Mort ou résurrection de l'Église après COVID?
Mort ou résurrection de l'Église après COVID?
Le virus et les restrictions de rassemblements nous ont contraints à repenser notre action. Ça n’a pas été compliqué : cela fait près de 10 ans que nos cultes sont diffusés en direct vidéo. Mais évidemment, l’audience s’est multipliée : d’une cinquantaine de vues avant le confinement à plusieurs milliers actuellement pour certains cultes. Il faut dire que nous avons été les premiers à diffuser des cultes intégralement en direct. Et puis nous n’avons pas cessé de travailler à nous perfectionner (meilleur matériel, plus de compétences, de réflexion) et nous parvenons maintenant à diffuser à la fois sur YouTube et Facebook en haute définition. Nous avons créé et maintenu une animation d’étude biblique, de catéchisme, de méditation, de réflexions, en fait toutes les activités de la paroisse de la même manière par la vidéo.
C’est difficile pour nous : un pasteur se nourrit de contact humain et parler à l’œil noir d’une caméra est épuisant... Mais quelle joie que tous les retours que nous avons de paroissiens heureux de vivre à distance leur communauté... et de personnes parfois tout à fait éloignées découvrant ce que nous faisons et avec qui nous avons tissé des liens et même des amitiés. Certains enfants expatriés et privés d’école biblique ou de catéchisme en temps normal ont pu nous rejoindre par vidéo. Quelle joie !
Le fait est que, depuis un an que nous sommes dans cette situation, notre paroisse n’est plus la même. Elle s’est doublée et enrichie de toute une communauté virtuelle extrêmement fidèle et même engagée, n’hésitant pas à contribuer à notre fonctionnement par des actions faisables à distance comme du montage vidéo, de la relecture et correction de textes, et même une aide financière. (Pour ce qui est du nombre de donateurs, seul indicateur mesurable, en 2020, nous en avons 25% de plus qu’en 2019).
La question est que ferons-nous quand (si ?) tout reviendra à la normale ? Il n’y a aucune raison d’abandonner toutes ces ouailles. Après tout, si certains sont heureux de partager nos cultes depuis l’autre bout de la France ou du monde, ce n’est pas mauvais !
Donc oui, notre Église sera durablement changée, la communauté réelle et concrète sera toujours le noyau fondamental, mais nous continuerons d’animer notre communauté en pensant à tous ceux qui la vivront à distance. C’est évidemment un paramètre de plus à intégrer, et du travail... Mais peut-être que ce type de paroisse sera le seul à avoir un avenir dans notre société nouvelle. En tout cas c’est passionnant !
Et au près ou au loin, il y a toujours moyen d’être en communauté par mille liens concrets ou spirituels, des moyens d’agir, de témoigner, de s’engager pour que son Église vive et se développe, afin de toucher toujours plus de cœurs.
Louis Pernot