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Dédicace de la maison de l'amour
(Un verset apparemment sans aucun intérêt!)
Prédication prononcée le 7 août 2022, au temple de l'Étoile à Paris,
par le pasteur Louis Pernot
Un verset négligé et apparemment sans intérêt
L’Evangile invite à l’attention aux plus petits, à ceux à qui on ne prête pas attention. On peut vouloir appliquer cette idée généreuse aux textes bibliques. Il y a des textes vedettes comme les grandes paraboles, ou dans les Psaumes le 23, « l’Eternel est mon berger », et d’autres textes sont souvent oubliés. On peut voir s’il est possible de sauver un verset auquel personne ne fait attention, que les gens sautent même sans s’en rendre compte : un titre de psaume, et d’un psaume apparemment tout à fait quelconque, un parmi d’autres, le psaume 30. Ce verset semble tellement sans intérêt que certains éditeurs, même l’omettent, ou l’écrivent en italique comme s’il était un titre d’éditeur, alors qu’il fait bien partie du texte sacré. Pourtant, personne ne le commente ni ne prêche dessus.
Certes, ce qui suit s’apparente un peu de la virtuosité biblique, cela pourra paraître à certains comme un jeu un peu vain, mais on a le droit de se mettre à l’écoute et de jouer avec tout texte de la Bible !
Voici le verset en question : « Cantique, chant pour la dédicace de la maison de David ».
Il s’agit donc d’un psaume écrit par David, adressé à Dieu... pour l’occasion de la dédicace ou de l’inauguration de la Maison, a priori le Temple. Bien, a priori cela ne semble pas trop compliqué.
Pourquoi chanter deux fois ?
Mais il y a des difficultés, et on peut se poser des questions. En particulier, il est dit : « psaume, chant », ou « psaume cantique », ou « cantique chant », selon les traductions. Nous avons là deux mots différents signifiant tous deux « chanter ». Pourquoi deux ?
Les commentateurs rabbiniques se sont posé cette question, et certains ont répondu que c’est parce qu’il s’agit d’une circonstance très exceptionnelle, qui concerne Dieu, par la dédicace de sa maison, de son Temple. C’est d’une telle importance qu’il faut bien le faire deux fois pour en marquer l’importance et la majesté.
De toute façon, pour parler de ce qui est à Dieu, et plus encore pour dire la grandeur de Dieu, il faut au moins le dire deux fois et de deux manières différentes parce qu'aucun chant si beau soit-il, ne peut épuiser l'essentiel. Pour pouvoir dire une vérité profonde, il faut toujours au moins deux paroles différentes. Dieu est trop compliqué pour se laisser enfermer dans une proposition unique. Ainsi, aucun texte isolé ne peut tout dire sur Dieu, la théologie ne peut qu’être dialectique, et aucune théologie, aucune dogmatique ne peut prétendre à l’exhaustivité concernant Dieu. Les juifs, pour dire Dieu, ont plusieurs mots, et le nom essentiel, « IHWH », on n’a pas le droit de le prononcer et on ne sait pas même comment il faudrait le faire. Les chrétiens ont développé cette idée là avec la notion de Trinité qui exprime qu’aucun des termes définissant Dieu ne peut isolément tout dire de Dieu et qu’il échappe ainsi à toute tentative de connaissance absolue.
Le sacré et le profane
Mais on peut observer aussi que les deux verbes utilisés ici, en hébreu, « zamar » et « shiyr » , ne signifient pas totalement la même chose. Le premier mot désigne un cantique, un psaume, ou un chant qui est adressé à Dieu pour le louer. Il s’agit donc d’un chant sacré. On peut le traduire par « cantique », ce qui est mieux que « psaume » parce qu’aujourd’hui, les chrétiens ne chantent pas toujours les psaumes, alors qu’ici il s’agit bien d’un chant. Le premier terme donc, désigne un chant religieux. Le deuxième terme désigne aussi un chant mais pas forcément religieux, ce peut être même une simple chansonnette.
