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56, avenue de la Grande-Armée, 75017 Paris

Les Béatitudes

(Propositions pour une foi contemporaine)

 

Matt. 5 :3 :103

 

Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux !
4 Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés !
5 Heureux ceux qui sont doux (ou humbles), car ils hériteront la terre !
6 Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés !
7 Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde !
8 Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu !
9 Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu !
10 Heureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice, car le royaume des cieux est à eux !
Ce très beau texte connu sous le nom de « béatitudes » est à juste titre fort connu et toit à fait essentiel.
Il se trouve dans l’Evangile de Matthieu et est présenté comme le véritable commencement de la prédication de Jésus.
Ce qu’on remarque d’abord : c’est qu’il y a 8 fois « heureux ». Donc l’Evangile, c’est un chemin de bonheur et de joie. Ce n’est pas de se rendre malheureux en tout pour hériter le paradis. L’Evangile, c’est la joie, la joie et la joie, huit fois.
Ensuite on remarque qu’il y a 4 béatitudes positives : être doux (ou humble), être miséricordieux (c’est-à-dire plein d’amour), avoir le cœur pur, et procurer la paix ; et 4 béatitudes négatives pour les pauvres, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et ceux qui sont persécutés.
 
Les 4 béatitudes positives ne posent pas beaucoup de problèmes, elles indiquent en fait le chemin de l’Evangile.

- La douceur ou l’humilité, c’est que l’Evangile ce n’est pas de vouloir écraser tout le monde, marcher sur les pieds des gens pour penser être plus grand, mais Jésus a dit : « Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les asservissent. Il n’en sera pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur; » (Matt. 20 :25-26).

- La miséricorde, c’est un sentiment positif pour la Bible, elle n’a rien à voir avec la « misère », ou alors dans le sens de compatir avec la misère des autres. En français courant, la miséricorde, c’est l’amour. L’amour est le maître mot de l’Evangile et c’est finalement tout ce que Dieu nous demande. Cela est affirmé dans ce qu’on appelle le « sommaire de la loi », c’est-à-dire le résumé de toute la volonté de Dieu : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. Voici le second: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là. » (Marc 12 :30-31), ou encore comme le dit Jésus : « C’est ici mon commandement: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés.) (Jean 15 :12).

- La pureté de cœur, n’a rien à voir avec le sentiment. Dans la Bible, le cœur, c’est le centre de notre vie, ce à partir de quoi on décide et oriente toute  sa vie.  L’important, donc, c’est de bien choisir le cœur de sa vie, ce à quoi on croit et ce sur quoi nous voulons la construire.

- Et la paix enfin, c’est une chose très importante. Dieu est une source de paix formidable pour celui qui sait prier, mais avant de la vouloir pour soi, le plus important, c’est de vouloir la donner aux autres.

Et on remarquera d’ailleurs que toutes les béatitudes sont par rapport à ce que nous pouvons faire et non pas par rapport à ce que nous subissons. En fait, notre bonheur ne dépend pas tant des chances ou malchances que nous avons que de notre attitude dans la vie. Jésus ne dit pas « heureux ceux à qui on fiche la paix », mais « heureux ceux qui procurent la paix », il ne dit pas « heureux ceux qui sont aimés », mais « heureux ceux qui aiment »...


Les 4 béatitudes négatives sont plus compliquées, il y a une interprétation à éviter qui serait de dire qu’il faudrait être malheureux, pauvre, persécuté pour hériter dans l’autre monde d’une sorte de compensation, être malheureux sur Terre pour être heureux dans le Paradis. C’est faux, ou même si c’était vrai ce serait une mauvaise manière d’orienter sa vie que de s’en préoccuper. Le Paradis ne nous concerne pas directement aujourd’hui, on verra bien. Et ces béatitudes sont pour aujourd’hui, pas pour demain. Donc il faut croire que même si on pleure, on peut voir une sorte de bonheur qui est au delà du fait d’être dans le deuil ou dans la fête, et être pauvre n’est pas un obstacle pour être heureux.

Mais surtout, il ne s’agit pas de situations matérielle, mais spirituelles : le fait d’être riche ou pauvre n’a rien à voir avec le Royaume de Dieu, en ce qui concerne le bonheur, c’est l’état d’esprit qui compte. Heureux est celui qui a un « esprit de pauvreté », c’est-à-dire que même s’il a beaucoup d’argent, il sait qu’en fin de compte il ne possède rien pour l’éternité et que les possessions ne sont que des choses temporaires. Il y a au contraire des pauvres qui ont un « esprit de riche », ils ont peu, mais s’y accrochent, ne veulent pas partager, ni rien donner, c’est malheureux. Et puis se savoir pauvre, spirituellement, c’est savoir qu’on n’a pas tout, et qu’on a toujours besoin d’apprendre, ainsi, on a besoin des autres, de Dieu aussi. De même que le bonheur, ce n’est pas tant de ne pas avoir de malheurs que d’avoir un ami qui vous console. Et enfin, ce qui compte dans la vie, c’est d’être dans une dynamique, « avoir faim et soif de justice », c’est avoir dans sa vie un désir, une volonté, un projet, une visée. C’est ça la foi d’ailleurs, ce n’est pas tant le sentiment de la présence de Dieu que le fait d’avoir une visée, quelque part où l’on veut aller, avancer.

Le bonheur, c’est d’être en marche, ce n’est pas une situation immobile dont on voudrait qu’elle dure toujours, mais une dynamique. Et pour cela, il faut avoir des désirs, des manques, des quêtes, et même des événements difficiles peuvent avoir le mérite de nous mettre en marche.

 

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