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La sainte Cène

Prédication prononcée le 10 décembre 2017, au temple de l'Étoile à Paris,

par le pasteur Louis Pernot

Lors de son dernier repas pris avec ses apôtres, Jésus, nous dit-on, a pris du pain et du vin, l’a offert à ses disciples et a conclu : « faites ceci en mémoire de moi ». Depuis 2000 ans, on a compris ces mots comme instituant un rite qu’on appelle eucharistie ou communion suivant qu’on est catholique ou protestant. Ce rite élevé au statut de sacrement est devenu même central, mais que signifie-t-il en fait ? Et que peut apporter au fidèle le fait d’y participer?
Les interprétations sont diverses.

La première, qui n’est pas très réformée serait celle de l’eucharistie agissant comme une sorte de médicament : les paroles de l’officiant transforment le pain et le vin en corps et sang du Christ, et ainsi à celui qui en mange, Dieu se fait présent en lui. Le sacrement donne au fidèle la présence réelle, et cette présence réelle mise en lui agit de l’intérieur pour le renouveler et le transformer. Dans cette optique, celui qui veut avoir la présence réelle de Dieu et être rempli de son Esprit doit pratiquer régulièrement, et donc assister à la messe aussi souvent que possible puisque cela ne peut se faire que par le pouvoir d’un prêtre.

Les Réformateurs ont affirmé eux que la présence réelle de Dieu se trouvait plus dans l’Ecriture, la Bible que dans un rite. Ils ont ainsi réorganisé le culte pour qu’il ne soit plus centré sur l’eucharistie, mais sur la lecture de la Bible et la prédication. Et cela change tout, parce que la Bible, on peut la lire chez soi, il n’y a donc plus de nécessité de passer par l’Eglise avec ses rites et ses prêtres pour accéder à la plénitude de la présence de Dieu. Et c’est pour cela que même au culte, la communion n’est pas systématique, justement pour montrer qu’on peut très bien s’en passer.

Mais si cette communion n’est pas indispensable, si il n’y a en elle rien de magique, alors pourquoi la faire quand même ?

On a reproché aux protestants de dévaloriser la communion en en faisant seulement un geste symbolique, et que pour eux le pain n’est pas vraiment le corps du Christ puisqu’il reste du pain ni le vin le sang du Christ. C’est ce qu’on a appelé le refus de la transsubstantiation. C’est surtout le réformateur Zwingli qui a dit que le pain et le vin ne faisaient que représenter le corps et le sang du Christ comme des symboles, c’est moins vrai pour Luther et Calvin, mais peu importe, on a déduit trop souvent que pour les protestants il n’y a pas, dans la communion, de « présence réelle ». Cela est plus ou moins vrai.

D’abord un symbole, ce n’est pas rien. Ainsi, quand des palestiniens ont pris un drapeau américain pour le brûler devant les caméras, c’est plus qu’un bout de tissus qui est détruit, c’est l’Amérique elle-même qui est insultée. De même, si quelqu’un montre une photo le représentant il peut dire en la montrant : « voici, c’est moi » ! Et si on lui demande : « est-ce vraiment vous sur la photo ? »,  il peut dire : « oui, c’est moi, c’est réellement moi ! ». Bien sûr, en soi, la photo n’est qu’une photo, et lui n’est pas un bout de papier, mais néanmoins, la photo est quand même un peu lui. Ainsi, si des personnes qui ne l’aiment pas du tout se réunissent, se mettent en cercle autour de sa photo jetée à terre, et l’insultent en crachant sur elle, ce n’est pas juste un bout de papier qui est en cause, mais bien sa personne. Si au contraire la photo tombe par terre d’une poche et que des passants marchent dessus par inadvertance, ils ne piétineront qu’un bout de papier. Ce paradoxe est fort bien illustré par le célèbre tableau de Magritte : le dessin d’une pipe avec écrit dessous : « ceci n’est pas une pipe ». C’est à la fois vrai et faux : c’est faux parce que le dessin représente vraiment une pipe, mais bien sûr, c’est vrai puisqu’on ne peut prendre le tableau pour le fumer ! C’est la même chose pour la cène : le pain est le corps du Christ, réellement, mais physiquement, comme objet matériel, il reste du pain. C’est donc l’intention, qui fait qu’un symbole peut toucher à la réalité qu’il représente.Magritte

