L'Evangile de Matthieu
Leçon pour Ecole Biblique (enfants de 8 à 12 ans)
Ce dessous, de simples notes pédagogiques, sans autre prétention que de donner des pistes de lecture pour les adultes voulant initier des enfants à la lecture des textes cités.
Le sermon sur la montagne
Le Sermon sur la Montagne se trouve dans les chapitres 5, 6 et 7 de Matthieu. Il commence par les Béatitudes. Il est appelé ainsi parce que Jésus y est dit monter sur une montagne pour enseigner. Par là il est présenté comme le nouveau Moïse, donnant une nouvelle parole de Dieu pour le peuple. On y trouve des enseignements très importants de Jésus.
Lire: Matthieu 5:13-16: Le sel de la terre et la lumière du monde
Il s’agit d’une petite parabole, c’est-à-dire une comparaison. Cela montre que l’homme a un rôle sur Terre, chacun peut apporter quelque chose, et il ne faut pas tout attendre de Dieu ou des autres.
Le sel est très important. La caractéristique du sel est que l'on en met peu mais que ça change tout pour le goût. De même, il y a peu de gens bien, ou de chrétiens dans le monde mais cela peut suffire à changer la valeur du monde, ou à changer le monde. Le rôle de l'homme, c'est d’être acteur, pas un consommateur. Nous sommes sur Terre pour donner du goût au monde, et même pour être mangés et non pour manger.
« Si le sel n'a plus de goût » ce qui signifie : si le chrétien ne se distingue pas des autres, s’il ne fait rien de plus, ou n’est pas meilleur, il n'a plus aucun sens, plus de raison d’être. Il faut avoir le courage d’être différent des autres et même si l’on est minoritaire, maintenir sa conviction.
« Vous êtes la lumière du monde » reste dans le même thème : la lumière apporte beaucoup aux autres, elle rassure, donne la liberté de choisir, donne de la joie, guide les navires comme les phares etc. Nous sommes appelés donc à éclairer, et à apporter de la joie, (comme être un rayon de Soleil !). La lumière est ce que l'on peut apporter aux autres. Rayonner et montrer l'exemple.
Mais c’est plus que cela encore, parce que normalement ce n’est pas nous qui sommes la lumière du monde, mais Dieu, ou Jésus ! En Jean 8:12 Jésus dit : « moi je suis la lumière du monde… », et le Psaume 27 : « l’Eternel est ma lumière et mon salut ». Donc quand Jésus dit « vous êtes la lumière du monde », c’est qu’il nous donne le rôle même de Dieu. A nous donc d’agir dans ce monde comme nous voudrions que Dieu le fasse, tout ce que l’on attend de Dieu, c’est à nous de le faire. Nous sommes à l’image de Dieu, ses lieutenants, nous devons nous dire que Dieu a besoin de nous pour donner, au moins en partie ce qu’il faut au monde. Mais Dieu nous aide dans cette mission, bien sûr, il ne nous laisse pas seuls.
Fais la paix avec ton frère
Lire: Matthieu 5:38-48: œil pour œil, l'amour des ennemis
« Œil pour œil, dent pour dent » c’est ce qu’on appelle la « loi du Talion », cela vient de l’Ancien Testament. Cela semble méchant, mais c'était déjà un progrès pour l'époque.. Souvent, dans les cours d’écoles, certains se vengent bien au-delà du mal subi... Donc en fait ce n’est pas si négatif que cela : et peut être lu positivement : tu ne feras pas plus que ce qu’on t’a fait...
Mais Jésus dit que l’idéal, c’est bien plus que ça : savoir pardonner complétement. Ce n’est pas facile, c’est vrai, mais il faut chercher à y tendre, et le pardon est toujours mieux que la vengeance qui ne mène pas à grand-chose, sinon à l’augmentation de la violence. Il faut bien que quelqu’un commence à faire la paix. C’est le sens de « si on te frappe sur la joue droite, tends aussi l’autre ». Il n’e s’agit pas de se laisser faire, mais de désamorcer la violence, rompre le cercle vicieux.
Ce que dit Jésus, pas une recette à appliquer, mais façon de faire réfléchir. C’est évidemment exagéré, il ne faut pas toujours « tendre l’autre joue », si le méchant en profite pour continuer le mal, ce serait mal, mais c’est une direction à laquelle il faut toujours penser.
Peut-être est-ce aussi une manière de faire réfléchir l’autre, le surprendre : cela revient à dire: « pourquoi me frappes-tu ? » (c’est la question que posera Jésus dans l’évangile de Jean quand un garde lui mettra une claque), ou alors : « Allez vas-y, ça t’avancera à quoi ? ».
L’idéal de Jésus, c’est même d’« aimer ses ennemis ». (NB « haïr ton ennemi » n'est pas dans l’Ancien Testament). Aimer son ennemi, ce n’est pas forcément le trouver sympathique ou s’en faire son meilleur copain, mais le respecter, ne pas lui faire de mal, et essayer de le comprendre, et même lui faire du bien si on en a l’occasion ou l’aider. Là encore, c’est un idéal lointain on ne peut pas l’appliquer tel quel, mais c’est une direction vers laquelle il faut tendre, et après, on fait ce qu’on peut. Et de toute façon nous sommes sous la grâce et Dieu lui-même ne nous condamne pas de ne pas y arriver parfaitement.
Donner des idéaux irréalisables permet de ne pas pouvoir se donner bonne conscience en se disant : j'ai atteint mon but, c'est fini, je n'ai plus rien à faire et les autres qui ne le font pas sont des mauvais.
L’Ancien Testament donnait une loi applicable (religion d'observance) alors que le Christ passe à une religion de l'idéal (de l'utopie) C'est inapplicable mais cela nous oriente. Cela nous laisse la liberté et la responsabilité de trouver notre propre chemin. L’important, c’est de toujours avancer et de savoir dans quelle direction aller.
Jésus va un peu loin dans ce qu’il demande, mais il faut le voir comme un idéal vers lequel il faut tendre. Son enseignement n'est pas à appliquer à la lettre bêtement. De toute façon il est impossible à appliquer totalement. Comme le « soyez parfaits comme votre père céleste est parfait », évidemment qu’on ne pourra jamais être aussi parfaits que Dieu. Mais tout cela est fait pour nous faire réfléchir et nous indiquer la direction. Jésus nous fait confiance pour que l'on fasse les choses avec intelligence, il ne court-circuite pas notre intelligence et nous laisse une part de travail.
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