Pro-testants: une église de témoins

Ne dites plus « réformés » ou « luthériens », ces mots n’ont plus de sens désormais ! Certes, il faudra sans doute du temps pour les reléguer aux oubliettes. Pourtant, le changement a été acté lors premier synode national de l’Église Protestante Unie de France qui s’est déroulé du 8 au 11 mai dernier à Lyon. Cette union n’est pas fusion : les deux anciennes Églises gardent leurs spécificités. Si cette nouveauté n’est pas une révolution, un mouvement de fond est en cours.

Car, d’une part, avec un seul synode national, un corps pastoral unifié, un unique conseil national qui a pour président le pasteur Laurent Schlumberger, une seule règle de fonctionnement appelée « Constitution », la nouvelle Église prouve qu’il est toujours possible de dépasser les divergences et les oppositions par l’écoute et la confiance. Cette union est un signe pour la société. Dans un monde où l’éclatement, la fragmentation sont une tendance, faire unité dans la diversité est un message fort.

D’autre part, c’est également une invitation pour chacune de nos communautés à mettre pratique une culture de l’écoute et du dialogue. Un signe fort nous incitant à ne pas rester entre nous, mais à nous ouvrir au monde. Car au delà des différences minimes entre luthériens et réformées, le défi des Églises pour demain est celui-ci : entendre les cris de souffrance ou de joie de notre société, nous exprimer avec clarté et pertinence, quitter notre « patois de Canaan », et accueillir l’autre avec confiance. C’est ce que nous essayons de faire dans notre paroisse de l’Étoile. Cela se décline sous de nombreuses formes: la prédication, l’enseignement, la réflexion, la prière, l’entraide, la solidarité, la convivialité… Cela dépend donc de chacun et de chacune d’entre nous. Car, tous nous avons une place, un rôle dans l’Église.

C’est cela être protestant. Au-delà de la dimension protestataire encore essentielle, il s’agit également de pro-tester, donc de « témoigner pour » cette Parole qui nous fait vivre. Être ouvert aux autres, à l’écoute de la Bible et des bruissements du monde, s’engager, partager sa foi. En nous rappelant qu’à l’origine de l’Église, tout comme à l’origine de l’humain il y a le  Souffle de Dieu.

Florence Blondon

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