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56, avenue de la Grande-Armée, 75017 Paris

Grande ou petite paroisse

 

L'été est parfois l'occasion de voir d'autres temples, et de découvrir qu'en France, toutes les paroisses ne sont pas comme l'Etoile. Et sans doute en avons-nous des choses à tirer.

C’est vrai, au début août, quand il n’y a que 50 personnes au culte à l’étoile, au lieu des 150 habituelles, on a l’impression « qu’il n’y a personne », mais dans une très grande majorité de paroisses en France, quand il y a 50 personnes au culte, c’est déjà formidable... Prenons garde de ne pas tomber dans le piège de privilégier le nombre sur la qualité. La recherche du nombre, comme celle de l’audimat est un leurre dangereux. Une communauté peu nombreuse est peut- être plus facilement chaleureuse et accueillante qu’une foule impersonnelle. Notre taille est une chance, mais elle est aussi une difficulté, il faut que nous restions mobilisés pour rester dispo- nibles aux relations humaines.
C’est ainsi également que certaines assemblées dans des petits temples, accompagnées par un harmonium poussiéreux chantent infiniment mieux que nous. Et pourquoi ? Peut-être qu’il est plus difficile de se mobiliser quand on est nombreux. Chacun compte un peu sur l’autre, et risque de ne pas se sentir vraiment utile. Perdu dans le nombre, on a parfois l’impression que sa contribution ou non-contribution sera sans importance... Mais s’il l’on en reste là, rien ne peut se faire. Une grosse paroisse, comme une petite, a besoin de l’engagement de chacun, et aucune contribution n’est trop petite ou négligeable, que ce soit pour le chant, le don, ou l’action.

Il est important aussi de voir le niveau de vie d'un bon nombre d'autres paroisses. Il faut entendre les pasteurs dire que leur trésorier leur a demandé de ne plus faire trop de visites à des paroissiens éloignés, ne pouvant plus payer l’essence pour la voiture... Cela doit nous rappeler notre devoir de solidarité. L’étoile donne actuellement à l’Union Nationale des églises Réformées de France l’équivalent du coût de plus de quatre postes pastoraux alors qu’elle n’en utilise que deux. C’est la moindre des choses et nous devrions même faire mieux pour que l’église Réformée ne vive pas qu’à Paris, mais dans toute la France.
Ainsi quand certains pensent que l’étoile est une paroisse « riche », ils ont tort. Parce que nous donnons beaucoup. Nos dépenses locales sont réduites à presque rien, et le bénévolat est la règle générale, notre seule salariée est la gardienne, c’est notre fierté.
Oui, que ces occasions de voir ailleurs nous ouvrent les yeux sur la réalité de l’église Réformée, sur le fait que l’étoile ne peut vivre comme une secte au milieu de ses beaux arrondissements de Paris en ignorant les autres. L’étoile n’existe que parce que l’église Réformée existe en France et pas seulement ici. Il est vital que nous ressentions cela fortement. Nous sommes membres d’une union d’églises, et vivre en communauté, c’est savoir être solidaire, responsable, et s’engager soi-même à son niveau.

 


Louis Pernot