On voit alors qu’il y a deux façons de chanter pour Dieu, une façon religieuse et une façon profane, Dieu peut être à la fois chanté avec ce qu'il y a de religieux en soi et aussi dans sa vie de tous les jours. Dédier sa vie à Dieu se fait par des actes religieux, et aussi dans tous les gestes de sa vie profane, c’est-à-dire quotidienne. Les deux dimensions sont liées, indissociables.
Ainsi ma vie peut être un chant à Dieu de double manière, elle l’est comme un chant religieux puisque je vais à l'église et là je chante les cantiques, je fais les prières je fais bien tout ce qu'il faut. Et ce chant de ma vie est aussi comme un simple chant profane à la gloire de Dieu. La vie concrète, quotidienne peut aussi comprise comme une louange à Dieu, parce qu’on la vit pour lui, avec lui, et tant que possible comme une réponse à la prédication du Christ qui l’oriente et l’instruit. C’est pourquoi on a ces deux chants, mizmor le chant sacré et shiyr le chant profane, ces deux façons de chanter à Dieu sa reconnaissance. Paul dit bien, « quoi que vous fassiez, faites tout pour a gloire du Seigneur... » (I Cor. 10:31). Cela a été une idée maîtresse des Réformateurs, est les protestants se sont toujours sentis incités à vivre leur foi en même temps par la pratique religieuse, et plus encore par la manière de vivre dans le quotidien.
Un temple à l’état de projet
Mais notre verset comporte d’autres difficultés. Il s’agit donc d’un chant et d’un cantique, mais plus précisément pour « la dédicace (ou l’inauguration) de la maison ». A priori, dans le judaïsme, ce qu’on appelle la « Maison », c’est le Temple de Jérusalem. C’est ainsi d’ailleurs que traduisent certains, comme la Segond révisée à la Colombe : « pour la dédicace du Temple ». Cela semble d’autant plus évident que le mot hébreu traduit par « dédicace » ou « inauguration », est bien connu : « Hanoukkah » qui a donné son nom à la fête éponyme, fête de la dédicace du Temple suite à la victoire des Macchabées. Evidemment que les juifs lisent le psaume 30 lors de cette fête. Ce même mot est déjà utilisé dans le livre des Nombres (Ch. 7), pour parler de la dédicace à Dieu du tabernacle et de l’autel et des instruments sacrés.
Le problème c'est que David n'a jamais construit le Temple de Jérusalem, en effet c'est Salomon son fils qui le fera, on ne voit donc pas comment David aurait pu chanter la dédicace d'un Temple qui n'existait pas.
Une solution est de dire que certes les Temple n’existait pas, mais David avait déjà eu l’intention de le construire. Il l’avait voulu de tout cœur. Le Temple, quand il chante le psaume, n’existe pas matériellement, mais il existe à l’état d’intention, de projet, de volonté. Et on peut penser que c’est cela qu’il consacre à Dieu. Cela irait dans le sens de cette théologie qui nous est chère et qui privilégie la foi sur les œuvres. L’important n’est pas tellement ce que nous parvenons à faire, mais ce que nous voulons faire de tout notre cœur. Ce qui donne sens à notre vie ce sont nos convictions, c’est notre volonté première, ce en quoi nous croyons, ce que nous voudrions faire de tout notre cœur. C’est cela que Dieu regarde dans une vie. Parce que ce que nous parvenons concrètement à faire, ce n’est pas toujours à la hauteur, soit parce que nous sommes faibles et pécheurs, soit parce que tout ne dépend pas de nous. Comme le dit Paul « Je suis à même de vouloir le bien mais non pas de l’accomplir, parce que je fais le mal que je ne veux pas, et le bien que je désire, je ne le fais pas » (Rom. 7 :18). Mais justement, ce que Dieu regarde ce n’est pas ce que nous parvenons à accomplir, c’est ce que nous avons voulu faire de tout notre cœur, c’est cela qu’on appelle le salut par la foi. Ainsi peut-on penser que, justement, cette dédicace de la maison de Dieu, de ce Temple, c’est bien un chant de David parce que c’est David qui a eu l’idée première (de cette œuvre, de ce Temple) et que c'est ça qui compte. Après, d’autres l’ont réalisé, mais le lieu même de la bénédiction réside dans le projet lui-même, ce en quoi l’on croit, ce que l’on veut mettre en œuvre, c’est ça qui est beau quand on le dédie à Dieu.
