Peinture fraîche...
Nous attaquons cet été le dernier gros poste de notre programme de réparation du temple et de ses locaux..: la peinture du temple.
Celle-ci n'avait pas été faite depuis plus d'un demi-siècle. Le temps et les derniers travaux d'électricité pour remettre celle-ci aux normes ont rendu notre lieu de culte et de prière plutôt moche. Mais ce n'est pas une mince affaire, la voûte fait plus de 13 mètres de haut, et tout est grand, bref, c'est cher, et il est difficile de morceler le travail, le mieux et le plus économique étant de tout faire d'un coup.
Pour cela, le temple sera fermé pendant tout l'été (à partir du 15 juin). Les bancs seront déménagés et stockés dans la salle Robert. Le culte aura lieu pendant ce temps dans la chapelle. Les anciens se souviennent que cela avait déjà été le cas, en particulier pendant la guerre quand il était difficile de chauffer le temple, on y tient à une centaine, ce qui devrait suffire pour les cultes d'été où il y a moins d'assistance que le reste de l'année.
La plus grande difficulté, en fait, a été de savoir comment repeindre... Entre les anciens et les modernes, ceux qui veulent que tout reste absolument à l'identique, et ceux qui voudraient en profiter pour rendre le lieu un peu plus joyeux, en enlevant les filets peints des fausses pierres et en mettant des couleurs moins ternes, tout a été évoqué... Un élément important de décision a été le montant faramineux des filets de fausse pierre dans les devis... Et finalement une solution astucieuse a été proposée par l'architecte de respecter le style du bâtiment en gardant les filets sur une peinture couleur pierre simplement sur les parties importantes de la structure (le bas, les encadrements de fenêtres, les colonnes et les nervures des voûtes). Par contre les voûtains et les parties hautes de mur à plat seront blancs. C'est ainsi que sont faites d'ailleurs les églises anciennes dans lesquelles tout n'est pas en pierre de taille. Quant au mythique ciel étoilé du choeur, il sera conservé à l'identique.
Ensuite, il y aura toujours à faire, bien sûr (chapelle, couloir d'entrée, salles à l'étage, salle du fond...) mais normalement tout ça pourra être fait petit à petit. Il est vrai que là nous avons dû nous attaquer à des gros chantiers et c'est formidable que nous ayions pu y arriver parce qu'il faut une paroisse en vraiment bonne santé pour cela. (En fait, pour la peinture, nous vivons un peu par la foi, parce que nous n'avons pas encore réuni tout ce qu'il faut pour la payer, mais nous voulons y croire...).
Ce qui est vrai c'est qu'en permettant à l'Etoile d'être bien remise d'aplomb, nous assurons sa pérennité pour encore quelques bonnes dizaines d'années. Or cela ne va pas de soi. Si nous n'avions pas fait ces gros travaux, serait venu un jour où de toute façon il aurait fallu les faire. Et que serait-il advenu alors de l'Etoile si elle n'avait pas été en mesure de payer..: le ravalement de la façade, la réfection de l'électricité (imposée sous menace de fermeture), l'étanchéité du toit.....? L'Etoile aurait fini en enrichissant un promoteur immobilier, ce qui aurait été bien dommage.
Alors bravo et merci à vous tous, bâtisseurs, si ce n'est de cathédrale, au moins d'une paroisse-clé à Paris, parée pour le XXIe siècle.
Louis Pernot