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56, avenue de la Grande-Armée, 75017 Paris

130 ans au service de l'Evangile

 

Le temple de l'Etoile a été construit en 1874. Cela fait donc 130 ans qu il sert l'Evangile. Oui, c'est vrai, pour les protestants, un temple n'est pas un lieu plus " sacré " qu'un autre, c'est un outil de travail, il a une fonction : rassembler les gens pour qu'ils puissent ensemble partager l'Evangile.

Le fondateur de l'Etoile, le pasteur Eugène Bersier avait voulu qu'il y ait un lieu d'annonce et de partage de l'Evangile dans ce quartier qui se construisait alors. Mais avec une mère anglicane, il était, en plus, sensible à la beauté des lieux et des liturgies. C'est pourquoi l'Etoile, avec sa forme de croix, ses vitraux, ressemble plus à une église anglaise qu'à un temple dans toute sa nudité. Grâce à lui, nous avons un beau temple, et il le sera d'autant plus une fois remis en état.

En un sens, nous profitons bien de l'oeuvre de ce grand pasteur, nous avons un beau temple, bien situé, des locaux et bien des avantages. Il y a aussi des inconvénients : les voûtes néo-gothiques sont bien problématiques pour l'acoustique et tout cet immobilier, propriété de la paroisse, est dur à entretenir.

Mais aujourd'hui, 130 ans après, sommes-nous fidèles à la vocation de notre temple ? Je crois qu'à notre manière, oui.

Le pasteur Bersier était un prédicateur, il déplaçait des foules extraordinaires qui venaient l'écouter et ses sermons, remarquablement construits, étaient publiés comme des oeuvres littéraires. Aujourd'hui, à notre humble niveau, nous accordons une place considérable à ce même exercice, nous, les pasteurs, y consacrons beaucoup de temps et d'énergie, et certainement que le culte, dont le temple est la raison d'être, reste le coeur de la vie de notre paroisse.

Ensuite, le pasteur Bersier était sensible au beau, à la liturgie, aux chants et à la musique. Je crois que nous sommes bien dans cette ligne. Nos organistes servent remarquablement l'instrument extraordinaire que nous avons. Nos chants, même s'ils sont parfois difficiles, restent d'une teneur musicale indiscutable, et nous n'avons pas cédé aux sirènes des rengaines modernistes que l'on entend dans trop de temples ou d'églises.

Et puis, depuis le départ, une forte sensibilité évangélisatrice anime l'Etoile... et nous aussi encore aujourd'hui. C'est vrai, nous le faisons à notre manière, mais les conférences et les différentes activités proposées ouvrent le temple à une population très large qui a ainsi l'occasion de connaître la paroisse et d'entendre l'Evangile.

Et enfin, il est vrai que la prédication n'est plus tout à fait la même. Le discours théologique luiaussi a évolué, et c'est bien ainsi. Nous ne sommes donc, et de loin, pas figés. Et si la forme est un peu traditionnelle, le fond qui reste l'Evangile est prêché, c'est vrai, d'une manière parfois un peu audacieuse... Mais Bersier lui-même n'était pas un " orthodoxe " borné, il avait demandé à Auguste Sabatier, le plus illustre représentant du protestantisme libéral de s'occuper de l'enseignement biblique des enfants à l'Etoile, c'était faire preuve de bien de l'audace aussi...

Oui, nous avons de la chance, si l'Etoile a besoin d'un petit " lifting " matériel, elle reste jeune, active, et je l'espère séduisante.

Louis Pernot