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56, avenue de la Grande-Armée, 75017 Paris

Venez comme vous êtes !


C’est notre slogan d’appel ! Ce que nous avons dit à nos jeunes appelés à confirmer. Cela ne vient pas de McDonald’s mais de l’Évangile, de Jésus qui a accueilli chacun comme il était, sans examen ni d’apparence, ni de connaissances religieuses ou de foi dans le bon catéchisme. Tous ont été reçus : juifs et païens, parfaits et pécheurs. Comme dans la parabole des Noces où il est dit au serviteur d’inviter tout le monde : « amène les tous, bons et mauvais ».

Un collègue pasteur, parodiant une chanson de Renaud, a récemment intitulé une de ses prédications : « Ce n’est pas l’homme qui quitte l’Église, c’est l’Église qui quitte l’homme ». Pour dire que s’il y a une désaffection aujourd’hui vis-à-vis de l’Église, ce n’est pas la faute des fidèles qui ne viendraient plus, mais de l’Église qui se coupe des fidèles. C’est souvent vrai. Il est étonnant de voir nombre de gens qui s’excluent eux-mêmes de l’Église en pensant qu’il n’y a pas de place pour eux. Ils pensent n’avoir pas suffisamment la foi, parce qu’ils ne croient pas dans ce qu’on leur a appris au catéchisme, parce que l’idée d’un Dieu, personnage tout-puissant et qui juge les rebute, ne pouvant y croire étant donné le mal qu’ils voient dans le monde. C’est pourquoi nous voulons donner un message de libération. Qui que vous soyez, il y a une place pour vous dans l’Église. Il y a des quantités de types de foi, de croyances et de non-croyances possibles. Il y a de la place dans notre Église pour les mystiques et les moins mystiques, les philosophes et les simples d’esprits, les instruits et les naïfs, ceux qui prient et ceux qui agissent.

Venez ! Le message fondamental que nous lisons dans l’Évangile et auquel est attachée la Réforme depuis un demi millénaire est celui de la grâce. C’est elle qui fonde l’Église. L’Église n’est ainsi pas l’ensemble de ceux qui ont la foi, mais l’ensemble de ceux qui acceptent de se mettre à l’écoute de l’annonce de la grâce.

C’est le point de départ de l’entrée dans l’Église, comprendre que tout est grâce, que Dieu est grâce, que l’Évangile est grâce. Nous sommes donc bienvenus tels que nous sommes, qui que nous soyons. Dieu nous donne sa présence et sa paix sans que nous ayons à les mériter par quoi que ce soit. C’est un cadeau. Cela peut sembler facile. Mais c’est totalement à contre courant de toute notre société humaine où tout se paye ou doit se mériter, où la réussite est valorisée et tout échec puni. Nous, nous croyons et enseignons la grâce : la valeur de la vie ne se fait pas par nos œuvres, mais par ce qu’elle reçoit. Et le croyant ne peut être qu’un bon croyant que s’il commence par se sentir aimé, accepté, gracié, pardonné. Et que rempli de reconnaissance et de joie, il puisse devenir à son tour un rayon de grâce dans ce monde qui en a bien besoin.

Louis Pernot