En avent
Les semaines qui précèdent Noël sont appelées Avent, c’est-à-dire À-venir. C’est donc un temps d’attente. Ce qui est paradoxal, car tout dans l’Évangile nous dit la présence du Christ, non pas la présence à venir, mais une présence déjà là.
Le Christ ne dit jamais « je serai avec vous », mais « je suis avec vous », « Là ou 2 ou 3 sont réunis en mon nom, je suis avec eux », « je suis avec vous jusqu’à la fin des temps », sans oublier la série des « je suis » dans l’évangile de Jean. La foi chrétienne s’enracine dans l’expérience de la rencontre avec celui qui est. Et pourtant, nous sommes appelés à attendre. Pourquoi ?
L’attente de celui qui est déjà là, cela signifie qu’il est présent, mais qu’il ne nous appartient pas. C’est nous qui lui appartenons. Il est là, il est aussi ailleurs, il nous échappe. Nous ne pouvons pas nous l’accaparer, nous l’approprier. Et aucun d’entre nous, même le plus sage, ne possédera Dieu de telle façon que nous n’ayons plus à l’attendre. Et lorsque l’on croit posséder Dieu, en réalité, nous ne faisons que l’enfermer dans une doctrine, un livre, un rite. Et, ceux qui imaginent le posséder, ne font que le transformer en une idole. Cette veille est salutaire. Elle est la défense contre tous les fondamentalismes. Et cette période de l’Avent nous dit que ce petit dont nous nous apprêtons à fêter la venue n’est en rien celui qui est déjà connu, entendu. Il est l’inattendu de ce qui nous arrive, ce qui vient pour nous, justement là, au moment où nous ne pouvions pas le prévoir, ou le programmer. Il nous parle, il nous console,
il nous remet en route, il nous donne assez de courage pour être et pour agir. Alors, vivons cette quête qui nous invite à attendre et accueillir la Parole de Dieu ! Veiller c’est aussi accepter, accueillir celui qui vient, tel qu’il est, c’est-à-dire l’aimer.
Être veilleur
Cette veille nous rend vigilant. C’est la condition indispensable pour être en capacité de s’adapter. Nous en faisons l’expérience parfois douloureuse lors de cette pandémie qui semble ne jamais finir. Nous sommes des organismes vivants et nous évoluons dans un environnement qui est en perpétuel transformation. Notre capacité d’adaptation est essentielle pour survivre. Ce qui est vrai pour chaque être humain, est aussi vrai pour notre Église. Nous ne pouvons annoncer la Parole de Dieu comme les apôtres il y a 2000 ans. Si Le message est le même, le langage est différent, les moyens de communication sont différents. Et malgré nombres de difficultés nous vivons une époque formidable, avec des possibles presque infinis pour diffuser la Bonne Nouvelle. Ne nous en privons, pas, dialoguons, conversons, diffusons, partageons en présence et/ou à distance. Nous transformant ainsi en messagers - ce qui se dit aussi anges - pour proclamer : « Soyez sans crainte, car je vous annonce la bonne nouvelle... Aujourd’ hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. » (Luc 2)
Florence Blondon