Cette bénédiction du projet, c’est ce que nous pratiquons par nos liturgies de mariage. Ce qui est présenté à Dieu lors d’une cérémonie de mariage, ce n’est pas une union consommée et accomplie, mais un projet de vie, et c’est la plus belle des choses que l’on puisse faire.
Temple ou maison ?
Une solution toute autre, et d’abandonner l’idée du Temple, et de prendre le mot « maison » dans son sens premier d’habitation : notre psaume serait simplement un chant pour la dédicace d’une maison, et puis voilà. On peut même enlever la virgule : « chant pour la dédicace de la maison de David ». La « maison de David », ce peut être son palais, ça, il l’a bien construit. Cela ne semble pas très religieux, mais justement, que David puisse faire un psaume pour la dédicace à Dieu de sa maison personnelle est la plus belle des choses. Dans la piété populaire, quand on s’installait quelque part, l’usage était de bénir la maison dans laquelle on vivait. On peut penser que David, quand il construit son propre palais, n’en fait pas qu’un projet purement mondain, mais il veut y associer Dieu et en faire aussi un lieu consacré à Dieu. C’est une belle idée, tout-à-fait dans le sens de la sensibilité protestante qui a toujours lutté contre la distinction entre le sacré et le profane : il n’y a pas de lieu consacré dans lequel Dieu serait plus présent que dans un autre, tout lieu est sacré, et est comme un Temple dès le moment où il y a un fidèle qui y prie. Quand quelqu’un, même dans sa cuisine se met à prier, cette cuisine devient l’équivalent d'une église ou d’un temple, elle est un lieu de présence réelle. On peut très bien, ainsi, considérer que toute maison dans laquelle on habite peut devenir aussi sacrée qu’une église.
Inversement, nous avons des lieux de cultes, les temples, et une question récurrente est de savoir ce que l'on peut y faire et ce que l'on n'a pas le droit d'y faire. A l'Étoile à Paris, avenue de la Grande-Armée, les catéchismes regroupent un nombre considérable d'enfants que nous laissons jouer dans le temple, que ce soit à chat, à la balle ou autre. Une des raisons pourrait être qu’on n’a pas matériellement le choix : il n’est pas possible de cantonner 150 enfants toute la journée dans une salle de 100m2, l’espace du temple est indispensable. Mais ce n’est pas seulement une contrainte matérielle, la question de fond est de savoir si les enfants peuvent jouer dans une église, dans un temple ou si c’est inconvenant. Dans la sensibilité protestante, donc, il n'y a pas de lieux sacrés s’opposant aux lieux profanes, Dieu est partout présent de la même manière, Dieu voit tout et est partout. Or nous ne pouvons imaginer que le Dieu de l’Evangile dans lequel nous croyons puisse ne pas aimer voir des enfants jouer et rire en sa présence. Les enfants sont donc bienvenus dans le temple comme dans nos appartements, ils ont le droit d’y jouer et de s'y amuser et de s’y sentir chez eux.
Mais le sens de tout cela n’est pas de désacraliser un lieu sacré mais plutôt de sacraliser tout lieu de vie. Si le temple est du même ordre que ma maison personnelle, cela veut dire que celle-ci est aussi sacrée qu’un temple. Pourquoi pas alors, comme David, la dédicacer à Dieu ?
Ce pourrait être une des significations de ce psaume 30 que cette belle prière concerne la dédicace de la maison de David, non pas proprement du Temple, la maison de l’Eternel, mais de la maison de David, son palais, et que ce palais peut finalement être dédié à Dieu. Et même peut-être que cette ambiguïté sur le sens du mot « maison » pouvant soit désigner le Temple, soit une maison d’habitation ordinaire est voulue, un temple est fait pour être habité par des personnes, et une maison doit devenir aussi le lieu de la présence de Dieu.
Une maison humaine
Mais il y a encore d’autres solutions, en particulier on peut prendre un autre sens possible au mot « maison », comme désignant non pas un bâtiment, une habitation, mais la famille, la lignée. En hébreu comme en français, on peut ainsi dire la « maison de David » pour parler de sa descendance, comme on dirait la « maison d’Orléans ou des Bourbons », ou comme Josué dit : « Moi et ma maison nous servirons l’Eternel » (Jos. 24:15).