C’est pourquoi dans la liturgie de la communion se trouve une prière d’épiclèse : invocation à l’Esprit. Dans le rite romain, cette prière appelle l’Esprit sur les espèces : « Oh Dieu, envoie ton Esprit sur ces espèces pour qu’elles deviennent le corps et le sang du Christ », alors que dans la liturgie protestante, l’Esprit est appelé sur les fidèles : « envoie ton esprit sur cette assemblée pour que ce pain et ce vin deviennent pour nous corps et sang du Christ ». Mais lors de la communion, un officiant peut très bien donner le pain en disant : « voici le corps du Christ », comme celui qui montrait sa photo en disant « voici, c’est moi ». Et on peut dire bien que physiquement, bien sûr, le pain est constitué de molécules de pain et le vin est bien du vin, mais pour l’assemblée réunie là, le pain est vraiment le corps du Christ et le vin son sang. Il y a donc bien « présence réelle ».

Et ainsi la participation à la Communion est une fort belle et grande chose, permettant au fidèle de vivre sa foi autrement que seulement par l’intelligence et l’écoute d’une parole. Lors de la communion, le fidèle vit une réalité essentielle par tout son corps : par son geste, il exprime qu’il veut mettre le Christ en soi comme source de vie, de renouvellement, de force, de joie et de résurrection. Et puis la force de la participation à la communion réside aussi dans autre chose, c’est la dimension humaine. Communier, c’est n’est pas seulement communier avec Dieu, le mettre symboliquement en soi, mais c’est aussi être en communion les uns avec les autres autour d’une même source de vie. S’il y a une dimension spirituelle dans la communion, il y a aussi une dimension humaine, et ce n’est pas rien. Il est bon de savoir qu’on n’est pas tout seul, qu’on est entouré de frères et de sœurs qui partagent la même foi, la même quête. C’est pourquoi on ne remplacera jamais le culte communautaire par Internet. Certes, on peut regarder un culte complet en vidéo chez soi, on peut lire la prédication, mais seul on reste seul. Au temple on est avec d’autres, dans une communauté de frères et de sœurs, et c’est extrêmement fort, on a besoin d’amitié, de relations, d’amis autour de soi pour vivre. En ce sens, la manière protestante de partager la communion en se mettant en cercle dans le temple est fort belle. Chacun ne communie pas seul à la suite d’un défilé, face au chœur de l’Eglise ou face au prêtre ou au pasteur, mais chacun est au milieu des autres et voit les autres qui participent au même geste.

Au commencement du christianisme d’ailleurs, la communion n’était pas un simulacre de repas avec un tout petit morceau de pain sec qui ne nourrit pas et une symbolique gorgée de vin qui ne risque pas d’enyvrer, mais il s’agissait d’un vrai bon et gros repas. On se réunissait dans ce qu’on appelait une « agape » autour d’une bonne table bien garnie, avec force vin, pains, viandes et victuailles, et au moment de commencer le repas, le maître rendait grâces en évoquant le dernier repas du Seigneur, et pour dire qu’ils voulaient partager celui-ci « en mémoire de lui ». Il y avait là une théologie fort juste : nous ne sommes pas de purs esprits, et il n’y a aucune raison pour séparer le spirituel du terrestre, au contraire, la vie surgit quand on sait allier les deux, comme le Christ qui est le point de rencontre entre l’homme et Dieu. La communion doit avoir les deux dimensions, humaine et spirituelle, terrestre et céleste, nous mettant au point où Dieu rencontre l’homme et réciproquement, comme la croix est faite d’une branche verticale et d’une branche horizontale qui se croisent.

