Premier livre de Samuel
Leçon pour Ecole Biblique (enfants de 8 à 12 ans)
Ce dessous, de simples notes pédagogiques, sans autre prétention que de donner des pistes de lecture pour les adultes voulant initier des enfants à la lecture des textes cités.
Anne et la naissance de Samuel
I Sam 1:1-20, (+27-28)
Histoire à lire, il faut juste expliquer les notions et expressions compliquées quand elles se présentent, et ensuite l’histoire soulève quelques questions.
« L’Eternel des Armées »: n’a pas à voir avec le monde militaire, mais veut dire : « le Dieu des armées célestes », et les armées célestes pour la Bible, ce sont les étoiles (il y a un même mot en hébreu pour dire l’armée et l’étoile). Il s’agit donc du Dieu cosmique, le Dieu de tout l’Univers.
« Se prosterner et offrir des sacrifices » : c’était la manière à l’époque d’adorer Dieu. Aujourd’hui, nous ne faisons plus ça, mais adorons Dieu par la prière, en rendant grâces, la louange, le chant, le culte.
« Sacrificateur » c’est un prêtre. Les prêtres en Israël en effet à l’époque offraient les sacrifices à Dieu dans le Temple. Eli était prêtre du Temple (à ne pas confondre avec le prophète Elie (avec un « e ») qui interviendra plus tard.)
A l’époque, la monogamie n’était pas la règle, avoir deux femmes était courant, la Bible s’adapte aux coutumes humaines.
« l’Eternel l’avait rendue stérile » : elle ne pouvait pas avoir d’enfants. A l’époque, on ne savait pas très bien comment les enfants venaient, on croyait que c’était Dieu qui gérait la fécondité des couples, et qui « donnait », ou refusait des enfants. Aujourd’hui, nous savons que Dieu n’intervient pas là dedans, c’est le fonctionnement de la nature. Et puis dans Ancien Testament, on trouve encore parfois une ancienne théologie où on attribuait tout ce qui arrive à Dieu, le bien comme le mal, la vie comme la mort. Aujourd’hui, on n’a plus l’idée d’un Dieu qui n’est que source de bien et de vie, le mal ne pouvant être la volonté de Dieu. On croyait autrefois dans un Dieu tout-puissant tel que tout ce qui arrive soit sa volonté. Encore des gens pensent comme ça, mais pour nous, on pense plutôt qu’il y a des choses qui arrivent et qui ne sont pas sa volonté, (le mal en particulier).
Anne est triste, mais elle réagit très bien, au lieu d’être simplement triste, elle prie. Prier n’est pas faire des réclamations à Dieu ou lui dire ce qu’il devrait faire, mais on peut tout dire à Dieu, partager avec lui dans la prière tous ses sentiments, ses joies, ses tristesses, ses regrets, ses désirs, ses craintes ou ses espérances. Ca fait du bien ! Prier, c’est épancher son âme, ouvrir son cœur à Dieu. Partager avec Dieu ce qu’on a sur le cœur, lui dire tous ses sentiments : joie, tristesse, colère, espoirs, craintes, satisfactions ou regrets etc... Anne fait ça et c’est bien. Sa prière est un peu trop précise : prier ne veut pas dire faire des demandes à Dieu (« je veux un petit garçon »), mais on peut lui dire ce qu’on aimerait : (« tu sais j’aimerais tellement avoir un petit garçon »), et Dieu peut transformer notre sentiment. La prière peut nous aider à trouver des solutions auxquelles nous n'avions pas pensées. Dans la Bible tout n'est pas exemplaire, elle nous montre des gens dans leur relation avec Dieu. Anne fait à la fois bien, et à la fois et pas totalement un exemple.
Elle fait un vœu : « Le rasoir ne passera pas sur sa tête » c’est ce qu’on appelle le vœu de naziréat, elle promet que son enfant sera « nazir ». C’était une façon de le consacrer à Dieu avant même sa naissance, et imposait deux choses : qu’il ne se coupe jamais les cheveux (ni la barbe), et qu’il ne boive pas de vin. Le plus célèbre des nazirs a été Samson (tant qu’il avait ses cheveux, avait la force de Dieu avec lui, et si se rasait, ils pensaient qu’il perdait cette consécration). On a dit que Jésus avait été peut-être un nazir au départ (consacré à Dieu dès sa conception par Marie, et avait la barbe et les cheveux longs... mais buvait du vin). Anne veut un enfant, mais elle n’est pas égoïste, elle promet de ne pas le garder pour elle, mais de l’offrir à Dieu.
Eli ne la comprend pas : Anne prie de tout son cœur, et on se moque d’elle. Même Eli qui était un professionnel de la chose, cela montre que les pasteurs ou les prêtres ne sont pas toujours parfaits. Ou peut-être qu’elle priait à sa manière et ce n’était pas comme ça qu’on avait l’usage de le faire. Eli attendait peut-être qu’elle récite des prières toutes faites, des Psaumes, mais elle priait à sa manière, avec son cœur et c’est très bien. Et il faut savoir que parfois on peut être incompris, même de ceux qui pourtant devraient nous comprendre.
Et comme Anne, parfois quand on montre qu’on de la religion ou la foi, ou qu’on prie, on est incompris des autres qui peuvent se moquer. La prière, est une chose très intime. Mais Anne est courageuse, elle assume, il ne faut pas tenir compte de ces moqueries éventuelles, et même elle se défend, elle fait la leçon au prêtre.
Anne priait dans le temple
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