dieu est pour ceux qui leur ressemblent » (Marc 10:14), et dans nos liturgies, bien sûr, par la grande place de la fête de Noël. Cette importance de l’enfant comme promesse est une chose essentielle à laquelle, peut-être, nous ne prêtons pas suffisamment attention aujourd’hui, parce que croire dans la promesse, c’est croire dans l’avenir, c’est croire dans le futur, c’est croire qu’il y a une futur possible, un avenir possible, une joie possible, un amour possible. Et c’est là le premier point fondamental sur lequel le Christ peut avancer. Tant qu’on n’a pas ça, on est immobile, piégé, et on n’a pas de monture pour avancer, pour cheminer même dans la grande ville, parmi le monde. Et rien n'est plus triste que ceux qui ne croient pas dans l’avenir, que ceux qui n’ont plus d’espérance, d’une certaine manière, ils sont déjà morts. Croire dans l’avenir, c’est vouloir être soi-même, symboliquement, mère, c’est-à-dire se croire dans la capacité de donner la vie. Rien n’est plus triste que ces jeunes couples qui, dit-on, ne veulent ne pas avoir d’enfants disant : « nous ne croyons plus dans l’avenir ». D’une certaine manière, ils se condamnent eux-mêmes, et leur vie n’est même plus possible parce qu’ils ne croient plus dans l’avenir, et ils ne croient plus ans la transmission et dans le don de la vie. C’est là vraiment l’enfer par excellence, comme l’exprime Dante qui dit y être inscrit à l’entrée : « Toi qui entres ici, abandonne toute espérance ».

Par conséquent si l’on veut que le Fils entre dans notre vie, comme il entre dans Jérusalem et que nous soyons capables de le célébrer, il faut d’abord trouver quelque part ce désir fondamental qu’il peut y avoir en nous et qui dit « je crois dans l’avenir, je veux transmettre, je veux donner et je crois qu’il y a un avenir possible ». Il faut chercher cela au plus profond de soi-même, même si c'est microscopique, tout petit comme un grain de moutarde, il faut prendre ce petit ânon au fond de notre vie, le prendre, le valoriser, le mettre devant toute chose, et tout devant même tout cheval de bataille et chevaucher et avancer avec lui, et avec cela nous irons loin.

Evidemment, ce n’est pas évident, mais le chemin est un chemin, et si en cours de route nous fléchissons, nous pouvons, comme les disciples crier, « hosanna », c’est-à-dire, « Seigneur sauve nous », parce que oui, ce n’est pas nous qui créerons notre propre avenir, mais je crois qu’avec Dieu et en Dieu un avenir sera toujours possible.

Âne, ânesse, ânon...

Après, quant à ce que représente vraiment l’âne, on s’y perd. Dans la citation de Zacharie, il n’y a pas moins de trois mots différents pour désigner l’âne. On en traduit un par âne, un autre par ânesse, un troisième par ânon, mais c’est compliqué, l’ânesse dans la Bible est parfois un âne, ainsi que le prétendu ânon qui désigne parfois un âne tout à fait adulte. On a le même flottement dans les évangiles qui utilisent des mots différents pour parler de ce qu’est exactement la nature de la monture de Jésus. La seule chose précisée, c’est qu’il s’agit d’une ânesse (femelle), et d’un ânon (petit). Mais quant aux trois mots hébreux différents pour parler d’un âne, il est même difficile de trouver une cohérence dans les textes de l’Ancien Testament pour comprendre dans quelles circonstances, tel mot plus précisément que l’autre est utilisé. Mais tous ces mots en hébreu ont en commun une chose, c’est qu’ils parlent toujours d’énergie. L’énergie, la fureur, le bouillonnement, le fait de bouger... Tout cela désigne l’énergie vitale. Et c’est cela que nous devons rechercher pour pouvoir avancer. Il faut trouver ce qui en nous reste comme énergie vitale disponible, et mettre cette énergie vitale au service d’une cause importante. La cause qui nous est proposée au Rameaux, c’est de faire entrer le Christ dans la ville.

Et là, je suis particulièrement touché par cette image. Parce que si je suis devenu pasteur, c’est en grande partie pour cela : je voulais, que dans notre société, dans notre pays, dans notre ville, l’évangile ait sa place, que il y ait quelque part quelqu’un qui crie au monde : mais aimez-vous, pardonnez-vous, servez-vous, vivez de grâce, de bienveillance, d’humilité, d’amour et de tendresse. Et donc c’est cela que j’ai voulu moi proclamer ici sur une avenue parisienne, l’importance de ce message du Christ, le faire entrer dans la ville.

