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Le jeûne

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Prédication prononcée le 8 mars 2015, au temple de l'Étoile à Paris,

par le pasteur Louis Pernot

 

Le jeûne n’a pratiquement pas de place dans la piété protestante, et surtout dans la tradition calviniste qui ne suit pas le carême. Pourtant, le jeûne est présent dans presque toutes les religions, judaïsme, catholicisme (carême), islam (ramadan) etc. Et cette tâche aveugle du protestantisme sur cette pratique est curieuse, d’autant que d’après les évangiles, Jésus en parle, en disant, en particulier à propos de certains démons particulièrement méchants qu’ils ne peuvent être chassés «  que par le jeûne et la prière » (Marc 9:29, et Matt. 17:21). Prier et jeûner sont mis là à égalité, prier on le fait, pourquoi oublie-t-on le jeûne ?

Sans doute qu’une des raisons de la méfiance à l’égard du carême de la part des protestants est le rejet des pratiques de mortification. Au Moyen-Age c’était courant, les religieux se flagellaient physiquement et s’imposaient toute sorte de souffrances en pensant que cela pouvait avoir une valeur méritoire, ou tout au moins contribuer à leur faire pardonner leurs péchés. Or dans la théologie réformée, il n’y a pas de mérite, il n’y a pas à tenter de racheter ses péchés par sa souffrance, ni dans ce monde, ni dans l’autre par un purgatoire. Et le chrétien est face à un Dieu de grâce, de miséricorde, pas un Dieu qui pourrait prendre plaisir à ce qu’il souffre. Et encore, par ailleurs, certainement que cette idée qu’il pourrait falloir traiter rudement le corps pour élever l’esprit participe d’une conception dualiste de l’homme opposant le corps et l’âme tout à fait discutable, selon l’adage : « Qui sacrifie le corps élève l’âme ».

Mais donc, il n’y a pas à opposer le corps et l’âme, Dieu ne prend pas plaisir à nos souffrances et ne les réclame pas. La vie chrétienne ne doit pas être vue comme un héroïsme dans lequel il faudrait, par la force de l’esprit mater le corps, c’est accepter la grâce, et s’ouvrir au pardon de Dieu qui nous est offert alors que nous sommes encore pécheurs.

Ainsi a priori, si je jeûne est juste de dire qu’il faudrait se priver d’un plaisir, pour rien, comme ça, juste pour se priver d’un plaisir, alors ce jeûne est absurde et n’a aucun sens. Ce que demande Dieu, ce ne sont pas des rites, des mortifications, pas de se faire du mal pour rien, mais de mettre toute son énergie, voire de sacrifier son confort, pour servir son prochain, pour aimer, pour aider. Voilà ce qui plait à Dieu. Et on peut, en ce sens, faire siennes ces belles paroles du prophète Esaïe qui critique les croyants de son temps qui pratiquent des rites religieux comme le jeûne, et s’en contentent avec bonne conscience en oubliant au passage que l’essentiel est la manière avec laquelle nous vivons dans ce monde pour y agir :
« Voici le jeûne que je préconise :
Détache les chaînes de la méchanceté, Dénoue les liens du joug,
Renvoie libres ceux qu’on écrase, Et que l’on rompe toute espèce de joug ;
Partage ton pain avec celui qui a faim Et ramène à la maison les pauvres sans abri ;
Si tu vois un homme nu, couvre-le, Et ne te détourne pas de celui qui est ta propre chair. » (Esaïe 58 :6-7)

Voilà le vrai jeûne. Cela ne veut pas dire qu’il ne faudrait jamais se priver, mais seulement si c’est pour donner, ou pour faire autre chose à la place. Le jeûne n’a ainsi aucune valeur intrinsèque, il est juste instrumental. Bien sûr, si je veux donner, je devrai bien me priver de ce que je choisis de donner, si je partage mon pain avec celui qui a plus faim que moi, je mangerai moins, mais ce n’est pas le fait que je mange moins qui nourrit le pauvre, c’est parce que je donne que je mange moins. Ensuite, on peut aussi choisir de se priver d’un moment de plaisir, c’est bien mais si c’est pour faire autre chose. Bien sûr que quand on prend du temps pour prier ou lire la Bible, ou aller au culte, on se prive d’autres choses plus distrayantes.

C’est cela qui peut donner un sens religieux au jeûne : mais alors pas juste les 40 jours avant Pâques, ce doit être la logique de toute la vie chrétienne, et c’est ce que le croyant doit s’efforcer de vivre toute l’année. C’est pourquoi la tradition calviniste n’est pas favorable aux temps liturgiques. Soit une chose est mauvaise et il faut s’en abstenir tout le temps, soit elle est bonne et il faut la faire toute l’année. Il n’y a pas un temps où il faudrait se priver pour donner, et un autre temps où on pourrait se gaver sans penser ni aux autres ni à Dieu.