Ce chant serait alors celui de David consacrant tous le siens à Dieu ainsi que tous ceux qui se reconnaîtraient comme ses enfants ou appartenant à sa lignée spirituelle. Or tout ce qui appartient à Dieu accède à la dimension du spirituel et donc de l’éternité, et de fait, il est question dans tout le psaume d’échapper à la mort et d’accéder à la vie. Et pris ainsi dans une lignée, il est question aussi de transmissions, autre enjeu de la vie spirituelle : comment, lorsqu’on est dans une lignée, on sait recevoir de ceux qui nous ont précédés ou dont on se réclame, et comment on peut transmettre la vie, et ne pas être un rameau stérile n’ayant pour seule finalité la mort.
La Shekkinah
Et une autre façon encore de comprendre cette dédicace est de dire que comme le Temple n’existait pas, il ne pouvait s’agir de la part de David de dédier un temple fait de mains d’hommes, mais le temple peut être compris comme une réalité spirituelle, le lieu où Dieu habite. Or nous savons, nous, que Dieu n’habite pas des temples faits de main d’homme, mais qu’il habite dans le cœur du fidèle. Cette idée chère au judaïsme, a été développée quand le Temple de Jérusalem avait été détruit et qu’une partie du peuple avait été déportée à Babylone, elle porte le nom de « Shekkinah », ce qui en hébreu veut dire « habitation », habitation de Dieu dans le croyant. Il n’y a pas besoin de lieu pour avoir la pleine présence réelle de Dieu, Dieu habite dans le cœur du fidèle lui-même, où qu’il se trouve. Le christianisme a abondé dans ce sens, comme l’affirme Paul : « ne savez-vous pas que vous êtes le temple du Saint Esprit » (I Cor. 6:19). Dieu habite en nous, la présence réelle de Dieu est dans le cœur du fidèle et pas dans un bâtiment. A partir de là notre psaume ne concernerait pas la dédicace d’un lieu matériel, mais du croyant lui-même accueillant la présence de Dieu. Il explicite comment, dans sa vie, on peut accéder à une vie nouvelle, ce qui se fait en dédiant sa vie à Dieu, en en faisant le lieu de sa présence afin qu’il puisse y habiter et y transmettre son Esprit de vie. Alors Dieu peut offrir une vie nouvelle, allant jusqu’à changer son deuil en allégresse, se ceindre de joie pour célébrer Dieu pour l’éternité.
La maison de l’amour
Et il y a enfin un dernier point essentiel caché dans cet icipit de psaume, c’est qu’il est dit « de David ». Or « David », si c’est le nom propre du grand roi, est aussi un nom commun qui désigne l’« amour ». Ainsi, on pourrait traduire : « cantique chant pour la dédicace de la maison de l’amour ». Dès le départ, on voit qu’il s’agit d’un psaume où il est question d’amour c’est-à-dire de l’amour de Dieu pour sa création et de l’amour de l’homme vis-à-vis de son créateur.
Et que cette maison, ce temple où nous sommes invités à louer Dieu, ce temple qui est notre vie, appelée à être le lieu de la présence de Dieu, cette maison qui est tout notre environnement intime des personnes appartenant à notre cercle et à qui nous transmettons la vie, cette maison doit être à la maison de l’amour c’est-à-dire la maison de la relation à Dieu et notre vie peut être l’outil essentiel que nous avons pour aimer Dieu et pour savoir que nous y sommes aimés.
On peut d’ailleurs affirmer que nos services liturgiques ont ces deux sens. Tout d’abord louer Dieu, ce que nous faisons, par nos cantiques, nos prières, nos louanges, nos cultes sont des lieux d’expression de notre amour pour Dieu. Et puis, le culte est aussi le lieu où nous est rappelé l’amour de Dieu pour nous, par la lecture de la Bible et la prédication de la Bonne nouvelle, la prédication de l’Évangile qui nous rappelle l’amour de Dieu pour nous et qui nous rappelle l’amour du Christ qui a donné sa vie pour nous et qui est donc la Révélation de l’amour de Dieu pour sa créature et pour nous-mêmes. Ce psaume pourrait être effectivement la dédicace de la maison de l’amour c’est-à-dire de cette double relation d’amour entre Dieu et l’homme et ce qui est bien sûr le lieu même de notre vie et ce psaume 30 démontre comment fonctionne cet amour entre Dieu et l’homme.