Mais d’une façon plus générale, nous sommes tous invités à faire entrer le Christ dans la ville. Chacun doit faire entrer Jésus dans sa propre ville, dans son humanité, dans son existence terrestre, et donc ne pas cantonner la religion au temple, à la prière, à la pratique, mais faire entrer le Christ dans notre ville, c’est-à-dire dans l’agitation de notre existence, dans notre quotidien dans toutes les dimensions de notre vie profane et de ses activités, et que là, Jésus puisse cheminer comme un roi qui surplombe tous les éléments divers et épars d’agitation vaine de notre existence.

Pour cela, il faut trouver une énergie, une motivation. C’est pourquoi Jésus envoie ses disciples en disant, cherchez bien, cherchez un ânon, une ânesse, une énergie si petite soit-elle, même une promesse d’une énergie plus grande, mais cherchez cette énergie et amenez-la moi. Ce travail nous devons le faire, puis mettre au service du Christ l’énergie vitale qui est en soi et je la lui confier comme l’économe confie son argent au banquier, je confie, reposer sa vie dans les mains du Christ, poser son avenir dans les mains de Dieu, et avec confiance, lui dire : « Seigneur, je dépose devant toi tous mes espoirs, mes craintes, mes peurs et mes désirs. Et je sais que toi, Seigneur, tu sauras en faire quelque chose qui mène à la vie ».

Un ânon sur lequel personne n’est jamais monté

Dans Marc (11 :1-10), il y a une précision, Jésus demande à ses disciples : « trouvez là un ânon sur lequel personne n’est jamais monté ». Cela demande réflexion ! Pourquoi cet ânon, cet âne doit-il être comme « vierge » pour pouvoir accueillir le Christ. Etant donné qu’aucun de nous ne peut se considérer comme vraiment vierge, nous sommes tous, montés, préoccupés, gouvernés même, par des désirs terrestres, par des projets, et des tas de choses, nous ne sommes jamais vierges par rapport à Dieu. Cet ânon ne peut donc être nous-mêmes mais il est une part de nous-mêmes. Et nous pouvons ainsi chercher cette part de nous-mêmes qui est libre. Il y a des tas d’ânons sur terre, et dans notre vie, beaucoup de préoccupations, laissons-les en paix, mais trouvons celle qui, justement est sans objet, cette qui n’est encore mue par rien, et dont nous ne savons pas que faire. Chacun peut avoir un désir, une quête de sens un désir de vie, un désir de quelque chose qui est insatisfait dans sa vie ordinaire. Un désir fondamental dont on ne sait que faire. Au lieu de rester insatisfait, mettons-le au service du Christ qui saura en faire quelque chose.

Ou alors on peut peut-être essayer de rendre vierge ce qui ne l’était pas. Les chirurgiens aujourd’hui sont tout à fait capables de rendre sa virginité biologique à une jeune fille, et pourquoi Dieu ne serait-il pas capable de nous rendre vierges et disponibles à lui, même quand nous nous trouvons trimballés, fatigués, abusés même par l’existence, par notre vie, par peut-être aussi nos choix ou nos faiblesses. Dieu peut nous rendre notre virginité, nous remettre à neuf. Pour accueillir le Christ, il faut se d’abord trouver en soi une certaine virginité, une disponibilité, et être comme un ânon qui attend simplement quelque chose. Tant que l’on n’attend rien, on ne peut rien trouver. Se libérer de tous les sentiments stériles, inutiles ou mortifères qui nous encombrent, c’est ce que proposait Jean Baptiste en plongeant les gens dans l’eau, ils en sortaient purifiés. Ces personnes venaient à lui fatiguées et chargées de leurs vies mauvaises, médiocres, de leurs fautes de leurs échecs, de leurs culpabilités, et il leur proposait de recevoir le pardon et la grâce de Dieu. Ils en sortaient comme neufs en quelque sorte. Donc premier exercice : se rendre vierge et se libérer d’abord de tout ce qui prétend nous conduire, nous mener par la muserolle et par le mors pour devenir des personnes libres, ouvertes et disponibles.