Et puis il y a ces versets de l’Evangile où Jésus semble donner autant d’importance au jeûne qu’à la prière. C’est étrange. Mais en regardant de plus près les deux versets en question dans les éditions savantes, on s’aperçoit que le verset de Matthieu est absent des meilleurs manuscrits (la plupart des traductions modernes d’ailleurs l’omettent), et dans celui de Marc, les meilleurs manuscrits mentionnent la prière mais pas le jeûne. Il semble donc que Jésus ait simplement dit : « cette sorte de démon ne sort que par la prière » et que l’ajout du jeûne soit apocryphe, ce n’est que tardivement qu’on l’ait ajouté à un moment où l’Eglise a commencé à ajouter des rites à la simplicité de l’Evangile.

Quant aux autres textes de l’Evangile mentionnant le jeûne, ils sont parfaitement clairs : les disciples de Jésus ne jeûnaient pas : « Les disciples de Jean et les pharisiens jeûnaient. Ils vinrent dire à Jésus : pourquoi les disciples de Jean et ceux des pharisiens jeûnent-ils, tandis que tes disciples ne jeûnent pas ? » (Marc 2:18). Donc si l’on veut s’en tenir à l’Evangile, pour un disciple du Christ, il n’y a pas à jeûner, si ce n’est pour partager.


D’ailleurs cette notion de partage est très présente dans le sens que peut avoir le ramadan  (رَمَضَان ) où il ne s’agit pas pas tant de manger moins que de partager. On le voit en particulier par ce que disent les responsables de supermarchés expliquant que pour eux la période du ramadam est excellent commercialement parce que la consommation y est nettement supérieure. Ceux qui pratiquent l’islam, paradoxalement consomment beaucoup plus de nourriture pendant le ramadan qu’en dehors, et cela parce que si le croyant se prive dans la journée, le soir venu, c’est la fête, et là il va manger plus encore, et inviter sa famille, ses amis, et les plus pauvres pour manger avec eux dans un grand partage de l’abondance.

Cette pratique peut nous rappeler le vrai sens du partage, parfois, dans l’individualisme chrétien, on a l’impression que si on me demande de partager mon pain avec mon frère, je devrai lui donner la moitié et chacun va manger sa moitié dans son coin. Mais non, le partage, ce n’est pas de donner une part, mais de manger ensemble ce que l’on a mis en commun. Et la réalité, c’est que pour partager, il faut se priver soi-même de certaines choses. Evidemment, le partage contrarie un peu notre désir égoïste d’avoir le plus possible pour soi, mais il ouvre la porte à un bonheur bien plus grand. Parce que ce qui est vital pour l’homme, le plus précieux, c’est la relation, c’est d’être avec d’autres, c’est de donner, de recevoir, c’est ça qui fait vivre, plus que la sur-consommation égoïste. Et l’autre vérité, c’est que pour partager une joie avec d’autres, il faut parfois se priver momentanément de prendre ce plaisir tout seul immédiatement pour trouver le moment où l’on pourra le partager avec un autre. Cela est essentiel et contrarie notre désir pathologique du « tout tout de suite », mais ouvre des portes extraordinaires. C’est ce à quoi nous devrions penser chaque fois que nous voyons un plaisir dont nous voudrions profiter : attendre, s’en priver peut-être momentanément, pour trouver le temps de partager ce plaisir avec un autre, ce plaisir n’en sera bien sûr que décuplé, et s’enrichira de celui de l’amour.

C’est ce qu’a illustré poétiquement Samivel, grand poète de la montagne dans son dessin montrant un alpiniste seul dans un paysage sublime avec la légende : « La solitude : ce serait tellement beau si je pouvais la partager avec quelqu’un d’autre »).

Tout cela est essentiel, mais encore comme pour le carême, pourquoi un seul mois par an ? Cela devrait être notre ligne de conduite toute l’année. D’ailleurs il paraît que le prophète Mahomet aurait écrit qu’il fallait le pratiquer « un » par an. Les sages se sont interrogés en disant : « un quoi ? Un an par an, ce serait beaucoup, alors un jour, ce serait peu », et ils ont choisi de faire le ramadan un mois par an. Dommage qu’ils aient rejeté la première hypothèse !Quant au carême chrétien, le sens en est tout autre. Il fait référence aux 40 jours de la tentation, les 40 jours que Jésus passe au désert. Il s’agit donc, non pas tant d’un jeûne de nourriture seulement, que d’une retraite. Et certainement qu’il est bon de trouver des moments de retraite, d’arrêter parfois de se gaver de tout, de consommer, de se remplir de bruit, d’activité, d’images, d’écrans, de relations même, pour trouver le silence en soi, se recentrer, faire le point, se recueillir, prier, se retrouver soi-même et avoir la disponibilité d’entendre ce que Dieu a à nous dire.