Il ne faut donc pas oublier, ni mépriser la dimension humaine de la communion, et il faudrait dire que la sortie du culte où les uns et les autres parlent fraternellement et se rencontrent fait partie aussi de la liturgie du culte !Il est fréquent par ailleurs, dans les milieux catholiques de dire que pour les protestants, la communion n’est « qu’un mémorial », c’est une manière de dire que ce n’est pas grand chose d’important. Certes il y a bien une dimension mémorielle dans le fait de célébrer la communion, et on répète les paroles de Jésus : « faites ceci en mémoire de moi », mais on ne peut pas dire que ce ne soit que ça. La communion n’est évidemment pas juste de répéter un geste pour se souvenir de ce dernier repas de Jésus, ou même pour se rappeler qu’il est mort pour nous. La communion n’est pas un simple geste mnémotechnique pour ne pas oublier quelque chose, c’est un acte de foi, c’est vouloir mettre la présence du Christ en soi et en vivre, et c’est un geste d’appartenance qui fonde l’Eglise, nous en avons parlé, et on ne peut donc pas dire que pour les protestants, la communion soit « seulement » un mémorial.
Sans doute que ceux qui affirment cela le font pour dire que dans la communion protestante, il n’y pas cette notion de sacrifice si importante dans l’eucharistie catholique romaine. Certes, les protestants en célébrant la communion veulent se souvenir de ce sacrifice de sa vie que le Christ nous a offert, mais dans l’eucharistie, c’est plus que ça, le prêtre en dans la liturgie eucharistique ouvre une prière par ces mots : « au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Eglise ». Pour la liturgie romaine, il y a donc un sacrifice qui est pratiqué. Pour les protestants, il n’y a eu qu’un seul sacrifice, celui du Christ, offert pour tous une fois pour toute. Ce sacrifice qui n’a pas à être répété, nous ne pouvons qu’en faire mémoire. En ce sens oui, pour les protestants, la communion n’est pas un sacrifice, mais bien un moment où « nous voulons par notre geste nous souvenir du sacrifice unique et parfait offert pour nous et par amour pour nous, par notre Seigneur Jésus-Christ » comme le dit notre liturgie.

D’ailleurs il est symptomatique que dans la tradition réformée on ne parle pas tant d’ « autel », mais plutôt de « table de communion ». La référence à un autel fait penser aux rites païens, endroit où en effet les prêtres offraient des sacrifices à la divinité. Pour nous c’est une simple table de communion. Souvent d’ailleurs dans nos temples elle est d’une absolue simplicité, et du temps de la Réforme, il n’y en avait pas, seule la chaire trônait au centre du temple et les dimanches où la communion était célébrée, quelques conseillers presbytéraux montaient deux tréteaux, une planche et une nappe sur laquelle ils disposaient simplement le pain et le vin pour les partager.La question de savoir ce que Jésus a voulu dire par « faites ceci en mémoire de moi » n’est d’ailleurs pas simple. On a compris son ordre en pensant que les croyants devraient répéter sans cesse le geste de manger du pain et de boire du vin, signifiant qu’ils doivent se nourrir du corps et du sang du Christ. Mais a-t-il vraiment institué ce simulacre de repas que nous pratiquons ? On peut penser le contraire, peut-être Jésus voulait-il dire seulement de ne pas oublier le sens de son geste, c’est-à-dire que le croyant devait ne jamais oublier de se nourrir de la présence du Christ parce qu’il est véritablement le « pain de vie ». C’est une démarche spirituelle continue à laquelle Jésus nous a appelé, pas un rite à répéter.

On pourrait aussi penser qu’en fait cela fait deux mille ans que les chrétiens ont interprété à l’envers l’ordre du Christ. Ce qu’il a fait, c’est de d’offrir son corps à manger, donné en sacrifice pour les croyants et peut-être a-t-il dit simplement que nous sommes invités à faire de même que lui en mémoire de lui. Le « ceci » du « faites ceci en mémoire de moi » ne serait alors pas l’acte de manger, mais l’acte de se donner. De même quand Jésus lave les pieds de ses disciples, il dit: « car je vous ai donné un exemple, afin que, vous aussi, vous fassiez comme moi je vous ai fait » (Jean 13 :15). Il ne s’agit donc pas de se laisser laver les pieds sans arrêt par Jésus, mais de nous-mêmes faire en sa mémoire comme lui a fait. Ou encore dans ce même évangile de Jean, Jésus dira aussi : « aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jean 15:12), là également il s’agit d’être actif. Mais voilà que depuis 2000 ans, les chrétiens s’obstinent à avoir une attitude passive par rapport au Christ, et ils se réunissent le dimanche pour dire qu’ils veulent, eux, recevoir alors qu’ils sont appelés à donner. Et même pourrions nous dire, comme le Christ s’est offert en sacrifice, nous devons nous mêmes nous offrir en sacrifice pour les autres : c’est ce qu’écrit Paul : «  Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable » (Rom. 12). Et en buvant à la coupe de la communion nous devons penser que nous sommes invités à boire nous mêmes la coupe du sacrifice, celle là même dont Jésus demandait à son père : «s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi » (Matt. 26:39).

