L'Evangile de Matthieu
Leçon pour Ecole Biblique (enfants de 8 à 12 ans)
Ce dessous, de simples notes pédagogiques, sans autre prétention que de donner des pistes de lecture pour les adultes voulant initier des enfants à la lecture des textes cités.
Elles seront perfectionnées au fur et à mesure, et complétées d'éléments pédagogiques d'animation.
Le jugement des Nations
Lire : Matthieu 25:31-45
« le Fils de l’homme » : c’est un nom pour Jésus, titre messianique venu du prophète Daniel. (pour dire qu’il est l’incarnation du modèle d’homme parfait que Dieu veut).
Ici on présente une sorte de « jugement dernier ». En fait il n’y a sans doute pas de jugement final à la fin des temps comme on croyait au Moyen Age, avec Dieu et Jésus qui viennent, qui pèse est bonnes et les mauvaises actions de chacun pour envoyer au paradis ou en enfer. Jésus reprend là une croyant populaire de l’époque, avec l’enfer, diable et tout le reste pour nous faire comprendre quelque chose. Il faut le lire là encore comme une parabole, une image, pour dire que Dieu a certainement une idée sur la valeur de la vie de chacun. Cet enseignement est pour nous permettre de savoir ce que vaut la vie de chacun, qu’est-ce que Dieu attend de nous en fin de compte, qu’est-ce qui est le bien et le mal, qu’est-ce qui est l’essentiel. C’est en ce sens que ce peut être un jugement « dernier », pas dernier dans le sens de l’histoire ou de la chronologie, mais « dernier » dans le sens d’ « ultime ». Comme on dit que quelqu’un a le dernier mot. Nous avons là le critère ultime, final de ce qui est bon et de ce qui est mal. Et le bon, ça mène à la vie (même ici bas), au bonheur et la paix, et le mal ça mène à la souffrance et à la mort.
Ici, il est dit que l’essentiel, c’est d’aider ceux qui en ont besoin, d’aimer les autres et de faire du bien. Il n’est pas dit pas que c’est d’avoir été un bon pratiquant, d’avoir bien cru le catéchisme comme il faut, ni même d’avoir été chrétien ou autre chose : ceux choisis sont étonnés, ils ne connaissaient même pas le Christ.
Ce qui est important ce n’est pas de tout savoir, d’être croyant, chrétien ou pratiquant, peu importe les religions, ce qui compte, c’est finalement d’aider ceux qui ont besoin d’aide. L’important, en fin de compte, c’est la manière avec laquelle on vit avec les autres. C'est un texte d'une incroyable ouverture!
Mais ce passage n’annule pas tout l’Evangile. Il n’apparaît qu’à la fin de l’Evangile, et ne prétend pas tout remplacer. C’est comme si Jésus avait enseigné pendant 24 chapitres qu’il est bien de prier, de se poser des questions, de chercher qui est Dieu, de vouloir se rapprocher du Christ, de lire la Bible, d’aller au culte etc. Cela nous aide à devenir meilleurs, nous rappelle l’essentiel, sinon on risque de finir par l’oublier, et la pratique permet de se ressourcer : pour aimer, il faut se sentir aimé, pour pardonner se savoir pardonné, (Cf paraboles des talents et du semeur). Mais finalement il dit que le plus important, c’est la manière avec laquelle on vit avec les autres en générosité et attention.
Comme le « sommaire de la loi » : Marc 12:29 : « Tu aimeras Dieu de tout ton cœur... » et Jésus ajoute : « voici le second qui lui est semblable », donc qui est la même chose, c’est pareil : « tu aimeras ton prochain comme toi-même », c’est ça l’essentiel.
Ce jugement semble clivant : il met les bons d’un côté et les mauvais de l’autre, mais en fait non. Car pour être sauvé, il suffit d’avoir une fois a donné un verre d’eau, et est condamné comme mauvais celui qui a une fois refusé. Donc en fait tout le monde est à la fois bon et mauvais, parce que chacun a au moins une fois aidé quelqu’un qui en avait besoin, et sans doute une fois n’a pas su le faire. Donc chacun de nous est un mélange de bon et de mauvais. Ce texte n’est donc pas pour juger les gens mais il permet de dire d’une façon marquante ce qui vaut quelque chose en nous et ce qui ne vaut rien.
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