Souvent Jésus est montré se retirer dans la montagne, ou dans le désert, parfois il est dit que c’est pour prier, parfois, ce n’est pas dit, c’est peut-être juste un moment de retraite vital. Mais là encore il n’y a pas de raison de figer cela dans un calendrier rigide. C’est comme le commandement du sabbat, l’un des essentiels dix commandements. La question n’est pas de l’appliquer à la lettre en ne faisant rien le 7e jour, mais d’être fidèle à l’esprit du commandement en gardant dans sa vie des temps de silence, d’inaction, des moments pour ne rien faire afin de ne pas s’identifier à son travail ou à ce que l’on fait. Sera-ce un jour par semaine ou deux heures, une minute par jour ?... Peu importe, à chacun de veiller à ne pas oublier ce temps.

Or certainement que nous négligeons trop cela. Nous pensons toujours que nous avons mieux à faire, ou qu’il y a des urgences pour nous en détourner. Mais on voit que Jésus a pris 40 jours pour s’isoler au désert. Serions nous capables de cela ? Pourtant son temps était plus précieux que le nôtre, il n’a eu que trois ans pour faire son ministère, il aurait eu le temps de guérir d’autres lépreux, d’ajouter quelques autres béatitudes, ou de nous donner une autre parabole. Mais l’action n’est pas tout, le vide est ce qui donne sens au plein, et sans ces 40 jours Jésus n’aurait pas été le Christ.

La seule légitimation du rite rigide pourrait être d’imposer d’y penser « au moins » 40 jours par an avant Pâques pourquoi pas, comme on célèbre un anniversaire à une date fixe pour dire au moins une fois par an qu’on pense à quelqu’un que l’on aime. Mais ce n’est qu’un cache misère, et bien sûr qu’un amoureux ne se limite pas à une date pour faire des cadeaux. La disponibilité doit être non imposée par le calendrier, mais par l’autre et le moment où il a besoin de nous.

Mais, mis à part ces deux formalisations du jeûne que sont le ramadan et le carême, quel peut être le sens d’un jeûne ?

Dans l’Evangile, il semble que le jeûne soit considéré comme une pratique parmi d’autres faisant partie des lois du judaïsme qui en comportait beaucoup : se laver mes mains, respecter le Sabbat etc... Pour nous ce serait l’équivalent des actes religieux ou rituels : aller à l’église, lire la Bible, prier, communier... Et tout rite peut avoir une utilité, c’est de rappeler qu’il y a une dimension du spirituel que nous avons tendance à oublier et dont il faut se souvenir. Un rite n’a donc pas de valeur intrinsèque si ce n’est pédagogique, mnémotechnique en quelque sorte. Ce peut être une des justifications des nombreux commandements juifs sur la vie quotidienne, rappeler sans cesse qu’il y a un plus important que nous qui est Dieu, et cela le plus souvent possible. Ainsi le juif, dans chaque acte quotidien se confronte à des règles compliquées qui lui rappellent l’existence de Dieu : quand il préparer à manger, quand il mange, quand il veut prendre sa voiture, quand il veut entrer chez lui et faire le digicode, quand il sort pour mettre son chapeau etc... C’est ainsi que ces rites peuvent être vus comme n’ayant qu’une valeur instrumentale. Il semble que ce soit le sens des mots du Christ quand il dit que tant qu’on est en présence de l’époux, il n’y a pas besoin de jeûner. L’époux, c’est lui, ou c’est Dieu, tant qu’on pense à Dieu, il n’y a pas besoin de rite, mais dit-il : « quand l’époux vous sera enlevé vous jeûnerez », cela veut dire que si on ne se trouve plus dans le sentiment de la présence de Dieu, alors un rite peut nous le rappeler. Dans cette optique, le rite peut avoir un fonction utilitaire, mais certainement pas une valeur intrinsèque ou méritoire.

Maintenant pour ce qui est du vrai jeûne qui est se priver de manger qu’en est-il ? Tout dépend en fait du sens que l’on donne au geste. Si c’est par mortification, alors non, pour acheter Dieu ou obtenir de lui quelque chose par un certain acte valeureux alors non.