C’est là une mission très grave et importante, et sans doute pouvons nous en avoir peur, mais la réponse à notre crainte de ne pas être à la hauteur se trouve dans la notion même de mémorial qui va plus loin que ce que nous avons pu en dire.La notion de mémorial est en effet très forte dans le judaïsme. Toutes les fêtes juives sont des mémoriaux : Pâque pour se souvenir de la sortie d’Egypte, Soukkoth pour rappeler la situation précaire du peuple qui devait dormir sous des huttes fragiles en comptant sur Dieu seulement, et Pentecôte en mémoire du don de la Loi sur le mont Sinaï. Et pour chaque fête il est demandé de faire mémoire de l’événement en question, et de le raconter à ses enfants et petits enfants. L’idée, c’est que cet événement dont on fait mémoire est non seulement fondateur, mais révèle aussi fondamentalement ce que Dieu peut faire pour nous aujourd’hui et qu’il peut faire encore et encore dans le futur pour nous. Ainsi comme l’Eternel a libéré son peuple d’Egypte, il nous libère encore de tous nos esclavages, de nos épreuves, de nos doutes et nos aliénations pour nous mettre en mouvement dans une marche prophétique vers la terre promise de sa présence. Comme le peuple a vécu d’une manière précaire dans le désert, nous devons savoir qu’aujourd’hui encore, notre situation est fragile et ne dépend pas seulement de nous, mais qu’il est bon de compter sur la protection et la providence de Dieu.

Ainsi quand Jésus fait un geste fort et le conclue par « faites ceci en mémoire de moi », c’est comme s’il instaurait une nouvelle fête juive, ce n’est pas rien. Ce qu’il dit, c’est que ce qu’il est en train de faire, cela doit être une bonne nouvelle pour toutes les générations, bonne nouvelle qui doit être fondatrice de la vie de tous les chrétiens. Et en effet, nous devons toujours nous souvenir que Jésus a donné sa vie pour nous et par amour pour nous, et qu’en lui se trouve la source essentielle de la vie, de notre force et de notre joie.

C’est pourquoi le geste de la communion est en fait à double sens, il nous invite à une mission infinie de donner, de nous sacrifier, et également, il nous dit que tout nous est donné par le Christ pour y parvenir. Et Jésus bien dit : « sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jean 15:5). Nous ne pouvons vraiment accomplir notre mission de chrétien que si nous avons en nous-mêmes une source infinie de force, de grâce et d’amour pour y parvenir. Il nous est beaucoup demandé, mais en même temps, Jésus nous donne le carburant nécessaire. Cela est illustré par de nombreux passages, en particulier dans l’Evangile de Jean, ainsi celui du Cep et des sarments (Jean 15) : Jésus explique que nous sommes appelés à donner du fruit, mais que nous ne le pouvons qu’en restant branchés sur lui parce qu’il est la racine vitale et nourricière de notre existence. Et un peu plus loin, la Prière sacerdotale (Jean 17), continue le même thème en disant que nous ne pouvons rien faire tant que Jésus n’est pas en nous.

Et c’est précisément ce que nous voulons signifier en participant à la communion : mettre le Christ en soi pour pouvoir porter du fruit à notre tour.

Mettre le Christ en soi peut être compris de différentes manières. Soit que mentalement on mette en soi l’idée de l’amour de Dieu dont Jésus nous a témoigné. Sa mort en effet est une preuve d’amour inconditionnel. Il est mort pour aller au bout de sa mission, nous transmettre son message, et il l’a fait pour tous. Christ n’est pas mort seulement pour les justes, mais pour tous, pour les bons comme pour les méchants. C’est pourquoi il est essentiel que lors de nos saintes cènes nous sachions accueillir tout le monde, sans distinction. Parce que Jésus s’est donné pour tous, sans condition d’appartenance, d’être baptisé ou non, d’avoir été catéchisé ou non. C’est le summum de la grâce offerte à tous, et il faut que notre rite soit signe de cela. Ainsi, la communion nous rappelle que nous sommes infiniment et inconditionnellement aimés et accueillis. C’est la base de toute vie possible.

