L'Evangile de Matthieu
Leçon pour Ecole Biblique (enfants de 8 à 12 ans)
Ce dessous, de simples notes pédagogiques, sans autre prétention que de donner des pistes de lecture pour les adultes voulant initier des enfants à la lecture des textes cités.
Jean Baptiste et le baptême de Jésus
Jean Baptiste: Lire: Matthieu 3:1-6
Avant Jésus, quelqu’un l’a précédé qu’on appelle précurseur : Jean Baptiste.
« Baptiste » n’est pas un nom, mais veut dire « celui qui baptise ». Et « baptiser » signifie normalement « plonger dans l’eau ». Aujourd’hui, on baptise les enfants en mettant un peu d’eau sur la tête. Ce geste est pour dire qu’ils sont, même tout petits, aimés par Dieu (qu’ils sont sous la grâce), et qu’ils sont bienvenus dans l’Église. Mais autrefois on baptisait en plongeant entièrement dans l’eau, et c’est comme ça qu’on devenait chrétien. Avant Jésus, les juifs plongeaient aussi certaines personnes dans l’eau pour signifier qu’ils étaient pardonnés, purifiés, comme lavés, c’est ce que faisait Jean Baptiste dans le Jourdain. Les gens venaient à lui, ils confessaient leur péché (« confesser » veut dire « reconnaître publiquement ») c’est-à-dire qu’ils reconnaissaient leurs erreurs, leurs fautes, et Jean leur disait le pardon de Dieu, et le signifiait par un symbole en les plongeant dans l’eau du Jourdain (le fleuve qui traverse la terre d’Israël), pour qu’ils ressortent comme lavés, purifiés de leur faute.
Ce baptême n’était pas encore un baptême chrétien, et sans doute que les gens y venaient plusieurs fois.
Jean-Baptiste prépare le chemin du Seigneur, cela veut dire qu’il prépare le peuple à savoir accueillir le Christ. Pour ça, il nous faut reconnaître nos fautes et accepter le pardon de Dieu. Se savoir à la fois pécheur et pardonné est essentiel : il faut reconnaître que l’on n’est pas parfait, qu’on fait des erreurs, qu’on a des manques, pour savoir dire qu’on a besoin des autres et de Dieu ; et aussi il faut se savoir pardonné, donc ne pas toujours se sentir coupable ou incapable. A partir de là on peut faire de grandes choses.
Il disait « le Royaume de Dieu est proche ». Le Royaume de Dieu, ce n’est pas la fin du monde, ni la mort. Mais ça veut dire : Dieu est proche de vous, il est là, à votre disposition. Le règne de Dieu, c’est celui de l’amour, de la paix et de la grâce, c’est mieux que le règne de la violence ou de la haine. Donc Dieu est pràche de nous. Mais on ne peut pas forcer Dieu à venir en nous, on ne peut pas se donner la foi, mais on peut se préparer à l’accueillir, c’est ça ce qu’apprend Jean Baptiste.
Pour nous aussi, nous pouvons nous préparer à accueillir le Christ, à pouvoir comprendre l’Evangile. Pour ça, il faut suivre ce que propose Jean Baptiste.
En hébreu ou en grec : « repentir » signifie « tourner », « se retourner ». Donc « se repentir » veut dire : changer de direction, d’état d’esprit, de façon de penser, reconnaissez que vous vous êtes égarés et revenez à Dieu.
(Dans certaines Bibles, cela est traduit par « convertissez-vous ». Ici, « se convertir », ne veut pas dire changer de religion, mais dit la démarche à faire dans sa propre religion pour revenir à Dieu.)
La tenue vestimentaire de Jean Baptiste, est un peu l’uniforme des prophètes, il est habillé comme l’un des plus grands : Elie. Or dans la tradition juive, on disait qu’Elie le prophète devait revenir avant le Messie. Jean Baptiste joue là le rôle d’Elie et il ouvre donc la voie à la possibilité d’accueillir Jésus comme le Messie (ce qui se dit « Christ » en grec).
La croix huguenote
Le baptême de Jésus: Lire: Matthieu 3:13-17
Jésus vient à Jean pour être baptisé par lui. Mais c’est un peu curieux si ce baptême dit le pardon des péchés. Pourquoi Jésus aurait-il besoin d’un baptême de pardon, puisqu’on dit qu’il était sans péché ?
Deux solutions :
La solution classique est de dire que c’est par solidarité : Jésus n’en avait pas eu besoin, mais le fait comme tout le monde pour montrer l’exemple, par solidarité.
Autre solution un peu moins habituelle : peut-être qu’il avait quand même quelque péché, après tout, il était pleinement homme comme nous. Être être le Messie, ne veut pas forcément être parfait en tout.
Le saint Esprit qui descend c’est une image. Le saint Esprit, c’est Dieu lui-même, Dieu n’a pas de corps donc il n’est qu’esprit, Dieu est saint Esprit. Mais on l’appelle comme ça quand on veut dire qu’il est pour nous une source de vie. « Esprit » en hébreu comme ne grec veut dire le « souffle », le souffle de la vie. Dieu qui nous remplit de vie, de force, d’espérance. Le saint Esprit qui descend, c’est ce que ressent le Christ, comme s’il se remplissait de la présence de Dieu. C’est pour Jésus à ce moment-là sans doute une expérience subjective, pas un phénomène photographiable. La colombe est l’image du saint Esprit parce que c’est un oiseau qui plane en descendant tranquillement du ciel vers la terre, le ciel représente Dieu, et la Terre, les hommes, c’est la présence de Dieu qui vient vers nous. Elle a été choisie pour orner les croix protestantes dites « croix huguenotes ».
La parole qui vient du Ciel disant que Jésus est le fils de Dieu. (Qui sera à peu près redite lors de la Transfiguration), comme la colombe, c’est une façon de parler, pour dire que c’est à partir de ce moment qu’il sera reconnu comme « fils de Dieu » par les autres. Il va alors commencer sa prédication et être reconnu comme fils de Dieu. C’est le point de départ de son ministère.
Mais certains chrétiens dits « adoptianistes » ont prétendu depuis le IIIe ou IVe siècle que c’est à ce moment-là que Jésus devient fils de Dieu : la parole « celui-ci est mon fils bien aimé » peut être entendue non comme un rappel, mais comme une parole d’adoption. Il n’aurait pas été fils de Dieu par sa naissance, mais au moment de son baptême. Cette théologie a été rejetée par l’Église dans l’antiquité, considérée comme une « hérésie », mais après tout, pourquoi pas ? Cela a été dit au en particulier par un certain Nestorius, et il existe encore des Eglise nestoriennes (adoptianistes donc) en particulier en orient, en Iraq
Le baptême de Jésus
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