Si l’on veut y trouver du sens, ce pourrait être pour montrer qu’on peut se passer de quelque chose de matériel, au moins temporairement. Pour dire, et se rappeler à soi-même, que la seule chose dont nous avons vraiment besoin, c’est la grâce de Dieu, et que tout le reste est, d’une certaine façon, secondaire, et même non vitale. Le meilleur moyen pour cela, c’est de s’en passer de temps en temps pour se recentrer sur l’essentiel. C’est par exemple un des bienfaits du scoutisme que de montrer aux jeunes qu’ils peuvent pendant un camp vivre quelques semaines sans leur téléphone, sans console de jeu et autres artifices, et découvrir que ce peut même être une joie et donner une liberté particulière. Pour savoir que l’on peut être libre par rapport à quelque chose, il faut se prouver qu’on peut s’en passer. Les protestants d’ailleurs connaissent cette démarche, par exemple, lorsque, malgré le fait que certains fidèles aiment énormément communier et voudraient le faire tout le temps, ils se privent volontairement de la sainte Cène certains dimanches, juste pour montrer que l’essentiel n’est pas dans le rite et qu’on peut très bien avoir la présence de Dieu sans un sacrement. De même il peut être bon de supprimer parfois volontairement certains moments important de la liturgie du culte, comme le Notre Père pour montrer qu’il n’y a pas là de formule magique qui enfermerait le divin, mais qu’il reste libre, au delà de nos rites, de nos liturgies et de nos paroles.

Cela est astucieux, mais ce peut être dangereux, et il faut prendre garde que cela ne dégénère pas dans une sorte de volonté héroïque de se prouver qu’on est plus fort que la chair. Parce que le salut n’est pas une lutte contre soi-même où il faudrait être vainqueur, terrasser la chair. Peut-être que certains en sont capables, mais pour la plupart, c’est non seulement impossible, mais même pas demandé. Paul le sait bien qui dit : « je suis à même de vouloir le bien, mais pas de l’accomplir... car je ne fais pas le bien que je veux, et le mal que je ne veux pas, voilà ce que je fais » (Rom 7:16-20). Pour Paul donc il ne s’agit pas pour nous de prétendre à être des sortes de saints capables de tout maîtriser, mais juste de recourir à la grâce du Christ en reconnaissant notre faiblesse. Ce que le croyant doit faire par rapport à ses faiblesses, c’est juste de les connaître et d’apprendre à les gérer, de les cantonner de façon à ce qu’elles ne soient pas la cause de mal fait aux autres. C’est dans ce sens que Jésus a dit :  « si ta main est une occasion de chute, coupe là et jette là loin de toi » (Matt. 5:30). Jésus ne dit pas : « si ta main est une occasion de chute, maîtrise là par la force pour qu’il n’en soit pas ainsi », mais il dit qu’il vaut mieux alors l’éloigner pour ne pas être tenté. Il nous invite à ruser, à apprendre à cohabiter avec nos tentations ou avec le mal de telle sorte que nous restions sujets de notre propre vie. Il ne s’agit pas de parvenir à être plus fort que la tentation, mais plutôt de se mettre en situation d’éviter tant que possible les tentations de faire du mal.

De toute façon, il faut savoir que nous sommes faibles et pécheurs et qu’en général, nous ne pouvons être vainqueurs de tout, tout maîtriser et être les plus forts. C’est pourquoi la vie chrétienne ne doit pas être vue comme un héroïsme, parce qu’un seul peut être vainqueur, c’est Dieu ou le Christ, et Christ a déjà vaincu pour nous. La base de la foi chrétienne, c’est de se savoir pécheur, de l’admettre et de recourir humblement à la grâce. Peut-être en ce sens que le seul intérêt du jeûne serait de ne pas être en mesure de le tenir, et donc de prendre conscience de sa faiblesse. De même que Jésus donne au Jeune-homme riche un commandement impossible : « vends tout ce que tu  as, donne le aux pauvres et suis moi » (Matt. 19:21), à lui qui était un champion des bonnes œuvres, faisant toute la pratique religieuse parfaitement, précisément de façon à ce qu’il y ait quelque chose qu’il ne soit pas en mesure d’appliquer et qu’il comprenne qu’il n’est pas lui, dans la toute puissance et qu’il sache vivre avec humilité vis-à-vis de ses frères et sœurs, et qu’il sache demander pardon à Dieu.
Là peut être l’intérêt particulier du jeûne : se positionner plus justement par rapport à Dieu. En éprouvant le manque, on peut voir plus clairement à quel point nous sommes dépendants, qu’un petit peu nous manque et nous voilà comme manquant de tout. Le jeûne nous montre que nous ne pouvons pas vivre tous seuls sans rien d’extérieur, nous avons besoin des autres, de ce qui vient des autres, bref, nous ne sommes pas autosuffisants. Le jeûne peut donc nous rappeler notre faiblesse et notre fragilité. C’est le sens d’une fête juive comme celle de Soukkoth (ou fête des huttes), où il est demandé de passer la nuit dans une cabane avec un toit en branchages tellement mal fait qu’on puisse voir le ciel au travers. C’est une expérience à faire, et prétendre dormir aussi mal protégé nous montre à quel point nous sommes fragiles et devons compter sur la seule grâce de Dieu.

