L'Exode
Leçon pour Ecole Biblique (enfants de 8 à 12 ans)
Ce dessous, de simples notes pédagogiques, sans autre prétention que de donner des pistes de lecture pour les adultes voulant initier des enfants à la lecture des textes cités.
Le buisson ardent
Moïse grandit, un jour il voit un Egyptien battre un juif, il prend la défense de son frère de sang et tue l’Egyptien. (Exode 2:11ss). Moïse s’enfuit à Madian. Il épouse Séphora, et devient berger, en s’occupant de faire paître le troupeau de son beau père Jéthro.
Lire: Exode 3:1-15
Il est dit que Dieu s’adresse à Moïse. On mentionne un ange, mais c’est une façon de parler pour dire qu’il entend Dieu lui dire quelque chose. Dieu ne parle pas avec des sortes de créatures réelles ayant des ailes, mais il nous parle dans notre cœur, dans la prière, dans notre esprit.
Dieu apparaît à Moïse dans un buisson ardent. Sur la réalité du phénomène beaucoup ont des explications : soleil derrière le buisson, buisson très coloré avec des fleurs, ou même fruit hallucinogène poussant dans le désert... Peu importe, c’est un symbole.
Moïse devant le buisson ardent
Le feu est un beau symbole de la présence de Dieu : le feu éclaire, réchauffe, et purifie. Dieu est source de lumière, de chaleur et nous transforme en bien. Mais le feu peut aussi être négatif et brûler ! Cela est aussi utilisé parfois dans l’Ancien Testament pour dire que Dieu détruit les injustes, ou ses ennemis. Mais à partir de l’Évangile, nous n’aimons pas cette idée et ne gardons que le côté positif du feu de Dieu. Et justement, là, il est dit que le buisson brûle sans se consumer, donc on ne garde que le côté positif du feu : feu qui éclaire sans détruire.
Le buisson ardent est devenu le symbole de l’Eglise Réformée, avec sa devise en latin : « flagror non consumor », ce qui veut dire : « brûle sans se consumer ». Et dans le buisson le nom de Dieu en hébreu.
Que Dieu soit une lumière est essentiel. C’est ce que dit le Psaume 27 : « L’Eternel est ma lumière et mon salut », et aussi dans le Nouveau Testament, dans le prologue de Jean (Jean 1) Dieu est dit être à la fois parole et lumière.
On retrouve cette idée de la présence de Dieu comme un feu dans le Nouveau Testament à la Pentecôte : on dit que la présence de Dieu (ou son Esprit, c’est pareil) a été donnée aux disciples : pour cela le texte prend pour image des flammes de feu qui sont donnée à chaque disciple rassemblé. C’est une bonne nouvelle pour nous, ce n’est plus la présence qui est offerte à un seul homme qui ensuite en déduit des lois pour le peuple, mais la présence de Dieu est offerte à tous les disciples, chacun peut avoir son petit buisson ardent personnel, sa petite flamme de la présence de Dieu qui lui fait du bien.
v.3 Moïse cherche à comprendre comment fonctionne Dieu (il s’approche du buisson). Dieu l’en empêche, Pourquoi ? On ne peut pas tout comprendre de Dieu, on ne peut en faire le tour, il restera toujours une part de mystère. Et puis ce n’est pas indispensable de tout comprendre. L’essentiel c’est de comprendre que nous pouvons faire quelque chose pour lui ou pour le monde.
v.4 : Dieu appelle Moïse par son prénom. Il nous faut nous identifier à cette histoire et elle nous enseigne donc que chacun de nous est invité à monter sur la montagne de Dieu pour rencontrer son propre buisson. Et Dieu nous connaît personnellement. Dieu n’est pas juste une sorte d’amour cosmique global, mais il connaît chacun d’entre nous par son prénom et aime chacun. C’est ce qui est dit à l’enfant au moment de son baptême : « Dieu dit, ne crains rien, je t’ai libéré, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi » (Esaïe 43 :1). Dieu veut nous dire quelque chose. Ce n’est pas facile de l’entendre, il faut apprendre à l’entendre. Aujourd’hui, Dieu ne nous parle pas avec des buissons, pour nous, il parle dans notre cœur, dans nos pensées, par la prière. Et il faut essayer d’entendre ce qu’il nous demande, ce qu’il attend de nous.
