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56, avenue de la Grande-Armée, 75017 Paris

L'Evangile de Luc

Leçon pour Ecole Biblique (enfants de 8 à 12 ans)

Ce dessous, de simples notes pédagogiques, sans autre prétention que de donner des pistes de lecture pour les adultes voulant initier des enfants à la lecture des textes cités.

Elles seront perfectionnées au fur et à mesure, et complétées d'éléments pédagogiques d'animation.

 

La parabole de l'Intendant infidèle

 

Luc 16:1-8

C'est une parabole complexe. (Donc intéressante !) Sans doute l’une des plus difficiles.

On nous donne comme exemple un homme malhonnête ! Il se fait des amis sur le dos de son patron en utilisant pour son profit une richesse qui n’est pas à lui. Que faut il en penser ? Dieu encourage-t-il les voleurs ? Non, bien sûr, (le reste de la Bible ne va jamais dans ce sens).

 Prodigue2

Il y a plusieurs solutions.

La première : au v. 8  il est écrit : « le maître loua l’économe infidèle de ce qu’il avait agi prudemment ». Il ne le loue pas d’avoir été malhonnête, mais il le loue que dans sa malhonnêteté il ait eu au moins une qualité, c’est de se demander où ça le menait dans l’avenir, où le menait sa vie. Plutôt que « prudent » il faudrait comprendre : « prévoyant ». Il était malhonnête, mais dans sa malhonnête, il a au moins fait preuve de prévoyance. Ce que dit ensuite Jésus, c’est qu’il est dommage que les gens se posent cette question pour leur argent (choses matérielles, retraite...) et si peu pour la dimension spirituelle (ce que devraient faire « les enfants de lumière »).

Deuxième solution : la clé pour interpréter une parabole : ce ne sont pas histoires morales ou à appliquer, mais des comparaisons pour parler des choses de Dieu. Il faut donc transposer dans le domaine de la foi. Ainsi de même la parabole du Semeur n’invite pas, si on est paysan à semer sur les routes, il vaut mieux garder son grain pour la bonne terre, mais Dieu, lui, agit autrement. Ou quand Jésus dit que Dieu viendra comme un voleur, ce n’est pas pour qu’on divinise les cambrioleurs !. Alors ici, il faut essayer de comprendre le message en ce qui concerne Dieu et le Royaume. Où est Dieu ? C’est le maître. Et nous ? Nous sommes l’intendant infidèle. Quelle richesse nous est-elle confiée ? La vie, il est vrai qu’on ne la possède pas et qu’un jour on devra la rendre. Cette vie, on peut la dilapider, se dire que c’est juste pour qu’on en profite sans penser aux autres, cela ne mène pas bien loin et un jour on meurt comme un imbécile. Mais la vie n’est pas non plus à préserver comme une œuvre d’art, on peut la dépenser, Dieu nous y autorise... mais au profit des autres, pour aider les autres, soulager leur poids, soulager les peines etc. Ca, Dieu trouve ça bien.

Il y a d’autres choses que Dieu nous confie ou nous donne : le pardon, l’amour, la grâce. Le mauvais usage de tout ça serait juste d’en profiter : puisque Dieu nous pardonne, faisons n’importe quoi. Le bon usage, qui est bon : c’est de distribuer aussi ce pardon et cet amour pour les autres.

D’ailleurs on peut remarquer que le thème de la dette et du pardon est littéralement la demande du Notre Père que nous connaissons sous la forme : « pardonne nous nos offenses » en fait il est écrit : « remets-nous nos dettes comme nous remettons à ceux qui nous doivent ». On a donc le droit de remettre les dettes au nom de Dieu, on peut donner le pardon, et même pardonner au nom de Dieu. Et on remarque que la parabole ne demande pas de pouvoir tout pardonner toujours, mais au moins 50% ou même 20% comme les dettes que remet l’intendant malhonnête.

Une troisième solution est de considérer que les « richesses injustes » ce ne sont pas les biens que nous aurions volés, mais toutes les grâces que nous ne méritons pas. Chacun peut dire les chances qu’il a dans sa vie et que tous n’ont pas. Qu’en faire ? Uniquement en profiter est un peu juste, plus intelligemment, on peut « se faire des amis » avec, c’est-à-dire convertir ces chances en qualités de relation, en amour. Et ça c’est se construire un trésor infiniment plus durable, parce que le seul vrai trésor, c’est l’amour, la relation. Le serviteur, il était gredin, mais il a eu la qualité de comprendre que la seule vraie richesse, qui dure, et qui peut nous soutenir dans les difficultés, c’est l’amitié, la relation.

C’est une parabole difficile, ce n’est pas une fable ayant une bonne morale, mais permet de faire réfléchir sur la question de savoir où nous mène notre vie, et qu’est-ce qui reste de notre vie.

 

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