Dans tous les cas, si se priver n’est pas en soi méritoire ou n’a pas de valeur intrinsèque, la vie spirituelle, l’amour du prochain, la relation à Dieu, tout cela suppose d’être prêt à faire des sacrifices petits ou grands. Il ne sert à rien de faire des sacrifices absurdes, mais il faut être prêt se priver de certaines choses pour pouvoir offrir, partager, agir ou aimer. Bien sûr, il faut le faire avec intelligence, avec discernement, non pas comme obéissant à une règle rigide, mais dans la disponibilité et l’écoute des besoins de l’autre et la conscience de ce qu’il faut s’imposer à soi même pour continuer à avancer dans la route que l’on a choisir. Ce vrai jeûne essentiel n’est pas une simple pratique, c’est une démarche de vie dont le sens est l’amour, la générosité, et le don, et il est vrai que cela ouvre des portes extraordinaires d’amour d’accomplissement de soi même et d’éternité.

Ainsi que le dit Paul : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, agréable et parfait. » (Rom 12:1-2)

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Esaïe 58:1-8

Crie à plein gosier, Ne te retiens pas, Élève ta voix dans un cor Et annonce son crime à mon peuple, A la maison de Jacob ses péchés ! Tous les jours ils me cherchent, Ils veulent connaître mes voies ; Comme une nation qui aurait pratiqué la justice Et n’aurait pas abandonné le droit (établi par) son Dieu, Ils me demandent des arrêts justes, Ils désirent l’approche de Dieu.Que nous sert de jeûner ? Tu ne le vois pas ! De nous humilier ? Tu n’y as pas égard ! C’est que le jour de votre jeûne, Vous vous livrez à vos penchants Et vous traitez durement tous vos ouvriers. Vous jeûnez pour vous disputer et vous quereller, Pour frapper méchamment du poing ; Vous ne jeûnez pas comme le veut ce jour, Pour que votre voix soit entendue en haut. Est-ce là le jeûne que je préconise Un jour où l’homme s’humilie ? S’agit-il de courber la tête comme un jonc, De se coucher sur le sac et la cendre, Est-ce là ce que tu appelleras un jeûne, Un jour agréable à l’Éternel ?

Voici le jeûne que je préconise : Détache les chaînes de la méchanceté, Dénoue les liens du joug, Renvoie libres ceux qu’on écrase, Et que l’on rompe toute espèce de joug ; Partage ton pain avec celui qui a faim Et ramène à la maison les pauvres sans abri ; Si tu vois un homme nu, couvre-le, Et ne te détourne pas de celui qui est ta (propre) chair.

Alors ta lumière poindra comme l’aurore, Et ta guérison germera promptement ; Ta justice marchera devant toi, Et la gloire de l’Éternel sera ton arrière-garde. Alors tu appelleras, Et l’Éternel répondra ; Tu crieras, Et il dira : Me voici !

Marc 9:28-28

Quand Jésus fut rentré dans la maison, ses disciples l’interrogèrent en privé : Pourquoi n’avons-nous pu chasser cet esprit ? Il leur dit : Cette espèce de démon ne peut sortir que par [le jeûne et ] la prière.

Marc 2:18-20
Les disciples de Jean et les Pharisiens jêunaient. Ils vinrent dire à Jésus : Pourquoi les disciples de Jean et ceux des Pharisiens jeûnent-ils, tandis que tes disciples ne jeûnent pas ? Jésus leur répondit : les amis de l’époux peuvent-ils jeûner pendant que l’époux est avec eux ? Aussi longtemps qu’ils ont l’époux avec eux, ils ne peuvent jeûner. 20Les jours viendront où l’époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront en ce jour-là.

Samivel2

Esa. 58:1-8, Marc 9:28-28, Marc 2:18-20