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56, avenue de la Grande-Armée, 75017 Paris

Change ton regard !

 

C’est lors d’un culte à la Maison d’Arrêt des Femmes de Fresnes, qu’une réalité m’a profondément interpellée. Certes, je savais   combien le prisme des médias nous donne une image de l’état de notre planète orientée et pour le moins sombre. Pour la plupart d’entre nous la vie continue, et nous sommes en capacité de mettre une distance salutaire, d’avoir un regard critique sur le flot d’informations qui se déverse. Mais dans ce lieu clos, l’image de notre monde est telle, qu’elle va jusqu’à ne plus donner envie d’y vivre, et pour certaines l’enfermement est presque une protection, un refuge.

Pourtant, croire et faire croire que tout est sombre s’oppose au message de l’Evangile : « c’était la véritable lumière qui en venant dans le monde, éclaire tout humain. Elle était dans le monde, et a été fait par elle, et le monde ne l’a pas connu. » (Jean 1:9-10). Tuer  l’espérance, n’est-ce pas ne pas accueillir la lumière ? Alors qu’il suffirait (mais c’est déjà beaucoup) d’essayer de discerner tout ce qu’il y a de beau et de bon sur terre, et dans chacun d’entre nous, malgré tout et contre tout, et jusqu’au cœur du malheur le plus intense.

Mais il ne faut pas non plus se voiler la face, car tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et pourtant nous continuons à proclamer l’espérance, et même plus, nous vivons avec cette espérance, dès aujourd’hui. Non parce que nous sommes de doux rêveurs, ou parce que nous sommes orientés vers un monde à venir qui nous fera oublier toutes nos souffrances terrestres, mais parce que nous sommes invités à choisir la vie : sombrer dans la dépression ou vivre ce qui fonde notre foi ! C’est le cœur du message de la résurrection : discerner la joie au milieu du quotidien, la lumière dans les ténèbres, c’est aussi cela le message de la résurrection, car, croire en la résurrection ne consiste pas à fermer les yeux sur les catastrophes, les souffrances, mais c’est regarder ce qui peut en surgir de vivant.

Je vous souhaite de profiter du temps des vacances pour chercher et trouver ce regard d’espérance, toujours à renouveler.

 

Florence Blondon