Et ainsi nous avons assez mystérieusement les qualités essentielles que la tradition catholique romaine a développées dans le culte marial : Marie étant à la fois vierge, et mère, elle est à la fois comme l’ânon et l’ânesse. Si j’étais catholique j’aurais pris la version de Matthieu qui demande de détacher les deux : l’ânesse et l’ânon, et qui laisse entendre que Jésus monte sur les deux à la fois : la mère et le jeune être vierge ! Nous avons cette maternité fondamentale à laquelle nous devons avoir recours : désir d’enfant, désir de vie, désir de transmission, désir de don, et de penser à autre chose que soi-même, cette maternité essentielle qui suppose d’être fécondé. Et nous avons aussi cette virginité comme l’ânon sur lequel personne n’est monté. Et voici Jésus, le Christ, qui chevauche l’ensemble. Nous avons donc là tout le dogme marial qui se trouve réuni.

Détachez l’ânon !

Mais je m’intéresserai à ce détail « détachez l’ânon ». Détachez cette part de vous-mêmes, cette énergie possible, rendez-lui sa liberté. Or, accepter d’être libre est une chose plus compliquée qu’il paraît. Nous nous donnons toujours des obligations, et même dans le domaine religieux. J’ai prêché sur ce sujet, en disant que nous nous disons toujours que nous devrions rester dans la foi de nos parents, ou de rester fidèles au catéchisme que l’on nous a enseigné, mais notre vie spirituelle ne peut qu’avancer sur un ânon, tout neuf, et qui est libre et indépendant du passé. Et donc, libérez votre foi pour qu’elle puisse cheminer d’une façon neuve. Détachez-vous de toute contrainte inutile, et croyez comme vous aimez !

Et puis, à propos d’ânesse, on ne peut que penser à un épisode de l’Ancien Testament (I Samuel 9) où, lorsque Samuel veut oindre Saül comme messie, comme roi, celui-ci a disparu, on ne sait pas où il est, il est, dit-on en train de chercher les ânesses de son père. Ah Tiens ! Et finalement Samuel parvient à trouver Saül, et lui dit qu’on a besoin de lui, Saül abandonne les ânesses, et ensuite il est nommé roi, oint comme messie. Et on lui dit alors « les ânesses de ton père ont été retrouvées ». On a longtemps présenté cette quête de Saül des ânesses comme un signe de son grand dévouement à l’égard de son père, et que s’il est nommé roi sans les avoir trouvées, c’est qu’en fait nous somme sauvés par la foi, le simple fait d’avoir voulu les rechercher est suffisant, nous ne sommes pas obligés de parvenir à la perfection. Mais on peut entendre cette histoire autrement, Saül semble se dépréoccuper totalement des ânesses de son père. On pourrait même dire qu’il ne peut être nommé roi, et messie, c’est-à-dire représentant de Dieu, qu’au moment où il abandonne de rechercher les ânesses de son père. Cette quête des ânesses de son père était un frein pour lui et risquaient de l’empêcher de pouvoir accéder à un service véritable Il a fallu, à un moment donné, qu’il abandonne les ânesses de son père, se détacher de celui-ci pour être lui-même. Nous sommes tous attachés à des arbres, attachés aux croyances que l’on nous a enseignées et que l’on a voulu croire. Nous sommes attachés à cela comme à un arbre, et nous avons du mal à en sortir. Nous sommes attachés aux ânesses de nos parents, en se disant que nos parents étaient comme ci, comme ça, et que nous devrions continuer cette foi. Nous sommes attachés aux arbres de la pression familiale... mais enfin, si vous voulez servir le Christ, une fois au moins, écoutez ce que dit le Christ, allez chercher l’ânon, sur lequel personne n’est jamais monté, et détachez-le. Prenez l’ânon, qui est promesse de vie nouvelle, même l’ânesse, laissez là de côté, ne cherchez que l’ânon, promesse d’une vie nouvelle, et soyez libres de toutes les ânesses, de toutes les âneries de ceux qui veulent vous imposer un personnage. Et pour une fois montez sur un âne neuf pour être un chrétien neuf, pour être dans une relation neuve à Dieu, une nouvelle alliance.

