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56, avenue de la Grande-Armée, 75017 Paris

Evangile de Jean

Leçon pour Ecole Biblique (enfants de 8 à 12 ans)

Ce dessous, de simples notes pédagogiques, sans autre prétention que de donner des pistes de lecture pour les adultes voulant initier des enfants à la lecture des textes cités.

L'entretien de Jésus avec la Samaritaine

Lire: Jean 4:3-15

Il faut d’abord expliquer topographie des lieux avec une carte (en général à l’intérieur des couvertures des Bibles) : la Mer morte, avec à gauche la Judée avec au centre Jérusalem (et Bethléem juste à côté), le fleuve Jourdain qui remonte jusqu’au lac de Tibériade où est la Galilée, avec Nazareth vers la gauche, ville de Jésus. La Samarie est entre les deux.

Pour aller de la Judée à la Galilée, on pouvait longer le Jourdain, ce que faisaient normalement les juifs qui détestaient les Samaritains. Jésus prend un raccourci en passant par la Samarie.

Carte de la Palestine

La carte de la Palestine du temps de Jésus

Les Samaritains et les juifs se détestaient. En fait ils étaient de la même origine, les Samaritains étaient à peu près le « peuple de la terre », ceux qui étaient restés sur place, quand l’élite de Jérusalem avaient été déportée à Babylone (ce qu’on appelle « l’Exil » vers -500). Le temple avait alors été détruit et ceux qui étaient restés adoraient Dieu sur une montagne (le mont Garizim). Ils étaient restés à leurs anciennes croyances et n’avaient pas accepté la modernisation de la religion faite au retour d’Exil (réforme d’Esdras). Mais il y avait dès avant une vieille rivalité entre le nord et le sud, royaume du nord (Israël), et royaume du sud (Juda). Le sud adorait Dieu au temple de Jérusalem, ceux du nord sur une montagne (le mont Garizim).

Le « puits de Jacob » ne fait référence à rien dans l’Ancien Testament. (Rappel : Abraham engendre Isaac qui aura Jacob et Esaü. Jacob aura 12 enfants qui seront les chefs des tribus juives, ou à peu près).

On précise que cela se passait à la 6e heure. On divisait alors la journée en douze heures (de 6h du matin à 18h), donc la 6e heure, c’était midi moment le plus chaud de la journée, c’est logique que Jésus ait soif.

La Samaritaine s’étonne qu’un Juif lui adresse la parole. Mais Jésus n’est pas comme ça, il ne tient pas compte de ces préjugés racistes.
v. 10 : « Si tu savais qui je suis, c’est toi qui m’aurais demandé à boire ». Jésus ne parle pas d’eau matérielle évidemment. Il passe au symbolique. Il y a un quiproquo entre la Samaritaine et Jésus. La Samaritaine ne comprend pas qu’il faut entendre les propos de Jésus allégoriquement, comme une image.

L’image : on a tous soif (= désirer ardemment) de quelque chose : d’amour, de pardon, d’espoir, de consolation, de tendresse, de paix, de bonheur. Jésus peut nous abreuver en nous donnant tout cela en abondance. Et c’est aussi important que l’eau pour vivre.

L’eau dans la Bible est un symbole double : si elle est en grande quantité, cela représente la mort (eau de la mer, du déluge), mais en petite quantité, l’eau c’est la vie, la source dans le désert, la pluie qui fait fleurir la terre aride. Cf proverbe touareg : "Aman iman" : l’eau c’est la vie, est vrai surtout dans les déserts, l’eau c’est la vie pour les promeneurs et pour la végétation aussi. De même, sans Dieu, la vie peut paraître desséchée, et perd sa source de vie, sans Dieu, sans foi ou sans espérance ou amour, la vie devient sèche et pauvre. Elle ne donne plus de fruit ou de belles choses. L’eau, c'est la simplicité, la pureté. C'est vital !

Dans la Bible, l’eau représente souvent la grâce de Dieu, la grâce qu’il nous donne, son amour etc. Et c’est gratuit, comme la pluie qui arrose le jardin. Et inconditionnel, la source donne son eau à tout promeneur, qu’il soit bon ou mauvais, et il pleut autant dans le jardin du juste que dans celui de l’injuste (Cf Matt. 5:45 : « afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes »). L’eau, ainsi donnée est signe de la grâce (« grâce » a la même origine que « gratuit »), et l’amour de Dieu. C’est repris comme symbole par l’Église pour le baptême : la grâce et l’amour de Dieu sont donnés inconditionnellement, même à un petit bébé qui n’en a pas conscience et qui n’a encore ni mérité ni démérité.

La Samaritaine

Jésus assis sur le bord du puits

Avoir de l’eau dans le désert, ça change tout, comme avoir de l’amour dans sa vie. Sans amour, on se dessèche et on meurt. La grâce de Dieu est une source indispensable d’amour et de tendresse. Elle change tout, mais respecte le terrain, l’eau sur une terre ne crée par les plantes, elle fait juste grandir les graines qui s’y trouvent. De même la présence de Dieu ne nous change pas, elle permet juste que nous grandissions en étant mieux nous-mêmes et que nous nous épanouissions.

v. 13-14 : Les choses matérielles ne nous satisfont jamais totalement, on en veut toujours plus, alors que le bonheur que nous offre le Christ est un bonheur dont on profite pleinement et qui comble durablement.

Et Jésus nous donne le bonheur d'avoir toujours une source avec nous dans le désert que nous traversons, on porte Dieu avec soi dans son cœur, et quoi qu’il arrive on a en lui une petite source personnelle d’amour et de confiance. Et la personne qui reçoit cette source devient elle-même une source pour les autres, pour redonner de l’amour etc.

Nous avons donc deux choses à faire : 1. Demander à Dieu l’eau vive (elle est gratuite, mais encore faut-il la demander !), et 2. Apporter à notre tour aux autres ce que nous attendons de Dieu.

Voir autre parole de Jésus dans le même sens en Jean 7:37-38: « Le dernier jour, je grand jour de la fête, Jésus, se tenant debout, s'écria: si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Écriture. »

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