Le Christ caché qui se révèle
Et puis, pour continuer un peu avec l’hébreu en entant dans les détails et remarquer que les premières lettres des trois premiers mots en hébreu, « mizmor, shiyr, hanoukat », MShH forment le mot « mashiah »; ce qui, en hébreu, signifie le « messie », celui qui est appelé à venir, qui est attendu pour accomplir toutes les promesses de Dieu. Pour nous chrétiens, le Messie c’est le Christ (« Messie » c’est le mot hébreu, « Christ » est le mot grec), c’est Jésus de Nazareth. Jésus est le Messie que nous attendons il est celui qui vient accomplir pour toutes les promesses de Dieu.
On voit ainsi que ce cantique, ce chant pour la dédicace de la maison de Dieu, ou la maison de l’amour, ou la maison du chant de l’amour ou la dédicace de notre vie à Dieu et d'une relation à lui... tout cela sera accompli par celui qui se trouve caché finalement dans ce verset, qui n'apparaît pas immédiatement mais qui pourtant est présent dès le début, le Mashiah, le Messie, et pour nous chrétiens le Christ. Autrement dit c'est bien Jésus le Christ qui va accomplir le fait que notre vie puisse être dédiée à Dieu et que cette vie qui est la nôtre puisse être la maison de l’amour c’est-à-dire le lieu même de la révélation de l’amour de Dieu et notre possibilité à nous-mêmes à notre tour d’aimer car comme dit l’apôtre Jean nous aimons, « nous pouvons aimer, parce que Dieu nous a aimés en premier » (I Jean 4:19). Il est celui qui nous permet de savoir que nous sommes aimés qui nous permet d’être aimés de sorte que notre vie soit un chant à Dieu, qu’elle soit dédiée à Dieu, celui qui peut faire en sorte que Dieu lui-même habite dans notre maison c'est-à-dire dans notre famille dans notre vie de tous les jours et dans notre corps dans notre existence et bien c'est le messie, c'est Jésus qui représente en quelque sorte Dieu même dans nos vies et qui vient et dans nos existences accomplir toutes les promesses de Dieu.
Louis Pernot
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Psaume 30
1. Cantique, chant pour la dédicace de la maison de David.
2. Je t’élève, Eternel, car tu m’as tiré (d’un puits)
Tu n’as pas réjoui mes ennemis à mon sujet.
3. Eternel, mon Dieu, j’ai crié au secours vers toi et tu m’as guéri.
4. Eternel, tu as fait monter mon âme hors du séjour des morts,
tu m’as fait vivre loin de ceux qui descendent à la fosse.
5. Cantillez l’Eternel [vous] ses fidèles, et rendez grâces au souvenir de sa sainteté.
6. Car pour un instant dans sa colère, une vie dans sa bonté,
dans le soir il passe la nuit en pleur, et au matin un cri-de-joie.
7. Et moi, j’ai dit dans ma tranquillité : « je ne chancellerai pas pour toujours ».
8. Eternel, dans ta bonté, tu as fait se tenir à ma montagne une force,
tu as caché ta face, j’ai été épouvanté.
9. Vers toi, Eternel je crie, et vers mon-Seigneur j’implore grâce.
10. Quel profit dans mon sang quand je descends vers la fosse,
La poussière te rend-elle grâces ? Raconte-t-elle ta vérité ?
11. Ecoute, Eternel, et fais-moi grâce, Eternel, sois une aide pour moi.
12. Tu as transformé mon deuil en une danse,
pour moi tu as ouvert mon sac, et tu m’as ceint de joie.
13. Afin que la gloire te cantille, et qu’elle ne se fasse pas silence.
Eternel, mon Dieu pour toujours je te rendrai grâces.
(Translittération de l'hébreu par Louis Pernot)