Non, religion n’est pas synonyme de violence
Les religions sont aujourd’hui parfois critiquées, voire rejetées en bloc, par certains affirmant qu’elles ne sont que source de violence. Il est vrai que bien des horreurs sont faites au nom de la religion : exclusions, condamnations, attentats, guerres... Mais ça ne veut pas dire que toute religion est nécessairement source de tout cela. Même au contraire, on peut croire que si la religion peut être source de mal, on ne peut lutter contre ce mal que par une autre religion. D’abord le fait que du mal puisse être fait au nom de la religion ne condamne pas en soi toute religion, mais démontre seulement que la religion est un moteur puissant dans l’humanité. Par nature, tout outil puissant, même le plus merveilleux, peut être perverti par celui qui l’utilise pour donner la mort plutôt que la vie. Par ailleurs, si des horreurs sont faites à partir des religions, celles-ci ont pu aussi être source de très grandes et belles choses, que ce soit dans le domaine de l’éducation, du soin des malades, de l’accompagnement des personnes âgées, de l’accueil des orphelins, de l’aide aux blessés et, plus généralement, du progrès de la civilisation tout simplement. Aujourd’hui encore, par leur foi dans le Dieu de Jésus-Christ, des hommes et des femmes donnent leur vie pour aider les autres, prêcher la paix, la réconciliation et venir en aide aux plus démunis. Donc oui, la religion peut être source de mal, mais ce n’est ni inévitable, ni nécessaire. Par ailleurs, ce serait une erreur de croire qu’on pourrait lutter contre le mal fait au nom des religions par l’absence de toute religion. D’abord, les non chrétiens ou les athées ont certainement fait au moins autant d’atrocités que les bons croyants. Ne pas croire ou ne pas pratiquer n’est de loin pas une garantie de ne jamais faire de mal. Ensuite, on ne lutte pas contre le mal par le vide, pas plus que contre de mauvaises religions par l’absence de religion. Comme dans tout système humain, écologique ou naturel, une niche ne reste jamais vide. Ce qu’il faut, c’est occuper ce terrain positivement. Laisser le terrain de la religion aux intégristes est leur donner tout le champ libre, c’est pire que tout. On ne peut lutter vraiment contre une idéologie que par une autre idéologie, pas par des armes ou de la force. On ne peut pas dire à un jeune tenté par l’intégrisme de ne croire en rien. C’est plutôt l’absence d’idéal, de projet, d’espérance qui conduit certains à des engagements désespères et nuisibles. Soyons donc fiers d’être religieux ! Il y a des religiosités mortifères mais il y en a qui sont des sources de vie et de paix. Le monde a besoin d’acteurs, d’ouvriers travaillant pour l’établissement d’une société́ plus juste et plus fraternelle. Et soyons de ces soldats de la paix, armés seulement de notre cœur, de notre foi, de notre prière et de notre douceur. Ayons un idéal infiniment élevé. Soyons même des intégristes de l’amour, de la paix et de l’humilité, notre monde en a besoin !
Louis Pernot