Voici que je fais toute chose nouvelle
La fin de l'année, c'est l'heure des bilans pour les entreprises, et l'Eglise n'échappe pas à cet exercice.
Il est vrai, ce n'est pas tant le côté financier qui nous interpelle, bien que le trésorier soit toujours dans l'angoisse, lorsque, années après années, il constate, début décembre, qu'il manque presque 40% des recettes pour atteindre notre objectif. Oui, les finances sont indispensables pour faire vivre une paroisse, et nous sommes toujours reconnaissants de la générosité de chacun, car ce qui nous importe c'est justement cet aspect : la vitalité.
Certains indices nous permettent d'en avoir un aperçu. Et pour notre paroisse de l'Etoile, 2011 est une belle année, de nouveaux projets se mettent en place, en particulier autour des parents et des jeunes couples, une affluence et un intérêt croissant pour les catéchismes pour adultes, un nombre record de baptêmes (52 !), 18 confirmants, et ce n'est là que ce qui est le plus visible. Mais l'Eglise ce n'est pas que cela, elle n'est en rien un "club".Nous sommes vraiment heureux de nous retrouver, c'est essentiel, c'est ce qui nous soude, mais ce n'est pas la finalité. C'est avant tout une grâce qui nous permet de nous tourner vers notre monde. Car, nous avons une mission, une conviction à partager, une Parole à affirmer.
Nous sommes assurés que la Parole qui nous fait vivre et que nous proclamons est aujourd'hui plus que jamais indispensable. Dans une société qui est à la fois morose et conflictuelle, nous sommes amenés à dire combien Dieu est à l'opposé de ces images que l'on veut nous imposer.
Car Dieu ne peut en aucun cas se laisser enfermer dans des images, des dogmes, des discours. Il nous échappe. Si Dieu ne peut se laisser emprisonner, cela signifie qu'il n'enferme pas l'humain, bien au contraire il est celui qui nous libère de toutes nos servitudes. Et, affirmer la puissance de libération de sa Parole, dire que Dieu n'est en rien celui qui nous condamne, mais avant tout celui qui nous permet de tenir debout face à toutes les adversités, et même celui qui se réjouit de nous voir heureux, de nous entendre rire, c'est exceptionnel, c'est vivifiant. C'est cela l'essentiel de notre bilan : vivre ensemble, et partager notre foi au-delà de nos murs.
Pour tous les chrétiens, la fin de l'année s'inscrit d'abord dans un commencement, une naissance. Pour, d'une part nous empêcher de nous installer dans un certain confort, de nous protéger de tout enfermement, nous inviter à faire du nouveau avec tout, et nous laisser féconder et bousculer. Mais également nous murmurer que si notre bilan est triste, l'espérance peut à nouveau poindre. C'est cela le sens de Noël, nous tourner vers l'avenir avec un regard de nouveauté et de confiance.
Noël c'est Dieu qui vient en l'homme, Dieu qui croit en la vie.
Que cette vie qui nous est offerte croisse en nous et nous entraîne à faire toute chose nouvelle, et toute chose bonne et belle !
Joyeux Noël et très belle année !
Florence Blondon