Pari d'espérance
Comme chaque année, la rentrée, c’est le temps des bonnes résolutions. Elle est certainement pour la plupart d’entre nous balisée par de nombreux projets, certains heureux et d’autres plus ardus, ainsi va la vie ! Pourtant, nous savons combien il est difficile de s’y tenir et de réaliser par nous mêmes ce que nous souhaiterions entreprendre.
Pour cette année je vous propose, non pas des projets mais un pari, un pari à faire et vivre ensemble, le pari de l’espérance. C’est sous ce signe que sont placées les journées de Protestants en Fête qui se déroulent à Paris du 27 au 29 septembre.
C’est un vrai défi, car comment peut-on raisonnablement espérer, alors que l’avenir est pour le moins incertain ? Charles Péguy fait dire à Dieu « La foi que j’aime le mieux, c’est l’espérance ». Dieu lui même s’étonne que l’homme espère ! En effet, l’espérance ne va pas de soi, quels sont les signes qui nous invitent à espérer ? Les grandes utopies se sont effondrées, et, semble-t-il, rien ne vient combler ce vide. Mais, d’un autre côté nous prêchons l’Évangile, ce qui signifie « bonne nouvelle », autrement dit l’espérance, alors sommes-nous hors de la réalité ? Certainement pas !
- D’une part les raisons d’espérer dépendent de l’éclairage que l’on porte sur l’actualité. Sans être candide, arrêtons de ne pointer que les problèmes, mais cherchons également ceux qui proposent des solutions. Ils sont nombreux dans divers domaines (économie, environnement, humanitaire, culture…). L’espérance commence donc dès aujourd’hui, elle n’est pas que projection dans l’avenir, mais déjà regard bienveillant sur notre monde.
- Mais avant tout, peut-être faut-il redéfinir l’espérance. Contrairement à l’espoir qui voudrait faire plier l’avenir à nos envies, l’espérance nous échappe, elle laisse la part à l’inattendu, et surtout elle ne dépend pas que de nous elle s’ancre sur un Autre, elle s’ancre en Dieu : « Pour notre vie, cette espérance est comme une ancre solide et ferme » (Hébreux 6,19). Nous ne pouvons pas nous reposer que sur nous-mêmes, compter que sur nous, nous pouvons compter sur Dieu, c’est du solide.
- Enfin, l’espérance est agissante. Elle n’est pas non plus un engagement solitaire, mais une relation solidaire. Lorsque nous nous ancrons sur Dieu, nous tendons la main aux autres. Nous acceptons nos différences, nos divergences, pour construire ensemble. L’espérance n’est pas une utopie, elle est action que nous sommes invités à vivre ensemble, à espérer ensemble afin que puisse poindre ce monde que Dieu désire.
C’est cette espérance que nous cultivons dans notre communauté de l’Étoile, c’est ce que nous annonçons, et ce que nous souhaitons transmettre bien au delà de nos murs. C’est elle qui nous met en mouvement pour vivre et partager la bonne nouvelle, avec celles et ceux qui croisent nos routes. C’est pour cette raison que nous avons le visage d’un christianisme simple et joyeux, loin de tout dogmatisme, qui s’ancre dans la foi, l’espérance et l’amour que nous offre Celui qui nous unit.
L’espérance est un pari nécessaire !
Florence Blondon