V6 : Dieu se présente comme le Dieu de ses ancêtres. Pour les enfants c’est aussi le Dieu de leurs parents ou de leur grands-parents qu’on leur présente, il faut qu’ils découvrent comment ce Dieu peut être aussi le leur à leur manière.
V. 7a10 : Puis Dieu exprime ce qu’il veut, et c’est l’une des expressions les plus extraordinaires du fait que Dieu est un Dieu de grâce. Il dit : « J’ai vu la misère de mon peuple » et il décide alors de libérer le peuple, seulement parce qu’il compatit à sa misère, sans condition, juste par amour. Dieu ne dit pas : « si vous êtes fidèles, si vous faites le bien ou... je vous libérerai », mais la libération est l’acte premier de Dieu, sa volonté, offert au commencement par son propre choix. Dieu libère sans condition et sans mérite de la part des hommes. (La loi n’est donnée qu’après).
C’est une idée très importante pour les protestants : la grâce de Dieu, son amour, son pardon, nous sont offerts en premier et sans condition. Notre vie chrétienne est d’y répondre, et non pas de les gagner, c’est le sens du baptême d’enfant : la grâce est offerte au début avant même que nous en ayions conscience.
V. 11 : Puis Moïse pinaille, refuse, chipote, essaye de trouver des excuses, il dit qu’il est trop petit etc. Il a tort, on peut toujours faire quelque chose pour Dieu ou pour les autres. Et même plus loin, il continue à chercher des excuses comme en Exode 4:10 : il parle mal (on a dit qu’il était bègue ?). Dieu entend le problème, propose une solution : se faire aider par son frère Aaron qui parlera pour lui. Et finalement Dieu se met en colère (Exode 4:14...) : ça suffit, pas d’excuses à trouver, on peut toujours faire quelque chose, et s’il y a un vrai problème, on cherche une solution pour y pallier.
En tout cas, Dieu a besoin de quelqu’un pour réaliser son plan. Dieu veut le bien et libérer mais ne peut pas le faire tout seul, il a besoin de nous et de collaborateur. Dieu a besoin de serviteurs, même imparfaits pour accomplir ce qu’il veut. Moïse n’est pas un super héro, ce n’est pas grave si on se trouve soi-même trop petit pour faire les choses pour Dieu, il faut avoir confiance. A nous de nous y mettre, si petit que nous soyons, et Dieu nous propose son aide.
Moïse demande à Dieu son nom : vient alors un verset essentiel : Exode 3 :14 où Dieu dit : « Je suis celui qui suis », ou « je suis qui je suis », ou « je suis celui qui est ». C’est difficile à traduire. Cela peut vouloir dire : « peu importe qui je suis, je t’envoie faire le bien et puis voilà ». Peu importe vraiment donc de savoir si l’on croit bien en Dieu ou de savoir si on sait très bien qui est Dieu, l’important, c’est d’agir, d’aimer son prochain et d’œuvrer pour le bien. Ou alors c’est une affirmation théologique : « je suis l’être ». Or en hébreu, il n’y pas de temps présent passé ou futur, les trois sont en un, « je suis qui je suis » donc veut dire : « je suis celui qui était, qui est et qui sera », c’est pourquoi on l’appelle : « l’Éternel ». Nous, nous sommes passagers, autrefois nous n’étions pas, demain nous ne serons plus. Lui, il est pour l’éternité. Ce verbe être en hébreu a donné un des noms de Dieu : ce que l’on appelle le « tétragramme » : quatre lettres en hébreu : YHWH et suivant les voyelles qu’on ajoute peut se prononcer Yaweh, ou Jehovah. On ne sait pas, les voyelles étaient secrètes et les juifs n’ont pas le droit de prononcer ce nom de Dieu, il est trop sacré. Ils disent à la place : « le Seigneur ».
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