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56, avenue de la Grande-Armée, 75017 Paris

L'Evangile de Luc

Leçon pour Ecole Biblique (enfants de 8 à 12 ans)

Ce dessous, de simples notes pédagogiques, sans autre prétention que de donner des pistes de lecture pour les adultes voulant initier des enfants à la lecture des textes cités.

La parabole du bon samaritain

 

C’est une parabole : façon imagée de décrire les relations entre Dieu et les hommes.

Luc 10:25-28 : Le sommaire de la Loi

Rappel de l’essentiel de ce que Dieu attend de nous. Dans l’Ancien Testament, il y a les 10 commandements et aussi beaucoup d’autres. Là il est dit les deux commandements les plus importants de tous, ceux qui sont centraux. On appelle ça le « sommaire de la Loi » (« sommaire » veut dire résumé, comme la table des matières d’un livre). L’essentiel : c’est d’aimer Dieu et d’aimer son prochain.

(NB : par rapport à Deut. 6:5 d’où est tiré la citation, l’Evangile ajoute : « de toute ta pensée » (en fait : « de toute ton intelligence »,«dianoïa » en grec). Ce n’est pas le tout d’adorer Dieu avec des croyances ou l’obéissance à des commandements, il faut aussi réfléchir.

« Aimer », ne veut pas dire « trouver sympathique ». L’amour n’est pas un sentiment dans la Bible, mais le fait de s’ouvrir à l’autre, chercher à le comprendre, l’accueillir et lui donner ce dont il a besoin à l’occasion. C’est essayer de se mettre à sa place. Aujourd’hui on parlerait peut-être plus d’ « empathie ».

Le « comme soi même » est important pour comprendre. Cela ne veut pas dire « autant qu’on s’aime soi-même », on ne s’aime pas toujours beaucoup. Cela peut vouloir dire qu’il faut d’abord être en paix avec soi-même pour pouvoir aimer les autres, donc accepter le pardon (voir leçon sur la femme au parfum). Ou alors, qu’il faut aimer l’autre comme quelqu’un qui peut aussi prétendre à être quelqu’un et dire « je ». On n’aime pas l’autre comme on aime un objet, mais en l’autorisant à avoir une personnalité, des goûts, des avis, et en aimant cet autre qui est un vis-à-vis.

Le commandement est double : aimer Dieu et aimer son prochain, il faut garder les deux. Il ne s’agit pas de se réfugier dans l’amour de Dieu seul, ni ne faire que de l’action sociale. Les deux sont liés et inséparables normalement.

Bonne question du pharisien : « qui est mon prochain ». Donc qui dois-je aimer ? Tout le monde ? Juste mes proches ? Dans l’Ancien Testament : le prochain, c’était celui de ma famille, de ma tribu. Aujourd’hui, la tendance c’est de penser que c’est mon semblable, tout le monde. Mais peut-on aimer tout le monde ?

La réponse est dans la parabole : voir verset 29

Samaritain1

Le bon Samaritain voit le blessé

Luc 10 :30-37: la parabole du bon samaritain

Jérusalem, c’est la capitale, ville où il y avait le Temple. Et Jéricho : la ville qui s’est opposée à l’entrée du peuple dans la terre-promise, et qu’il a dû combattre.

Le sacrificateur » et le lévite sont des sortes de prêtres, des religieux juifs, chargés du culte et des sacrifices au Temple.
Les samaritains, étaient les ennemis jurés des juifs, ils se détestaient, et ne s’adressaient pas la parole. Ils habitaient au nord de Jérusalem, (en fait ils étaient les descendants de ceux qui étaient restés au pays pendant l’exil à Babylone, ils avaient gardé les traditions archaïques. Les juifs leur reprochaient d’avoir épousé des cananéennes, et eux reprochaient aux juifs qui étaient revenus d’Exil pour s’installer à Jérusalem d’avoir perdu la fidélité à l’ancienne religion traditionnelle et d’avoir tout changé). Bref ils ne s’aiment pas et se méprisaient mutuellement.

La parabole est déjà un exemple de ce que c’est que d’aimer son prochain : c’est aider celui qui en a besoin. Et le prochain à aider, c’est celui qui se trouve sur mon chemin, qu’il soit mon proche ou non, de ma religion ou non, de ma famille ou non, ce n’est pas la question.

Jésus donne le beau rôle à un samaritain : donc l’important, ce n’est pas d’être un bon croyant comme il faut, un bon pratiquant, d’avoir la bonne croyance, mais de savoir aider celui qui en a besoin et qui se trouve là. L’attitude qu’on a avec les autres est plus important que notre appartenance religieuse ou notre pratique.
On a un peu la même idée dans le sermon sur la montagne (Matthieu 5:43-48).

43 Vous avez appris qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi.
44 Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent,
45 afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.
46 Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Les publicains aussi n'agissent-ils pas de même?
47 Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d'extraordinaire? Les païens aussi n'agissent-ils pas de même?
48 Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.
(Matthieu 5:43-48).

Samaritain2

Il prend soin du blessé

NB. On peut voir cette parabole à l’envers à partir de la question de Jésus à la fin : « qui a été le prochain de l’homme blessé ? ». Le prochain de l’homme blessé est le samaritain.

Donc le prochain, ce n’est pas forcément celui qui est de ma famille, de ma religion ou de ma race, mais quiconque est venu vers moi pour m’aider ou me donner, celui là, je dois le considérer comme mon frère, comme de ma propre famille. Plus que celui de mon pays ou de ma religion qui ne s’est jamais approché de moi.

Et puis aimer son prochain c’est non seulement le devoir d’assistance et d’aide, mais aussi considérer l’autre comme son frère, et accepter de se laisser aider par lui. Aimer, c’est permettre à l’autre d’exister comme sujet, et se reconnaître comme pouvant avoir besoin de l’autre. Aimer son prochain comme soi-même, c’est admettre que l’autre puis être lui aussi un « moi-même », un sujet qui peut faire quelque chose, penser autrement que moi. un vis-à-vis, un sujet. Et plus que de faire l’autre un récipiendaire passif à mes bonnes œuvres, aimer l’autre, c’est lui permettre d’avoir un rôle, une fonction, une utilité, et de trouver sa place dans la société. Et aimer l’autre, ce n’est pas se poser comme supérieur à l’autre, (même comme sauveur), mais au contraire, montrer à l’autre ce qu’il a et que je n’ai pas.

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