Ensuite, celui qui est de tempérament mystique comprendra que l’essentiel d’avoir le Christ en soi pour pouvoir agir est une réalité qui peut se vivre de l’intérieur : certains ressentent le Christ comme une présence d’amour, de tendresse, et savent vivre remplis de cette présence divine qui les fortifie et les vivifie de l’intérieur, comme un feu intime qui les anime. La communion fait vivre cela concrètement par un geste qui engage toute la personne.

Celui qui n’a pas cette capacité d’une foi affective pourra le comprendre plus intellectuellement. Jésus Christ est la Parole incarnée nous dit le prologue de Jean. Mettre le Christ en soi peut être donc de mettre en soi sa parole, son enseignement, son évangile, en faire le logiciel système qui organise toute son existence. Cela est même certainement juste et pas seulement en dépit d’avoir une foi affective. En effet, les paroles d’institution : « ceci est mon corps », Jésus ne les a pas dites en français ni en grec, mais certainement en hébreu. Or dans cette langue il y a un jeu de mot : Jésus a sans doute dit : « voici ma chair » : « hinne bessari » en hébreu. Or si « bassar » en hébreu veut dire la chair, c’est le même mot que « bessora » qui signifie l’annonce, la nouvelle. Et en hébreu : « évangile » se dit « tova bessora » : bonne annonce. Ainsi quand Jésus dit de manger sa chair, ce qui s’entend, c’est qu’il faut manger son message, sa bonne nouvelle, son évangile. Et le vin, dans la tradition rabbinique est l’image de la Torah, ainsi le commandement de boire son sang est celui de s’abreuver de la nouvelle Torah, la parole nouvelle de sa révélation. Tout cela sont des images, bien sûr, si l’on mange l’Evangile et boit sa révélation c’est comme on dirait aujourd’hui que quelqu’un dévore un roman ou boit les paroles d’un orateur. Le sens en est de se nourrir de ce message, de l’intégrer, l’intérioriser pour le mettre en soi comme le fondement de ses pensées et ses actes. Le geste lui-même d’ingurgiter un petit morceau de pain en lui n’est rien, c’est tout ce qu’il représente qui est essentiel, et ce que cela invite à faire. Alors celui qui fait ainsi a une source inépuisable de force, de joie, d’espérance et de vie.

Ainsi cette communion que nous pratiquons n’est pas seulement mémorial, c’est un geste de foi et d’engagement, mais même en tant que mémorial, y participer donne un sens immense à ce que Christ peut faire pour nous et ce que nous pouvons faire pour lui et avec lui. Cette communion est à la fois un acte de partage, de fraternité, de communion avec des frères et des sœurs, et de communion avec le Christ. Par ce geste nous nous rappelons la mission que le Christ nous propose de nous mêmes nous donner pour le monde, et nous rappelle qu’en lui se trouve une source infinie de force et de joie.

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Luc 22:14-20

L’heure venue, il se mit à table, et les apôtres avec lui. 15Il leur dit : J’ai désiré vivement manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir, 16car, je vous le dis, je ne la mangerai plus, jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le royaume de Dieu. 17Il prit une coupe, rendit grâces et dit : Prenez cette coupe, et distribuez-la entre vous ; 18car, je vous le dis, je ne boirai plus désormais du fruit de la vigne, jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu.
19Ensuite, il prit du pain ; et après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. 20De même il prit la coupe, après le repas, et la leur donna, en disant : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous.

Jean 6: 48-58

48Moi, je suis le pain de vie. 49Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. 50C’est ici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui en mange ne meure pas. 51Moi, je suis le pain vivant descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement, et le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du mondek.
52Les Juifs se querellaient entre eux et disaient : Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger ?
53Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous. 54Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour. 55Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang est vraiment un breuvage. 56Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. 57Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. 58C’est ici le pain descendu du ciel. Il n’est pas comme celui qu’ont mangé vos pères : ils sont morts. Celui qui mange ce pain vivra éternellement.

Romains 12:1-2

1Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. 2Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, agréable et parfait.

Luc 22:14-20, Jean 6:48-58, Rom. 12:1-2