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L'Evangile de Matthieu

Leçon pour Ecole Biblique (enfants de 8 à 12 ans)

Ce dessous, de simples notes pédagogiques, sans autre prétention que de donner des pistes de lecture pour les adultes voulant initier des enfants à la lecture des textes cités.

La multiplication des pains

 Lire : Matthieu 14:15-21

Comment ça c’est passé vraiment ?

MultiplPains

5 pains et deux poissons

 Soit c’est un miracle et puis voilà, cela montrerait alors la puissance et la divinité du Christ capable de faire des choses extraordinaires. Certains lisent ce texte comme ça. Mais alors le problème est que ce n’est plus une bonne nouvelle pour aujourd’hui, parce qu’aujourd’hui, on n’attend pas que Jésus multiplie matériellement les pains quand on n’en a pas assez ou pour nourrir les populations qui sont en famine.

Soit on se dit que peu importe comment ça s’est passé, l’important, c’est le sens pour nous aujourd’hui, donc c’est à lire comme une sorte de parabole.

Cela dit on peut trouver une explication rationnelle : Jésus demande qui a quelque chose à partager avec tous les autres, beaucoup en avaient, mais très peu le disent, il n’obtient que 5 pains et 2 poissons. Alors rends grâces (remercie) et propose de partager ce qu’on a. Et ensuite du coup chacun va suivre le mouvement et donner ce qu’il avait gardé par devers lui. Ainsi l’exemple d’un petit nombre peut entraîner le plus grand nombre, il en fallait quelques-uns pour initialiser le processus du partage. Et si tout le monde partageait vraiment ce qu’il a il y aurait assez pour tout le monde.

Mais on peut plutôt se demander comment interpréter le texte. Utiliser la méthode de base de lecture de la Bible : où sont Dieu et Jésus, et où suis-je moi ?
Jésus joue son rôle, certainement, et représente aussi Dieu, moi, je peux être les disciples... ou la foule.

1. Si je suis la foule.
J’ai faim de quelque chose. Mais pas forcément de pain... (Voir Matthieu 4:4 : « l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » et Matthieu 5:6 : « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés ! »). Pour ce qui est de manger, nous avons apparemment ce qu’il faut. Ce qui nous manque, ce dont nous avons besoin, c’est d’amour, de confiance, de courage, de paix, de fraternité, de bonheur, d’équilibre, de force, de consolation...

J’attends de Dieu qu’il me donne tout ça... mais lui me dit de m’adresser aux disciples, or eux semblent n’avoir pas grand-chose à donner. Les disciples, ce sont tous les intermédiaires entre Dieu et nous : la Bible, l’Église, les pasteurs ou les prêtres, les moniteurs d’École Biblique etc. On a parfois tendance à dévaloriser ça : est-ce vraiment la Bible avec ses 4 Évangiles et ses 2 Testaments qui va me nourrir, les Évangiles avec ses 5 miracles et ses 2 paraboles ? Tout cela peut sembler un peu enfantin... Eh bien, allez, mangez toujours, prenez, ça peut vous nourrir bien au-delà de ce que vous pensez. Il ne faut pas mépriser ces textes apparemment simples, ils peuvent nourrir des foules entières. Et mon pasteur avec ses prédications ennuyeuses, ses histoires pas toujours drôles, mon Église avec ses rites sans grand intérêt ? Allez toujours, tout cela peut apporter infiniment plus qu’il ne peut sembler. Dieu nous nourrit par l’intermédiaire de ses serviteurs.

MultPains

La multiplication des pains

 2. Si je suis les disciples.
Le monde a faim... il a besoin de beaucoup de choses et aspire à la paix, la fraternité, l’amour, le pardon, l’espérance... etc. Nous voudrions demander tout cela à Dieu (comme dans les prières d’Intercession : on prie pour les pauvres, les malades etc.). Or Jésus dit : « donnez-leur vous-mêmes à manger ». C’est à nous de commencer par donner au monde ce qu’on attendrait que Dieu donne. Mais moi je me dis : j’ai bien peu à donner, est-ce en faisant la paix avec mon voisin que je vais donner la paix dans le monde ? Ce que je peux faire semble dérisoire. Mais on ne sait jamais, il faut bien que quelqu’un commence, et le peu que l’on fait peut avoir infiniment plus d’effet qu’on n’imagine, (comme l’effet du battement de l’aile du papillon qui crée un cyclone). Le miracle peut-être, c’est qu’une petite chose peut avoir un grand effet. Peut être juste parce qu’elle montre l’exemple, qu’elle entraîne d’autres... (Ce qui rejoint la première explication).

Et puis quand on agit, on n’est pas seuls, Jésus bénissant les pains s’associe à notre action, il nous accompagne et agit avec nous.

(Addendum : le pain multiplié pourrait être mis en parallèle avec le pain de la Cène : c’est Jésus lui-même qui se donne à manger, Cf Jean 6:51 : le pain de vie : « Je suis le pain vivant descendu du Ciel, celui qui me mange vivra éternellement ». On pourrait penser que le Christ ou la Bible c’est peu de chose pour nourrir le monde, mais en fait, c’est quelque chose d’énorme).

Multiplication

Peu à partager !

 

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