On a cette promesse de Dieu maintes fois répétées dans les prophètes quand Dieu dit : « je ferai avec vous une alliance nouvelle » (Jer 31:31, Heb. 8:8), une alliance nouvelle, ce qui est traduit par « nouveau testament », bien sûr, mais ce n’est pas évident, les chrétiens eux-mêmes ont eu du mal à rompre avec ce judaïsme dont ils étaient issus, et l’idée d’un nouveau mode de relation dicté par une alliance a été vraiment pour eux une libération par rapport au pacte ancien. « Voici les choses anciennes sont passées, et voici je fais toute choses nouvelles » (II Cor 5 :17, Apoc 21 :5), et ce n’est que comme cela que l’on peut faire table rase du passé, table rase de nos craintes, de nos héritages pesants, et de toutes nos obligations spirituelles ou autres que nous nous donnons pour accéder à une vie nouvelle, et monter sur cet ânon qui est une dynamique nouvelle, le petit d’une ânesse sur lequel personne n’est jamais monté.

Cet ânon peut sembler bien fragile... Mais c’est là que le Seigneur Jésus Christ a choisi de s’asseoir pour entrer avec nous dans la ville, dans notre vie, afin que nous puissions rendre grâces, et tous ceux alentour en être émerveillés.

Louis Pernot

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Matthieu 21:1-9

1Lorsqu’ils approchèrent de Jérusalem et qu’ils furent arrivés à Bethphagé, vers le mont des Oliviers, Jésus envoya deux disciples 2en leur disant : Allez au village qui est devant vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle ; détachez-les, et amenez-les-moi. 3Si quelqu’un vous dit quelque chose, vous répondrez : Le Seigneur en a besoin. Et à l’instant il les laissera aller.
4Or, ceci arriva afin que s’accomplisse la parole du prophète :
5Dites à la fille de Sion :
Voici que ton roi vient à toi,
Plein de douceur et monté sur une ânesse,
Sur un ânon, le petit d’une bête de somme.
6Les disciples allèrent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. 7Ils amenèrent l’ânesse et l’ânon, mirent sur eux leurs vêtements et le firent asseoir dessus. 8La plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin ; d’autres coupèrent des branches aux arbres et les étendirent sur le chemin. 9Les foules précédaient et suivaient Jésus en criant : Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les lieux très hauts !

Zach. 9 :9-12, 16-17

 9Sois transportée d’allégresse,
Fille de Sion !
Lance des clameurs,
Fille de Jérusalem !
Voici ton roi, il vient à toi ;
Il est juste et victorieux,
Il est humble et monté sur un âne,
Sur un ânon, le petit d’une ânesse.
10Je retrancherai d’Éphraïm les chars
Et de Jérusalem les chevaux ;
Les arcs de guerre seront retranchés.
Il parlera de paix aux nations,
Et sa domination s’étendra
D’une mer à l’autre,
Depuis le fleuve
Jusqu’aux extrémités de la terre.
11Et pour toi, à cause du sang de ton alliance,
J’ai relâché tes prisonniers de la fosse
Où il n’y a point d’eau.
12Retournez à la forteresse,
Prisonniers pleins d’espérance !
Aujourd’hui encore je l’annonce,
Je te rendrai le double.

...

16L’Éternel, leur Dieu, les sauvera en ce jour-là,
Comme le troupeau de son peuple ;
Car ils sont les pierres d’un diadème,
Scintillantes sur son sol.
17Oh ! Qu’il est bon, qu’il est beau !
Le froment fera croître les jeunes gens,
Et le vin nouveau les jeunes filles.

I Samuel 9

1Il y avait un homme de Benjamin, du nom de Qich, fils d’Abiel, fils de Tseror, fils de Bekorath, fils d’Aphiah, fils d’un Benjaminite. C’était un homme puissant et important. 2Il avait un fils du nom de Saül, homme d’élite et beau, plus beau qu’aucun des Israélites, et les dépassant tous de la tête.

3Les ânesses de Qich, père de Saül, s’égarèrent ; et Qich dit à Saül, son fils : Prends avec toi l’un des serviteurs, lève-toi, va rechercher les ânesses. 4Il traversa les monts d’Éphraïm, et traversa le pays de Chalicha sans les trouver ; il traversa le pays de Chaalim, et rien ! Il traversa le pays de Benjamin sans les trouver. 5Ils étaient arrivés dans le pays de Tsouph, lorsque Saül dit à son serviteur qui était avec lui : Viens, retournons, de peur que mon père, cessant (de penser aux) ânesses, ne soit en peine de nous. 6Il lui répondit : Il y a justement dans cette ville un homme de Dieu, et c’est un homme considéré ; tout ce qu’il dit ne manque pas d’arriver. Allons-y donc, peut-être nous indiquera-t-il le chemin que nous devons prendre. 7Saül dit à son serviteur : Mais si nous y allons, que porterons-nous à l’homme de Dieu ? Car il n’y a plus de pain dans nos sacs, et nous n’avons aucun présent à offrir à l’homme de Dieu. Qu’est-ce que nous avons ? 8Le serviteur reprit la parole et dit à Saül : Voici que j’ai sur moi le quart d’un sicle d’argent ; je le donnerai à l’homme de Dieu, et il nous indiquera notre chemin. 9– Autrefois en Israël, l’homme qui allait consulter Dieu disait : Venez, allons chez le voyant ! Car celui qu’on appelle aujourd’hui le prophète s’appelait autrefois le voyant. – 10Saül dit à son serviteur : Bien dit ! Viens, allons-y ! Et ils allèrent à la ville où était l’homme de Dieu.

