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C'est tous les jours Noël... et Pâques aussi

 

Calvin n'aimait pas beaucoup les temps liturgiques, pourquoi faudrait-il se réjouir de la venue au monde du Messie pendant un mois et ne plus y penser ensuite ? Je trouve qu'il avait raison, et on peut regretter que bien des paroisses réformées soient retombées dans cette espèce de carcan des temps liturgiques.

C'est dommage, parce que je n'ai pas forcément envie de me réjouir à Noël, ni de pleurer à date fixe au vendredi qui précède le dimanche qui suit la première pleine lune d'après l'équinoxe, jour choisi arbitrairement pour célébrer la Passion.

En fait, c'est toute l'année qu'il faut se préparer à accueillir Jésus dans son cœur, chaque jour qu'on peut se réjouir d'avoir ainsi un sauveur plein de tendresse. Et la joie de Noël ne doit pas nous faire oublier que notre péché crucifie le Christ, ni que sa mort est transcendée par la bonne nouvelle : Christ est vivant aujourd'hui et tous les jours.

Ainsi Calvin s'était fait remarquer à Genève prêchant, l'air de rien, le jour de Noël sur un texte de l'Ancien Testament. Aujourd'hui un pasteur qui ferait ainsi s'attirerait de graves remontrances. Notre siècle serait-il finalement moins tolérant que celui de Calvin ?

C'est ce qu'on peut se demander, nous vivons dans une pression continuelle du politiquement correct, du religieusement correct, de la joie obligée à Noël, de la fête obligatoire au jour de l'an, il faut surtout que personne ne mette en doute ce bel ordre moral, cette belle uniformité.

Mais la foi, c'est une expérience individuelle, c'est une rencontre personnelle, et chacun a le droit de la vivre à sa manière, à son rythme et quand c'est le bon moment pour lui.

Jésus, il ne vient pas le 25 décembre, il vient dans la vie de chacun à la date qui est la sienne, celle de sa rencontre avec le Christ, et à tous les moments où nous sommes en mesure d'accueillir notre sauveur encore et encore, dans notre vie.

En fait, chaque dimanche, nous fêtons à la fois Noël, Pâques et la Pentecôte. L'Eternel n'est pas prisonnier des calendriers, et ses bienfaits n'ont pas de date limite de consommation. La foi se vit dans la liberté, et en Christ nous sommes libérés du temps, de l'angoisse du temps qui passe, et de la contrainte de faire « bien ce qu'il faut » selon les pharisiens qui rôdent encore parmi nous.

Quant à l'année, elle est nouvelle tous les jours, donc bon Noël et bonne année à vous tous, aujourd'hui, demain et toujours, avec la grâce de Dieu.

 Louis Pernot

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