11Comme ils montaient à la ville, ils trouvèrent des jeunes filles qui sortaient pour puiser de l’eau, et ils leur dirent : Le voyant est-il ici ? 12Elles leur répondirent : Oui, il est devant toi ; mais maintenant va vite, car aujourd’hui il est venu à la ville, parce qu’il y a un sacrifice pour le peuple sur le haut lieu. 13Quand vous serez entrés dans la ville, vous le trouverez avant qu’il monte sur le haut lieu pour manger ; car le peuple ne mangera pas avant qu’il soit arrivé, parce qu’il doit bénir le sacrifice ; après quoi, les invités mangeront. Montez donc maintenant et à l’instant vous le trouverez. 14Comme ils arrivaient au milieu de la ville, Samuel sortit à leur rencontre en montant vers le haut lieu.
15Or, un jour avant l’arrivée de Saül, l’Éternel avait averti Samuel, 16en disant : Demain, à cette heure-ci, je t’enverrai un homme du pays de Benjamin, et tu lui donneras l’onction pour qu’il soit le conducteur de mon peuple d’Israël. Il sauvera mon peuple de la main des Philistins ; car j’ai pris garde à mon peuple, parce que son cri est venu jusqu’à moi. 17Samuel aperçut Saül, et l’Éternel lui dit : Voici l’homme dont je t’ai parlé ; c’est lui qui détiendra le pouvoir sur mon peuple. 18Saül s’approcha de Samuel à la porte (de la ville) et dit : Indique-moi, je te prie, où est la maison du voyant. 19Samuel répondit à Saül : c’est moi le voyant. Monte avec moi vers le haut lieu. Vous mangerez aujourd’hui avec moi. Je te laisserai partir au matin et je t’indiquerai tout ce qui est dans ton cœur. 20Ne t’inquiète pas de tes ânesses perdues il y a aujourd’hui trois jours, car elles sont retrouvées. A qui sera tout ce qu’il y a de précieux en Israël ? N’est-ce pas à toi et à toute la maison de ton père ? 21Saül répondit : Ne suis-je pas Benjaminite, de l’une des plus petites tribus d’Israël ? Mon clan n’est-il pas le plus petit de tous les clans des tribus de Benjamin ? Pourquoi donc me parles-tu de la sorte ?
22Samuel prit Saül et son serviteur, les fit entrer dans la salle et leur donna une place à la tête des invités, qui étaient environ trente hommes. 23Samuel dit au cuisinier : Sers la part que je t’ai donnée en te disant : Mets-la de côté. 24Le cuisinier préleva la cuisse et ce qui l’entoure et il la plaça devant Saül. Et Samuel dit : Voici ce qui a été réservé ; mets-le devant toi et mange, car on l’a pour ainsi dire gardé pour toi au moment où j’ai invité le peuple. Ainsi Saül mangea avec Samuel ce jour-là.
25Ils descendirent du haut lieu à la ville, et Samuel s’entretint avec Saül sur le toit. 26Puis ils se levèrent de bon matin. Dès l’aurore, Samuel appela Saül sur le toit et dit : Lève-toi, et je te laisserai partir. Saül se leva, et ils sortirent dans la rue tous deux ensemble, lui et Samuel. 27Quand ils furent descendus à l’extrémité de la ville, Samuel dit à Saül : Dis à ton serviteur de passer devant nous. Celui-ci passa devant. Arrête-toi maintenant (reprit Samuel), et je te ferai entendre la parole de Dieu.

10 1Samuel prit une fiole d’huile qu’il répandit sur la tête de Saül. Il l’embrassa et dit : l’Éternel t’a donné l’onction pour que tu sois le conducteur de son héritage.

 

 

Matt. 21:11-11